Photos d’archives de Nintendo en 1994 : la mise en scène de la lutte contre la contrefaçon

Le passé de Nintendo refait surface de manière plutôt inattendue ces derniers jours, respectant ainsi la loi des séries, et témoignant de l’intérêt toujours aussi fort porté à la firme centenaire. Après une incroyable photographie des premiers locaux occupés par la firme de Kyoto datée de la fin des années 1800, c’est une autre période qui a été dernièrement dévoilée au travers de documents imagés, mais cette fois-ci avec un ton plus ironique, gage d’une communication toujours très maîtrisée de la part de Nintendo.

Comme l’ensemble des grands constructeurs de jeux vidéo, la société de l’ex-plombier moustachu n’a pas échappé aux opportunistes de la contrefaçon, allant de copies de jeux physiques piratés dans les années 90 aux dispositifs hardware et software, permettant de lancer des copies virtuelles de jeux, que ce soit via des modifications de consoles, des linker, ou encore des failles de systèmes engendrant des applications dédiées. Même la Nintendo Switch, disponible depuis moins d’un an, semble n’avoir pas résisté bien longtemps aux recherches de failles des hackers, puisqu’il serait déjà possible d’y installer un certain nombre de programmes. Malgré la « victoire » de Nintendo suite à la décision de la Cour d’Appel de Paris en octobre 2011 d’interdire la vente de linker DS sur le territoire français, la firme japonaise s’avoue bien impuissante face à cette pratique. Elle se retrouve souvent à simplement jouer au chat et à la souris avec les hackers, alternant entre suppression d’une faille via une mise à jour de l’OS d’une console et découverte d’une nouvelle exploitation d’une faiblesse du système.

Les photographies ici découvertes par les membres hollandais de Gamegeschiedenis (spécialisés dans les images d’archives de jeux vidéo) et partagées sur la plateforme  ResetEra, datent de 1994 et prouvent que le piratage avait été pourtant pris beaucoup plus au sérieux par Nintendo à cette époque. Ainsi, la société n’hésitait pas à mettre en scène des opérations de destruction de copies illégales de jeux Game Boy. Ces coupures de journaux, récupérées par diverses sources, dévoilent que la firme faisait appel à un rouleau-compresseur pour détruire ces milliers de contrefaçons à l’aéroport de Lelystad, aux Pays-Bas, le tout sous les yeux de Mario en personne.

Voici la traduction du commentaire de cette première photographie :

« La société de jeux vidéo Nintendo utilise un rouleau-compresseur pour lutter contre le piratage. À l’aéroport de Lelystad, dix mille jeux vidéo contrefaits ont été écrasés. La firme japonaise a lancé une campagne mondiale ciblée et structurée pour lutter contre les falsifications de leurs jeux vidéo. Les jeux détruits venaient de Hong-Kong et ont été confisqués à une société d’importation néerlandaise. »

Les prochaines coupures de presse ont été donc tirées de diverses publications datant d’il y a plus de 20 ans. Notons l’expression du visage de Mario, particulièrement satisfaite et revancharde !