Test Nintendo Switch de Just Dance 2019, Ubisoft soigne la forme, mais pas le fond

Et de dix ! Débutée en 2009 sur une Wii alors chantre du motion gaming, la franchise Just Dance remet le couvert avec une version 2019 disponible sur la plupart des machines de salon des deux dernières générations (à l’exception de la PlayStation 3 et du PC). Bien entendu, les consoles Nintendo bénéficient une nouvelle fois d’une attention particulière, le titre sortant sur l’increvable Wii, la défunte Wii U, ainsi que la très populaire Switch. C’est donc logiquement sur cette dernière que nous nous sommes penchés, histoire de voir si Ubisoft avait un peu revu sa copie après une mouture 2018 n’exploitant que mollement les capacités du support. Et autant casser le suspens tout de suite, ce n’est pas cette année que la série va se révolutionner.

Un test rédigé par Kayle Joriin.


I’ve got the moves like Jean-Pierre

Côté gameplay, il s’agit toujours de reproduire en rythme des chorégraphies réalisées à l’écran par un ou plusieurs modèles, en se basant notamment sur des pictogrammes pas forcément très clairs annonçant les mouvements à réaliser, les vibrations HD permettant également de marquer le tempo. En pratique, seuls les mouvements de la main droite sont toutefois détectés, que ce soit grâce à un Joy-Con ou un smartphone doté de l’application Just Dance Controller. La précision de l’ensemble n’étant pas d’une incroyable finesse, Il est tout à fait possible de se contenter de quelques mouvements de bras ou d’épaules, mais il ne faut alors pas espérer casser la baraque sur les morceaux les plus complexes, dont l’apprentissage reste assez laborieux à cause d’un feedback simpliste et de l’absence d’un vrai mode entraînement. Du coup, même s’il est tout à fait possible de s’investir à fond en mémorisant tous les mouvements et la manière dont le jeu les détecte, nous sommes avant tout devant un bon défouloir grand public destiné à ambiancer les soirées. Rôle que la série remplit chaque année avec efficacité.

Cette ambition se matérialise une nouvelle fois par une tracklist qui tente de séduire le plus grand nombre avec de la pop plus ou moins moderne, quelques morceaux décalés et la traditionnelle chanson Disney qui figure en bonne place dans la sélection spéciale pour les Kids. Parmi la quarantaine de titres présents sur la cartouche, on retrouve en vrac Bruno Mars, Britney Spears, Ariana Grande ou Maroon 5, ainsi que quelques anciens comme Corona, Elton John ou Plastic Bertrand (dont les chansons sont réinterprétées par des artistes du cru). Comme d’habitude, l’adhésion à cette sélection dépendra largement des goûts musicaux de chacun, cependant, l’auteur de cette critique avoue avoir été un brin déçu par rapport à celle de l’an passé. Et le fait que l’accès au catalogue Just Dance Unlimited, regroupant plusieurs centaines de titres issus des précédents épisodes, ne soit désormais accessible gratuitement que pendant un mois (contre 90 jours sur Just Dance 2018) n’a sans doute pas arrangé les choses.

Il est également dommage de constater la disparition de certains modes qui offraient un peu de variété à l’expérience et ne demandaient qu’à être affinés dans cette édition 2019. On oublie donc le Dance Lab, avec ses chorégraphies thématiques, et surtout le Double Rumble, permettant l’utilisation simultanée des deux Joy-Con. Une fonctionnalité exclusive à la Switch, pas inintéressante en soi, mais totalement sous-exploitée dans le précédent volet et qu’on aurait souhaité voir cette fois-ci intégrée dans de véritables chansons. L’ennui, c’est que si ces options n’étaient pas indispensables, aucun nouveau contenu ne vient compenser leur absence, Ubisoft s’étant manifestement davantage concentré sur la forme que sur le fond. Ce n’est pas forcément un mal, car l’interface plutôt chargée de Just Dance 2018 n’était pas un modèle d’accessibilité. Simplement, il aurait été préférable que ce ne soit pas au détriment du reste.


Ravalement de façade

Néanmoins, force est de constater que le résultat est tout à fait convaincant avec des menus sobres et clairs qui améliorent sensiblement le confort de navigation. Si le mode Kids est toujours accessible séparément, la présentation se fait maintenant via un menu vertical donnant accès à différentes pages. En accueil, on trouve ainsi les dernières actualités du jeu, quelques astuces pour débutants et la possibilité de se lancer sur le World Dance Floor pour participer à divers événements en ligne permettant de grimper dans la hiérarchie des Just Dancers. Dans l’absolu, on fait exactement la même chose qu’en mode local, vu qu’il n’y a aucune interaction avec les autres joueurs connectés. Cependant, l’enrobage est plutôt sympa et offre un petit côté compétitif assez motivant, notamment pour le joueur solitaire.

L’onglet suivant permet d’accéder à ses Playlists, mais aussi à celles proposées par Ubisoft qui, malheureusement, nécessitent généralement d’être abonné à Just Dance Unlimited pour en profiter à fond. On peut ensuite parcourir le catalogue de chansons sur une page dédiée avec plusieurs possibilités de tri, ou bien faire une recherche manuelle en tapant quelques lettres. Et pour finir, on tombe sur la page de Profil qui réunit un peu tout le reste. Outre les statistiques de jeu, un pense-bête sur les défis quotidiens et un menu avec quelques paramètres modifiables (comme l’affichage des paroles et pictogrammes), il est par exemple possible de créer et modifier ses Dancers Cards en choisissant un pseudo, un avatar et un titre. Pour ces deux derniers, le choix sera néanmoins assez réduit au départ et il faudra débloquer de nouveaux éléments en réalisant certaines actions ou en passant par la Machine-Surprise, qui permet de dépenser le Mojo acquis en jouant pour obtenir des récompenses aléatoires. On notera d’ailleurs avec bonheur que les animations de la fameuse machine peuvent désormais être zappées, ce qui rend son utilisation beaucoup moins fastidieuse que dans Just Dance 2018.

Seul laissé-pour-compte dans cette refonte plutôt réussie de l’interface, le mode sur table souffre toujours d’un réel manque de lisibilité, surtout lorsqu’on tente d’y jouer à plusieurs, le jeu pouvant accueillir jusqu’à six participants. Bien entendu, il est difficile d’imaginer qu’une demi-douzaine de zozos puissent arriver à voir quelque chose sur un écran de six pouces, mais une nouvelle fois, Ubisoft ne fait pas énormément d’efforts pour exploiter les spécificités de la Switch, alors même que celle-ci représente désormais entre 40 et 50 % des ventes. Cela ne change rien au fait que la console hybride de Nintendo reste un support idéal pour Just Dance et que cette version Switch est sans doute celle à privilégier pour les inconditionnels. Par contre, ceux qui n’ont pas forcément envie de repasser à la caisse chaque année pourront clairement hésiter. On espère donc avoir droit à un peu plus de contenu en 2020 afin de satisfaire tout le monde.

CONCLUSION : PEUT-ÊTRE !

Comme à son habitude, Just Dance laissera de marbre les PGM du jeu de rythme tout en animant efficacement les soirées entre amis et en constituant une activité physique ludique pour les plus feignants (même s’il y a désormais mieux sur le support). Malheureusement, au-delà de son interface totalement remaniée, on ne peut que regretter la fainéantise de cette édition 2019 en termes de contenu et son utilisation toujours limitée des fonctionnalités de la Switch. Sans compter la petite radinerie dont fait preuve Ubisoft en limitant à 30 jours l’accès gratuit à Just Dance Unlimited. Et si les fans de la série n’ont sans doute pas attendu pour se procurer ce nouveau volet, les néophytes pourront donc lui préférer l’édition 2018, certes moins convaincante sur la forme, mais plus complète sur le fond.

LES PLUS : 

+ Formule efficace et accessible
+ Interface améliorée
+ Joy Con toujours parfaitement adapté
+ Bouger en s’amusant

 

LES MOINS :

– Gameplay qui manque de précision
– Aucune grosse nouveauté…
– … et encore des fonctionnalités en moins
– La Switch encore sous exploitée
– Seulement un mois de Just Dance Unlimited offert

_______________________________________________________________

Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 24 février 2019 à 19:12

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