Snipperclips – Les deux font la paire

En résumé

  • Sorties :
  • 3 Mars 2017
  • 3 Mars 2017
  • 3 Mars 2017

L'avis de Chozo

Snipperclips - Les deux font la paire réussi haut la main le pari d’illustrer intelligiblement les nouvelles fonctionnalités de la Switch et de ses manettes si particulières. Drôle, fun à plusieurs et ouvert à de multiples possibilités, ce jeu d'énigmes demeure un bijou de simplicité tout en donnant sa dose de sueurs froides. Encourageant l’entraide et la communication, le jeu souffre cependant du syndrome du  casse-tête façon Rubik's Cube qui, une fois résolu, perd totalement de son intérêt et part aux oubliettes sur une étagère quelconque. Un sentiment d'autant plus développé que le mode solo n'offre rien d'alléchant et que les possibles sessions offertes hors de chez soi deviennent rapidement incompréhensibles à quatre sur le petit écran de la Switch. Payer vingt euros pour une telle expérience semble inadapté, surtout qu'il existe une multitude de sujets de conversation qui entraîneront les mêmes crises de famille, et cela gratuitement.

Les plus

  • Un concept simple et efficace qui met en avant les Joy-Con
  • Une prise en main immédiate
  • Un jeu qui s'ouvre à la communication verbale
  • Le nouveau Sudoku de mamie qu'elle peut résoudre avec ses petits-enfants
  • Un design et une musique mignons tout pleins

Les moins

  • Vite terminé, vite oublié
  • Illisible en mode sur table
  • Des parties en solo ennuyeuses
  • Trop cher pour une si courte expérience
  • Il faudra s'attendre à des conflits pires que les avis sur Star Wars VIII
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 1 janvier 2018 23:00

Projet développé à l’origine par deux frangins britanniques, Tom et Adam Vian, en une seule et unique journée pendant une Game Jam, Snipperclips – Les deux font la paire demeure l’une des seules véritables exclusivités de la Switch lors de son lancement en mars. En compagnie d’un obscur jeu d’aventure en monde ouvert qui se concentrait plutôt sur une expérience immersive et révolutionnaire, ce petit jeu de type casse-tête consistait plutôt à exploiter de manière originale le potentiel des Joy-Con, ce qu’avait clairement échoué Nintendo lui-même avec un 1-2-Switch totalement dénué d’intérêt. Snipperclips – Les deux font la paire porte donc involontairement un lourd fardeau dès le départ : expliquer de manière simple et ludique les spécificités d’une toute nouvelle console en lieu et place de son créateur, participant ainsi à éviter les erreurs de communication d’un Nintendo Land sur Wii U dont on s’interroge encore aujourd’hui quant à ses intentions. Snipperclips, petit, mais costaud ?

Ça va trancher chérie !

Prendre les Joy-Con, les accoupler avec les Shadoks, les intégrer dans un univers tout en papier, c’est ainsi que les frères Vian ont su créer ce petit titre basé sur la réflexion et composé d’une soixantaine de niveaux, reposant tous sur une énigme à résoudre. Jouable jusqu’à quatre simultanément, mais aussi en solo, Snipperclips amène le ou les joueur(s) à contrôler au moins les deux personnages principaux, Snip et Clip, qui devront sans cesse coopérer pour atteindre leurs objectifs. En termes de gameplay, la sobriété est de mise. Un Joy-Con par joueur, le stick pour déplacer chaque personnage, le faire se baisser ou se mettre sur la pointe des pieds, B pour le faire sauter et la gâchette pour le tourner sur lui-même. Mais n’oublions pas la fonctionnalité phare du titre, qui donne la possibilité aux personnages de s’approcher, se positionner l’un sur l’autre puis se découper à volonté et de reprendre leur forme originale. 

Ainsi, Snip et Clip étant respectivement de couleur jaune et rouge, les superposer pour trouver la forme adéquate à découper fera apparaître une zone verte, permettant de comprendre aisément la partie du corps qui disparaîtra. Il s’agira de découper une ou plusieurs fois son acolyte afin de créer une forme de crochet pour être attrapé par un grappin, former un réceptacle permettant de déplacer une balle ou un œuf sans les faire tomber, ou encore de tailler l’un des deux personnages en forme d’engrenage pour activer des mécanismes. Et tout le génie du jeu se trouve là : l’infinité des possibilités, car il n’existe pas qu’une seule manière de résoudre chaque casse-tête. Le premier joueur, selon ses moyens de réflexion, peut trouver de nombreuses solutions à l’énigme proposée, tandis que le second utilisateur verra les choses d’une manière totalement différente, engendrant une communication permanente. 

Extrêmement rapide à prendre en main et à en comprendre les mécaniques, que ce soit pour un adulte ou un enfant, le titre de SFB Games n’est pas pour autant dénué de difficulté. Bien que les premières énigmes servant de tutoriel permettent de placer le joueur dans une certaine zone de confort, le jeu deviendra progressivement bien plus complexe et nécessitera une bonne concentration, mais surtout une excellente solidarité entre les utilisateurs. Car non content de proposer un système de découpage permettant déjà des possibilités multiples, Snipperclips nécessitera également de prendre en compte la physique des éléments, et surtout des objets qu’il faudra régulièrement déplacer. Entre formes biscornues et poids déséquilibrés, la réflexion des participants est constamment mise à rude épreuve, les forçant parfois à tenter les pires magouilles pour tromper les règles imposées par les fonctionnalités du jeu. La créativité et ses initiatives tordues se voient néanmoins récompensées par une sacrée satisfaction personnelle une fois le casse-tête résolu.

Faut en avoir dans le Snip

Comme indiqué précédemment, un joueur seul peut également s’attaquer à la résolution des énigmes, mais force est de constater qu’il ne s’agit clairement pas de la meilleure expérience. Lent dans ses exécutions, répétitif et rapidement agaçant, ce mode solo impose à l’utilisateur de contrôler à lui seul les deux personnages. Cela l’amènera sans cesse à alterner entre Snip et Clip et à revenir sur l’un pour corriger un découpage raté puis sur l’autre pour retenter pour la énième fois la même action. Gros point noir, hormis pour les schizophrènes, la communication est ici forcément absente, ce qui enlève un énorme pan de l’intérêt du jeu. Car l’essence même du principe de Snipperclips est bien d’accepter et de gérer les désaccords et incompréhensions entre joueurs, surtout à quatre. Et principalement d’éviter les conflits. Matérialisant un véritable test de confiance entre famille, ami ou couple, ce jeu pourrait être un révélateur de sentiments face à l’échec et le manque de solidarité. Plus la tension montera, plus les niveaux seront complexes à terminer, plus l’animosité pourra se révéler. Il sera donc conseillé d’éteindre la console pour un moment, le temps de laisser retomber la pression, pour s’y remettre ensuite et se rendre compte qu’une solution évidente était pourtant à portée de Joy-Con. Ben oui on s’aime quand même… même si cette cruche de cousin n’y comprend rien… 

Par ailleurs, l’expérience à quatre peut être gâchée par le manque de lisibilité de la tablette en mode sur table. Sur grand écran, les parties en multijoueur sont parfaites et grisantes, laissant la place et la réflexion nécessaire à tous les utilisateurs. Mais une fois la console sortie du dock, bien qu’à deux cette configuration demeure acceptable, avec deux joueurs supplémentaires, on aura l’impression de voir quatre adolescents prosternés devant canal + crypté les premiers samedis du mois, tentant de plisser les yeux pour entrevoir un semblant d’action. Ce problème semble évident, mais il est toujours dommage de constater qu’une partie des possibilités offertes par Nintendo et sa console hybride ne tiennent finalement que rarement leurs promesses.

Bien entendu, pour jouer à quatre, il faudra investir en manettes supplémentaires. Compatible avec la manette Pro depuis une récente mise à jour, Snipperclips – Les deux font la paire nécessite cependant à ce que chacun ait en possession au moins un Joy-Con. Les fans de jeux multi à la Mario Kart 8 Deluxe ou ARMS auront déjà prévu le coup, tandis que les autres devront passer à la caisse, en sachant qu’il existe une version du jeu en vente sous forme d’un code de téléchargement accompagnant deux Joy-Con. Reste à savoir si un tel investissement (plus de 80 euros), pour un excellent jeu multijoueur au demeurant, est totalement justifié, surtout que le concept trouve ses limites une fois l’ensemble des casse-tête achevés. En effet, à part un mode Blitz permettant à quatre joueurs de participer à des matchs de basket bizarres et des sessions de batailles où chacun devra entièrement découper l’autre, la rejouabilité du titre est relativement mince. En dehors de parties avec des joueurs différents, qui pourraient amener à trouver de nouvelles manières de résoudre les puzzles, l’envie de retourner dans l’ensemble des niveaux ne se justifie pas réellement. Dépenser vingt euros pour quelques heures d’engueulades avec ses proches est-ce une bonne idée ? Tout dépend du type de joueur, des proches qu’il a à disposition pour s’attaquer au jeu à plusieurs et de son affinité aux casse-tête. Néanmoins, même si l’aventure peut être intense, au vu de la durée limitée de l’expérience et de la simplicité de son concept, ce tarif pratiqué semble un peu élevé. 

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