Paper Mario : Sticker Star

En résumé

  • Sorties :
  • 7 Decembre 2012
  • 11 Novembre 2012
  • 6 Decembre 2012

L'avis de Artemus

Un pur bonheur que ce Paper Mario ! Si son apparition sur portable laissait présager un épisode secondaire, force est de constater qu’il n’en est rien. Les heureux possesseurs de 3DS ont à leur disposition un Opus Dei qui tient la dragée haute à Paper Mario : la Porte Millénaire sur GameCube. Différent de la série, proposant une aventure singulière, cette nouvelle péripétie-papiétienne (néologisme rigolo, non ?) se doit de trôner fièrement sur les hauteurs du podium des meilleurs jeux 3DS. Amen.

Les plus

  • Enfin un Paper Mario sur portable
  • La touche graphique inégalée
  • Une aventure dense et variée
  • Les musiques !

Les moins

  • Un début désarmant pour les habitués
  • Nintendo-Difference

    par Artemus

    le 3 décembre 2012 23:00

« Approchez, approchez, Mesdames et Messieurs ! Bienvenue à la Fête des Stickers du Royaume Champignon. Venez applaudir le cracheur d’ours, le montreur de feu, la femme à barres d’acier et l’homme qui tord les barbes. Venez vous émerveiller devant la comète stickers qui vient chaque année réaliser les vœux les plus chers ! Apprêtez-vous à vous esbaudir devant le jeu 3DS le plus attendu de cette fin 2012 ! Je vous rappelle enfin que des poupées gonflables à l’effigie de Peach seront disponibles au dernier stand pour la modique somme de 100 Pièces d’or, 150 avec réservoir intégré ».

PSP : Paper sur Portable ?

En 2000, Intelligent Systems, une équipe de développement de Nintendo, a reprit le flambeau de Square en réitérant l’univers de Mario dans le monde du RPG. Tout le monde se souvient du premier Paper Mario sur N64 qui avait créé la surprise, puis de sa version GameCube tout bonnement extraordinaire et enfin de l’opus Wii, plus axé sur la plate-forme. Or cette série n’était jamais apparue sur console portable… jusqu’à aujourd’hui.
Alors que Nintendo avait laissé penser que le support nomade n’aurait pas de Paper Mario, mais plutôt une autre excellente série recyclant le plombier dans les fameux « Mario et Luigi », la firme de Kyoto semble prendre son public à contre-pied en offrant Paper Mario : Sticker Star. Pourquoi maintenant ? Certainement parce que la 3DS est enfin assez puissante pour afficher le splendide univers de papier qui tient à présent au creux de la main.

Il n’a pas peur, Mario (blague déposée à la SACEM)

Tous les ans, le Royaume Champignon organise la Fête des Stickers, présenté par la Princesse Peach, célébrant l’arrivée d’une comète permettant de réaliser tous les vœux. C’est toujours mieux que de se casser le tronc à chercher 7 Boules de cristal aux quatre coins du monde, mais Nintendo n’explique par réellement ce que les habitants Champignonais en font de ces souhaits. C’est vrai, Peach est toujours son Altesse Sérénissime, Bowser n’est toujours pas en taule,  et aucun Toad n’a pris le pouvoir avec tous ces vœux offerts gracieusement ! On n’a pas d’ambition personnelle au Royaume Champignon ?!
Mais cette année, la Fête tourne court (hé oui, sinon il n’y aurait pas de jeu) : alors que la Comète pointe le bout de sa queue, tel un Rocco Siffredi abstinent, Bowser fait encore des siennes et gâche la garden-party. Mario tente bien de s’interposer, mais son némésis vole les pouvoirs de l’astre et devient tout-puissant. Après une bonne rouste, Mario se réveille quelques instants plus tard, pour apercevoir l’âpre constat de son impuissance : le Royaume Champignon est devenu un joyeux bordel et les Stickers Royaux ont disparu ! Damned !

S’armant de courage, le petit bedonnant qui est normalement censé passer ses journées à récurer des tuyaux (non, rien de pervers dans cette phrase), va devoir battre la campagne pour mettre la main sur les fragments de comètes dispersés de par le monde, tout en récupérant également les Stickers Royaux. Bienvenue dans l’un des plus longs jeux de la 3DS !

Origami mon amour

La série s’est toujours distinguée par son esthétisme particulier. En effet, les personnages ressemblent à des feuilles de papier que l’on aurait découpées puis animées dans le jeu. Les décors ne sont pas en reste et subissent le même effet d’aplat qui rend ce caractère si particulier à Paper Mario. L’impression de jouer avec des bouts de papier dessinés n’en est que plus forte et subjugue l’enfant qui est dans chaque joueur.
Mais qu’en est-il de cet opus ? Car n’oublions pas que tout se déroule à présent sur une console portable, et l’annonce du jeu il y a des mois de cela pouvait faire trembler les fosses les plus sceptiques. Il est vrai que proposer un Paper sur 3DS était un pari risqué, d’autant plus que les nomades de Big N étaient plus enclines à accueillir l’autre série de RPG mettant en scène le p’tit gros, à savoir les « Mario et Luigi ».  Ainsi, il aurait été aisé de proposer un jeu hybride, en 3D isométrique comme les épisodes GBA et DS, de mettre un gameplay bâtard (ce n’est pas forcement une insulte) et de renommer le tout « Paper Mario ». Autant dire que cela aurait pu passer comme une lettre à la poste, d’autant plus que les systèmes de combat dans les deux séries ont toujours été très proches.

Et bien, pour répondre à la question du paragraphe précédent, nous sommes bien en présence, m’sieur le juge, d’un opus de Paper Mario pur jus, dans le style graphique tout du moins. Tout n’est que papier, les personnages, les décors, c’est comme si la troisième dimension avait été licenciée pour faute grave. Un livre de contes pour enfant s’affiche dès lors sur l’écran de la console, et ceux qui ont gardé une âme d’enfant seront ravis de plonger dans un monde coloré et magique, sucré et dégoulinant de gouache. Les effets de lumière font ainsi leur apparition dans la série, sublimant les cadres bucoliques.

Le moindre élément est prétexte à rappeler la matière papier : une languette tirée au bord d’un ravin et voici qu’un pont se déplie sous les yeux émerveillés du joueur. Une voix se fait entendre près d’une fontaine ? En tirant sur le papier on s’aperçoit qu’un Toad était caché derrière.  Bref, la conception graphique, non contente d’en foutre plein les mirettes, sert également de base pour le gameplay. Les autres gros bourrins se rabattront sur du PES ou du Call of Duty, les jeux de beauf sont principalement chez la concurrence…

Vous l’aurez compris, Paper Mario, avec ses couleurs pastelles, ses tons chauds et sa touche guillerette s’adresse en premier lieu au joueur intéressé par les expériences graphiques. Qui n’a jamais rêvé de pouvoir animer l’un de ses dessins après le dernier coup de crayon ? D’ailleurs, certains doivent se demander ce que cet opus vaut par rapport au mètre-étalon de la série, à savoir « Paper Mario : la Porte Millénaire » sur l’auguste GameCube. Tout en restant sur le thème de l’image (pour le gameplay, nous verrons plus loin), cette version portable n’a rien à envier à son aïeul. Si sur le Cube, les couleurs étaient peut être plus chaudes et plus détaillées, ce n’est pas sur la technique que vont se départager les deux titres. Car l’affichage de tons plus pastels, plus unis, sont bel et bien un choix et non une contrainte des concepteurs face à la machine. En témoigne le nombre de détails interactifs dans le jeu qui n’étaient pas présents dans la version GameCube, ainsi que les effets de lumières.

Justement, en parlant d’interactivité. Celle-ci se confond au décor avec virtuosité. Un fourré apparait en premier plan ? Hop, un coup de masse et il tombe sur sa longueur, tel un morceau de carton soufflé par le vent. Un arbre au milieu de la route ? Paf, le marteau le fait tourner dans tous les sens, libérant les pièces d’or cachées dans ses feuilles. Le jeu est devenu plus interactif et la console rassure quant à ses capacités techniques : la sensation d’avoir une GameCube entre les mains n’en est que plus forte. Cette interactivité est largement renforcée par l’activation de la 3D, qui paradoxalement rend les feuilles de papier en 2D plus consistantes. Les repères dans l’espace se font plus justes et la maniabilité gagne en précision.#row_endSi Paper Mario propose une ambiance de folie, c’est avant tout pour ses graphismes enfantins et magiques, mais aussi pour sa partie sonore qui chatouille agréablement les oreilles. Chaque niveau propose son thème, et si les remixes de l’univers de Mario sont évidement foison, de nouvelles partitions ont vu le jour, et autant dire qu’elles sont terribles ! Collant toujours à l’ambiance, la musique est de haute volée et pétille d’ingéniosité, notamment dans les tracks jazzy des mondes de la forêt (spéciale dédicace au Bois Maboul, extraordinaire !).

Sans Paper et sans reproche

Maintenant que les choses sont claires quant à l’emballage du jeu le plus attendu de cette fin d’année sur la petite portable de Tendo, il serait judicieux de s’intéresser à ce qu’il propose en terme de contenu.
Autant être franc, pour l’amoureux des opus N64 et Gamecube, Paper Mario : Sticker Star est une grande déception durant les premières heures de jeu. La faute à un chamboulement de ce que l’on pensait comme acquis, inhérent à la série.

Tout d’abord, la conception même de l’univers et de l’aventure prête à la suspicion : Intelligent Systems n’aurait-il pas pété les plombs ? Alors qu’usuellement nous avions le droit à une histoire, certes quelques peu linéaire, mais surtout cohérente dans son déroulement, nous voici avec un chambardement structurel : le joueur a le choix, passé une heure sur sa 3DS, de parcourir le monde de Paper Mario via un système d’évolution digne d’un Super Mario World. Une fois sortie d’une zone, nous voici sur la carte principale où il faut finir chaque stage pour accéder au suivant. Heureusement, même si cette aberration pour la série déroute l’habitué, passé l’effet de surprise, on constate que la chose à du bon. Bloqué dans tel niveau ? Que cela ne tienne, tentons un autre monde en attendant que la situation se décante.

Et c’est tout un nouveau pan de la série que l’on découvre : un Paper Mario avec une grande liberté dans le déroulement de l’aventure, que voilà une bonne idée ! Si cette autonomie se prête à merveille à une console portable, il faut néanmoins prendre en compte le revers de la médaille : il y a beaucoup plus de niveaux qu’auparavant, certes, mais ces derniers sont bien plus condensés. La ville centrale, par exemple, ne possède qu’un faible pourcentage de la densité et de la richesse de Port Lacanaie de Paper Mario : la Porte Millénaire. Mais finalement, la variété fait agréablement passer la pilule.

Sticker’s mania

Autre aspect déroutant pour celui qui a parcouru les opus précédents, le principe des stickers qui est à la base du jeu. Dans un monde de papier, quoi de plus normal que les autocollant fassent la loi… et ils sont partout ces bouts de papelard qui collent à la godasse ! Jusque dans le choix de l’horripilant personnage qui sert comme d’habitude d’acolyte à Mario. Ici, il n’y en a qu’un ! Exit Goomélie, Bombart et Koopek, et bienvenue à Colette (sic), une sticker au prénom périmé en 2012, descendue des étoiles pour aider Mario.

Par ailleurs, les stickers sont ici le cœur du jeu. Si le principe est toujours de diriger Mario dans des mondes magiques, alternant plate-forme et combats au tour-par-tour, le contenu a bien évolué.  Notre héros à la bedaine proéminente devra parcourir moult mondes couverts de stickers qu’il faudra décoller et récolter pour son usage personnel. Hé oui, appuyer sur la touche « saut » et assener des coups de marteau ne suffit plus !
Si l’immense majorité de ces autocollants servent aux nombreux combats, d’autres, plus rares, ont des utilités plus étonnantes. « Tiens, un sticker en forme de porte. Mais ça tombe bien, au niveau précédent il y avait un mur avec une porte prédécoupée ! ». Mais aussi : « Peste ! Les ailes de ce moulin sont placées juste devant la porte d’entrée. Hum… peut être que ce sticker ventilateur pourrait faire bouger les voilures et dégager le passage ». Voilà le genre de raisonnement que le joueur aura à effectuer durant sa partie.

Car avec la touche Y, Colette permet à Mario de « papieriser », terme barbare qui signifie en réalité « arrêter le temps ». Durant ce freeze volontaire, le plombier peut choisir un sticker dans son équipement et le coller sur le décor si la situation le permet.  Bien sur, on ne peut pas mettre n’importe quel autocollant n’importe où, mais faire travailler sa cervelle permet de se sortir des situations inextricables. Avec de la recherche, de l’astuce et un œil de lynx, les secrets de Paper Mario seront révélés aux plus acharnés.
Pourtant, si les stickers peuvent influer sur l’environnement, leur fonction principale est d’apporter de la matière au combat. En effet, les ennemis sont visibles, on peut les éviter, mais on peut aussi décider d’attaquer (dans ce cas, un bonus est accordé). Et l’affrontement commence !

A l’instar des épisodes précédents, le combat se déroule au tour par tour, mais les attaques ne se font plus de manière standard. À chaque début de tour, le joueur choisit un sticker d’attaque dans son inventaire, et le coup est porté. Par exemple, en choisissant une chaussure, Mario sautera sur la tête de son ennemi. Avec un sticker Marteau, le petit gros portera un coup de masse. Et dernière nouveauté, la victoire n’apporte plus d’expérience, mais uniquement des pièces pour fournir son cahier à stickers. À noter qu’en payant une certaine somme, il est possible d’activer un mini-jeu de roulette de casino avant chaque tour, permettant d’effectuer plusieurs actions à la fois.

Déstabilisant pour les habitués des RPG, car les combats se font aux stickers uniquement, il n’en reste pas moins que ce système se révèle excellent et bien plus stratégique qu’annoncé. Étant donné que l’inventaire est restreint, il faudra veiller à emporter assez de stickers pour l’exploration des niveaux, sans se surcharger dans l’éventualité où l’on tombe sur un autocollant extraordinaire (et généralement plus volumineux).

Une aventure qui vous colle dans le fauteuil !

Ce qui s’annonçait au départ comme un sous-Paper Mario, produit marketé pour avoir un gros jeu sur 3DS en fin d’année, ce logiciel se révèle en réalité un Best-Seller 2012. De part ses nombreux niveaux, ses environnements variés, ce petit bijou vous occupera de nombreuses heures. D’autant qu’il ne suffit pas de traverser chaque stage pour récupérer un éclat de comète, il faut aussi mettre la main sur les Stickers Royaux, jalousement gardés par les sous-fifres de l’infâme Bowser, tout en rendant service à certains protagonistes. Sans entrer dans les spoilers, certains passages inattendus surprendront les joueurs les plus blasés.
De plus, cerise sur le marteau, un Musée des Stickers, qu’il faudra trouver, a ouvert ses portes au Royaume Champignon. Le problème est qu’il est vide.

Mais avec l’aide de Mario, gageons que les murs blancs, qui n’attendent que les stickers originaux qui viendront s’y coller, seront  vite comblés ! Et nous voilà en présence de l’une des sous-quêtes du jeu qui va prendre le plus de temps au joueur.  D’autant plus que Mario trouvera de nombreux objets qu’il pourra, tôt dans son aventure, transformer en stickers. Chercher l’intégralité des autocollants du jeu pour le Musée devient un jeu à part entière. Si on ajoute à ça la recherche des cœurs qui augmentent la vie de Mario, les farfouilleurs seront comblés !

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101

23

MAI.

Bread & Fred

Nintendo Switch - Plate-formes - Apogee Entertainment - Sand Castles Studio