Severed

En résumé

  • Sorties :
  • 22 Septembre 2016
  • 22 Septembre 2016
  • Non prévue

L'avis de Baube-Omb

Sans aucun faux-pas, les développeurs canadiens de DrinkBox Studios parviennent toujours à proposer des expériences vidéo ludiques maîtrisées et surtout innovantes. Severed ne fait pas exception à la règle puisqu’il ose baser l’essentiel de son gameplay autour des commandes tactiles. Au risque d’être assimilé à un jeu casual-gamer pour sa jouabilité intuitive et sans manette, Severed tente l’impossible en proposant un jeu d’action-RPG différent des autres. Il prouve alors que le tactile peut apporter autant de sensations et de maîtrise qu’une manette et des boutons, à la condition seulement de modifier les codes traditionnels du genre comme ce jeu le fait si habilement. Comme beaucoup de jeux désormais, les développeurs de Severed ont cherché la maîtrise totale du gameplay avant de créer le fond scénaristique et esthétique. En effet, c’est avant tout grâce à cette particularité que Severed parvient à s’inscrire comme un indispensable de l’eShop de la Wii U, mais aussi de la 3DS.  

Les plus

  • L’apport du tactile plaisant et addictif
  • Un gameplay simple et intuitif
  • Les combats nerveux et les ennemis variés
  • Les donjons et petites énigmes intéressantes
  • La direction artistique inspirée
  • L’ambiance musicale réussie…

Les moins

  • …mais parfois répétitive
  • L’interactivité limitée avec les décors
  • Nintendo-Difference

    par Baube-Omb

    le 31 octobre 2016 23:00

Après avoir développé Guacamelee!, petit jeu d’action et de plates-formes sorti en 2013, DrinkBox Studios propose aujourd’hui Severed, un action-RPG disponible sur tous les supports qui disposent d’un écran tactile (3DS, Wii U, PS Vita, Apple/IOS). Bien que très proche de l’identité graphique de son aîné, Severed parvient à surprendre par son gameplay atypique et immersif. En effet, le cœur du gameplay est basé sur l’utilisation de l’écran tactile puisque la plupart des actions nécessitent une interaction avec celui-ci. La création d’un jeu d’action tactile représente une véritable prise de risque pour ce studio canadien. Est-il parvenu à proposer une expérience vidéo ludique agréable et suffisamment prenante ? 

Une épée au bout des doigts

C’est dans un univers sombre et aux contrastes prononcés que Sasha, une guerrière amputée d’un bras se réveille, dans les ruines de ce qui s’apparente à son ancienne demeure. Elle découvre que sa famille n’est plus dans les lieux. Sans attendre, Sasha part à la recherche de son frère et de ses parents avec pour seule et unique arme une épée confiée à l’héroïne par un monstre squelettique terrifiant. L’univers dans lequel elle évolue est bien loin de la réalité, à mi-chemin entre la vie et la mort, Sasha se trouve peut-être dans les limbes ou encore dans un cauchemar effrayant, nul ne sait. Aussi perdu que le personnage qu’il incarne, le joueur est plongé sans beaucoup d’explications au cœur de ce monde angoissant. La caméra étant constamment à la première personne, le joueur ne parvient à identifier son avatar qu’au travers d’un miroir placé sur son chemin. Contrairement aux autres jeux du genre, la protagoniste n’est pas totalement libre de ses mouvements, elle peut avancer d’une pièce à l’autre et tourner sur elle-même à 360°, mais ne peut à aucun moment se mouvoir pleinement. Cette limite imposée par les développeurs a pour but d’éviter aux joueurs de se perdre dans les décors lorsqu’un combat débute. Il est ainsi beaucoup plus facile de diriger l’héroïne, notamment dans les espaces souvent confinés du jeu. Les contrôles tactiles imposent eux aussi une simplification des possibilités de mouvements, d’autant que l’intérêt du jeu ne se trouve pas dans les déplacements du personnage, mais sur ceux des objets et décors alentour. Les boutons du GamePad n’étant pas souvent sollicités, les actions principales sont donc impérativement effectuées au touché. 

Véritable centre d’intérêt de ce titre, les duels à l’épée se réitèrent régulièrement sans jamais se ressembler. Une expression de surprise peut se faire ressentir lors des premiers combats, le temps de s’habituer à la nervosité et aux attaques des ennemis. Le stylet faisant office d’épée, chaque contact sur l’écran se traduit par une attaque sanglante contre les monstres répugnants du jeu. La réactivité est la clef du succès lors des batailles, elles se complexifient toutefois à partir du moment où les ennemis se multiplient et encerclent Sasha à l’écran. Il faut alors tourner rapidement la caméra pour passer d’un ennemi à un autre tout en brandissant habilement le stylet pour attaquer ou contrer les ennemis au moment opportun. Les ennemis étant plutôt diversifiés, ils ont tous une manière différente d’être tués, certains se protègent, attaquent ou se déplacent, d’autres sont dotés de plusieurs points faibles ou agissent comme des bombes à retardement. À aucun moment il n’est possible de remettre en question la technique du jeu puisque chaque coup est retranscrit fidèlement et avec fluidité à l’écran. Les diverses techniques d’attaques et les ennemis coriaces parviennent à enrichir considérablement l’expérience de jeu tout en procurant un véritable sentiment de réussite et d’accomplissement après chaque combat. Nul doute, l’action est bel et bien le point essentiel de cet épisode complètement tactile.  

Garde ton sang-froid Sasha

À la fin de chaque combat, il est possible d’amasser certaines parties du corps des ennemis en les sectionnant pour ainsi accroître les compétences de Sasha. Bien évidemment, les combats ne constituent qu’une partie de l’aventure puisque pour progresser dans sa mission Sasha doit également résoudre les énigmes de plusieurs donjons. Bien loin du temple de l’eau de The Legend of Zelda : Ocarina of Time, ces donjons ont toutefois le mérite d’apporter plus de profondeur au titre avec quelques puzzles simples basés sur les commandes tactiles. Une manette à abaisser pour déverrouiller une porte à l’autre bout du donjon, trois lanternes à allumer dans un ordre précis pour atteindre l’étage inférieur, telles sont les énigmes qui ponctuent régulièrement l’aventure. Ces donjons instaurent également une atmosphère bien plus angoissante qu’au-dehors tout en diversifiant les environnements et les décors. Sasha avance progressivement et alterne les phases à l’intérieur et à l’extérieur des donjons. Malheureusement, l’extérieur ne fait office que de transition d’un donjon à un autre sans qu’aucune interaction avec l’environnement ne soit possible. Seuls les éléments nécessaires à la résolution d’une énigme peuvent être actionnés à l’écran, on déplore alors le manque d’interactivité avec les décors alentour. En somme, l’expérience au stylet se révèle plaisante et addictive lors des combats et des énigmes, mais manque légèrement de consistance en dehors. 

Le rendu visuel peut paraître simpliste au premier regard, mais il apporte une véritable direction et identité artistique au titre comme le faisait très bien Guacamelee! en 2013. Sans éblouir le regard par ses qualités graphiques, Severed propose toutefois des décors fins et colorés, plutôt proche du dessin animé actuel. Les environnements se découpent en couche de couleurs unies qui se superposent d’un plan sur l’autre comme des feuilles de papier colorées pour créer une sensation de proximité entre les éléments du jeu. De cette manière, chaque objet semble accessible au joueur par le touché comme s’il était possible d’interagir avec l’ensemble des décors. À cela s’ajoute une palette de couleur partagée entre le mauve et le rouge sang qui rend l’atmosphère sinistre nécessaire à la crédibilité de l’histoire. Cet épisode visuellement violent prend le risque de montrer le sang giclé à l’écran lors des combats, mais aussi d’imposer au joueur de récupérer des fragments de cœur humain et de cerveau pour améliorer la barre de vie de Sasha. Au rendu visuel atypique s’ajoute l’ambiance sonore plutôt particulière du jeu. Bien qu’angoissante, la bande-son propose des mélodies enivrantes et agréables à l’oreille. Malheureusement, l’ambiance musicale tourne principalement autour de trois grands thèmes : les donjons, l’exploration et les combats. Trop répétitives, les musiques finissent alors par lasser le joueur après plusieurs sessions de jeu. C’est donc au travers de son esthétique graphique et sonore que ce titre parvient à créer une ambiance facilement reconnaissable faisant de Severed un jeu unique et inédit sur plus d’un point. 

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