Splinter Cell Blacklist

En résumé

  • Sorties :
  • 22 Aout 2013
  • 20 Aout 2013
  • 5 Septembre 2013

L'avis de Manmedaz

Splinter Cell aurait mérité de passer un peu plus de temps aux fourneaux. S’il brille sous bien des aspects, quelques manquements le ternissent. On se retrouve avec un jeu mêlant très bien l’approche furtive exigée dans les premiers épisodes de la série, tout en permettant au joueur d’aborder les situations de façon beaucoup plus radicale, en fonction de son humeur, de son niveau de jeu et de sa volonté. Vaste par son contenu, le manque de coop en local et les nombreux errements dans la réalisation en font cependant un jeu qui ne plaira qu’aux plus patients et indulgents des joueurs. Si vous pensez être de ceux-ci, alors le jeu en vaut réellement la chandelle.

Les plus

  • Approches possibles variées
  • Très complet
  • Difficulté présente
  • Retour aux sources de la série avec l’héritage des derniers épisodes

Les moins

  • Pas de multi en local
  • Chargements trop longs
  • Graphismes perfectibles
  • Online trop vide
  • Nintendo-Difference

    par Manmedaz

    le 9 septembre 2013 22:00

Depuis son premier épisode en 2004, Splinter Cell est une série qui a, tour à tour, enchanté et déçu les amateurs d’infiltration. Après avoir atteint son apogée avec Double Agent et touché le fond avec son dernier épisode Conviction, Blacklist cherche à réconcilier tout le monde. En donnant au joueur la possibilité d’être un char sur pattes ou au contraire aussi invisible qu’un courant d’air, Ubisoft a voulu rouvrir le dialogue avec les fans de la première heure, tout en restant accessible au public CoD. On est cependant en droit de se demander : à courir deux lièvres à la fois, Splinter Cell: Blacklist ne se disperse-t-il pas inutilement ?

Sur liste noire

Alors qu’il s’apprêtait à quitter la base militaire de Guam, Sam Ficher se retrouve au milieu d’une attaque de très grande envergure. Après avoir rapidement revendiquée l’attentat, un groupe se faisant appeler Les Ingénieurs annonce que celui-ci n’est que la première étape de la Blacklist, une série d’attentats qui se produiront tous les sept jours contre les intérêts américains, tant que les États-Unis n’auront pas rapatrié l’ensemble de leurs troupes dans leur pays. Rapidement, la présidente Caldwell appelle Sam au secours et lui offre une place au sein d’Echelon 4, nouvellement formé et dont le QG n’est autre qu’un avion ultra-sophistiqué, le Paladin.

Après avoir passé quasiment deux épisodes en paria, Sam Ficher reprend donc officiellement du service au sein des agences gouvernementales. Il aura ainsi accès aux toutes dernières évolutions technologiques, et à un arsenal d’armes impressionnant. Il pourra également améliorer le Paladin afin de l’aider dans ses missions – lui permettant par exemple de voir les objectifs secondaires de loin, ou de pouvoir changer de matériel en pleine mission.

Coté gameplay, le joueur pourra toujours utiliser le système de marquage-exécution et celui de déplacement rapide d’une couverture à l’autre, hérités de Conviction. Ce premier offre la possibilité de marquer jusqu’à trois ennemis et de les exécuter en une fraction de seconde si les conditions de proximité et de ligne de mire dégagée sont réunies. L’exécution n’est cependant disponible qu’après avoir disposé d’un garde silencieusement, ce qui en limite un peu l’impact. Ces deux fonctionnalités permettent d’accélérer dramatiquement le jeu, et ont clairement pour but de charmer les plus bourrins et les moins patients d’entre nous, qui préfèreront tuer tous les ennemis lorsque c’est autorisé, et avancer le plus vite possible dans les missions.

Au premier abord, Blacklist parait donc n’être qu’un jeu bourrin car le joueur n’est pas vraiment pénalisé d’un manque de discrétion. C’est avec le temps que le joueur réalisera la profondeur du soft, cachée derrière ce brouillard destiné aux joueurs plus occasionnels. Trois façons différentes de jouer sont récompensées par le jeu. Assaut récompensera votre brutalité, et vous gagnerez des points en tuant des ennemis alors qu’ils vous ont repéré, de préférence avec des armes sans silencieux, ou avec des grenades à fragmentation. Panthère gratifiera votre aptitude à tuer vos ennemis sans vous faire repérer, que ce soit à distance ou au corps à corps. Enfin, Fantôme saluera les joueurs les plus discrets, ceux qui ne se feront pas repérer et, dans le pire des cas, assommeront leurs ennemis – la meilleure et la plus complexe des solutions restant cependant de ne pas toucher un seul de leurs cheveux. Chaque ennemi tué, assommé ou évité vous rapportera plus ou moins de points, la solution la moins létale étant toujours la mieux récompensée. On se retrouve rapidement à revoir ses aprioris et à reconsidérer son jugement : et si Blacklist représentait le meilleur des deux mondes ?

Un contenu de Sadiq

Une fois les premières missions passées et l’accès au paladin complet, on se rend compte de l’étendue de ce nouvel épisode de Splinter Cell. La section de progression fait état de près de 150 défis différents à compléter, poussant le joueur à essayer tous les styles de jeu, armes, gadgets et les modes (multi, coop et simple). À cela s’ajoute près de 50 accomplissements. Blacklist est vaste, complexe, et surtout offre une liberté assez rafraichissante dans les approches.

Les missions principales sont relativement classiques pour du Splinter Cell. Elles vous trimbaleront d’un coin à l’autre de la planète à bord du Paladin, au rythme des méfaits de Sadiq, l’homme à la tête des Ingénieurs. Le scénario reste suffisamment intéressant pour ne pas interférer avec le jeu, sans pour autant briller. Il faut dire que le “jeu d’acteur” des personnages est assez plat, ce qui empêche l’immersion totale du joueur. De même, les doublages des ennemis sont juste horribles. Plutôt que de prendre le parti de ne les faire parler que dans leur langue natale, quitte à sous-titrer, Ubisoft a préféré faire parler les ennemis en langue locale lorsque tout se déroule bien, et en français dès lors qu’ils vous ont repéré. On se retrouve avec un manque flagrant de cohérence, et quelques situations cocasses où deux gardes que vous épiez se parleront dans un anglais parfait, et se sépareront pour mieux se retrouver deux secondes plus tard à parler en français ensemble.

La version Wii U des aventures de Sam Ficher fera usage, comme on peut se l’imaginer, du GamePad afin d’apporter au joueur un peu de diversité et un avantage par rapport aux autres consoles. Cependant, son apport reste vraiment minime. On aurait pu s’attendre à y retrouver le radar, et les informations liées à la santé, l’armement et aux munitions, mais il n’en est rien : il ne s’agit que d’une façon de choisir son arme sans passer par la croix multidirectionnelle, qui a l’avantage de permettre de changer d’arme sans quitter l’écran des yeux. On se retrouve donc à ne quasiment jamais l’utiliser, alors que le second écran aurait vraiment pu servir le jeu et l’immersion. Celui-ci reste cependant utilisé de temps à autre, comme par exemple lorsque le joueur regarde sous une porte – il faudra d’ailleurs déplacer le GamePad dans l’espace pour voir à droite et à gauche –, lors de l’utilisation du trirotor, un nouveau gadget de Sam, ou encore lors de quelques phases de jeu vous mettant aux commandes d’un drone. Malheureusement, ces derniers passages sont plus que catastrophiques, entachés par une maniabilité flottante et un intérêt proche du zéro. En bref, Ubisoft n’a fait que très peu d’effort avec son portage, et nous laisse avec un goût d’inachevé en bouche, du moins sur ce point-là.

Si l’histoire est composée d’une douzaine de missions, une douzaine d’autres est disponible via les quatre personnages secondaires. Chacun d’entre eux vous offrira des missions aux règles uniques, toutes jouables en coopération. Grim vous demandera de faire des missions d’infiltration avec plusieurs objectifs à compléter sans vous faire voir. Charlie vous proposera des missions où vous devrez récupérer des informations et tenir une position. Kobin vous offrira des défouloirs ou le seul but sera de mettre hors d’état de nuire vos ennemis, quelle que soit la méthode employée. Enfin, Briggs vous accompagnera dans des missions à la progression plus classiques, uniquement jouables en coopération. Ces missions optionnelles vous permettent de débloquer des éléments d’équipement pour Sam, et seront impératives si vous souhaitez compléter votre arsenal pour l’une ou l’autre des façons de jouer.

Outre le jeu en solo et en coopération, le mode espions VS mercenaires, de retour, permet d’allonger encore un peu plus la durée de vie. Ce mode de jeu multijoueur asymétrique met face à face jusqu’à quatre espions et quatre mercenaires, ces premiers devant pirater trois sources pendant que les seconds cherchent à les en empêcher. Chaque manche se joue en deux parties, les deux équipes changeant de rôle après la première, dans un souci évident d’équilibre. Comme tous les modes multi en ligne, celui-ci est non seulement défini par sa qualité et sa richesse intrinsèque, mais aussi par la qualité et le nombre de ses joueurs. Malheureusement, tout laisse à penser que ce second facteur sera pénalisant sur Wii U. Nous avons eu beaucoup de mal à trouver des personnes avec qui jouer, et n’avons même jamais pu effectuer de partie à 8 joueurs, ce qui enlevait beaucoup d’intensité au jeu et le déséquilibrait en faveur de l’espion. Les composantes d’un mode de jeu sympathique sont en place, il ne manque donc qu’un vivier plus sain de joueurs pour pouvoir en profiter à sa juste valeur.

Par ailleurs, ce problème de manque de présence en ligne se fait plus pressant pour les missions jouables en coopération. Si le coop est dispensable pour la majorité du jeu, rappelons que les missions de Briggs nécessitent le jeu à deux. Le manque de joueurs en ligne devient donc gênant, ce qui est d’autant plus dommageable que les autres versions du jeu proposent de jouer ces missions en multi local avec écran splitté. Pourquoi donc Ubisoft ne propose pas de jouer en coop avec une personne sur la télé et l’autre sur le GamePad – alors que l’aventure solo est faisable sur ce même GamePad – ? Quoi qu’il en soit, si vous comptez jouer en ligne, tâchez de convaincre quelques amis d’également se procurer le jeu, au risque de finir un peu frustré de ne pouvoir profiter de certains éléments du jeu.

Quelques écueils peu discrets

Si Blacklist est un jeu au contenu important en quantité et en diversité, il faut tout de même signaler quelques écueils qui l’empêcheront de plaire à tout le monde. Nous avons déjà parlé des problèmes liés au doublage hasardeux, mais il faut également signaler certains bugs graphiques et sonores rares, mais bien présents. Parfois, des objets du décor disparaissent et apparaissent en fonction de la position de Sam. Des bugs ont également été constatés lors de cutscenes, où certains sons – d’explosion, de tirs – sont inaudibles. En soi, cela ne casse cependant rien de plus que l’immersion.

D’ailleurs, il faut également signaler le niveau graphique inégal du jeu, qui accuse le coup de sa disponibilité sur un grand nombre de plateformes. Les visages sont particulièrement mal finis, et dénotent dans un jeu à l’ambiance cinématique où tout doit et veut laisser paraitre au joueur qu’il regarde un film d’espionnage. De plus, il arrivera ponctuellement de constater des baisses de framerate, lors de passages avec beaucoup d’action et lors des cutscenes. Encore une fois, rien de bien rébarbatif cependant, la majorité du jeu pouvant être jouée de façon furtive, mais vos parties en style de jeu assaut pourront se retrouver victimes de ces ralentissements.

Enfin, et non des moindres, il convient de signaler les temps de chargement outranciers du jeu. Il vous faudra attendre pas moins d’une bonne minute avant et après chaque mission, ce qui est vraiment énorme. Aucune option permettant d’installer le jeu sur le disque dur n’étant disponible, inutile d’espérer améliorer ces temps de chargement si vous achetez la version physique de Blacklist, l’amélioration de ces temps restant à confirmer pour la version dématérialisée.

Si on ajoute à tous ces écarts le souci du online déserté et l’impossibilité de jouer en coopération en local, l’addition est lourde pour cette version Wii U. Fort heureusement, Blacklist en lui-même présente une expérience solide et complète, et une durée de vie assez conséquente. En cette période (enfin) chargée en sorties sur Wii U, ce nouveau Splinter Cell risque donc de passer inaperçu, ce qui serait un comble, convenons-en.

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