LEGO Star Wars III : La Guerre des Clones

La licence LEGO a fait ses preuves. En adaptant de nombreux univers et
en les agrémentant d’un humour enfantin tout à fait «LEGOesque», TTGames
a su donner un cachet unique à la franchise. Nous n’avions donc aucune
raison de nous méfier du dernier épisode, à savoir LEGO Star Wars 3 : La
guerre des clones. Nous étions même impatients de tester les nouveautés
que l’on nous avait annoncées, en plus de la 3D. Mais ce Jedi n’est-il
en fait pas un Sith camouflé ?

N’essaie pas…

Disons-le
tout de suite : LEGO Star Wars 3 ne dévie en rien des opus précédents.
La majorité des niveaux repose sur un gameplay de type
plateforme/action. Vous avancez en détruisant une armada d’ennemis pas
franchement malins ainsi que de nombreux éléments du décors. Pour
avancer, vous devrez non seulement reconstituer plateformes et autres
trampolines à l’aide des pièces qui vous sont proposées, mais aussi
utiliser les différentes capacités des personnages. Vous aurez aussi la
possibilité de piloter quelques vaisseaux durant des combats spatiaux
plutôt bien réalisés. Néanmoins  que ce soit sur le sol ou dans
l’espace, le jeu se révèle très vite répétitif. Sur le sol, on tire ou
on sabre tout ce qui bouge (et même ce qui ne bouge pas) pour récupérer
un maximum de pièces. En l’air, on tire sur tout ce qui bouge… aussi.
Même les boss n’arriveront pas à mettre un peu de piment, à cause de
leur trop grande facilité. Le jeu ne possédant pas de système de vie ou
de continus, rien ne vous posera grande difficulté. Alors certes, le jeu
s’adresse avant tout à des enfants, mais un brin de stress ne fait
qu’ajouter au plaisir. Mario en est une preuve. En plus de sa monotonie
et de sa simplicité, le scénario ne servira en rien notre envie de
jouer. La faute au format de la série animée de la Guerre des Clones,
dont l’histoire du jeu est tirée : elle n’est ni travaillée, ni
intéressante. On enchaînera donc les missions sans même comprendre s’il y
a réellement un lien entre elles.

À côté de ça le jeu ne nous
offre que peu de contenu supplémentaire. On peut bien évidemment
collectionner les personnages, faire des batailles de boules de neige ou
encore débloquer du contenu comique, mais cela ne nous poussera pas à
rester indéfiniment sur le jeu. Quand on pense à tout ce que Star Wars
peut offrir, on reste évidemment sur notre faim, d’autant plus que bien
plus de contenu nous avait été annoncé pour le jeu. #row_end Malencontreusement,
les marcheurs, les speeders et les lancés de sabres laser se sont perdus
au fin fond d’une galaxie nommée «console de salon». Ce qui nous donne
une durée de vie de 7 heures environ, en prenant son temps. Vous devrez
néanmoins le recommencer pour tout débloquer, mais en aurez-vous
réellement envie ? Car si globalement le jeu reste agréable, certains
défauts ne donnent pas envie de s’y replonger.

Fais le ou ne le fais pas  !

Graphiquement
parlant, le jeu s’en sort très bien. L’univers LEGO simplifiant les
choses, on fait face à un univers fort en identité et, au final,
parfaitement crédible. Le seul reproche qu’on pourrait faire au jeu
repose sur les cinématiques, un peu baveuses et qui ne rendent pas
hommage à la qualité de la série. La 3D, quant à elle, donne une
profondeur qui n’est pas désagréable mais qui ne vous éblouira pas. La
réalisation sonore est aussi très bonne. On retrouve tous les bruitages
et musiques présents dans la galaxie très très lointaine. Bref c’est du
tout bon, si ce n’est pour les génériques des différentes missions. On
retrouve bien sûr la musique on ne peut plus légendaire des Star Wars
mais dans une version courte. Malheureusement, les textes introductifs
seront parfois trop long et la musique se coupera, pour reprendre un peu
après. On chipote, mais il est désagréable d’entendre deux à trois
secondes du début du morceau seulement pour couvrir les textes. Et quels
textes…

Car l’un des gros défauts du jeu se situe là où on ne
l’attend pas. La traduction des textes est purement et simplement
catastrophique. Que ce soit de des erreurs de grammaire, de temps ou
bien même l’oubli de mot, tout ce que les écoliers ont pu produire à ce
jour en matière de fautes a été regroupé en une seule cartouche. Le jeu
serait une franchise russe obscure adaptée par des Tchèques, on aurait
pu comprendre, et on aurait aisément pardonné les erreurs sur la langue
de Molière. Mais il s’agit tout de même de l’association de deux
licences on ne peut plus importantes. Pour LEGO comme pour Lucas Art,
produire un travail aussi médiocre, même sur un élément qui n’est pas
fondamental dans le jeu, est une honte. Il est d’ailleurs conseillé au
responsable de l’écriture de ces textes de s’enfuir le plus loin
possible : les fans de Star Wars pourraient ne pas supporter de voir un
tel texte survoler l’espace sur la musique de John Williams.

Pour
achever la liste des épines que nous plante LEGO Star Wars dans le pied,
il est nécessaire de parler de framerate. Car si de manière générale,
le jeu est fluide, lors de certains passages le jeu souffre d’une nette
baisse de fréquence. Les changement de personnages en particulier sont
particulièrement poussifs. Le jeu s’est même accordé le privilège d’être
le premier jeu 3DS à faire freezer la console avec obligation de la
redémarrer lors d’un simple changement de personnage. Ce problème n’est
arrivé qu’une seule fois, les conditions pour qu’il survienne sont donc
peut-être très précises. Mais toujours est-il qu’il est présent, ce qui
inquiète un peu vis-à-vis de la finition du jeu.

La force
semblait être avec ce Star Wars… Malheureusement la version 3DS a dû
sécher les cours, car elle fait un bien piètre padawan comparativement à
ses consœurs. Avec l’absence de mode multijoueur et des apports de
Streetpass très pauvres, on aura très vite fait le tour du jeu. D’autant
plus que les ajouts que l’on nous annonçait ne sont pas présents sur
3DS. Bref le jeu est monotone et seulement très peu de scènes sortent de
l’ordinaire. Il ne reste que l’esprit de la franchise qui arrivera à
vous faire décrocher un sourire de temps en temps, ce qui n’est pas du
luxe.