Solatorobo : Red the Hunter

10 ans après Tail Concerto, l’univers animalesque de CyberConnect2 revient sur Nintendo DS pour célébrer les 15 ans de la firme. Après moult publicités qui lui a valu un record mondial, Solatorobo a finalement réussi à atteindre notre archipel. Avec tant d’annonces et de communication, Solatorobo : Red the Hunter saura t-il faire honneur à la Nintendo DS ?

Une vie de chien

Red Savarin est un jeune Caninu qui parcourt les cieux de la contrée de Sheperd à la recherche de la moindre mission. Pour mener à bien ses objectifs, il sera accompagné d’une partenaire qui se révèle être la pilote de l’Asmodeus, Chocolat Gelato. Si notre héros est un peu vantard et téméraire, ce dernier n’hésite pas une seconde à porter secours à quelqu’un dans le besoin. En effet, notre jeune héros a accepté la périlleuse mission d’infiltrer le Hindenburg afin de récupérer un document confidentiel. Cependant, les événements prirent un tournant inattendu pour notre homme-chien, le forçant ainsi à rencontrer son destin. Après avoir récupéré l’objectif, mais également un curieux médaillon, une gigantesque statue fait son apparition dans les cieux et détruit le vaisseau, forçant Red à se précipiter vers la sortie. C’est lors de son échappée que ce dernier secourut une jeune Felineko évanouie du nom de Elh. À ce moment précis il deviendra la cible de la plus grande guilde de chasseur de tout Shepherd : le Kurvaz. Cependant, tous ignorent qu’une menace gronde sous leurs pieds et que ces évènements feront prendre conscience à Red de son passé endormi. Qui est Elh ? Que mijote le Kurvaz ? Quel danger pèse sur le monde ? Tant de questions qui s’ajouteront pendant le périple de Red.

Chez nos amis les animaux

Après une jolie cinématique réalisée par le studio Madhouse, le joueur se retrouve dans un monde enchanteur rempli d’animaux douées de paroles. Concernant l’exploration, Red voyage à travers divers iles possédant chacune son propre style et une ambiance unique inspirée. Du cimetière des navires jusqu’à la cité royale en passant par un univers aquatique, le joueur ne sera en aucun cas dépaysé. Notons également que le chara-design a été confié au prestigieux Nobuteru Yuki (Lodoss, Chrono Cross) qui a parfaitement su rendre les personnages attachants : difficile de ne pas céder à la mignonne Chocolat ! Avec tous ces éléments en commun, le joueur sera donc rapidement ancré dans cet univers, facteur important pour tout jeu d’aventure qui se respecte.

Quant à la réalisation technique, tout a été calculé pour donner un rendu visuel chatoyant. Red évolue dans des décors typiquement cel-shading réunissant éléments 2D (personnages, arbustes) et 3D (bâtiments, vaisseaux), donnant ainsi un mélange cohérent et vivant. Coté sonore, les musiques collent plutôt bien avec chacun des endroits visités mais sont loin d’être inoubliables. On retiendra seulement les deux thèmes principaux du soft chantés par Tomoyo Mitani qui sont magistraux et font ressentir le coté fantaisiste du jeu. Un détail amusant concerne les voix émises par les protagonistes. Tirées de la version nippone, elles sont doublées en français par des japonais. Il est courant de voir les personnages s’exclamer avec des expressions communes françaises comme « c’est pas vrai ! », « hein ? » ou encore « sapristi » avec un accent nippon, donnant ainsi un petit coté hilarant aux personnages.

A la chasse !

Qui dit chasseur de prime, dit missions. Pour pouvoir avancer dans le jeu et récolter des informations, Red devra accomplir une multitude de quêtes proposées par un office présent dans chaque ville. De ce fait, notre héros recevra des rigs (la monnaie dans le jeu) mais également des points de réputation qui augmenteront son rang de chasseur. Un aspect important à ne pas négliger puisqu’il vous faudra effectuer des missions annexes pour avancer dans l’aventure. De nouvelles demandes apparaissent pour chaque chapitre terminé et vous feront déplacer d’île en île afin de toutes les réaliser. L’achèvement des quêtes apportent un rythme particulier au soft. En effet, chaque requête propose une mini histoire et des objectifs variés. Vous aurez par exemple soit la tâche de combattre des ennemis, soit de rechercher un objet particulier ou encore de faire une partie de pêche. Ceci n’est qu’une infime partie des types de requêtes qui vous seront confiées et qui pour la plupart, permet d’en apprendre un peu plus sur l’univers du jeu. Si des quêtes sont téléchargeables par le biais du Wi-Fi, le jeu présente également un aspect collection. Présent dans la cabine de l’Asmodeus, la bibliothèque vous permettra d’en apprendre un peu plus sur l’univers de Solatorobo. Vous aurez également le loisir de consulter les images et les sons fraichement récupérés durant votre exploration.
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Concernant le robot de Red, ce dernier peut être customisé à partir de pièces pouvant augmenter les statistiques mais également d’acquérir des compétences passives. Concernant ces fameuses pièces, vous en obtiendrez en guise de récompense de quête mais aussi chez le ferrailleur en échange de monnaies sonnantes et trébuchantes. Plus le bonus de la pièce est conséquent, plus il prendra de la place dans le compartiment. A vous donc de libérer des emplacements en échange de cristaux-P éparpillés dans tous les endroits du jeu afin de pouvoir empiler le plus de bonus possibles. Plus tard dans le jeu, vous aurez également la possibilité de changer le type de robot qui apporteront bonus et malus dans les caractéristiques.

Le gameplay est très diversifié dans Solatorobo. Dans les donjons (mais également dans les villes), Red a la possibilité de quitter son robot afin d’explorer de nouveaux endroits inaccessibles. Ces lieux regorgent généralement de coffres, de trésors ou encore d’une solution pour pouvoir continuer sa progression dans le donjon. Durant son voyage, notre héros aura le loisir de montrer toutes les possibilités de son robot digne de l’arsenal de l’inspecteur gadget. À commencer par la faculté de voler un court instant dans le ciel pendant les missions de recherche sur les ilots flottantes. Durant cette phase, Red devra soit éliminer les ennemis en chargeant dessus, soit se rendre sur une ile particulière pour y trouver le but de sa mission. On regrette cependant que ce type de mission nous indique le chemin à suivre, plutôt que de laisser le joueur se débrouiller avec les indications donnés. Il lui sera également possible de pêcher par le biais d’un gros bras mécanique modifiable auprès du pêcheur de Basset. Red aura également le privilège de faire la course contre d’autres personnages du jeu ou de réaliser un parcours dans un temps imparti.

Ce mini jeu est également jouable à partir du menu et dispose d’un mode multijoueur pouvant réunir jusqu’à 4 personnes. Il est cependant dommage que chacun doit posséder une cartouche, vu le peu de parcours proposé. Comme dans un Mario Kart, des bonus en cours de parcours vous permettront de vous débarrasser de vos adversaires et de les devancer. En fonction de vos résultats et de votre performance, vous serez récompensé par une somme d’argent. Bref, il s’agit là de quelques phases de jeu fort sympathique que vous retrouverez généralement dans des missions à accomplir.

Passons maintenant au système de combat. Si le Dahak lui permet de soulever des caissons afin d’atteindre de nouveaux lieux, il lui permet également de combattre les cuirassés ennemis. Comme dans tout A-RPG, Red possède une barre de vie qui sera plus ou moins grande en fonction de son niveau d’expérience. Pour infliger des dégâts aux ennemis, vous devrez tout d’abord les soulever en tapotant le bouton A pour augmenter la jauge de soulèvement. Une fois cette jauge remplie, vous pourrez alors les projeter par terre ou contre les autres ennemis pour également leur faire bobo. Le jeu introduit également un petit système de combo : si un anneau vert apparait autour de votre ennemi, vous pourrez alors enchainer d’autres prises d’attaques. Le Dahak peut également renvoyer des projectiles, jeter des éléments du décor ou foncer sur ses adversaires afin de les étourdir temporairement. Durant votre progression, vous aurez affaire à plusieurs types d’ennemis disposant de leur propre point faible. Vous devrez donc réfléchir à la meilleure stratégie possible pour en venir à bout car il sera difficile de les soulever directement sans se prendre de dégâts. Red gagnera de nouvelles facultés comme de nouvelles prises ou encore la possibilité de rentrer en transe, ce qui lui permettra d’attaquer ses ennemis au loin.

Une toilette de chat

Concernant la quête principale, le jeu se divise en deux histoires étroitement liées comprenant chacune une dizaine de chapitres plus un prologue. Si l’histoire reste classique mais bien ficelée, le jeu reste cependant assez court. En effet, il vous faudra au maximum une vingtaine d’heures pour en venir à bout, ceci incluant les quelques quêtes annexes proposées par l’office. Cette durée de vie assez faible vient en grande partie de la facilité du jeu. Si la prise en main est immédiate grâce aux nombreux tutoriaux, le jeu reste cependant trop dirigiste. Impossible de rester bloqué puisque Red ou ses compagnons feront toujours une réflexion qui vous mettra immédiatement la puce à l’oreille. Cette facilité se ressent également pendant les phases de combats. Vos ennemis, y compris les boss, possèdent une défense en carton et leurs attaques sont faciles à esquiver et infligent peu de dégâts au joueur. Du coup, la phase « optimisation » du Dahak perd en intérêt puisque le joueur y passera très peu de temps en raison des combats facile. Le jeu propose en revanche un seul slot de sauvegarde. Il vous faudra donc vous battre avec votre petit frère ou petite sœur pour décider du premier à faire le jeu.

Solatorobo se présente donc comme un bon A-RPG d’une part par un univers et des personnages marquants mais également par son gameplay bien façonné. Si l’on regrette le manque de difficulté du soft et sa durée de vie, nul doute que vous serez captivé tout au long du jeu par son contenu.