Shin Megami Tensei : Strange Journey Redux

En résumé

  • Sorties :
  • 18 Mai 2018
  • 15 Mai 2018
  • 26 Octobre 2017

L'avis de Skyward

Shin Megami Tensei est un excellent RPG pour les puristes, se focalisant sur le scénario et les combats plutôt que sur les artifices visuels. La version 3DS comporte un contenu additionnel important et est clairement faite pour rendre le jeu plus abordable pour les nouveaux. Cela reste cependant un RPG difficile et assez monotone dans la progression qui repoussera certainement les plus impatients et les plus jeunes. Le prix de 39,99 euros est un poil excessif pour un reboot de jeu DS, sans être complètement choquant dans le sens où finir le jeu prend près de 50 heures. On recommandera tout de même au public pas trop frileux envers les RPG classiques et qui comprend l’anglais de saisir l’occasion et tester cette saga culte au Japon.

Les plus

  • Un RPG parfait pour son public cible de retrogamers
  • Un bestiaire toujours aussi fascinant
  • Un système de combat riche
  • Une simplicité de style rafraîchissante
  • Une belle durée de vie
  • Un scénario épique

Les moins

  • La monotonie de l’exploration
  • La difficulté d’appréhender le système de combat pour les nouveaux
  • La sobriété du design ne plaira pas à tous
  • Uniquement en anglais
  • Le manque de valorisation des fonctions tactiles de la console
  • Nintendo-Difference

    par Skyward

    le 21 septembre 2018 22:00

Malgré le succès monstre de la saga Persona en Occident (et notamment son cinquième opus), peu de monde sait que cette série est un spin-off d’une autre franchise très populaire au Japon : Shin Megami Tensei. Ce manque de reconnaissance n’est pas étonnant puisqu’il a fallu du temps pour que ces jeux mythiques au pays du soleil levant soient exportés en Europe et aux Etats-Unis. Les Shin Megami Tensei ont pour réputation d’être une série RPG exigeante, au scénario complexe et au système de combat original, mêlant renforcement et équipement du héros principal et invocation et fusion de démons. Atlus, le développeur de la série, a décidé de porter sur la 3DS (uniquement en anglais) le quatrième jeu de la saga, Shin Megami Tensei : Strange Journey, à l’origine sorti sur la DS en 2009. Le jeu s’appelle désormais Shin Megami Tensei : Strange Journey Redux et comporte plusieurs nouveautés. Cet épisode représentait à l’époque un retour aux sources de la saga, destiné aux fans puristes des premiers jeux sur NES. Un RPG de ce genre a-t-il des chances de trouver son public en Europe ?

Anges et Démons

Les intrigues des jeux Shin Megami Tensei sont connues pour leur complexité. On y retrouve régulièrement des réflexions poussées sur la nature de l’homme et sa place dans un univers où nombre de créatures ésotériques, anges, dieux et démons veulent décider de son destin. En général dans la série, les mauvaises actions et la négligence de l’homme le mènent à sa destruction, et les premiers opus se déroulent dans un Tokyo post apocalyptique où démons et hommes survivants doivent se battre et coopérer pour une seconde chance.

Dans Shin Megami Tensei : Strange Journey Redux, l’histoire se veut plus internationale. À la suite d’années de pollution et de destruction de l’environnement par l’homme, une singularité surnommée Schwartzwelt est apparue au pôle Sud, elle semble s’étendre rapidement et peut menacer à terme la planète entière. Une équipe internationale composée des meilleurs scientifiques et soldats (dont le héros qu’incarne le joueur) est envoyée au cœur de la singularité pour enquêter sur son origine et les moyens de lutter contre son expansion. Ce que le protagoniste y découvrira est un univers curieux créé par les démons et inspiré de manière ironique par nombre de lieux existant réellement sur Terre et incarnant les perversions de l’homme. Champ de bataille, supermarché, bordel ou décharge publique font partie des secteurs qu’il faut traverser pour comprendre les mystères du Schwartzwelt. Comme dans les premiers Shin Megami Tensei, le joueur peut choisir de suivre le chemin de la Loi divine, celle du Chaos, ou une trajectoire neutre, en fonction de ses réponses et réactions aux questions et évènements auxquels il sera confronté. Les choix ont de lourdes conséquences sur l’histoire, la fin du jeu et les mécaniques de combat. Heureusement de nombreuses possibilités existent en cours de partie pour se réorienter (un peu comme les passerelles à la fac).

L’intrigue est assez manichéenne, la complexité de l’humanité étant parfois volontairement mise de côté au profit de la diabolisation de ses actes, mais les combats et conséquences qui en découlent n’en sont que plus épiques. Il est toujours aussi excitant dans les Shin Megami Tensei d’interagir avec des créatures appartenant aux folklores de tous les pays du monde (et parfois déstabilisantes, comme Mara, qui n’est rien d’autre qu’un pénis géant sur un chariot), avec comme enjeu la sauvegarde de l’humanité.

Back to the roots

Shin Megami Tensei : Strange Journey Redux a été conçu avec l’idée d’en faire un retour aux sources de la saga. Fini donc la 3D et la vue à la troisième personne de l’opus précédent. Le joueur est ici en présence d’un Dungeon Crawler à la première personne et aux graphismes austères. Ce n’est pas forcément laid, surtout pour un jeu sorti à l’origine sur DS, on parlera plutôt ici de simplicité. Les murs des donjons sont des images simples répétées à l’infini, les sprites des ennemis (assez inégaux esthétiquement) bougeottent un petit peu en combat, et les PNJ sont représentés par des images fixes qui s’affichent lorsque l’on interagit avec eux. Heureusement, l’intensité des dialogues, ainsi que les effets sonores permettent de garder une certaine immersion. La musique du jeu est remarquable et aussi étrange que le monde que l’on explore. On rajoutera que les cinématiques (dans le style anime) introduites régulièrement sont plutôt belles et réussies !

C’est un style qui plaira aux puristes, mais qui risque d’ennuyer les joueurs plus jeunes habitués à des graphismes plus sympas et à des décors plus évolutifs. Ce n’est pas un mauvais choix artistique, surtout lorsque l’on prend en compte les limitations techniques de la 3DS, mais on laissera l’appréciation à chaque joueur et ses goûts personnels.

Fusionner, c’est gagné !

Le système de combat est typique des Shin Megami Tensei et il faudra aux débutants un petit moment pour l’appréhender. Deux éléments principaux sont à prendre en compte dans ce RPG un peu spécial : l’équipement du héros et son interaction avec les démons. Le protagoniste principal récupère dès le début du jeu une tenue nommée Demonica Suit. Cette tenue lui permet de survivre dans le monde généré par les démons, et peut être customisée avec des équipements de combat et des logiciels (nommés sub-apps) craftés à partir de matière forma trouvée dans les donjons. Il faut donc penser régulièrement à passer au laboratoire du vaisseau-mère pour améliorer la défense et l’attaque de la tenue, et télécharger les fameuses sub-apps qui simplifient la vie en combat et au cours des phases d’exploration.

Un logiciel intégré dans la Demonica Suit permet au héros de communiquer avec les démons et les recruter dans son équipe (car il est impossible de s’en sortir seul dans ce monde hostile). C’est la partie la plus difficile à maîtriser pour les nouveaux, car il faut comprendre comment fonctionne le recrutement des démons par la conversation (mécanisme fortement influencé par l’alignement Loi/Chaos/Neutre du héros et des créatures), l’entraînement de ces démons, et surtout le système de fusion pour obtenir des êtres plus puissants (ce qui nécessite de comprendre les interactions fusionnelles entre les différentes familles démoniaques). Il faut également prendre en compte les faiblesses et forces des ennemis et du héros pour pouvoir combattre de manière optimale. Un petit côté Pokémon donc, mais en plus perverti et compliqué.

Ces mécanismes de combat seront pour certains un challenge, mais une fois ces éléments maîtrisés, on constate que la structure du jeu est assez simple. Elle consiste principalement en une alternance entre des phases d’exploration de donjon, ponctuées de combats aléatoires, et des combats de boss plus poussés (les combats se font classiquement au tour par tour). Le jeu est très long (une cinquantaine d’heures) et cette répétitivité, ainsi que la sobriété des donjons en découragera surement plus d’un, malgré le potentiel du scénario.

Les nouveautés de l’édition Redux

La nouvelle version comporte des améliorations et additions notables. Il est possible de moduler la difficulté avec l’apparition de plusieurs modes (Casual, Standard, Expert et Impossible, ce dernier disponible uniquement en New Game +). Il y a 31 nouveaux démons et de nouvelles sub-apps simplifiant la vie. Soigner son équipe au vaisseau-mère ne coûte plus rien. Mais l’élément le plus important est certainement l’apparition d’un nouveau donjon optionnel, ainsi que d’un personnage clé qui permet de débloquer trois fins supplémentaires, rendant les choix faits au cours de la partie encore plus importants (même si pour être franc, on ne s’amusera pas à finir le jeu six fois pour toutes les connaître).

Les ajouts sont conséquents et rendent le portage 3DS assez pertinent. On reprochera cependant un manque de valorisation de la fonction tactile de la console, qui ne sert toujours qu’à déplacer les cartes des donjons.

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