Test de Mighty Switch Force! sur Nintendo 3DS

En résumé

  • Sorties :
  • 22 Decembre 2011
  • 22 Decembre 2011
  • Non prévue

L'avis de Kayle Joriin

Mighty Switch Force est un gros coup de cœur. Un titre plein de charme, mélangeant action, plate-forme et réflexion de manière très ingénieuse, tout en bénéficiant d’une réalisation de premier ordre. Malheureusement, bien qu’extrêmement plaisant à jouer, le bébé de WayForward pêche par un contenu trop limité et un certain manque de variété. À réserver donc aux joueurs gourmets, prêts à dépenser six euros pour une expérience délicieuse, mais clairement trop courte.

Les plus

  • Mélange des genres ingénieux
  • Gameplay aux petits oignons
  • Graphismes 2D sublimes
  • Bande-son géniale
  • Le coté speed run qui booste la durée de vie

Les moins

  • Contenu trop léger
  • Manque de variété
  • Aucun mode bonus
  • Pas de classement en ligne pour les temps
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 8 décembre 2012 23:00

Depuis sa fondation en 1990, le studio WayForward Technologies s’est forgé une certaine réputation auprès des joueurs curieux et des amoureux de la 2D. Après plusieurs prestations remarquées sur DSiWare, dont l’excellent Shantae : Risky’s Revenge (testé dans nos colonnes), les développeurs californiens étaient donc attendus de pied ferme sur 3DS. Et malgré quelques faiblesses notables, en partie compensées par une salvatrice mise à jour, nous allons voir que Mighty Switch Force possède tous les ingrédients pour s’imposer comme un incontournable de l’eShop.


Artwork de Mighty Switch Force!


Bonjour Monsieur ! Gendarmerie galactique !


De nombreux fans l’ont déjà sûrement remarqué, mais WayForward semble avoir une certaine inclinaison pour le « girl power ». Après Alta et Luna, les héroïnes des deux premiers Mighty, ce nouvel épisode nous met donc dans la peau d’une nouvelle donzelle : l’agent cybernétique de la paix Patricia Wagon. Détachée sur Planet Land par sa hiérarchie, la cyber-fliquette va devoir remettre un peu d’ordre en capturant une bande de blondinettes sexy (les Hooligans Sisters) qui se sont évadées d’un fourgon carcéral. Pour ce faire, outre un équipement dernier cri à faire pâlir d’envie un CRS, elle sera épaulée par un robot-flic chargé de l’exfiltrer à la fin de chaque niveau, et par une meute de chihuahuas débiles faisant office de checkpoints.

Malheureusement, si ce synopsis s’avère assez sympathique sur le papier, il ne fait en pratique l’objet d’aucune véritable narration ou développement scénaristique. Une sorte de tradition dans la série des Mighty, qui préfère nous immerger dans son univers via de simples petits artworks plutôt qu’en nous racontant une histoire. Or, si la sauce prend relativement bien, il reste tout de même regrettable de ne pas avoir droit à une véritable aventure, pleine de rebondissements et d’humour, comme ce fut le cas avec le dernier Shantae. Au lieu de cela, le scénario est expédié en deux petites cinématiques muettes et quelques lignes de texte dans la notice électronique du jeu (accessible via le bouton Home). Pas foncièrement rédhibitoire, mais tout de même un peu ballot.

Image de Mighty Switch Force! sur Nintendo 3DS


Between a block and a hard place


Tout aussi sobre que ses prédécesseurs sur le plan narratif, ce nouveau Mighty se révèle en revanche nettement plus pêchu et dynamique grâce à l’intégration d’une dimension action/plates-formes assez inédite. Concrètement, Patricia doit retrouver un certain nombre de Hooligans Sisters dans chaque niveau avant de se diriger vers le point d’exfiltration. Toutefois, si l’emplacement des bimbos rayées est vaguement indiqué par un radar affiché sur l’écran tactile, elles sont généralement bien planquées ou situées hors de portée de notre héroïne. Pour les atteindre, il faut donc explorer les différents niveaux et résoudre de petites énigmes en faisant appel à trois capacités : le saut, le tir et le « switch », qui permet d’alterner entre deux dimensions pour matérialiser ou dématérialiser des blocs de différents types.

Les blocs jaunes, tout d’abord, servent essentiellement de plates-formes, mais peuvent également s’avérer utiles pour éliminer certains ennemis. Il suffit de matérialiser un bloc lorsqu’un ennemi passe devant et celui-ci viendra s’écraser sur l’écran telle une mouche sur un pare-brise. Les blocs verrous, quant à eux, ont les mêmes propriétés que les blocs jaunes, mais il est possible d’empêcher leur dématérialisation en se plaçant dessus. En outre, comme ils sont associés par couleur (bleu ou rouge), ils peuvent être synchronisés ou désynchronisés pour créer de nouveaux passages. Enfin, on trouve des blocs propulseurs qui, lorsqu’ils sont matérialisés sur un personnage, le projettent dans une direction jusqu’à ce qu’il rencontre un obstacle, mortel ou non.

Sur cette base, le jeu propose alors différentes situations plus ou moins tordues, qui demandent souvent un bon sens du timing. Traverser un champ de pics en sautant sur des plates-formes que l’on matérialise en plein vol. Utiliser des blocs propulseurs dans le bon ordre et avec le bon rythme afin d’envoyer Patricia dans une zone précise du niveau. Guider un ennemi explosif jusqu’à un mur destructible en créant un chemin sous ses pieds. Tout est bon pour faire appel à notre sens de l’observation et à nos réflexes. Les échecs sont toutefois assez fréquents, et un switch ou un saut mal négocié peuvent facilement se solder par un retour au dernier checkpoint, voire au menu principal. Le jeu propose ainsi un minimum de challenge, surtout dans les derniers niveaux, sans pour autant être frustrant.


Plaisir des yeux, bonheur des oreilles


Très agréable à prendre en main, doté d’un gameplay nerveux et ingénieux, le jeu de WayForward bénéficie également d’une réalisation qui force le respect. Les graphismes en 2D sont sublimes de finesse et possèdent un délicieux charme old school, façon 32 bits. Les décors et les ennemis sont certes peu variés, mais le jeu fait honneur à la réputation de ses développeurs et s’impose clairement comme l’un des plus beaux titres de l’eShop. Pour ne rien gâcher, l’utilisation de la 3D relief s’avère particulièrement pertinente en offrant une nouvelle dimension aux effets visuels et aux décors à scrolling différentiel. L’apport n’est guère que cosmétique et ne contribue en rien au gameplay, mais rares sont les jeux qui tirent aussi bien parti de la fonctionnalité phare de la console.

Image de Mighty Switch Force! sur Nintendo 3DS

Quant à la bande-son, signée Jake Kaufman, elle s’avère délicieusement funky et participe pleinement à l’ambiance « néo rétro » du jeu. Les pistes étant en outre accessibles directement sur le site du compositeur, il est possible de les écouter en ligne, voire de les télécharger (contre un don libre). Une très bonne initiative qui offre un bon aperçu des talents du bonhomme et permet surtout de continuer à profiter de ses compositions même une fois l’aventure terminée. Pour ne rien gâcher, les musiques sont accompagnées par des bruitages très sympathiques et par les nombreuses petites exclamations de l’héroïne, créant une ambiance sonore riche et très agréable.


C’est déjà fini ?


Pourtant, tout n’est pas parfait dans Mighty Switch Force. Le titre souffre ainsi d’une durée de vie de base plutôt décevante, même en considérant son prix de vente relativement bas par rapport aux autres productions WayForward. Les vingt-et-un niveaux proposés (dont cinq niveaux bonus) peuvent en effet se finir en moins d’une heure, même s’il est très improbable qu’un joueur réalise cet exploit dès sa première partie. Certains niveaux étant très complexes, un petit temps d’adaptation est souvent nécessaire et il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour pouvoir les terminer. Néanmoins, deux à trois heures seront vraisemblablement suffisantes à la plupart des joueurs pour finir le titre en dilettante, sachant qu’aucun mode de jeu annexe n’est proposé.

Image de Mighty Switch Force! sur Nintendo 3DS

Reste alors la possibilité de recommencer chaque niveau pour battre les temps de référence ou tout simplement son précédent record. Cette approche « speed run » permet de redécouvrir le jeu sous un autre jour, puisqu’il faut alors connaître par cœur chaque niveau afin de grappiller les centièmes de seconde et améliorer son temps. Une bonne excuse pour passer quelques heures supplémentaires sur un titre réellement plaisant, mais qui épuise malheureusement trop vite ses idées. On aurait par exemple aimé parcourir des environnements plus variés, découvrir d’autres types de blocs introduisant de nouvelles situations de gameplay, ou rencontrer un peu plus de résistance de la part des ennemis.

Il est d’ailleurs un peu dommage que la mise à jour gratuite, proposée en mai dernier, n’ait apporté que quelques options et niveaux supplémentaires, sans vraiment chercher à enrichir l’expérience initiale. Bien sûr, à l’époque des costumes payants et autres aberrations téléchargeables, il faut saluer la magnanimité de développeurs qui tentent de corriger les défauts de jeunesse de leur titre. Néanmoins, Mighty Switch Force a beau être bourré de qualités, il reste plombé par un réel manque de contenu qui risque de le condamner aux yeux de certains.

Image de Mighty Switch Force! sur Nintendo 3DS

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