South Park : Le Bâton de la Vérité

En résumé

  • Sorties :
  • 25 Septembre 2018
  • 25 Septembre 2018
  • Non prévue

L'avis de Chozo

Beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît, South Park : Le Bâton de la Vérité est un véritable cadeau aux fans de la série, avec une réalisation en tout point fidèle au show télévisé. Son gameplay évolutif et varié, ses milliards d'objets à collecter, ses personnages presque tous présents et surtout l'humour général en font un objet certes déstabilisant pour les non-initiés, mais un vrai prolongement des aventures de Cartman, Kenny, Kyle et les autres. Malheureusement, la censure gâche un peu l'expérience, mais il est tout de même certain que le joueur averti saura profiter pleinement de ce qui est proposé dans ce RPG à l'approche plus qu'intéressante. On aurait aimé un petit bonus sur Switch vu le prix, il n'en est rien, il faudra se contenter d'une aventure riche en rebondissement, et on ne peut plus fidèle à son modèle. Voilà, c'est fini. JE VOUS EMMERDE ET JE RENTRE À MA MAISON.

Les plus

  • L'impression d'être dans le dessin animé
  • Le gameplay riche et intelligemment aléatoire
  • Le fan service
  • L'humour fidèle
  • Des sessions de jeu parfaitement adaptées à la portabilité de la console

Les moins

  • Pas de doublage français
  • Quelques soucis techniques
  • La censure !!!
  • Un peu court pour 40 euros
  • Aucun contenu supplémentaire
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 17 novembre 2018 23:00

Avec l’Annale du Destin sorti un peu plus tôt dans l’année sur Switch en version physique, Ubisoft a ouvert la voie aux comportements politiquement incorrects des personnages phare de la série South Park sur une console Nintendo, peu habituée aux délires potaches réservés aux grands enfants et aux adultes. Dans une incohérence chronologique et en ayant certainement constaté les ventes satisfaisantes de ce deuxième épisode next-gen, l’éditeur propose à présent l’opus original sur Switch, South Park : Le Bâton de la Vérité, sorti il y a quatre ans déjà sur les plateformes concurrentes (après un développement chaotique), mais uniquement dans sa version dématérialisée. C’est l’occasion de profiter de cet excellent RPG dont les veines débordent de tout ce qui fait l’essence de l’œuvre de Matt Stone et Trey Parker, la censure européenne ayant malheureusement fait du zèle. Et ça, ça troue l’cul !

M’man, le chat c’est un vrai godemiché !

L’histoire de ce véritable épisode version longue nous amène bien évidemment dans la bourgade de South Park, ébranlée par une mise en scène de gamins bien imaginatifs, sur fond de jeu de rôle grandeur nature. Deux royaumes se disputent en effet le bâton de la vérité, une relique aux pouvoirs présupposés gigantesques : les humains, dont le mage Cartman est le souverain, et les elfes gouvernés par le roi Kayle. Cette guerre acharnée dont le déroulement est interrompu chaque soir lorsqu’il est temps de faire dodo va prendre des proportions totalement inattendues avec l’arrivée en ville du « nouveau », un mouflet de plus qui vient d’emménager avec ses parents dans la rue de Cartman et de Kayle. L’objectif des deux factions est simple, dans un souci de gonflement des effectifs, cette nouvelle recrue potentielle doit absolument rejoindre l’un des deux camps. Ce nouveau, c’est le personnage contrôlé par le joueur, charge à lui de le personnaliser via une base de données restreinte de vêtements, d’équipements et de coiffures. Pas de nom, Cartman se charge de ça. Ce sera Connard.

Après avoir été poussé par ses parents à visiter la ville et à se faire des amis, après avoir également constaté les quelques possibilités d’interaction avec les décors, comme discuter avec les personnes croisées, ouvrir certaines portes, donner un coup aux parcmètres pour en subtiliser les cents ou joyeusement péter, le nouveau se voit enrôlé dans la faction des humains. Le joueur pourra ainsi choisir une classe pour son avatar entre le guerrier, le mage, le voleur ou le… Juif, apprendre les rudiments du combat et obtenir ses premiers véritables équipements pour les sessions de baston. Bien que son gameplay dans ces sessions ressemble beaucoup à ce qui a pu se voir dans un Mario & Luigi par le passé, le tout demeure cependant très efficace et varié. Dans un système de tour par tour, le joueur pourra sélectionner à la fois un objet (aliment restaurant des PV, boost de puissance, annulation d’altération d’état…) et une action d’attaque, dont l’efficacité dépend d’une condition d’exécution. Que ce soit un timing à respecter, un bouton à marteler ou un mini-jeu à la Dance Dance Revolution, le tout varie énormément dans les combats, évitant la potentielle répétitivité de ces sessions, un phénomène inhérent à ce style de gameplay. Il faudra cependant un peu de concentration pour ces actions, le jeu étant plutôt exigeant dans le respect des manipulations imposées.

Le nouveau prouvant très rapidement son potentiel, il va devoir remplir différentes missions et tâches dans l’ensemble de la ville, que ce soit pour faire avancer l’histoire principale ou pour gagner de l’expérience et toujours plus d’amis sur les réseaux sociaux via des quêtes annexes. Il ne sera pas seul, puisque les missions se feront systématiquement (à de rares exceptions près) en compagnie d’un autre gamin de la clique, que le joueur contrôlera aussi lors des bastons. Au fur et à mesure de la progression dans le scénario, l’ensemble des personnages principaux de la série pourront un par un accompagner le joueur, des acolytes interchangeables même en cours de combat. Chacun bénéficie de compétences propres, que ce soit pour l’exploration de la cité, comme en cours de joute. Et ces compétences font évidemment reflet aux innombrables références à la série, oui, spoiler, Kenny meure atrocement sans arrêt. Et ce gameplay certes emprunté gagne tout doucement en finesse et en stratégie, surtout que de nombreux objets récupérés un peu partout, comme des étrons collectés après avoir coulé un bronze, pourront être également utilisés en cours de combat. Il sera par exemple possible de dégouter l’ennemi qui perdra de ce fait progressivement de la vie après avoir reçu du caca dans la face. Les innombrables équipements à accumuler en les achetant ou en battant certains ennemis peuvent eux aussi provoquer des altérations aux adversaires, entre armes qui font saigner ou chapeaux qui enflamment.

Cartman et Kyle : Voyage au Centre de M. Esclave

C’est peu dire que le joueur aura l’impression d’être totalement immergé dans un épisode de South Park, tant la générosité du contenu, que ce soit dans le rendu visuel et sonore, l’ensemble des objets collectés, les personnages aux doublages originaux ou la fidélité de la configuration de la ville elle-même. Enrichi çà et là de nombreux petits défis, l’environnement et son exploration ne sont jamais avares en découvertes, surtout que le nouveau acquiert progressivement divers outils prolongeant la visite des rues, des bâtiments et des sous-sols. Une sonde anale permettra par exemple de se téléporter vers des lieux jusqu’alors inaccessibles, de la poudre de gnome à sniffer rétrécira le héros pour lui autoriser à se glisser dans certaines fissures, qu’elles soient matérielles (murs, sols) ou organiques (oui, vous voyez bien de quelle fissure il s’agit) et la maîtrise de différentes techniques de pets débloquera certains passages. Ces compétences permettront également de faciliter la tâche avant d’entrer en session de combat, faisant éliminer certains ennemis à l’aide de mécanismes de pièges à actionner, le tout recouvert de l’humour habituel.

Avec cette richesse de possibilités, l’ennui et la répétitivité ne se ressentent jamais, surtout si le joueur souhaite explorer de fond en comble la ville et remplir les très nombreuses quêtes annexes. L’histoire se complexifiant rapidement, dépassant largement le jeu entre sales gosses, le fan service ne s’arrête pas seulement aux personnages récurrents de la série, puisque, sans vouloir en révéler de trop, les zombies, les nazis, Al Gore, les aliens, le SWAT et les services secrets du pays sont également de la partie, le tout dans un bordel intelligemment structuré et parfaitement rythmé, orné de satyre et des critiques sociales, politiques et économiques habituelles…  Attention, certains passages sont évidemment d’une violence assumée, amenant même parfois au clairement dérangeant, la bise aux roubignoles de papa.

South Park : Le Bâton de la Vérité est une franche réussite, mais il n’est cependant pas dénué de petits dérapages. Irréprochable sur le plan graphique, avec un rendu très fidèle à l’œuvre, la technique toussote quant à elle lors de certains chargements dans l’exploration de la ville. Outre des mini-saccades remarquées, le joueur constatera également quelques bugs sonores sur certains effets, notamment en cours de combat. Dommage que cette version Switch n’ait pas corrigé ces petits problèmes. Notons d’ailleurs que rien de rien n’a été ajouté à ce portage brut sur la console hybride, une petite déception étant donné les années de décalage de publication avec les autres plateformes. D’autre part, il est à préciser que bien que l’ensemble du jeu soit en anglais entièrement sous-titré en français, il aurait été bienvenu de pouvoir choisir les doublages originaux dans la langue de Molière. D’autant plus que ces sous-titrages sont malheureusement très rapides dans leurs enchaînements lors les cinématiques et difficiles à déchiffrer par moments, en raison de leur trop petite taille à l’écran, que ce soit en mode téléviseur ou en portable. On peut également noter un petit souci d’ergonomie manette en main. Le problème ne réside pas dans le gameplay lors de l’exploration ou des combats, mais plutôt dans le menu principal faisant apparaître les amis, les quêtes, ou encore les équipements. Basé sur les boutons des gâchettes, le tout aurait pu gagner en fluidité en étant plus adapté aux Joy-Con via les boutons classiques et les sticks. La durée de vie, si elle dépend de la motivation du joueur à remplir l’ensemble des quêtes, est elle aussi légèrement basse, surtout pour 40 euros sur l’eShop.

En effet, malgré un excellent moment passé, l’histoire se termine en moins de quinze heures, à peine plus de douze si le scénario se fait en ligne droite. D’autant plus que, et c’est là le gros point noir du titre, cette version européenne du jeu a été ponctionnée allègrement de scénettes jugées non adaptées au public. Une petite dizaine de panneaux informant de la censure du jeu apparaîtront en cours de partie, narrant la scène supprimée mais privant le joueur d’une franche partie de rigolade. Seule la version PC du jeu ne souffre d’aucune censure. Sur consoles, il semble que le public soit plus sensible… Allez savoir pourquoi.

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