Test de Disc Jam sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 8 Février 2018
  • 8 Février 2018
  • Non prévue

L'avis de Chozo

Disc Jam, c’est un peu comme ces rencontres fortuites et ratées entre célibataires : « alors elle est comment ? » on répondra à la question par un poli « elle est… gentille », pour ne pas dire inintéressante et physiquement pas à son goût. Plein de bonnes intentions quant au fond, avec un gameplay riche en stratégie et en multiplicité de possibilités, le jeu rate totalement la marche de la direction artistique, oubliable et au contenu difficilement acceptable. Comme quoi, le physique, c’est important aussi.

Les plus

  • Gameplay riche et varié
  • Le système de scoring qui pousse à s’améliorer
  • Un portage de qualité
  • Les matchs classés et les modes un joueur directement intégrés
  • Bien adapté à la Switch
  • Le cross play avec les joueurs PC

Les moins

  • C’est moche
  • C’est inaudible
  • C'est pauvre en contenu
  • C'est injouable sur table
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 9 avril 2018 22:00

Devenu une sorte d’Eldorado pour la scène indépendante, l’eShop de la Nintendo Switch a permis à un certain nombre de titres de se vendre beaucoup plus que sur les plates-formes concurrentes et a potentiellement sauvé quelques productions de la banqueroute. Presque un an après sa disponibilité sur PlayStation 4, Xbox One et PC, c’est donc sur la console hybride que vient s’échouer le balbutiant Disc Jam du studio High Horse Entertainment, n’ayant pas suffisamment réussi à convaincre les joueurs jusque-là. En effet, même s’il bénéficie en théorie de l’aura de son illustre prédécesseur ayant fait les beaux jours de la Neo Geo, Windjammers, et malgré sa rapide gratuité sur le PlayStation Plus, rien n’y fait, Disc Jam est mal-aimé. Reste à savoir si ce portage, sorte de dernière chance, lui sera bénéfique.


Artwork de Disc Jam


Touche pas au frisbee, s***** !


Disc Jam, même s’il reprend le concept de base de Windjammers avec son disque, ses limites latérales de terrain sur lesquelles on peut le faire rebondir, ses parties en un contre un ou deux contre deux, et ses buts au fond de chaque camp, ce tennis/frisbee/futsal du futur s’en démarque dans son approche globale. Exit la vue de dessus traditionnelle, celle-ci laisse la place à une vue en fond de court, qui n’est pas sans rappeler les révisions du bac devant le tournoi de Roland-Garros et les commentaires salasses d’Henri Leconte au sujet des jupes des tenniswomen. Par ailleurs, c’est surtout dans le gameplay et dans la philosophie de jeu que le titre marque sa différence. Ainsi, il n’est plus ici seulement question de réflexe ou de rapidité, mais surtout de stratégie quant à la trajectoire à donner au projectile en inclinant le stick du Joy-Con droit, et au timing défini par le lancer. En effet, il est à la fois possible de casser le rythme ou de chercher à l‘accélérer de plus en plus, tout en gérant les lobs, les lifts ou les coups spéciaux. Le jeu se révèle finalement bien plus profond qu’il n’y paraît, avec une prise en main immédiate, surtout que le système de points pousse l’utilisateur à être le plus complet possible.

Le score de chaque joueur dépend en grande partie de la durée des échanges. Tel un Rafael Nadal sous stéroïdes en combinaison ultra moulante, il s’agira souvent de faire l’essuie-glace aux quatre coins du court afin de rattraper le disque et le renvoyer de la manière la plus vicieuse possible, tout en tenant au maximum sur la longueur. Car plus l’échange sera long, plus les points seront engrangés et plus celui qui remportera cet échange prendra ses distances par rapport à son adversaire. Ce système de scoring amène une bonne dose de sueurs froides lors des longues parties, où la moindre erreur de jugement peut s’avérer irrécupérable. Et c’est dans ces moments-là que la stratégie de chaque joueur se révèle et peut s’avérer payante. Casser le rythme, jouer sur les profondeurs du court, enchaîner les renvois rapides, lober pour se laisser le temps de se replacer, tout est bon à prendre lorsqu’au final 20, 30 ou 40 points sont en jeu.

Image de Disc Jam


The Good, the Bad and the Ugly


Oui, Disc Jam est résolument intéressant dans son approche et sa profondeur sous-estimées, mais… S’il est à ce point boudé depuis sa publication, c’est certainement en grande partie en raison de sa direction artistique complètement oubliable et sans saveur. Rien que l’icône du jeu sur le menu de la Switch annonce sa couleur : un sosie de Shaquille O’Neal en slip faisant un dab ringard en 2018, tout en lançant ce qui ressemble plus à un volant de 305 recouvert d’une housse en poil de mouton qu’à un disque de sport extrême futuriste. Et tout le rendu visuel est du même acabit. Noyés dans un cruel manque de personnalité, les seuls quatre sportifs disponibles au design douteux doivent se limiter à l’unique arène de jeu proposée, ne bénéficiant d’aucune animation pouvant apporter un peu de fun. Le travail sonore accuse le coup de la même manière, avec seulement une demi-poignée de morceaux oscillant entre dance de kermesse ou rock/électro bas de gamme. Tout cela joue forcément en défaveur d’un titre qui aurait pu proposer un système de jeu attrayant, mais les employés de High Horse Entertainment en charge du rendu artistique ont certainement décidé de rejoindre les rangs de la SNCF, pour se mettre en grève au moins deux jours par semaine.

Pourtant, ce portage sur Switch peut se targuer d’un traitement de qualité, ce qui est d’autant plus rageant. Bénéficiant d’une mise à jour très attendue des trois derniers utilisateurs du jeu en ligne, le titre souffrait jusqu’alors d’un manque de soin apporté au matchmaking. Ainsi, cette version Switch, comme les autres versions qui s’améliorent aussi avec cette mise à jour, propose d’emblée les parties classées en ligne, donnant un regain d’intérêt à cette fonctionnalité. Et même si les concurrents sur Switch se font rares, il est heureux de constater que le jeu prend en charge le cross-play avec la version PC, multipliant les possibilités de parties en multijoueur. Autre apport de cette nouvelle version, Disc Jam propose enfin des modes en solo, permettant des affrontements avec l’IA en un contre un et deux contre deux. Il faut par ailleurs reconnaître que Disc Jam sied idéalement au caractère hybride de la console, en grande partie grâce à ses parties courtes ne dépassant que très rarement les 3 à 4 minutes, qui profitent clairement de la portabilité de la machine. Mais cela n’est assurément pas le cas pour toutes les configurations de jeu, puisqu’il est limite impensable de jouer à Disc Jam en mode sur table, en écran partagé. Ce mode souffre autant de manque de lisibilité que de fluidité, alors que les autres configurations en plein écran demeurent stables, que ce soit sur portable ou sur grand écran.

Artwork de Disc Jam

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