NBA Playgrounds

En résumé

  • Sorties :
  • 9 Mai 2017
  • 9 Mai 2017
  • Non prévue

L'avis de Chozo

NBA Playgrounds a un gros potentiel, et c'est justement cela qui rend frustrant le fait d'y porter un réel jugement. À l'heure actuelle, vu son manque d'optimisation pour la console de Nintendo, nous ne pouvons malheureusement pas vous conseiller de dépenser 20 euros pour un jeu dont le mode solo peut se terminer en trois ou quatre heures, qui ne propose aucun mode en ligne et qui soit à ce point-là raté dans son adaptation aux différents modes de jeu de la Nintendo Switch. Le jeu propose néanmoins énormément de fun, surtout à quatre en mode local, et de contenu pour ce qui est des joueurs à débloquer. Il ne fait nul doute que les mises à jour futures permettront de gommer ces vilains défauts pour profiter au mieux de cette expérience de jeu qui manquait cruellement ces dernières années. La balle est dans les mains des développeurs.

Les plus

  • Le retour enthousiasmant du basket arcade
  • Un contenu énorme à débloquer
  • Une technicité et une exigence surprenantes pour ce style de jeu
  • Les mouvements « signatures » fidèlement reproduits
  • Fun en mode local à quatre

Les moins

  • Pas de mode en ligne pour le moment
  • Les temps de chargement interminables
  • Des ralentissements ponctuels
  • Un tutoriel presque inexistant
  • Une intelligence artificielle qui « triche »
  • Aucun soin accordé à l'affichage en mode tablette
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 19 mai 2017 22:00

Ayant connu son âge d’or vidéoludique au cours des années 90, la licence NBA Jam sentait bon les après-midi sur un canapé, les chips, le soda et la mauvaise foi assumée entre amis. Version arcade et décomplexée d’un sport dont les simulations pures n’étaient pas encore au rendez-vous, ce style de jeu s’est progressivement éteint dans la dernière décennie. La faute en partie à 2K Games et son édition annuelle de NBA 2K pleine de qualités, ayant totalement détruit les ambitions d’Electronic Arts dans ce domaine, que ce soit pour l’aspect arcade (le dernier NBA Jam sur Wii date de 2010, le dernier NBA Street sur GameCube date de 2005) ou pour la simulation (NBA Live maintes fois repoussé et abandonné, pour finalement sortir en 2013 totalement dépassé par son concurrent direct). Mais voilà que surgit le studio indépendant Saber Interactive et son titre NBA Playgrounds, véritable renouveau du basketball arcade, offrant non seulement une version remodelée de son emblématique prédécesseur, mais aussi la possibilité de profiter du titre dans les conditions de jeu multiples proposées par la Nintendo Switch.

Une profondeur à ne panier

Bien que le gameplay et le style de NBA Playgrounds évoquent facilement la folie des matchs à 2 contre 2 de NBA Jam ainsi que le jeu à ciel ouvert imitant NBA Street, il s’avère que ce nouveau titre se démarque par une identité qui lui est bien propre, avec une approche du jeu arcade intéressante pour deux principales raisons. En premier lieu, la gestion du timing dans l’ensemble des mécanismes offensifs comme défensifs. Un tir dont la balle est lâchée trop tôt ou trop tard entraînera automatiquement un air ball ou une grosse brique, alors qu’un tir « parfait » octroiera un point supplémentaire en cas de réussite. Cet aspect impose une certaine rigueur, très appréciée, au joueur, qui trouvera un juste équilibre entre la folie des animations ultra spectaculaires et la concentration requise pour remporter le match. Cependant, il faut avouer que la fenêtre temporelle pour réussir un beau shoot demeure très étroite, pour ne pas dire confuse. Bien que le timing de réussite d’un tir standard se trouve relativement rapidement, le tir parfait semble être adapté à chaque joueur NBA et dépend de sa distance par rapport au panier. De même, on pourrait comparer la gestion du timing pour les gros dunks et lay-up à une cible toujours en mouvement, presque impossible à saisir sans un certain facteur chance. Oui, cette maîtrise est difficile à appréhender et c’est une très bonne chose, puisque cela évite la monotonie des matchs et permet de toujours surprendre son utilisateur. La quête permanente du geste parfait apporte ce vrai plus par rapport à NBA Jam, qui lassait tellement les matchs finissaient par tous se ressembler. De fait, certains pourront trouver le rythme des matchs un tantinet mollasson, mais la baisse de folie de ce titre permet d’en tirer une bien meilleure lisibilité des actions.

Second point intéressant, le fun se dévoile davantage lorsque le système de bonus se déclenche. Chaque joueur dispose d’une barre de tension, qui se remplit en exécutant dunks, trois points, alley-oops, contres ou interceptions. Une fois cette barre complétée, une loterie permet d’obtenir un avantage aléatoire limité en temps. Ces bonus se déclinent en balle électrique permettant de réussir à coup sûr le prochain tir (reprise / hommage à NBA Jam), des points doublés pour les dunks, le turbo illimité, la réduction de moitié du temps limite pour l’action de l’adversaire ou les points doublés, triplés ou quadruplés si les tirs sont pris à certains endroits précis, matérialisés pas des icônes étoilées. Ces périodes de bonus renouvellent également l’intérêt des matchs, assurant quelques moments épiques de stress pour les joueurs, surtout si le score est serré. Un problème d’équilibre est à noter du côté de l’intelligence artificielle, bénéficiant parfois trop facilement des bons bonus aux bons moments, rendant frustrantes les fins de matchs lorsqu’elle obtient la fameuse balle électrique à cinq secondes de la fin. Mais qui va se plaindre d’un soupçon de difficulté ? Pour autant, le manque d’explications et de tutoriel pêche inévitablement. Mis à part un match d’exhibition et d’entraînement expliquant les bases du gameplay sous forme d’arrêts dans le temps en pleine action, aucune indication quant au bon timing ou à la gestion du turbo et des bonus n’est disponible, laissant le joueur livré à lui-même lors des premiers matchs, pouvant engendrer des premiers pas particulièrement ridicules en termes d’actions et de points marqués.

Les geeks ne savent pas sauter

Pour ce qui est des modes de jeu, le titre joue sur la simplicité. Le mode exhibition, synonyme de match amical, permettra de démarrer les rencontres histoire de se familiariser avec l’exigence du titre, seul ou accompagné de trois acolytes. Le mode tournoi est ce qui se rapproche le plus d’une partie architecturée comme un championnat, amenant le joueur à opposer ses stars NBA avec celles dont les territoires nous font traverser la planète entière (New York, Tokyo, Paris, Shanghai, Londres, Las Vegas). Ces terrains sont dotés d’environnements ultra-stéréotypés pour nous faire comprendre avec assurance que nous changeons radicalement de pays. Chaque nouveau terrain ouvre une phase de tournoi en quatre rencontres, dotées chacune d’un défi à relever (réussir un certain nombre de contres, actionner la loterie plusieurs fois dans le match, ne marquer que des 2 points…). La réussite d’un tournoi déverrouille le suivant et… voilà… C’est tout… Ce contenu famélique du jeu solo est heureusement sauvé par la technicité à maîtriser, la difficulté de certains matchs contre des adversaires pour le moins rudes et très adroits, et surtout l’envie de débloquer toujours plus de contenu. Parce que c’est bien cela la principale promesse de ce titre.

En dehors des nouveaux ballons, nouveaux mouvements et nouveaux bonus à débloquer, le jeu propose trente équipes constituées chacune de quatre à six joueurs emblématiques, des gloires passées ou présentes. Saber Interactive a par ailleurs annoncé des ajouts réguliers de nouveaux joueurs gratuitement via les mises à jour, pour un total envisagé de plus de 200 joueurs. L’exhaustivité semble de mise. Bien que le déblocage de tout ce beau monde prenne du temps, puisque l’on commence avec trois packs de cinq joueurs attribués aléatoirement et que les packs suivants sont disponibles au fur et à mesure des gains d’expérience, la seule espérance de récupérer son joueur fétiche en justifie l’intérêt. Ces packs se divisent en deux catégories. Les packs argent, qui débloquent les joueurs au hasard total et les packs or, uniquement récupérables en remportant les tournois, qui ont une bien plus grande chance de contenir un ou plusieurs joueurs de légende. À noter tout de même que certains choix d’équipes demeurent assez incompréhensibles. Arbitrairement, Saber Interactive a décidé d’affecter les joueurs soit à leur première équipe avec laquelle ils n’ont rien réussi de marquant et n’y sont pas restés longtemps (Chris Webber à Golden State au lieu de Sacramento ?), soit à des équipes rencontrées en cours de carrière sans véritable raison de ce choix (Grant Hill à Orlando plutôt qu’à Détroit ?). Malgré tout, la foison de joueurs est bien là, en espérant que certaines stars manquantes seront rapidement ajoutées (Giannis Antetokounmpo, Michael Finley…), mis à part Charles Barckley et Kobe Bryant, dont les licences d’exploitation s’avèrent trop lourdes à récupérer pour un studio indépendant. Quid de Michael Jordan ? Pour le moment, aucune information ne permet de dire s’il sera ou non de la partie. À noter également qu’en cas de carte obtenue en double, le joueur concerné obtiendra automatiquement cent points d’expérience supplémentaire.

Basket Case ?

Mais parlons aussi de choses qui fâchent. En premier lieu, il faut noter que le jeu est à ce jour totalement incomplet, puisque toute la dimension en ligne n’est pour le moment pas accessible sur Switch. On pourrait hypothétiquement penser que cela est dû à une certaine précipitation de sortie du titre sur Nintendo Switch pour le publier dans la même fenêtre de lancement que les versions des autres plates-formes du marché qui, elles, sont dotées d’un mode online, certes partiel (il ne permet que de jouer à 2 et non pas à 4), mais bel et bien existant. Payer 20 € pour ne pas pouvoir profiter pleinement des fonctionnalités promises a de quoi frustrer les joueurs, même si ce mode en ligne devrait arriver rapidement lors de la première mise à jour du jeu. Deuxième problème qui devrait être résolu suite à la première mise à jour et qui témoigne de cette précipitation, les temps de chargement. Même un simple match d’exhibition en mode solo peut nécessiter facilement entre 40 à 50 secondes d’attente. Idem pour les menus, puisque le passage entre le choix des joueurs et la sélection du terrain prend quelques instants. Pire, on remarque rapidement une certaine latence entre le moment où une option est sélectionnée en appuyant sur le bouton et le son de sélection à l’écran. Cette attente constitue malheureusement un bon tiers de la durée totale d’un match, puisque par défaut, les rencontres ont un temps de jeu de trois minutes.

Enfin, gros point noir confirmant la mauvaise optimisation de NBA Playgrounds sur la Switch, l’aspect visuel. Oui le jeu prend en charge toutes les possibilités de jeu proposées par la console hybride ainsi que la manette Pro. Graphiquement et techniquement, le seul mode bénéficiant d’un traitement acceptable est le mode téléviseur, fluide et net en 1080p. Exception faite de quelques rares ralentissements et latences ressentis au tout début de match lors de la présentation des terrains et avant l’entre deux, ou lorsque les actions les plus spectaculaires sont lancées alors que les quatre joueurs sont visibles à l’écran. Mais l’affichage en mode sur table ou en mode portable est proprement horrible. Sorte de 720p discount, les joueurs sont flous, ainsi que les environnements, à un tel point qu’il est difficile de distinguer le chronomètre et les scores sur certains terrains. Les ralentissements se voient survenir plus fréquemment, surtout lors d’affichages des effets spéciaux comme la foudre ou lors des zooms sous le panier. Pour autant, ces manquements ne sont pas catastrophiques au point de ruiner l’expérience de jeu, mais un tel manque d’attention accordée à ce mode portable, véritable argument de vente pour un tel jeu axé sur le multijoueur, est totalement incompréhensible. Dernier soucis moins grave cependant, la répétitivité des commentaires du speaker. Trois à quatre fois par match, les mêmes punchlines seront prononcées, comme « retourne jouer sur Atari » ou « il doit avoir de la colle sur les boutons ». Redondant et ennuyeux, mais pas rédhibitoire, surtout que la concentration du joueur pour réussir ses actions l’amènera à ne pas y prêter attention.

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