Dead \’N\’ Furious

Des zombies à trucider dans un rail shooter, cela n’a rien d’original mais c’est
une première sur DS. Probablement nostalgique des bornes d’arcade à l’ancienne,
le studio français Dream On nous offre donc cette tentative d’adapter le genre
sur la DS, en utilisant l’écran tactile en guise de lightgun. Et le moins que
l’on puisse dire, c’est que le tir est raté.

Le scénario de la
mort

Un scénario dans un rail shooter c’est comme une cravate pour aller
au boulot : ça sert strictement à rien mais on est obligé d’en mettre sous peine
de se faire taper sur les doigts. Dead N’ Furious vous propose donc d’incarner
un taulard au charisme d’un caillou qui un beau soir a l’occasion de s’évader de
sa cellule. Manque de pot, le pénitencier est bourré de zombies sortis d’on ne
sait où et ils n’ont pas l’air de vouloir laisser notre ami partir. C’est donc
le point de départ d’une aventure qui se résumera dans les grandes lignes à du
massacre de zombies à la pelle. Enfin pas exactement à la pelle, mais plutôt à
l’aide de diverses armes récupérées au fil de l’aventure, nonchalamment laissées
à l’abandon par leur ancien propriétaire. Dans tous les cas leur utilisation
reste la même : à l’écran des vagues de zombies et autres joyeusetés avancent
vers nous et il s’agit là de les toucher avec le stylet pour leur tirer dessus
et les tuer avant qu’ils n’attaquent. Le jeu ne se limite pas toutefois à du
“touchage” sauvage puisque comme dans tout bon rail shooter le joueur devra
recharger son arme. Avec un lightgun, cela se fait d’habitude instantanément en
baissant l’arme hors de l’écran, mais sur DS ce geste vital se fera en faisant
glisser l’icône des munitions vers celle du chargeur. Ingénieux, seulement les
développeurs ont eu la mauvaise idée d’inclure une animation de rechargement de
l’arme ce qui vous rend vulnérable aux attaques pendant un certain laps de
temps. Pas ingénieux, du coup.

Et ça des attaques vous allez en subir.
Des zombies, vous devrez en occire beaucoup ainsi que des classiques boss de fin de niveau
demandant une tactique particulière plutôt que du bourrinage. Léger problème
toutefois, nos amis les zombies ont tendance à apparaître un peu n’importe
quand, même quand vous pensiez enfin avoir nettoyé la salle. Certaines
apparitions frisent parfois le grotesque lorsqu’une poignée d’ennemis se ramène
dans votre champ de vision alors qu’il n’y avait pas un chat une seconde
auparavant. Au moins, l’effet de surprise est là et la difficulté aussi, l’art
du rechargement au bon moment sera d’ailleurs votre seul atout pour ne pas finir
en charpie. Mais même en étant vif de la gâchette, à certains endroits on a
vraiment l’impression que quoi que l’on fasse, on se fera forcément croquer tant
le timing autorisé pour recharger est mince. Heureusement le jeu n’est pas
chiche en bonus de vie et de munitions à obtenir en tirant sur des caisses, mais
si vous les ratez considérez-vous comme foutu(e).#row_end

Les graphismes de
la mort

Triste constat : Dead N’ Furious est en 3D, certes, mais est
moche. Bien que le jeu soit relativement fluide, les décors affichés sont d’une
affligeante banalité et ce dans tous les niveaux. Des environnements peu (voire
pas) détaillés, des textures fades et pixellisées et des salles génériques :
c’est en gros ce qui vous attend durant les 2 heures de jeu que propose Dead N’
Furious. A tel point que parfois on a l’impression de se retrouver devant ces
vieux wallpapers façon Windows 95 qui génèrent aléatoirement un labyrinthe
foireux. D’un autre côté, du côté de la caméra pour être plus précis,
l’esthétique du rail shooter est bien là. Votre personnage déambule dans les
couloirs en jetant des regards à droite à gauche, en se retournant subitement
pour faire face à des assaillants, ou encore se met à chercher son chemin en
hésitant entre deux directions. Parfois, ce sera d’ailleurs à nous de choisir à
sa place entre deux chemins aussi dangereux et semblables l’un que l’autre, mais
au moins on a l’illusion du choix. C’est d’ailleurs l’une des seules formes
d’interactivité avec les décors, en plus de l’ouverture de certaines portes en
tirant sur un interrupteur, presque aussi pénible que dans Hotel
Dusk.

Les zombies eux ont droit à un traitement de faveur : un peu plus
travaillés, ils ont également une palette d’animations convaincante, réagissant
à l’endroit où vous leur avez tiré dessus. On ne trouve d’ailleurs pas que des
zombies mais aussi des oiseaux, des rats, des crocodiles et des chiens… il ne
manque plus que Brigitte Bardot, qui n’aura pas besoin de maquillage. Le seul
problème dans ce bestiaire c’est que vous ne vous farcirez qu’un seul type
d’ennemi à la fois la plupart du temps, renforçant le sentiment d’ennui déjà
bien présent tout le long de l’aventure. Les musiques, il n’y en a pour ainsi
dire pas, et les bruits de coup de feu ou de zombies finissent très vite par
saoûler. Et pas un seul survivant à sauver tiens, contrairement à la plupart des
rails shooter, puisque votre seul ami sera éventuellement un second joueur vous
aidant en coopération wifi avec sa cartouche, s’il en a le courage bien entendu.
Dead N’ Furious ne se résumera donc qu’à tuer, tuer et tuer du zombie sans
réfléchir pour avancer. A se demander si finalement, le zombi, ce n’est pas le
joueur lui-même…