Knytt Underground

Son arrivée a été discrète, mais Knytt Underground est enfin sorti sur l’eShop de la Wii U. Disponible depuis plus d’un an sur PC, PS3, PS Vita et MAC, le jeu indépendant du talentueux Nicklas Nygren (plus connu sous le nom de Nifflas), créateur des précédents Knytt et de NightSky, a su se faire une place parmi les œuvres absolument atypiques. Que vaut donc cette version bienvenue sur la nouvelle console de salon de Nintendo ?

Une aventure unique

Si les précédents Knytt n’ont jamais vu le jour sur consoles Nintendo, suivre l’histoire de cet opus est tout à fait possible. Le talentueux Nifflas nous offre ici une aventure absolument étonnante, un habile mélange entre jeu d’aventure, de plates-formes et surtout d’exploration. Car oui, l’accent est surtout mis sur le fait d’explorer plusieurs salles aux décors sombres et pour la plupart fixes. L’aspect minimaliste que l’on nous impose dès l’apparition de l’écran titre du jeu nous donne rapidement une idée de l’ambiance que l’on retrouvera durant de longues heures de jeu. L’univers est, certes, minimaliste, mais il n’en demeure pas moins unique. Le décor de chaque salle (beaucoup d’entre elles sont inutiles pour la progression de l’aventure est travaillé. Nifflas a encore une fois démontré son talent de façon originale, mais il est tout à fait possible de ne pas accrocher à cet univers parfois indéfinissable. Il en est d’ailleurs de même du côté du scénario…

L’histoire de Knytt Underground est avant tout difficile à suivre, bien que seulement trois chapitres soient proposés. Les dialogues entre les personnages sont souvent longs, et la traduction française n’aide pas vraiment à la compréhension. La traduction française a été fastidieuse et on le ressent jusque dans les échanges humoristiques. Le PEGI 16 est notamment justifié par un langage dit choquant, et que l’on retrouve surtout dans le troisième chapitre, le plus long du jeu. Il est vrai que parler de pénétration anale, sans réelle justification ou rapport avec le scénario, n’est pas adapté à un public jeune. Non, là encore, Knytt Underground prouve qu’il s’agit d’une œuvre hors du commun.

Le monde de Knytt Underground est dévasté. Les humains ont fini par détruire la planète il y a une centaine d’années, amenant les survivants désormais appelés sprites à vivre sous terre, dans des environnements variés et étranges. On incarne dans le premier et dernier chapitre une survivante muette aux pouvoirs très spéciaux nommée Mi. Le joueur devra l’aider à accomplir la lourde quête – en plus des nombreuses quêtes annexes – de faire sonner les six cloches du destin. Si les coups ne sont pas donnés tous les six cents ans, la destruction du monde sera inévitable. L’histoire est originale, mais elle souffre de quelques soucis de narration qui empêcheront certaines personnes de bien comprendre l’essentiel de ce que Nifflas a voulu transcrire. Le gameplay, simpliste d’apparence, s’avère de plus en plus profond au fur et à mesure que l’on progresse dans l’immense souterrain.

Un univers minimaliste, mais débordant de créativité

Le gameplay se résume souvent à appuyer sur des boutons pour sauter, escalader des murs et courir. Néanmoins, il faudra parfois faire preuve de réflexes, puisque les nombreuses salles de Knytt Underground contiennent majoritairement des petites énigmes à résoudre, comme des objets à récupérer en effectuant les bons déplacements ou les bonnes transformations. Un certain nombre de lieux peuvent être débloqués à l’aide de pièces ou d’artefacts donnés à certains personnages. Ces derniers sont souvent radins et n’essayent pas de comprendre la personnalité de Mi, celle-ci ne pouvant pas parler par elle-même dans le premier chapitre. On rencontrera bien sûr des protagonistes plus ou moins liés à Mi, qui lui demanderont de l’aide pour retrouver quelqu’un ou chercher un objet. Ces quêtes annexes ne sont pas passionnantes, mais ne sont pas gênantes et le joueur qui aura réussi à accrocher à l’ambiance du titre n’aura pas de mal à les accomplir. Enfin, en dehors du mode sans TV, cette version Wii U ne comprend aucune fonctionnalité propre au GamePad. Il aurait été cependant difficile d’ajouter des éléments dans ce jeu, déjà bien complet et sorti il y a plus d’un an sur d’autres plateformes.

La réalisation de Knytt Underground, est, il faut l’avouer, minimaliste. Ses graphismes ne sont pas exceptionnels, et le chara-design raté, mais chaque décor est travaillé et montre encore une fois que Nifflas est bien plus qu’un amateur. Le gameplay, la bande originale ainsi que son système de progression devraient ravir les fans de Metroid. Mais attention, tout le monde ne pourra pas accrocher à l’ambiance étrange de l’œuvre. Pour les autres, les minutes passées à explorer les quatre recoins du monde de Mi deviennent un réel plaisir, un véritable spectacle contemplatif. À noter également que pour environ 8 €, la durée de vie est conséquente et demande plus de dix heures pour terminer d’explorer le souterrain à 100%. Knytt Underground n’est pas à mettre entre toutes les mains à cause de son univers parfois glauque et hors du commun, son humour étrange, ou encore son gameplay qui peut se révéler lourd et imprécis.