Test Nintendo Switch de Mega Man Legacy Collection

30 ans… un cap pour certains, la fin de la jeunesse ou au contraire le début pour d’autres, chaque dizaine est une bonne raison pour marquer le coup, se remémorer les bons souvenirs des temps passés. Et ce n’est certainement pas à Capcom qu’on va l’apprendre, en termes d’exploitation de souvenirs, ils en connaissent un rayon ! C’est donc à l’occasion des 30 ans du célèbre robot bleu que (re)débarque un ensemble de compilations, dont la première, sobrement intitulée Mega Man Legacy Collection 1.

Un test rédigé par Goonpay.


 

Un peu d’antirouille

Rappelons en quelques mots que Mega Man (Rockman au Japon) a pris forme en 1987 dans les studios de Capcom, en partie sous les traits de crayon du jeune Keiji Inafune, qui avait pour tâche à l’époque de finaliser le design de l’androïde. L’histoire des jeux est somme toute assez classique et correspond au conflit qui oppose le Dr. Light, défenseur du bien, à son assistant le Dr. Wily, qui a choisi d’utiliser d’une toute autre manière les inventions robotiques du couple. Mega Man est donc « né » pour mettre un terme aux agissements néfastes du savant fou ; un vrai philanthrope. La suite, c’est plus de 100 jeux à son effigie et surtout, une série de jeux de plates-formes/action célèbre pour sa difficulté, son univers riche et qui a su évoluer petit à petit avec chaque épisode.

2 (pas) en 1, le sujet qui fâche…

Mega Man Legacy Collection se décline en fait en deux volumes : Mega Man Legacy Collection 1, comprenant les épisodes 1 à 6, et Mega Man Legacy Collection 2, avec les numéros 7 à 10. 

N’y allons pas par quatre chemins, c’est une honte ! C’est même pire, et ce pour une raison très simple : on paye le prix fort pour deux compilations qui auraient largement pu se trouver réunies en une seule et, qui plus est, ne sont disponibles uniquement en dématérialisé en Europe. Au Japon, on trouve les deux compils en physique séparément, mais aussi une cartouche contenant la première et un code de téléchargement pour la seconde (valable aussi aux États-Unis). Pour des jeux qui titillent allègrement la corde nostalgique, ne pas sortir l’ensemble sur une cartouche est une hérésie (ne parlons pas d’une moitié physique et l’autre en téléchargement…).

Et quand bien même, séparer les titres reste insupportable. Mega Man Legacy Collection 1 pèse 361,76 Mo, la 2 pèse 3462,40 Mo… on est très loin des 16 Go d’une carte Switch standard et à l’heure de la fibre, le poids n’est plus une excuse. Pour ajouter encore une couche, faut-il rappeler que le jeu est identique à la version sortie sur 3DS… il y a 2 ans ?! Pour ses 30 ans, on aurait au minimum apprécié une compilation entière par série (classics, X, network…). On attendra les 40 ans pour avoir la compil ultime avec tous les titres sur le même support…

…mais Mega Man reste Mega Man

Mettons de côté l’aspect commercial et l’entourloupe grandiose de Capcom. On est bien obligés de constater que Mega Man est une série géniale. Chaque épisode apporte sa pierre à l’édifice et l’on (re)découvre avec joie les gloires du passé. Mega Man 1 et son intransigeante difficulté rappellera aux plus anciens et apprendra aux plus jeunes que le Die and Retry n’est pas né avec Super Meat Boy. Ce premier épisode instaure d’emblée la recette de la série : on part à l’assaut des niveaux dans l’ordre que l’on souhaite et chacun d’eux s’achèvent par une confrontation avec un boss. Une fois vaincu, ce dernier lâche son arme qui peut être utilisée ensuite. Il incombe donc aux joueurs de choisir la meilleure combinaison de stages pour se faciliter le travail, étant donné que les boss, pour peu qu’on les affronte avec l’arme adéquate, peuvent être éliminés en quelques secondes. Une fois ces boss défaits (six dans le 1, mais huit à partir du deuxième opus), on peut partir à l’assaut de la forteresse du Dr. Wily. Il faut néanmoins durement batailler avant d’y parvenir, car Mega Man c’est du repop constant d’ennemis et des patterns à connaître par cœur ou presque, pour perdre le moins d’énergie possible.

Évidemment, la logique voudrait que l’on arpente chaque titre du plus ancien au plus récent, histoire d’apprécier à leur juste valeur toutes les petites améliorations au fur et à mesure des épisodes. Toutefois, on ne saurait que trop conseiller aux débutants ou aux anciens un peu trop prétentieux de repasser par Mega Man 2 pour se refaire la main (c’est, avec son mode normal, le plus simple de la série). Le slide (glissade) fait son apparition à partir de Meg Man 3, tout comme Rush. Avec le 4, c’est la naissance du blaster chargé, le 5 retire enfin la chute de l’échelle lorsqu’un ennemi nous touche, le 6 affine encore des petites choses, mais n’est pas forcément le plus innovant de tous.

Parcourir les jeux dans l’ordre chronologique, c’est aussi faire un voyage dans le temps et profiter des évolutions techniques comme l’amélioration constante des graphismes (allergiques du pixel, passez votre chemin !) et des animations (incroyables en leur temps), profiter des bandes-son chiptunes qui ont marqué toute une génération, c’est constater les hauts et les bas de la série, abuser des exploit bug comme le start  &pause qui permet d’achever Yellow Devil en un coup, bref, c’est une aventure dans tout un pan de la culture vidéoludique.

 

200x… les options du futur

Outre les six jeux, c’est aussi et surtout l’enrobage et les bonus qui intéressent le joueur dans une compilation. En plus des classiques « galerie média » bien complètes et des bandes-son intégrales, on dispose d’un menu aux options assez cool : choix des commandes, affichage du jeu en taille originale 4:3 ou étirée, sélection des différentes bordures de décoration, effets « scanline » pour simuler les téléviseurs d’antan, passage du processeur en mode turbo pour corriger les nombreux ralentissements lorsque l’action à l’écran se fait plus dense et surtout la sauvegarde à la volée et à volonté. L’air de rien, c’est un plus non négligeable car, à l’époque, tout bon joueur qui se respectait se baladait constamment avec son petit bloc note dans lequel il gribouillait les mots de passe de chaque niveau pour reprendre sa progression après extinction de la console. Avec ce système de sauvegarde accessible à tout moment, on peut profiter des jeux à tout moment, même pour une partie de cinq minutes. La Switch en mode portable est alors un partenaire idéal.

Encore plus fort, une option qui facilite grandement la vie, c’est le rembobinage. Sur simple pression de la gâchette L, on rembobine ses actions pour corriger ses erreurs. Appelez ça triche ou confort, il n’en reste pas moins que, pour ceux ayant déjà vécu cette époque et voulant simplement se refaire une session nostalgie sans prise de tête, c’est un plus non négligeable qui soulage des rage quits.

Finalement, l’ajout le plus important et clairement celui qui donne un sens à l’achat, c’est le mode « défis ». Comme son nom l’indique, l’objectif consiste à remplir des épreuves spécifiques dans un temps imparti avec, à la clé, des médailles. Les défis se débloquent au fur et à mesure, à condition d’en avoir accompli un certain nombre. Autant dire que, le temps et la difficulté légendaire de Mega Man mettent les nerfs à rude épreuve. En visionnant les enregistrements vidéo des joueurs déjà présents dans le classement, vous avez plus de chances de réussir et comprendre toutes les techniques pour parvenir à vos fins. Si, en plus, vous possédez l’amiibo de Mega Man, une série de défis supplémentaires vous est offerte. Ce mode « défi » est comme un jeu dans le jeu qui ne manque pas de piquant !


 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Mega Man Legacy Collection retranscrit avec brio l’évolution de toute une époque. Chaque épisode est bien fidèle à l’original, allant jusqu’à reprendre le moindre bug et ralentissement. Le contenu ajouté, que ce soit en termes de bonus « passifs » comme les galeries ou le mode « défis », est une véritable mine d’informations et de plaisirs pour tous les fans. Si l’envie vous prend de découvrir une série culte du jeu vidéo avec ses forces et ses faiblesses inhérentes à une époque et une technologie ancienne, cette compilation remplira tout à fait son office ; pour celles et ceux qui l’auraient déjà fait à maintes reprises (les fans), la pilule du prix, du dématérialisé et du « en deux parties » est bien plus difficile à avaler. Vous feriez peut-être mieux de garder votre argent pour le prochain épisode inédit Mega Man 11 qui débarque en fin d’année ou, au minimum, d’attendre une promo sur l’eShop pour ne pas passer pour une vache à lait.

LES PLUS : 

+ 6 Mega Man 
+ Fidèle à l’origine
+ Le mode défis 
+ Les bonus qui font plaisir aux fans
+ La difficulté de l’époque

 

LES MOINS :

– La difficulté de l’époque
– Un prix abusif
– Deux (voire quatre) compilations qui aurait dû être regroupées en une
– Où est la version physique ?

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre ou à l’univers). Le Oui accompagné du ND Award récompense les titres soit exceptionnels que vous devez acheter quoiqu’il arrive, soit ceux nous ayant provoqué de gros coups de coeur !

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 15 septembre 2018 à 9:37

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