Puzzle Quest : Challenge Of The Warlords

Puzzle Quest fait partie de ces
jeux qui veulent se démarquer et tenter d’apporter une nouvelle
dimension pour que les joueurs ne se sentent pas lésés face à des
suites ou des clones sans saveurs. Les développeurs de 1st Playable
Production se sont resservis des bases mises sur pied par Infinite
Interactive pour le jeu original afin de le transposer au mieux sur la
console portable de Nintendo, tout en conservant la fraîcheur du
gameplay au stylet combiné au style propre du jeu mêlant jeu de rôle et
casse-tête à la Meteos. Défi réussi ?

Il
est intéressant de voir comment les développeurs aujourd’hui se
creusent la tête pour éviter de pondre ce qui a déjà été pondu. C’est
le cas autour de ce phénomène Puzzle Quest : Challenge of the Warlords
qui s’attaque à un grand nombre de supports, jusqu’au Xbox Live Arcade.
L’idée est donc d’éviter à tout prix de créer un jeu de réflexion typé
Tetris, ce qu’ont réussi les développeurs haut la main, n’ayons pas
peur de le dire maintenant. Qui a dit que le jeu de rôle ne pouvait pas
desservir le puzzle-game ? Premiers pas dans l’aventure, premières
découvertes : les habituels blocs à aligner ne ressemblent plus à des
blocs, mais à des sphères, des cristaux, des crânes ou bien des pièces.
Kézako ? S’il s’agit toujours d’en aligner 3, 4, 5 voire plus si
affinité pour compter remporter une partie, ici il faudra souvent s’y
reprendre à deux fois avant de compiler des couleurs ensemble en se
demandant s’il ne vaut mieux pas passer son tour en attendant une
meilleure occasion, ou s’il est possible d’aligner trois crânes dans un
futur proche afin de blesser l’adversaire. Oui blesser.

Et
la voilà la plus grande originalité du titre, les parties auront un
enjeu, un but, qui sera très souvent d’annihiler un bad guy, un
squelette ou un sorcier (n’oublions pas que le jeu reprend pour thème
une ère médiévalofantastique que tant de films, livres et autres bande
dessinées ont souvent mis en avant. Tolkien prend le flambeau et ouvre
le bal). Pour cela, rien de plus simple : enchaîner des combos de
crânes, plus le nombre de crânes alignés est élevé, plus les dégâts
officiés seront importants, tout en dépendant également de la manière
dont est équipé votre héros. Si ce dernier possède une épée légendaire
+50 en attaque, qu’il aura au préalable achetée au magasin du coin, ça
risque de faire plus d’effet que le couteau suisse offert au début du
jeu. Outre les crânes, les sphères quant à elles génèrent de la Mana,
magie qui sert tout bon chevalier ou magicien des temps anciens dans la
plupart de ses quêtes. Aligner trois sphères de Mana bleues fait
grimper la jauge des sorts faisant appel à l’élément « Eau » par
exemple. Les sphères de Mana rouge concernent le « Feu », les jaunes
l’« Air », les vertes la « Terre     ». Tout ce qui est nécessaire pour
dézinguer du zombie, du rat enragé de 3 mètres de haut ou du mage barbu
tout droit sorti du phare de Fort Boyard.#row_end

Les
sorts quant à eux sont peu nombreux au départ, mais ne cessent de voir
leur nombre croître au fil du temps et de l’évolution du personnage.
Remporter des combats permet de remporter de l’expérience – en ayant
aligné des cristaux violets sur les grilles de combat, un cristal
équivalant à un point d’expérience – et cette expérience offre la
possibilité, par paliers, d’attribuer des points dans certains domaines
au personnage, comme le Moral (pour la jauge de points de vie), la Ruse
(Mana), le Feu, l’Eau, la Terre etc. De cette façon il devient
rapidement plus puissant et peut apprendre de nouveaux sorts tels que «
Piétiner » qui inflige des dégâts à l’adversaire à hauteur de la moitié
du Mana vert que ce dernier possède. C’est un exemple parmi tant
d’autres. Les combats prennent donc une tout autre dimension dès
l’instant où les sorts commencent à pulluler, tant il faut réfléchir
avant d’effectuer la moindre action. Outre l’expérience, les pièces
remportées durant ces mêmes combats sont l’occasion d’aller
s’approvisionner en matériel dans les magasins des grandes villes.
Armes de jet, de mêlée, armures et boucliers, anneaux de sortilèges,
tout y est pour personnaliser son héros et lui conférer des bonus
d’attaque, de défense ou de magie.  Et comme l’univers de Puzzle Quest
est bien pensé, détaillé même, il est possible de se balader à travers
le monde d’Etheria selon son bon vouloir sans être obligé de suivre la
trame principale. Un système de quêtes est instauré, donnant une
liberté supplémentaire au joueur qui peut décider d’aller faire des
rondes sur un chemin bien précis et gagner un peu d’argent ou bien
aider au développement du château de Bartonia, qui fait office de
foyer. Ce même château évolue également au gré des achats, acheter une
forge pour créer de nouveaux objets – sous la forme d’un mini-jeu – ou
une écurie pour obtenir une monture offrant quelques bonus
non-négligeables… En bref, de quoi passer du temps devant ses écrans DS.

Le
jeu propose bien évidemment un mode multijoueur tout aussi intéressant
que le jeu en solo, bien qu’à l’origine pensé pour jouer seul avec un
scénario qui tient la route, un univers bien ficelé et une ambiance
réussie tant musicalement que graphiquement. On regrette peut-être
quelques défauts malvenus, le fait de limiter le choix de personnages
au départ à quelques classes relativement proches les unes des autres
et sans grandes différences, les ralentissements qui ont lieu quand on
enchaîne trop d’éléments à la suite ou encore le manque de bruitages
pour rendre le tout plus vivant. Mais pour 30€, ce Puzzle Quest :
Challenge of the Warlords parvient à se hisser comme l’un des meilleurs
puzzle-game de la console, peut-être même comme le meilleur tant il
arrive à donner un coup de boost au genre.