Les Looney Tunes Passent à l\’Action

Aaaah les « Looney Tunes
»… Souvenez-vous de ce dessin animé mythique créé par Spielberg
lui-même, et dont les voix et gags, notamment, auront bercé toute une
(jeune) génération. Allons, qui ne connaît pas le célèbre « quoi de
neuf docteur ? », de Bugs Bunny ? Mais quand on associe Looney Tunes et
jeux vidéos, ce sont des souvenirs bien moins agréables qui nous
reviennent en mémoire, de jeux de plate-formes sur Gameboy Color, par
exemple, qu’on aurait bien voulu oublier… Une adaptation de licence
semble de nos jours être restée aussi difficile qu’avant, et c’est ce
que s’est attelé à nous démontrer le studio Warthog (les
développeurs)…

Ca commençait mal…

Une fois l’écran-titre passé, et par analogie aux restaurants, un choix
dans le menu s’impose. Celui dénommé « options » est relativement bien
pour débuter. Vous y trouverez de quoi baisser le volume des bruitages,
musiques, régler le contraste et changer le type de gameplay (le
déplacement des personnages qui s’effectue soit en latéral, soit en
diagonale). En quoi ce menu est-il bien ? Nous le verrons d’ici peu…

Il ne vous reste plus qu’à revenir à l’écran de la sélection du menu.
Point de menu enfant ici, puisque tout le jeu est en fait un menu
enfant (en gros, c’est pas censé être un jeu pour les grands 😉 )… Il
ne vous reste alors plus qu’un seul choix (ce qui semble déjà un point
faible) : débuter une nouvelle partie (à moins que vous ne vouliez
effacer une partie que vous n’avez pas encore commencé 😀 ), solo bien
sûr.

Enfin solo, pas tout à fait. Mais laissons d’abord une petite
cinématique, composée de dessins plutôt jolis, planter un scénario pour
le moins marrant, basé sur une querelle entre la Warner et Acme (les
méchants d’Acme ont pris le contrôle du studio en transformant ses
dirigeants en singes, et une résistance s’est organisée). Vous faîtes
bien évidemment partie de cette résistance.

Ensuite, vous vous retrouvez dans un casino, pour contacter et aider
ladite résistance. Un point positif dans le gameplay est alors
découvert : vous dirigez non pas un, mais deux personnages, Bugs Bunny
et Daffy Duck, qui ont tout deux des caractéristiques différentes. Vous
avez la possibilité de « switcher » entre nos deux comparses à l’aide
du bouton Select. Une idée a priori
intéressante (quoiqu’un peu déjà vue), mais qui est gâchée par le
nombre extraordinaire de différences entre les deux : Bugs a la
possibilité d’aller dans des terriers, et Daffy, en bon canard, sait
nager. Et c’est tout !

Euh, en fait, ça continue pas mieux…

L’utilité du menu options se dévoile lorsque débutent, avec le jeu, les
premières notes de musique… Gavante et énervante à souhait,
répétitive comme on le hait, la bande-son du jeu ne brille donc pas,
mais alors vraiment pas ! De plus, celle-ci a un côté « pixellisé »
très désagréable.#row_end
Les bruitages, en plus d’être peu nombreux, sont du même acabit : rien
que le son de saut, dans le plus pur style cartoon, ennuie dès la
première acrobatie aérienne. Bref, deux choses à aller vite régler.

Côté graphisme, ben c’est pas la joie non plus, car le rendu du
cel-shading est plutôt bizarre. Les décors sont assez moches,
insipides, et rébarbatifs dans l’ensemble, les personnages sont
relativement bien dessinés et typés, mais bon, le tout manque
cruellement de détails. A titre d’exemple, il est difficile de bien
discerner les contours des personnages. De plus, leurs animations sont
simplistes, peu variées (pas du tout variées pour les ennemis), et leur
grâce est équivalente à celle d’un éléphant. A noter que le jeu
comporte aussi pas mal de bugs. Pour parachever le tout, l’animation
globale du jeu se paye le luxe de ralentir dangereusement dès que plus
de deux ennemis sont présents à l’écran… Inadmissible !

Concernant le gameplay, beaucoup de choses sont à dire, mais aucun
compliment. Déjà la façon de se déplacer est peu intuitive (d’où
l’utilité de la modifier dans les options). Ensuite, la 3D isométrique
est réellement mal faite : on ne sait jamais où on saute, ni où on peut
sauter, ni où on se trouve précisément dans le décor par rapport aux
autres objets. Puis, le but est identique quelque soit le niveau :
capturer des singes. Enfin, on pourra critiquer le fait que le gameplay
soit très « basique » : un bouton de saut, un de tir (selon « l’arme »
sélectionnée), un pour changer d’arme, et enfin, un pour changer de
personnage. Ce qui est ici appelé « arme », sont en fait plusieurs
objets que vous pouvez utiliser pour éliminer les ennemis, ou vous
déplacer plus vite par exemple. Pas très utiles (mis à part le
boomerang obligatoire pour capturer les singes), ils ne révolutionnent
en rien le genre et le jeu : leurs aspects sont empruntés au monde du
cartoon, comme l’enclume, mais leurs effets sont tout ce qu’il y a de
plus classique. N’oublions surtout pas le plus important, le bouton ON
/ OFF, qui vous permettra d’éteindre votre GBA et de lancer ce jeu par
la fenêtre. Amusant !

S’il faut parler d’une durée de vie, il me faut alors avouer pieusement
que je n’ai pas pu finir le jeu. Non pas qu’il soit très difficile
(même si le gameplay est sûrement bien plus dangereux que les ennemis),
mais déjà qu’il m’a fallu une bonne dose de courage et d’abnégation
pour arriver à passer au second niveau (afin de me retrouver dans un
niveau quasi-identique), je n’ose imaginer comment faire pour tous les
passer ! Et pour des enfants cela doit être pire, surtout que durant ma
progression, le jeu n’a pas été sauvegardé une seule fois… Une fois
game over ou une fois la GBA éteinte, tout à recommencer !

Ca sent la bouse, ça a la forme de la bouse, c’est chiant comme une bouse, donc c’est…

…de la merde ! Désolé pour ce cri du coeur qui je l’espère ne vous
choquera pas trop, mais je n’ai pu, en tant que fan inconditionnel des
Looney Tunes, me retenir plus longtemps. Et ce qui m’énerve par dessus
tout, c’est que ce soit un jeu destiné à des enfants, qui vont
l’acheter à cause de la licence, et se faire arnaquer par la même
occasion… Toujours est-il que si vous voyez quiconque dans un magasin
de jeux vidéos en train d’examiner « Les Looney Tunes passent à
l’action », j’espère que vous savez désormais ce qu’il vous reste à
faire.