Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle

En résumé

  • Sorties :
  • 29 Aout 2017
  • 29 Aout 2017
  • 18 Janvier 2018

L'avis de Kayle Joriin

Si nous avons pu émettre quelques réserves lors des premières rumeurs sur Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle, force est de constater que le titre d’Ubisoft est, au final, une excellente surprise. Forcément moins complexe qu’un XCOM 2 sur le plan tactique, et souffrant de quelques défauts de jeunesse, ce surprenant cross-over pourra néanmoins ravir un large public (non allergique aux Lapins) grâce à son gameplay efficace, sa réalisation charmante et sa bonne durée de vie. On peut donc affirmer sans frémir qu'il s'agit là d'une des meilleures exclusivités jamais proposées par Ubisoft sur console Nintendo et du jeu Lapins Crétins le plus réussi depuis la création des stupides mascottes. Don’t cry Ubisoft Man, your game is awesome ! 

Les plus

  • Mélange très réussi des deux univers
  • Gameplay à la fois profond et accessible
  • Réalisation tout à fait charmante
  • Environnements vivants et plutôt variés
  • Excellente bande-son
  • Durée de vie très correcte
  • Difficulté bien présente…

Les moins

  • … mais bizarrement dosée
  • Scénario et narration en retrait
  • Imprécisions lors des phases d’exploration
  • Énigmes pas franchement originales
  • Petites lacunes en termes d’ergonomie
  • Pas de mode versus, ni de jeu en ligne
  • L'insupportable compagnon de route
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 2 septembre 2017 22:00

Dévoilé officiellement en ouverture de la dernière conférence E3 d’Ubisoft, avec Shigeru Miyamoto et Yves Guillemot en VRP de luxe, Mario + The Lapins Crétins : Kingdom Battle aurait pu être l’une des grosses surprises du salon californien si son existence (et une partie de son contenu) n’avait pas fuité des mois auparavant. Heureusement, la confirmation de cet improbable cross-over fut l’occasion de constater que le projet n’était pas aussi farfelu qu’on pouvait le craindre au départ et qu’il possédait un réel potentiel. Après de premiers retours encourageants lors de nos premières sessions de tests chez Nintendo et Ubisoft, il restait toutefois à confirmer la capacité du titre à convaincre sur le long terme. Et force est de constater, après quelques dizaines d’heures de jeu, que si le bébé du désormais célèbre Davide Soliani n’est pas exempt de petits défauts de jeunesse, il constitue une vraie bonne exclusivité pour les possesseurs de Switch.

Once upon a bwaaah

Comme souvent dans les crossovers, le point de départ scénaristique de Kingdom Battle est cependant un peu tiré par les cheveux. Le jeu s’ouvre en effet sur une jolie cinématique d’introduction nous présentant une jeune scientifique, fan de Mario, qui travaille sur un casque de son invention capable de fusionner divers objets et êtres vivants. Alors que la demoiselle vient tout juste de s’absenter, les Lapins Crétins débarquent dans sa tanière de geekette à bord de leur fameuse machine à laver à voyager dans le temps et commencent à mettre le boxon. Bien entendu, l’un d’eux tombe rapidement sur le casque et après quelques fusions aléatoires, un rayon touche le lave-linge spatiotemporel projetant la petite bande dans l’univers de Mario et créant un Megabug qui menace de tout détruire. Mené par un assistant virtuel un brin agaçant nommé Beep-O et aidé par deux Lapins grimés en Peach et Luigi, le célèbre plombier va dès lors partir à l’aventure afin de résoudre cette épineuse situation en retrouvant le fameux casque et son porteur. L’occasion de recruter de nouveaux alliés, d’affronter moult Lapins pervertis par le Megabug et de croiser la route du perfide Bowser Jr. qui tente de profiter de la situation. 

Autant l’avouer tout de suite, le scénario et la narration du titre d’Ubisoft ne sont pas ses points forts. Si le mélange des deux franchises fonctionne étonnamment bien, avec une représentation très réussie du Royaume Champignon et des Lapins Crétins qui jouent à merveille les éléments perturbateurs, la qualité d’écriture est en revanche loin d’atteindre celles de séries comme Mario & Luigi ou Paper Mario. Principalement développée lors des monologues et autres commentaires peu inspirés du fameux Beep-O, l’histoire reste ainsi très convenue et nous amène à traverser divers mondes sans logique particulière. Du coup, on prend davantage de plaisir à suivre les petites scénettes entre les héros et à observer les facéties des Lapins dans les décors qu’à écouter un compagnon limite caractériel qui essaye en vain d’être drôle. C’est d’autant plus dommage que Kingdom Battle réussit à mettre en scène bon nombre de situations amusantes et décalées, offrant au passage plusieurs  moments d’anthologie lors des affrontements contre les boss (notamment celui de Frousselande).

Transposé dans l’univers de Mario, l’humour pas spécialement fin des Lapins Crétins arrive d’ailleurs à garder une relative sobriété qui rend les mascottes d’Ubisoft bien plus supportables qu’à l’accoutumée. Certains adversaires s’avèrent d’ailleurs assez classes et les Lapins cosplayers qui nous accompagnent parodient de manière plutôt sympathique les personnages de Nintendo. Lapin Peach est une petite bêcheuse accro aux selfies. Lapin Luigi, un benêt maladroit. Lapin Yoshi, un véritable allumé qui crache des grenades et court après sa queue. Quant à Lapin Mario, il s’agit d’une caricature d’italien macho qui joue de la mandoline, mange de la pizza en douce et kiffe ses biceps. Même les véritables Mario, Luigi, Peach et Yoshi n’hésitent pas à jouer les gros bras en sortant les shotguns, mitrailleuses automatiques et autres canards explosifs, ce qui n’est pas banal.

Pour ne rien gâcher, le titre bénéficie d’une réalisation très convaincante, aussi bien d’un point de visuel que sonore. Sans verser dans l’esbroufe technique, le moteur Snowdrop permet d’offrir des graphismes fins, propres et colorés, que l’on apprécie autant en mode portable (720p) que sur grand écran (en 900p), avec un framerate globalement stable à 30 images par seconde. On note certes ici ou là de petits ralentissements, ainsi qu’un brouillard de distance sous certains angles de caméra, mais rien qui gène réellement l’expérience de jeu. Parcourir les différentes régions du Royaume Champignon est donc un véritable plaisir, d’autant que les environnements s’avèrent particulièrement vivants grâce de nombreuses animations et effets visuels. De plus, si le jeu ne compte que quatre mondes, leurs décors restent suffisamment variés pour ne pas lasser rétine. Et que dire de la bande-son, composée par le célèbre Grant Kirkhope (un ancien de Rare), qui conjugue mélodies connues, compositions originales et ré-orchestrations de qualité pour un résultat parfaitement cohérent ?

La Grosse Aventure Tactique

Malgré quelques petites fausses notes, force est de reconnaître que sur la forme, le titre d’Ubisoft est déjà une jolie réussite. Alors que d’aucuns s’attendaient à un jeu Lapins Crétins avec le plombier et ses potes en simples guest-stars, les développeurs ont réussi à nous concocter un spin-off crédible qui a tout à fait sa place dans la célèbre franchise Mario. Cette sensation d’être face à un véritable « jeu Nintendo » se retrouve d’ailleurs également au niveau du gameplay, qui s’avère à la fois accessible pour les néophytes et suffisamment profond pour satisfaire les habitués. Contrairement à ce qu’on a pu écrire ici ou là, Kingdom Battle n’est toutefois pas un Tactical-RPG au sens propre du terme, mais plutôt un mélange d’Aventure et de Tactique à la X-COM. Et bien que les genres soient proches dans l’absolu, autant prévenir les fans de Fire Emblem Echoes et autre Disgaea 5 que l’expérience ne sera pas tout à fait similaire.

Concrètement, le titre alterne ainsi entre des affrontements au tour par tour, opposant une équipe de trois héros à divers Lapins corrompus par le Megabug, et des phases d’exploration plus ou moins libres, durant lesquelles il faudra résoudre des énigmes, dénicher des coffres et récolter un maximum de pièces aux commandes de l’agaçant Beep-O. Bien que constitué d’une seule vaste zone de jeu, chacun des quatre mondes traversés par la bande à Mario est subdivisé en différents chapitres qui proposent entre un et quatre combats entrecoupés de séquences d’exploration dans un secteur bien délimité. Une fois un chapitre terminé, notre performance au combat est évaluée, avec une récompense plus ou moins importante à la clé. En revanche, sortir du secteur correspondant à un chapitre, nous obligera à le recommencer depuis le début. Si la progression s’avère donc très linéaire dans un premier temps, il est rapidement possible de se balader librement dans les régions déjà visitées histoire de dénicher des chapitres secrets, de relever à des défis bonus, ou de récupérer des trésors auparavant inaccessibles grâce à des pouvoirs que Beep-O acquiert à chaque boss vaincu.

Assez plaisantes dans l’absolu, surtout lorsqu’elles permettent d’admirer la variété les décors, ces phases d’aventure ne brillent cependant pas par leur dynamisme et souffrent de quelques défauts qui peuvent s’avérer un peu agaçants à la longue. Tout d’abord, le maniement de Beep-O n’est pas forcément très précis, et si on finit par s’y habituer, cela n’aide pas lors de certains casse-têtes en temps limité. L’absence d’une carte, qui aurait permis de se repérer dans des mondes relativement vastes, est aussi plutôt gênante, en particulier lorsqu’on cherche à dénicher les ultimes secrets de chaque région et qu’on doit se retaper l’intégralité des secteurs (y compris les anciennes zones de combats) pour être sûr de n’avoir rien loupé. Plus généralement, il faut enfin reconnaître que la plupart des énigmes proposées ne sont pas spécialement originales et risquent de laisser un goût de « déjà joué » aux amateurs de jeux de réflexion ou d’action-aventure.

Il faudra toutefois en passer par là afin de se constituer un groupe digne de ce nom, car si la plupart des coffres contiennent simplement des éléments de collection pour le musée (artworks, modèles 3D, musiques ou cartes de tarot), certains permettent de débloquer de nouvelles armes bien utiles ou de récupérer des orbes de puissance servant à développer les compétences des différents personnages. Quant aux prix exorbitants pratiqués dans l’armurerie, ils nous pousseront à collecter la moindre pièce tel un Wario fauché sous amphètes afin de pouvoir équiper sa team convenablement, sachant qu’il faudra de toute manière faire des choix. Et tous ces préparatifs ne seront pas de trop pour survivre à des affrontements bien plus stratégiques et exigeants que ce qu’on aurait pu attendre d’un cross-over entre deux franchises grand public.

Terror from the Dumb

Sans en avoir la profondeur ou la complexité, les combats de Kingdom Battle s’inspirent clairement de ceux des derniers jeux XCOM, tout en mettant de côté certains aspects trop « intimidants » des jeux de Firaxis et en développant leur propre philosophie. On oublie donc le brouillard de guerre, la mort définitive des unités, les cartes trop complexes et les pourcentages alambiqués pour se concentrer sur quelque chose de plus accessible et immédiat, mais qui nécessite un minimum de réflexion et de planification. Chaque camp agissant l’un après l’autre, il convient d’exploiter au mieux les compétences de ses unités afin de faire un maximum de dégâts pendant son tour et d’éviter de se faire dégommer lorsque l’ennemi contre-attaque. Presque toujours en infériorité numérique, nos héros peuvent en effet rapidement se faire déborder si on ne prend pas soin de les positionner correctement, car tout crétins qu’ils soient, les Lapins ennemis savent très bien contourner nos défenses et taper là où ça fait mal. Profiter de la protection offerte par les éléments du décor devient alors une seconde nature, d’autant que le système d’attaque fait ici dans la simplicité : les chances de toucher étant de 100 % pour une unité à découvert, 50 % pour une unité cachée derrière un abri bas et 0% pour une unité cachée derrière un abri haut. Il faut néanmoins prendre garde au fait que la plupart des abris ne sont pas indestructibles et que d’autres contiennent des pièges qui peuvent toucher les unités proches lorsqu’ils sont détruits.

Heureusement, notre petite équipe dispose de tout ce qu’il faut pour se défendre, grâce à des armes et aptitudes variées, et à un système de jeu qui offre pas mal de liberté. À chaque tour, nos héros peuvent ainsi se déplacer, attaquer avec leur arme principale ou secondaire (cette dernière étant soumise à un système de cooldown) et utiliser des techniques spéciales comme soigner ses alliés, se protéger des assauts ennemis ou réaliser une attaque d’opportunité lors du tour adverse. L’avantage ici, c’est que ces trois actions peuvent être effectuées dans n’importe quel ordre, tout en switchant entre nos unités pour créer des enchaînements dévastateurs. En outre, la phase de déplacement ne consiste pas simplement d’aller d’un point A à un point B et propose différentes options qui font partie intégrante de la stratégie à mettre en place pour gagner. On peut notamment tacler les ennemis pour leur infliger des dégâts, rentrer dans des tuyaux afin d’accéder rapidement à d’autres endroits de la carte ou bien se servir d’un de ses alliés comme tremplin, histoire de réaliser un saut d’équipe digne de la catapulte infernale des frères Derrick. Autant dire que les possibilités tactiques sont loin d’être négligeables, surtout qu’il est possible de renforcer les attributs des différents membres du groupe via un arbre de compétence dédié, chacun ayant son style de prédilection.

Par exemple, si Mario ne possède pas forcément la meilleure mobilité et ne peut réaliser qu’un seul tacle par déplacement, il est capable d’utiliser le saut d’équipe pour rebondir sur un ennemi afin de lui infliger des dégâts et atterrir encore plus loin. À l’inverse, Lapin Yoshi est un coureur infatigable, capable de se déplacer sur une large zone, d’enchaîner les tacles sur les adversaires et d’exploiter au mieux les tuyaux pour couvrir des distances impressionnantes. Évidemment, ces spécificités se retrouvent aussi au niveau de l’armement et des techniques spéciales de chaque personnage qui dispose donc d’une combinaison plus ou moins unique de talents. Il existe certes quelques redondances, avec des types d’armes communs ou des techniques spéciales assez proches, mais elles sont généralement compensées par de petites subtilités, comme les Super-effets qui offrent un peu de variété à l’arsenal. Ces derniers se déclenchent en effet en cas d’attaque critique et ajoutent divers malus aux dégâts infligés, comme le miel, qui englue la cible et l’empêche de se déplacer, ou le rebond, qui l’envoie valdinguer dans les airs et peut la faire sortir du terrain (infligeant au passage des dégâts supplémentaires).

Toute cette puissance ne doit néanmoins pas nous faire oublier que les Lapins corrompus disposent d’aptitudes similaires à celles de nos héros et n’hésitent pas à s’en servir. Le bestiaire n’est certes pas très large, avec seulement sept types d’unités, accompagnés de quelques boss et mini-boss, mais les développeurs ont intelligemment détourné le célèbre concept des « clones de couleur » en relookant les troupes déjà croisées pour les accorder aux thématiques de chaque monde. Suivant la région traversée, les troufions de base, appelés Ziggy, n’ont ainsi pas la même apparence ni les mêmes capacités, ce qui permet d’offrir un peu de variété à moindre coût. Cela dit, on aurait aimé voir davantage d’ennemis tirés de l’univers Mario, histoire d’enrichir un peu l’armée adverse, car en l’état, il n’y a guère que les Boo et les Chomp qui viennent ponctuellement jouer les trouble-fêtes en gênant indistinctement les deux camps.

Les carottes sont cuites

En termes d’ergonomie, on peut également regretter l’absence de quelques options bien pratiques, comme un zoom arrière plus large pour la carte tactique, histoire de pouvoir apprécier l’ensemble des niveaux, ou une étape de validation/annulation des déplacements permettant d’éviter des erreurs qui peuvent coûter cher. Toutefois, si les combats de Kingdom Battle ne rivalisent pas avec la référence du genre qu’est XCOM 2, il faut bien avouer qu’Ubisoft a fait un superbe boulot afin de nous offrir un système de jeu à la fois abordable et suffisamment riche. On prend donc beaucoup de plaisir à développer son équipe, à analyser les situations, à planifier ses stratégies et à dézinguer du crétin costumé, d’autant que les affrontements proposent des objectifs relativement variés, entre exterminations pures et simples, atteinte d’une ou plusieurs zones cibles, ou bien escorte de personnages non combattants. 

Le challenge est en outre assez présent, malgré une courbe de difficulté étrange qui monte en puissance jusqu’au troisième monde avant de redescendre dans le dernier quart du jeu, les adversaires n’arrivant alors plus vraiment à surprendre des héros bien équipés. Et on ne parle même pas des défis, accessibles une fois chaque monde terminé, qu’il vaut mieux faire rapidement sous peine de marcher littéralement sur les ennemis. Même le fait de ne pas pouvoir récupérer de points de vie entre les différents combats d’un chapitre (sauf en trouvant un champignon) n’est plus aussi pénalisant dans la mesure où on dispose d’un effectif suffisant pour faire tourner son équipe (celle-ci devant obligatoirement inclure Mario et au moins un Lapin). Du coup, les plus acharnés regretteront sans doute que les développeurs n’aient pas un peu mieux équilibré les choses ou proposé un mode de difficulté supérieur, histoire de faire écho au « Mode Facile » qui permet de restaurer tous les PV du groupe avec un bonus de 50 % au passage.

Dans tous les cas, le jeu propose un contenu plutôt conséquent avec pas moins de 72 combats répartis dans une quarantaine de chapitres (dont quatre secrets) auxquels s’ajoutent 44 défis supplémentaires. Sans trop s’attarder sur les phases d’exploration, il faudra ainsi une grosse vingtaine d’heures pour voir défiler le générique de fin, mais ceux qui voudront tout explorer pourront facilement dépasser les cinquante heures de jeu, ce qui est loin d’être négligeable. Il est de plus possible de partager l’expérience grâce à mode coopératif en local plutôt sympathique, bien que peu lisible en mode sur table, qui vient compléter l’aventure solo avec 16 cartes dédiées. En revanche, le titre n’intégrant pas de mode versus, ni de jeu en ligne, il n’offre guère de rejouabilité une fois tout son contenu découvert. Il faudra donc attendre l’arrivée prochaine du Season Pass, déjà annoncé pour une vingtaine d’euros, afin de goûter à de nouveaux défis, de nouvelles cartes coop et surtout une nouvelle histoire inédite. Une manœuvre commerciale classique, mais qu’on aurait presque envie de pardonner tellement les équipes d’Ubisoft ont fait un boulot inespéré avec ce très bon cross-over dont on espère qu’il donnera naissance à une nouvelle franchise spin-off de Mario (avec ou sans les Lapins Crétins).

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