Sports Connection

On s’y attendait forcément, car avec le succès insolent de séries de jeux de sport comme Wii Sports et ses plus de 100 millions de jeux distribués (pack et hors pack Wii), nombreux étaient les éditeurs à vouloir absolument se positionner avidement pour le lancement de la Wii U. Car avides ils l’ont été, ne cherchant que le profit et le développement facile. Sports Connection fait parti de ces jeux-là (on s’occupera du cas de Family Party prochainement, ne vous inquiétez pas) et avec 6 petits jeux nous allons vous expliquer comment Ubisoft réussit le tour de force de faire pire qu’un jeu sorti il y a plus de 6 ans…

Sports Déconnexion

Pourtant, l’histoire avait bien commencé, car c’est avec un réel enthousiasme que Sports Connection s’est retrouvé enfoncé dans la fente lisse et noire… de la console. Mais comme beaucoup d’histoires, certaines sont éphémères. Et ce sera le cas ici, car à la vue de 6 petits jeux seulement, la lune de miel battait déjà de l’aile. Six jeux se décomposant ainsi : Tennis, Golf, course de voiture (Karting), Baseball, Football et Rugby. Un choix bien maigre qui aurait pu se justifier par l’aspect abouti de chacun de ces 6 jeux… mais comme on ne croit plus depuis bien longtemps au père Noël, on se doutait forcément du coup fumeux qui nous attendait. Et nous ne serons pas déçus du voyage en lançant le premier de ces jeux : le Tennis.

Alors là respect, faire moins bien que Wii Sports 6 ans après n’était pas donné à tout le monde, il fallait coupler mauvaise volonté et budget d’à peu près la valeur de deux menus Best of Big Mac (avec potatoes tout de même) et un sundae caramel. Tout ici est réduit au strict minimum : ambiance soporifique au rendez-vous, cours peu nombreux et se ressemblant pratiquement tous, jouabilité limitée….#row_endJustement, parlons-en de cette jouabilité, et de l’utilisation du GamePad qui ne sert pour ainsi dire à rien puisqu’on  se contente ici de faire exactement pareil que sur 3DS et de dessiner un trait vers le haut pour servir, un trait rapide vers le bas pour renvoyer la balle le plus fort possible, un trait à droite pour envoyer à droite… rien de bien folichon et surtout absolument rien qui ne justifie la présence de ce jeu sur la Wii U. Il est possible de jouer en ne regardant que le GamePad ou de jouer en gribouillant sur la manette et en regardant l’écran télé (ça demande simplement 2 minutes de prise en main). Un second mode de jeu est disponible et permet à l’un des deux joueurs d’envoyer, grâce au canon, des balles de tennis que le joueur 1 ou 2 doit rattraper.

Et inutile de vous décrire la maniabilité des autres jeux parce que tous se singent plus ou moins les uns les autres. La course de voiture, empruntée à Mario Kart, n’amusera que 15 minutes les moins regardants (ou ceux élevés au jeu sur téléphone portable), le baseball ne proposera même pas de quoi s’amuser 10 minutes et le pompon sera décerné au jeu de foot qui, lui, réussit à faire encore plus fort.

Si le mot minimalisme vous parle, essayez de le multiplier par pi puissance au carré pour en obtenir une nouvelle définition. Il ne s’agit là même pas d’une démo technique puisque tant sur la maniabilité, les graphismes ou l’intérêt, rien ne semble justifier son existence même. Niveau maniabilité, le bouton Y sera utilisé pour faire les passes et les tirs… pour différencier les deux il suffit de rester appuyé plus longtemps pour qu’une jauge se charge. Oubliez donc toute volonté de faire une passe longue, tout aspect de stratégie ou de passe en profondeur, ça n’existe pas ici. Pour résumer, le jeu de foot représente des petits Miis qui s’excitent sur un ballon comme des spermatozoïdes sur un ovule, des va-et-vient incessants et soporifiques à travers un terrain minuscule, et enfin un pois chiche en guise de cerveau offert à l’IA pour parachever la mascarade. Voilà qui devrait déclencher quelques fous rires à plusieurs, mais pas pour les bonnes raisons.

Rire de l’aspect ridicule des choses risque de vous arriver si vous avez acheté le jeu et invité vos potes à une séance de Wii U. Parce que ceux-ci ne pourront s’empêcher de rire à l’idée que vous ayez pu mettre 50€ dans un jeu qui aurait dû en valoir 5 sur l’eShop, flacon de vaseline inclus. Finalement, seul le jeu de Golf réussit à tirer son épingle du jeu, et cela uniquement parce qu’au royaume des aveugles les borgnes sont rois. Un peu comme s’il fallait s’interroger sur la nécessité de titre de Roi des cons.  Car ne vous y trompez pas, ce jeu de golf reste à des années-lumière du pétillant Wii Sports Resort.

On vous passera l’horrible lenteur des chargements, qui nous ont fait virer du drôle à l’amer quand on enchaînait les parties. Comment ont-ils fait pour faire des chargements aussi longs sur un jeu où il n’y a rien à charger ? C’est le grand mystère. Notez aussi qu’à partir du moment où vos potes s’en sont allés, vous laissant tout seul avec votre Sports Connection (tout seul avec, ça fait frissonner), vous vous rendrez compte qu’il n’est pas possible de jouer contre l’IA dans certains des jeux proposés… eh oui, tant qu’à faire un jeu totalement pourri autant l’assumer et pousser le vice à fond. Comment conclure ? Restons dignes. Sports Connection est un « jeu » qu’il vous faut fuir comme la peste ou que vous pouvez éventuellement offrir à votre petit frère pour le punir de ne pas avoir partagé son sac de bonbons à Halloween !