Test de Football Manager Touch 2018, la Switch muscle son jeu !

Jouer à Football Manager partout, à tout moment, dans n’importe quel contexte, n’importe quelle configuration ? Même si une version Android et iOS existe déjà et permet d’en profiter sur tablette, nous parlons ici de pratiquer l’un des jeux les plus chronophages de tous les temps, en toute circonstance, en mode portable tactile, comme en mode téléviseur, dans une version « Touch » certes légèrement simplifiée par rapport au jeu d’origine sur PC, mais bien plus complète que le vilain petit canard uniquement disponible sur smartphone, Football Manager Mobile 2018. C’est d’autant plus marquant, puisqu’il s’agit tout simplement de la seule itération de ce jeu de gestion footballistique sur consoles de salon, mais surtout la toute première incursion de la franchise sur une machine Nintendo. Pour célébrer cette première, SEGA, qui a annoncé cette édition Switch le jour même de sa disponibilité sur l’eShop, ne s’est pas moqué des joueurs Nintendo, qui vont pouvoir s’enthousiasmer sur ce portage d’un des plus grands succès commerciaux sur tablette de ce début d’année.

Un test rédigé par Chozo.


Arriver dans la surface et ne pas pouvoir tirer au but, c’est comme danser avec sa sœur (Diego Maradona)

Pour ceux qui ne sont pas familiarisés à la saga, disons simplement que Football Manager Touch 2018 (FMT 2018) est une version rendue plus accessible sur dispositifs tactiles, en comparaison de la version principale sur PC. Il n’est pas question ici de développer tous les éléments retouchés, mais il faut bien garder cela en tête : l’ajout du « Touch » est ici pour une bonne raison, à savoir que même sur Switch, il s’agit avant tout d’un jeu développé pour une interface tactile, et donc beaucoup moins pour une utilisation sur écran de téléviseur et Joy-Con en main. Et c’est certainement le seul vrai défaut de ce portage, puisqu’en dépit d’un travail de qualité sur l’ensemble du titre, un stick ne remplacera jamais une souris pour déplacer un curseur. Malgré des touches personnalisables et utiles pour simplifier l’expérience, avec L qui fait apparaître le menu d’accès aux effectifs et aux tactiques (organisation, rôles, style de jeu, préparation des coups de pieds arrêtés…), ZL pour revenir en arrière, ZR pour avancer dans le temps ou mettre le jeu en pause, ou encore X pour faire défiler les interactions possibles sur un joueur (liste de transferts, mise en réserve, temps de jeu, etc.), il ne s’agit clairement pas de la configuration la plus optimale pour étendre la session de jeu à plusieurs heures consécutives. Et le joueur pourra s’en rendre compte très rapidement, dès les premières minutes de jeu, et détachera ainsi sa console pour profiter d’une interface portable absolument parfaite et bien pensée.

Bande-annonce officielle !

Le jeu propose de choisir une équipe parmi les 50 championnats pour tenter sa chance en tant que manager de franchise, amener son effectif à la gloire, ou au contraire se faire jeter comme un malpropre deux mois seulement après sa prise de poste. Il est également proposé des défis plus courts, très bien adaptés à la portabilité de l’expérience, avec des missions d’invincibilité, ou le sauvetage de clubs en grande difficulté. L’utilisateur a ainsi accès à une base de données gargantuesque comprenant toutes les informations utiles sur chaque joueur, de la super star du Real Madrid, jusqu’au gardien de but de troisième division portugaise. Et ces détails sont multiples, combinant les attributs physiques et mentaux, leurs qualités relationnelles avec les coéquipiers ou les entraîneurs, leur histoire, et bien plus encore. Cette exhaustivité a l’avantage d’humaniser tous ces athlètes, ce qui, en fonction de leur comportement, donnera l’impression de gérer bien plus des humains que des pages de calculs et de statistiques. Tous les grands championnats habituels sont évidemment de la partie, ainsi que les joueurs affiliés, en fonction du nombre de pays et de championnats sélectionnés et chargés en début de partie. Petite ombre au tableau, outre les championnats, comme la Ligue 1, où les clubs possèdent bien leurs logos et les photos des joueurs, certains d’entre eux n’ont pas cette chance (comme le championnat d’Italie) et doivent se contenter d’un logo créé de toute pièce et de très peu de photos.


Le champion est le fruit d’une alchimie des 3 « C » : le cœur, le cerveau et les couilles (Luis Fernandez)

Même si FMT 2018 ne propose pas de tutoriel à proprement parler et laisse donc l’utilisateur novice explorer toutes les possibilités par lui-même, le jeu apporte tout de même une légère assistance en faisant régulièrement apparaître des info-bulles. De plus, il est proposé au joueur de déléguer une partie de la gestion du club à d’autres membres du staff. Il est donc par exemple possible d’éviter de dépenser de l’énergie à organiser le planning d’entraînement de chaque membre de l’équipe. Ainsi, l’utilisateur peut laisser cette tâche à l’entraîneur adjoint, tout en conservant la possibilité d’entrer dans les menus d’entraînement et d’intervenir directement sur le planning d’un joueur en particulier. Le jeu parvient en effet judicieusement à rendre toute mission complexe la plus accessible possible et permet à tout utilisateur d’assumer le contrôle qu’il souhaite sur son équipe. Cependant, ce travail sur l’accessibilité ne peut cacher une impression de quantité d’informations parfois écrasantes. Avec ses tonnes de menus, de sous-menus et bien qu’il soit aisé de balayer l’écran pour aller de l’un à l’autre, il est parfois difficile de trouver l’information recherchée. Les automatismes viennent au fur et à mesure des parties, mais une barre de recherche n’aurait pas été un luxe.


Mais cette impression de noyade dans l’interface s’estompe immédiatement pendant les matchs, dont la gestion des menus est tout bonnement fantastique. Les informations présentes en bas de l’écran du match en cours se superposent en effet avec un second écran, qu’il est possible de déplacer à volonté, pouvant faire apparaître de manière simultanée tous les éléments les plus pertinents pendant une rencontre. Ce mécanisme permet également un meilleur accès aux menus, à un tel point qu’on peut se demander si ce système n’aurait pas pu être mis en place sur l’ensemble de l’architecture du jeu. Il n’est donc pas nécessaire ici de feuilleter une quantité décourageante de pages d’options pour trouver ce que l’on veut, puisque tout tient ici en seulement deux fenêtres : notes de joueurs, statistiques du match, attaques ciblées, les événements récents importants, tout est visible au moindre coup d’œil, permettant aussi de suivre le match plus sereinement. Petit bémol cependant, puisque même si le joueur peut voir les résultats des autres matchs en cours, avec les noms des buteurs et la minute du but marqué, il est impossible de sélectionner une de ces rencontres pour en obtenir plus de détails.

Et les matchs justement ? Eh bien, si le joueur décide de ne pas les simuler rapidement, force est de reconnaître que, même si l’on est très loin des visuels de PES ou FIFA, l’animation 3D des rencontres s’avère plutôt agréable et fluide, en dépit d’un rendu forcément un peu daté. Le moteur du jeu fait ce qui lui est demandé, à savoir donner la possibilité de visualiser et analyser les déplacements des joueurs sur le terrain. Cependant, FMT 2018 conserve un défaut récurent de la franchise, puisque l’utilisateur aura toujours la même impression que son équipe développera un jeu de qualité supérieure contre les grosses équipes alors que face aux effectifs plus faibles, la motivation semblera largement effacée. Et ce n’est pas un élément visiblement modifiable dans les paramètres et réglages, puisque les données sur les joueurs peuvent être tout à fait rassurantes avant qu’ils ne sortent le pire match de leur saison. Autres soucis récurent, la gestion des blessures, bien trop nombreuses pour un titre qui se veut à ce point aussi proche de la réalité. Ces blessures sont cependant gérées d’une manière encore une fois très complète sur un écran du menu présentant le centre médical, puisque de nombreux détails seront disponibles. Le jeu informera par exemple à l’utilisateur que tel joueur, après en avoir analysé les statistiques, devrait avoir un temps de jeu limité pour éviter les déconvenues, avec une précision assez hallucinante quant aux activités d’entraînement et aux comportements à avoir ou ne pas avoir.

Conclusion : OUI !

Autant dire les choses simplement. L’arrivée de Football Manager Touch 2018 est une véritable bénédiction, un vrai cadeau de SEGA et Sport Interactive aux joueurs de la Switch. Avec son interface certes composée d’énormément de menus et d’informations, mais avec une approche plus accessible que la version classique sur PC, ses bonnes idées quant aux déroulements des matchs et sa fidélité sans faille à la philosophie de la série, ce titre devient tout simplement le meilleur jeu de gestion de l’eShop. Sans tutoriel, la tâche peut faire peur aux néophytes, mais certains efforts ont été faits pour assurer une navigation satisfaisante, tout en proposant un maximum de contenu pour les plus anciens fans de la franchise. Comme cela a été évoqué, il faut cependant privilégier la configuration portable pour ne pas perdre toute motivation dans le défilement des différentes fenêtres, tant la jouabilité en mode téléviseur n’a vraiment pas fait l’objet d’un travail aussi appuyé que le mode tactile. Enfin, avec un prix fixé à 34,99 €, ce portage s’avère plus cher que ses cousins Android et iOS (21,99 €), mais n’oublions pas que ces deux versions proposent en sus des contenus supplémentaires à acheter, qui peuvent amener un utilisateur à largement dépasser le prix de la version Switch. Chez soi, sur un banc, dans le bus, à la pause de midi, Football Manager Touch 2018 est dorénavant disponible à toute heure, ce qui devrait renforcer davantage encore son caractère totalement addictif.

LES PLUS : 

+ Un contenu incroyablement complet
+ L’interface tactile répond parfaitement
+ La configuration pendant les matchs
+ L‘adaptabilité du titre en fonction des envies du joueur
+ Football Manager partout, bénéficiant de l’ergonomie de la Switch

 

LES MOINS :

– Laborieux sur téléviseur
– Une foule de contenu qui peut effrayer
– Des logos non officiels, des photos de joueurs absentes
– Forcément austère
– Un prix un peu élevé

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 22 avril 2018 à 10:31

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  • 13 Avril 2018
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