Another Code : R

En résumé

  • Sorties :
  • 26 Juin 2009
  • Non renseignée
  • 5 Février 2009

L'avis de Tails

Another Code R fait partie de ces jeux qui plaisent ou ne plaisent pas. Pour certains, il ne s'agira que d'un roman longuet et peu interactif qui, malgré de bonnes idées, ne se montre pas suffisamment intéressant pour qu'on lui prête attention. D'autres découvriront de nombreux lieux à traverser, des personnages attachants, des énigmes sympathiques, et bien sûr un scénario intéressant et riche servi par de nombreux dialogues. À vous de voir dans quel camp vous vous trouvez, mais si vous parvenez à vous faire happer par son ambiance, vous n'en ressortirez pas de sitôt.

Les plus

  • Un style graphique très agréable
  • Des nombreux personnages intéressants
  • Un scénario riche et captivant
  • Une durée de vie élevée pour le genre

Les moins

  • Une quantité de texte qui en rebutera certains
  • Pas de doublage.
  • « Il y a une chaise. »
  • Nintendo-Difference

    par Tails

    le 19 juillet 2009 22:00

Sorti en 2005 sur DS, Another Code était parvenu à créer la surprise
grâce à son gameplay exploitant intelligemment les capacités de la DS
et son scénario prenant. Cette fois, c’est sur Wii que l’aventure
d’Ashley continue, dans un nouveau lieu tout aussi rempli de mystère
que celui qu’elle a visité sur DS. Ce nouvel épisode saura-t-il pour
autant toujours nous étonner, alors qu’il sort relativement tard dans
la vie de la console ?


Meurtres et trahisons

Dans
Another Code : Mémoire Doubles, la jeune Ashley recevait un message de
son père qu’elle n’avait plus vu depuis dix ans. Celui-ci lui demandait
de la rejoindre sur une île afin de lui parler d’un projet que lui et
sa mère avait commencé à développer et qu’il avait enfin terminé seul.
Car la mère d’Ashley était morte alors que celle-ci n’avait que trois
ans, assassinée sous ses yeux par un homme venu lui voler les secrets
de ce projet. Après de nombreuses péripéties, la jeune fille finit par
retrouver son père et découvre la machine sur laquelle il travaillait :
Another, un engin capable de manipuler la mémoire de tout individu pour
modifier et supprimer des souvenirs. D’abord pensé comme une aubaine
pour ceux incapables d’oublier des souvenirs traumatisants, il est vite
paru évident qu’il aurait pu servir à des dessins beaucoup plus
sombres. Conscient de ce problème, les parents d’Ashley arrêtèrent son
développement, ce qui n’était pas du goût de tout le monde. Sur l’île,
la jeune fille découvre enfin qui a tué sa mère et pourquoi : son
meurtrier voulait retrouver les plans d’Another et en reprendre le
développement. Bill, l’homme ayant commis ce crime, meurt sur l’île en
tombant dans une crevasse. Ashley et son père rentrent enfin chez eux
après avoir découvert la vérité, les deux étant bien décidés à
rattraper le temps perdu.

Deux ans plus tard. Ashley a
maintenant seize ans et vit une vie de lycéenne somme toute assez
normale. Pour autant, son père n’est pas plus présent qu’avant : il
retourne très vite travailler dans une autre entreprise, JC Valley,
spécialisée dans les recherches sur la mémoire. Malgré sa promesse de
revenir tous les week-end, il finit par ne même plus rentrer chez lui,
ni même contacter Ashley. Pourtant, un jour, celle-ci reçoit un message
de la part de son père lui demandant de venir camper avec lui à Lake
Juliet, lieu où s’est installé JC Valley. D’abord réticente et surprise
par une invitation si soudaine, la jeune fille décide de s’y rendre
afin de pouvoir parler à son père en face, et de lui avouer tout ce
qu’elle a sur le cœur concernant ses absences répétées. Et c’est là que
les ennuis commencent.

À peine descendue du bus, Ashley se fait
voler son sac, ne contenant pourtant aucun objet de valeur. Puis, en
allant rejoindre son père, elle subit soudainement un flashback devant
l’entrée du camping : elle se voit elle, à trois ans, ainsi que sa
mère, devant la même entrée. Ces flashbacks vont se répéter et devenir
de plus en plus présents. Sa mère serait-elle déjà venue ici avec elle
? Et si oui, pour quelles raisons ? Bien décidée à en apprendre plus
sur sa mère, Ashley décide de mener l’enquête afin de retrouver
d’autres souvenirs. D’autant que le camping avec son père tourne court,
celui-ci étant appelé pour un travail urgent, ne lui fournissant que
très peu d’explications concernant cette invitation. Finalement, Ashley
rencontrera aussi un jeune garçon, Matt, ayant fugué de chez lui et
parti à la recherche de son père, disparu il y a cinq ans à Lake
Juliet. Bref, Ashley va devoir composer avec les fragments de mémoire
concernant sa mère, l’aide qu’elle désire apporter à Matt pour trouver
des indices sur son père, le vol de son sac, et les multiples
personnages qu’elle va rencontrer à Lake Juliet. Ces vacances s’avèrent
plus agitées que prévu…

Si vous ne vous en étiez pas encore
rendu compte, Another Code R possède un scénario prenant une place
prépondérante dans l’aventure. Même s’il peut sembler mou et basique au
départ, il se dévoile au fur et à mesure beaucoup plus intéressant et
riche. Car plus Ashley avance, plus les découvertes qu’elle va faire
vont lui rappeler d’autres souvenirs, et l’aider à comprendre tous les
évènements de sa vie, à commencer par le meurtre de sa mère, qu’elle
croyait pourtant résolu. Cette place privilégiée, le scénario
l’exploite en faisant de Another Code R un jeu extrêmement fourni en
terme de texte. Les dialogues sont très nombreux, tout comme les
réflexions d’Ashley lorsqu’elle essaie de recoller les morceaux de ses
souvenirs. Un aspect qui risque de rebuter certaines personnes
allergiques à la lecture lorsque cela dépasse quelques cinématiques. Du
fait, certains pourront considérer Another Code R comme un roman
interactif, même s’il est bien plus que ça. Du fait, si lire de
nombreux dialogues, comme dans tout bon jeu d’aventure, vous rebute,
vous pouvez sans doute d’ores et déjà abandonner Another Code R. Pour
les autres, ils découvriront une histoire beaucoup plus complexe qu’au
premier abord. Et d’autres choses encore…

Explorer et observer

Another
Code R est un point and click, un jeu dans lequel on contrôle un
personnage dans différents décors que l’on doit fouiller de fond en
comble, afin de trouver de nouveaux objets utiles pour faire avancer
l’aventure et où l’on passe aussi beaucoup de temps à parler à d’autres
personnages pour en apprendre plus sur chacun. Même s’il garde cette
base, Another Code R possède un gameplay un peu différent de la plupart
des jeux point and click, divisé en deux phases : celles d’exploration
et celles d’observation.

Les phases d’exploration se déroulent
en général en extérieur, à Lake Juliet. Ashley se déplace dans de
nombreuses parties du lac, et peut y faire quelques découvertes, même
si la plupart du temps il s’agira surtout de se rendre à un autre
endroit bien précis. Dans cette phase, Ashley se déplace sur un plan
2D, et peut donc aller à gauche ou à droite. Contrairement aux jeux
point and click habituels, il ne s’agit donc pas de pointer là où vous
désirer aller, mais d’appuyer sur une touche de direction du pad
directionnel. Pour autant le chemin n’est pas forcément linéaire,
puisqu’il existe de nombreux embranchements pour se rendre à d’autres
endroits. Il est ainsi possible de suivre un chemin à l’avant ou à
l’arrière de l’écran, afin d’explorer les multiples recoins de Lake
Juliet. Ce gameplay, plus limité que dans un point and click habituel,
demande un petit temps d’adaptation mais se montre ensuite très
agréable à jouer. Inutile de pointer l’écran à longueur de temps et de
passer son temps à cliquer, il suffit de maintenir une direction. Cela
permet d’offrir des environnements très vastes, contrairement à
certains jeux point and click où la zone d’exploration est réduite à
quelques écrans parfois fixes.#row_end

La deuxième phase, celle
d’observation, se déroule plutôt en intérieur. Le gameplay se rapproche
alors un peu plus d’un point and click classique. Les objets pouvant
être observés sont réunis en groupes : passer la Wiimote sur un groupe
le fait se colorer en jaune, cliquer dessus permet de s’en approcher et
d’observer chaque objet individuellement, voir de le prendre ou de s’en
servir selon le contexte. Cependant, là aussi les mouvements sont
limités : Ashley se trouve au centre de la pièce, et tourne sur
elle-même à 180° afin d’en observer chaque recoin, à l’aide là aussi
des touches gauche et droite. Il n’est donc pas possible de se déplacer
dans la pièce, mais cela permet aussi d’être sûr de pouvoir tout
observer et de ne rater aucun objet. Car il faut prendre garde à tout
observer, certains objets insignifiants pouvant se révéler très utiles
par la suite, d’autres pouvant être cachés dans des tiroirs. Et c’est
là qu’un des défauts du jeu apparaît : même si beaucoup d’objets
peuvent être observés, Ashley passe son temps à les décrire sans
apporter la moindre information. « Il y a une chaise », « Il y a une
table », « Il y a une assiette. Elle est en porcelaine ». À
l’exceptions de quelques objets bien précis, les descriptions apportées
par Ashley n’apporte rien de plus que ce que l’on peut voir. Bien sûr,
le ton général du jeu l’empêche d’offrir des descriptions humoristiques
à longueur de temps, et on fini par s’habituer à ces évidences
constantes, mais un effort pour étoffer un peu plus chaque description
aurait pu être fait.

Ces deux phases de gameplay sont donc
celles qui vous occuperont la plupart de temps. Agréables l’une comme
l’autre, elles sont bien équilibrées, ce qui fait que l’on passe autant
de temps à se promener qu’à observer. Cependant, Another Code R ne
saurait être un point and click sans personnages à qui parler, et bien
sûr, sans énigmes à résoudre.

Discuter et réfléchir

Comme
dit plus haut, les dialogues de Another Code R sont nombreux. Vous
croiserez beaucoup de personnages à Lake Juliet, que ce soit en
exploration ou en observation d’ailleurs. Le jeu utilise un système de
split screen bien pensé, permettant de voir les réactions de chaque
personnage de près. D’un côté Ashley, de l’autre son interlocuteur,
tout simplement. Cette phase de jeu permet d’ailleurs de se rendre
compte de la direction artistique choisi par les développeurs.
Légèrement cell-shadés, les personnages se montrent très beau sans pour
autant approcher d’une quelconque façon le photo-réalisme. Ce choix
leur permet surtout d’exprimer des émotions de façon très claire,
apportant encore à l’immersion. Par contre, et c’est un problème un peu
gênant, ces phases de dialogues sont plutôt linéaires. Pas d’arbres de
conversation comme dans la plupart des jeux point and click, il faut en
général se content de lire ce que disent les personnages. Parfois, il
sera possible d’influencer légèrement le dialogue en répondant à une
question, en choisissant la réaction qu’aura Ashley, mais il n’y a
toujours que deux choix possibles et cela ne changera jamais
significativement le dialogue. De même, il est parfois possible de
rebondir sur un sujet mentionné par le personnage pour demander des
explications, mais il s’agit plus là d’une obligation qu’autre chose,
l’histoire n’avançant pas tant que tous les sujets n’ont pas été
discutés. Bref, il est clair que de ce côté, Another Code R aurait pu
en demander plus au joueur. Cependant, ce point ne gêne pas non plus
une fois que l’on est habitué au torrent de texte du jeu et que l’on
est bien ancré dans le scénario.

Reste enfin les énigmes, très
présentes comme dans tout jeu d’aventure. Comme d’habitude, Ashley
possède un inventaire où elle pourra combiner et observer les objets,
pour ensuite les utiliser sur son environnement. La résolution des
énigmes se fait en général en faisant appel aux capacités de la
Wiimote, d’une façon assez amusante mais moins originale que ce qui se
faisait sur DS : le premier était sorti au tout début de la vie de la
console portable, alors qu’Another Code R arrive à un moment où la
Wiimote a déjà été exploitée de multiples façons. Les énigmes,
d’ailleurs, sont la plupart du temps logiques, nécessitant toujours un
minimum de réflexion sans pour autant être évidentes à chaque fois. De
plus, Ashley possède deux objets bien particuliers avec elle : la DAS
et la TAS. La première rappellera quelques choses aux amateurs du
premier épisode, puisqu’elle était y déjà présente. Reprenant la forme
d’une DS dans le premier épisode, et relookée pour ressembler à une DSi
ici, cette machine à tout faire sera surtout utile à Ashley pour
prendre des photos des lieux et documents observés. Pas simplement pour
le plaisir, car ces photos peuvent ensuite être assemblées et
superposées pour résoudre des énigmes. La TAS, quant à elle, possède
une toute autre utilité, puisqu’elle va servir à ouvrir les portes
verrouillées par des lecteurs de carte, très nombreuses dans le jeu.
Celle-ci reprend la forme, devinez quoi, d’une Wiimote ! Utilisée sur
une porte fermée, la TAS demande ensuite d’entrer une série de touches
pour pouvoir la déverrouiller. Classique au premier abord, cette
séquence se montre au fur et à mesure de plus en plus tordue : on vous
demandera par exemple d’appuyer sur les touches A-1-3-B. Les plus
attentifs auront remarqué qu’il n’y pourtant aucune touche 3 sur la
Wiimote. Comment faire ? Simple : appuyer sur 1, puis sur +, puis sur
2. La TAS se montre alors comme une façon amusante d’exploiter les
boutons de la Wiimote, avec des énigmes simples mais amusantes.

De
manière générale donc, Another Code R se montre assez classique dans
son déroulement : exploration de lieux, observations des objets,
dialogues et résolution d’énigmes. Pour autant, chacune de ces phases
se montre agréable et originale dans son gameplay, même si les
dialogues sont plutôt passifs la plupart du temps. Comme pour le
premier épisode, Cing parvient à reprendre les codes du genre et à leur
ajouter de nouveaux éléments.

Un jeu à ne pas oublier

Il
est clair qu’Another Code R ne se destine pas à tout le monde. Avec ses
nombreux dialogues, conduisant à des kilomètres de texte, il ne pourra
pas contenter ceux qui n’aiment pas rester passifs devant leur écran
pendant un certain temps afin de voir une histoire se développer. Du
fait, même si le scénario est intéressant, les phases de gameplay
elles-mêmes contiennent assez peu d’action, bien que la fin du jeu
vienne tout rattraper. Pour ceux-là, Another Code R ressemblera plus à
un exercice de lecture fatiguant au scénario un peu trop torturé,
lorgnant plus du côté du roman interactif que du vrai jeu.

Ceux
qui parviendront pourtant à s’accrocher découvriront un jeu d’aventure
très intéressant, dans la veine des autres jeux Cing, ou encore de la
série des Ace Attorney, elle aussi très riche en texte. Une fois bien
immergé dans l’ambiance, les quelques défauts du jeu disparaissent bien
vite, et on prend plaisir à parcourir Lake Juliet pour y faire de
nombreuses rencontres et découvertes. Certes donc, il ne s’agit pas là
d’un jeu parfait, et de nombreux point and click lui sont supérieurs.
Pour autant, cela n’enlève rien à ses qualités, qui lui permettent en
plus d’être agréables pour tous, joueurs occasionnels comme core
gamers, à partir du moment où un peu de lecture ne leur fait pas peur.
Bref, Another Code R se destine à une catégorie de joueurs bien
précise, mais cette catégorie y découvrira une excellent surprise.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101

23

MAI.

Bread & Fred

Nintendo Switch - Plate-formes - Apogee Entertainment - Sand Castles Studio