Let\’s Tap

En résumé

  • Support : Wii
  • Nombre de joueurs : 1 à 4
  • Sorties :
  • 19 Juin 2009
  • 16 Juin 2009
  • 18 Decembre 2008

L'avis de Tails

On l'a dit et on le répète, Let's Tap possède un concept en or qu'il n'exploite pas suffisamment. Il aurait pourtant suffit de rajouter d'autres mini-jeux utilisant ce gameplay d'une façon différente et amusante et on aurait eu là un hit destiné à la fois aux core gamers et aux joueurs occasionnels. Mais ce n'est pas le cas, et Let's Tap se destine donc uniquement à ceux qui recherchent de nouvelles expériences avec une Wii où tous les jeux finissent par se ressembler. Si le concept vous intrigue, il serait tout de même dommage de passer à côté, mais faites attention au prix.

Les plus

  • Concept excellent
  • Intuitif et accessible à tous
  • Des mini-jeux très amusants ...

Les moins

  • ... d'autres beaucoup moins
  • Trop peu de contenu
  • Reconnaissance parfois foireuse et frustrante
  • Nintendo-Difference

    par Tails

    le 5 juillet 2009 22:00

Wii Balance Board, Wii Motion Plus, Wii Zapper… Il est étonnant de
voir le nombre d’accessoires pour la console de Nintendo qu’on nous
refourgue pour soi-disant « améliorer l’expérience de jeu ». Pourtant,
des développeurs ont déjà prouvé que la Wiimote se suffisait à
elle-même pour concevoir des jeux au gameplay original et intéressant.
Cette fois, c’est Yuji Naka, l’un des papas de Sonic, qui s’y colle
avec Let’s Tap. Un jeu qui, s’il nécessite un accessoire, ne devrait
pourtant pas vous ruiner…


Un concept en carton

Dans
Let’s Tap, vous allez jouer avec la Wiimote, mais sans la Wiimote. Pas
clair ? Disons que si la Wiimote sera quand même sollicitée, et pas
qu’un peu, vous ne la tiendrez pas à un seul moment dans vos mains. Il
ne s’agit pas de développer des pouvoirs de télékinésie, mais tout
simplement de poser la Wiimote face contre terre, puis de taper à côté
pour que celle-ci détecte les vibrations produites par les coups. Et
c’est là que l’accessoire si spécial entre en jeu : la fameuse boîte en
carton. Avec le jeu, vous en trouverez déjà à monter soi-même. Mais
pour jouer à quatre, nul besoin d’en racheter au magasin du coin,
n’importe quelle boîte peut faire l’affaire : boîte à mouchoir,
emballage de colis, livre épais…Des choses que l’on trouve forcément
chez soi et qui permettent au jeu de pondre un concept du tonnerre.

Let’s
Tap comporte plusieurs mini-jeux qui prennent comme base le gameplay
original du jeu : taper à côté de sa Wiimote. Grâce à ses différents
capteurs, celle-ci peut détecter l’intensité de l’impact et agir en
conséquence. Ainsi, le jeu saura si vous n’avez fait qu’une petite
pichenette avec un doigt, ou si vous y êtes carrément allez avec la
main entière. Un concept exploré d’une façon différente dans chacun des
jeux proposés, tous jouables à plusieurs par dessus le marché. Le jeu
pousse le vice jusqu’à permettre de naviguer dans les menus en tapant
là aussi, avec un coup pour se déplacer et deux pour valider.
Cependant, pour ceux qui veulent aller plus vite (car cette méthode
n’est pas des plus rapides), il est toujours possible d’utiliser le
pointeur de la Wiimote. Mais une fois en jeu, c’est uniquement entre
vous et votre boîte en carton !

Dans le menu principal vous sont
proposés cinq mini-jeux qui exploitent les tapotements pour offrir une
expérience de jeu originale. Le Marathon vous permet de faire la course
sur un plan 2D face à plusieurs adversaires, avec pour but bien
évidemment de franchir la ligne en premier. Pour cela, il faudra taper
légèrement mais rapidement pour faire courir votre personnage le plus
vite possible. Cependant, la vitesse ne fait pas tout, car il faudra
également parfois donner un coup plus sec pour sauter, et ainsi éviter
obstacles, pièges et trous, qui vous ralentiront fortement. Il s’agit
donc à la fois d’être rapide et précis, pour ne pas se vautrer et
perdre un temps précieux vers la victoire. Le mode Garde le Rythme vous
met quant à lui face à une chanson et vous demande de taper au rythme
de la musique, un peu à la manière d’un Donkey Konga. Il ne s’agira pas
uniquement de taper au bon moment, mais aussi avec la bonne intensité :
plus les cercles sont grands, plus il faudra taper fort. Il faut donc
alterner petits, moyens et grands coups, sans quoi vous verrez vite vos
points s’envoler et s’énerver comme un fou quand le jeu vous en donne
l’occasion en vous permettant de taper comme vous voulez pendant un
petit laps de temps.

Troisième mode de jeu, Blocs stables
s’inspire lui de Jenga, jeu de société où le but est de retirer les
pièces d’une tour sans la faire s’écrouler. Ici, il s’agit d’enlever
des blocs avec agilité pour réduire la taille de la tour, tout en
évitant de la rendre trop instable. Pour cela, un curseur défile sur
tous les blocs. Un premier coup permet de choisir le bloc à déplacer
quand le curseur est sur le bon, un deuxième détermine la direction.
Ensuite, vous pouvez retirer le bloc comme bon vous semble : de petits
coups pour que le bloc bouge lentement, de grands pour qu’il sorte le
plus vite possible. Selon le contexte, il faudra doser la puissance de
ses coups pour s’en sortir le mieux possible. Sans oublier qu’un bloc
enlevé n’importe comment, même s’il ne fait pas tout s’écrouler,
donnera une tour biscornue qui ne demandera qu’à se planter à la
prochaine erreur… Quatrième et dernier jeu, Bulle Spatiale est quant
à lui un shoot’em up en 2D, reprenant les principes basiques du genre :
un personnage qui se déplace sur un plan horizontal et qui doit tirer
pour se débarrasser des ennemis et des obstacles. Là aussi, l’intensité
du coup détermine l’action : un petit coup donne une légère impulsion
au personnage, qui descend constamment, afin de le faire remonter et
d’éviter les obstacles. Un grand coup permet de lancer un missile
destiné notamment à se débarrasser des nombreux astéroïde qui traine en
chemin. Sans oublier les power-ups et autres bonus qui vous confèrent
de nouvelles armes ou un bouclier.

Nous avons ainsi vu les
différentes exploitations du gameplay que propose Let’s Tap, qui…Hm,
vous dites ? Cinq mini-jeux ? Ah, le problème, c’est que le dernier
n’en est en fait pas un. Le mode Illustrateur ne sert qu’à remplir le
menu principal pour donner l’impression que le jeu possède plus de
contenu, car il ne présente strictement aucun intérêt. Il s’agit en
fait simplement d’un espèce d’écran de veille interactif, sur lequel
vous pouvez agir en tapant. Assez jolies au demeurant, les différentes
scènes ont tout de même un intérêt ludique plus que limité. Bref, pas
grand chose à faire de ce côté-là. Le problème, c’est qu’avec ça, on se
retrouve uniquement avec quatre mini-jeux. Et quatre, c’est un chiffre
tout de même assez minable face à d’autres jeux qui, même s’ils n’ont
pas un concept aussi original que Let’s Tap, proposent plus de contenu.
Alors, le-dit concept permet-il de justifier ce manque ?#row_end

Tout pour faire un carton ?

Heureusement,
les différents mini-jeux proposent eux pas mal de possibilités. Déjà,
tous peuvent se jouer à plusieurs jusqu’à quatre. Ensuite, différents
modes de jeux ou niveaux sont disponibles, de quoi assurer une certaine
diversité. Ainsi, le Marathon propose de nombreuses courses, qui se
complexifient au fur et à mesure, avec davantage de pièges et de tracés
biscornus, qui nécessiteront toujours plus d’attention.
Malheureusement, si les courses sont intéressantes à parcourir, ce
mini-jeu souffre d’un gros défaut : le manque de précision de la
Wiimote. Celle-ci a en effet du mal à évaluer l’intensité du coup, ce
qui amène parfois (voir souvent) des sauts indésirables qui font perdre
du temps, et réciproquement des demandes de sauts qui ne sont pas
reconnues. Même si on peut changer la sensibilité dans les options, le
problème se résout difficilement et gâche franchement le plaisir du jeu.

De
même, Garde le rythme propose plusieurs dizaines de musiques au tempo
et au style très différent, certaines très entrainantes. Ayant été
faites spécialement pour le jeu, on ne retrouvera pas de grands
classiques, pas même du domaine public (là où Wii Music s’était
allègrement servi), mais ce n’est pas un énorme défaut pour autant. En
solo comme à plusieurs, le but est d’obtenir le maximum de points, bien
sûr en tapant au bon moment mais aussi avec la bonne intensité. Il est
donc possible de rater quelques notes et pourtant faire mieux que ses
adversaires si ceux-ci ont tout réussi sans respecter l’intensité
demandée. Un principe qui change un peu des rythm-games habituels et
qui s’avère lui aussi assez amusant.

Bloc stable propose quant à
lui des modes de jeux différents selon le nombre de joueurs. Le premier
peut se jouer avec une infinité de gens, en se passant le carton. Le
but étant alors de simplement retirer tous les blocs sans faire tomber
la tour, comme expliqué plus haut. Mais le mode Alchimie propose un
concept plus poussé : les blocs prennent alors une couleur, et si trois
blocs de même couleur sont alignées, ils se transforment en un bloc en
bronze. Ensuite, si trois blocs de bronze sont alignés, ils se
transforment en bloc d’argent, et ainsi de suite. Ce principe permet
d’effectuer des enchainements comme dans un puzzle-game : en virant un
bloc, on aligne trois blocs rouges, qui une fois transformés en bloc de
bronze, permettent à trois blocs bleus d’être alignés, et ainsi de
suite. En solo, le but est d’obtenir un maximum de blocs spéciaux (ceux
en bronze et compagnie) avant que la tour ne s’écroule, celle-ci
grandissant au fur et à mesure. En multi-joueur, il s’agit d’atteindre
un objectif avant ses adversaires, par exemple obtenir un bloc en or.
Dans tous les cas, ce mode est l’un des plus divertissants, réclamant à
la fois de la précision et de la réflexion.

Enfin, Bulle
spatiale propose lui carrément un gameplay différent que l’on soit seul
ou à plusieurs. En solo, il s’agit d’un shoot comme expliqué plus haut,
avec missiles, ennemis et obstacles. Le but ici étant de parcourir la
plus grande distance possible, l’unique niveau n’ayant pas de fin.
Périodiquement, on trouvera quand même des plate-formes d’atterrissage
sur lequel le personnage pourra se régénérer, permettant en plus de
gagner des points supplémentaires en cas d’atterrissage parfait, à
gérer un peu comme dans un Lunar Lander. Bien sûr, plus on avance et
plus les obstacles et ennemis se multiplient. Et attention à ne pas
trop se faire toucher, car une fois la jauge de santé vide, c’est le
Game Over sans possibilité de continuer. À deux, on change complètement
de registre puisqu’il s’agit là d’exploser son adversaire dans un
environnement où la caméra reste fixe. Ici, votre personnage tourne
constamment sur lui-même et il faut donc taper au bon moment pour aller
où on le désire. À vous ensuite de manœuvrer jusqu’à vos adversaires
puis de les canarder, en faisant attention là aussi aux obstacles. Ce
choix de gameplay très étrange rend la chose assez difficile à manier
et pas franchement amusante. Il aurait été plus sympathique de proposer
aux joueurs de coopérer pour parcourir la plus grande distance, comme
en solo. D’ailleurs, l’absence d’objectif pour ce mode de jeu lorsqu’on
joue seul ne lui fera sans doute gagner les faveurs que des adeptes du
high score, les autres pouvant vite le trouver rébarbatif.

Un jeu à laisser dans son carton

Nous
venons de voir que parmi les quatre jeux proposés par Let’s Tap, on ne
trouve pas que du bon, malheureusement. Entre celui dont le principe
est vide répétitif, et l’autre qui peut être ruiné par une mauvaise
reconnaissance des coups, seuls deux se montrent réellement amusants.
Deux-mini jeux, cela fait tout de même bien peu pour se sustenter, même
en considérant le nombre important de musiques pour Garde le rythme, et
les modes de jeux bien pensés de Blocs stables. Ce manque de contenu
est malheureusement le plus gros défaut du jeu, qui semble ne pas
savoir dans quelle catégorie rentrer. D’un côté, s’il voulait être avec
les compilations de mini-jeux, il aurait alors fallu lui en donner
beaucoup plus pour faire face à la concurrence. Il y a pourtant
beaucoup de possibilités offertes par ce concept et seul une petite
partie est exploitée dans Let’s Tap. À l’inverse, il aurait été
possible, un peu à la manière de Jungle Beat, de faire un jeu complet
dans un genre bien particulier qui se serait reposé sur ce concept.
Bref, dans son état actuel, Let’s Tap se montre beaucoup trop maigre
niveau contenu.

Mais quand même, quel concept ! Il serait
dommage de passer à côté de cette expérience très différente de tout ce
que l’on connait sur Wii, qui, quand elle est bien exploitée, se révèle
très amusante. Le fait de taper sur son carton au rythme de la musique,
ou de faire tomber des blocs par des coups donne un gameplay très
instinctif et du fait accessible à tous. Il faut donc saluer là l’idée
de génie des développeurs. Dommage qu’à côté, ceux-ci n’aient pas
réussi à l’exploiter suffisamment. En attendant qu’ils revoient leur
copie, à vous de voir si vous êtes prèts à claquer votre argent dans un
jeu au concept très intéressant, mais au contenu beaucoup trop faible.

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