Super Mario 3D World

En résumé

  • Support : Wii U
  • Nombre de joueurs : 1 à 4
  • Sorties :
  • 29 Novembre 2013
  • 22 Novembre 2013
  • 21 Novembre 2013

L'avis de Kayle Joriin

Si Super Mario 3D World n’est pas l’épisode ultra ambitieux dont certains rêvaient, l’incroyable plaisir de jeu qu’il propose n’en est finalement que plus remarquable. Certes, Nintendo joue un peu la sécurité en s’appuyant sur des recettes déjà éprouvées, mais le résultat s’avère tellement varié et inventif qu’il est difficile de ne pas suivre avec bonheur la bande à Mario. Le titre souffre de quelques défauts, comme une technique pas forcément éblouissante et une difficulté toute relative, mais ils s’effacent rapidement devant un gameplay incroyablement jouissif. Au final, ce nouveau Mario est donc un titre indispensable en cette fin d’année, et prouve, s’il était besoin, qu’il ne faut jamais sous-estimer le “petit artisan” de Kyoto.

Les plus

  • Un plaisir de tous les instants
  • Incroyablement varié
  • Bande son de qualité
  • Visuellement charmant
  • Nombreux objectifs secondaires
  • Multijoueur efficace et accessible
  • Le GamePad pas si inutile que ça...

Les moins

  • … mais trop peu exploité
  • Challenge peu relevé
  • Pas très impressionnant techniquement
  • Aucun mode annexe, notamment en multi
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 23 novembre 2013 23:00

Dévoilé à l’occasion du dernier E3, Super Mario 3D World a
initialement été accueilli avec un certain scepticisme. L’évidente
parenté du titre avec Super Mario 3D Land, sorti deux ans plus tôt sur
3DS, fleurait ainsi quelque peu la solution de facilité, et ceux qui
espéraient voir débarquer un nouvel épisode 3D aussi ambitieux que Super
Mario Galaxy furent donc passablement déçus. Pourtant, au fil des mois,
Nintendo a su rassurer nombre de ses fans en illustrant la richesse des
nouvelles aventures de la bande à Mario grâce à des trailers de plus en
plus alléchants. Et force est de constater, après quelques dizaines
d’heures passées GamePad en main, que la firme de Kyoto n’a rien perdu
de son savoir-faire, ni de sa capacité à nous surprendre.

La salopette ne fait pas le plombier

Pour
apprécier ce nouveau Mario à sa juste valeur, il faut tout d’abord
accepter ce qu’il n’est pas. En effet, il ne s’agit pas du Super Mario
Galaxy 3 dont certains rêvaient secrètement, ni d’un nouvel épisode 3D
audacieux qui tenterait de renouveler la franchise avec un univers ou un
système de jeu totalement inédit. Le titre propose bien entendu son lot
de nouveautés, dont certaines marqueront sans doute la série, mais dans
l’absolu, il ne fait que perfectionner et enrichir une formule déjà
éprouvée sur 3DS. Toutefois, en s’inspirant de ses aînés, il réussit à
en faire une étonnante synthèse. Et si l’effet de surprise est forcément
moindre, la qualité, elle, est au rendez-vous.

De la même
manière, Super Mario 3D World n’est clairement pas la tuerie technique
qui nous montrera enfin ce que la Wii U a dans le ventre. La réalisation
est solide, c’est vrai, mais malheureusement, certains passages
souffrent d’un aliasing et d’un clipping plutôt marqués. En outre, si le
titre reste très agréable à l’œil, c’est surtout grâce à son style
coloré, sa fluidité quasi exemplaire et ses nombreux petits effets
visuels qui témoignent d’un réel sens du détail. Un palier a donc été
franchi depuis les épisodes Wii, mais l’ensemble est loin d’exploser la
rétine et on sent que Nintendo ne maîtrise peut-être pas encore
totalement sa console. En revanche, il faut reconnaître que la relative
sobriété des graphismes permet au jeu d’être parfaitement jouable sur
l’écran du GamePad, contrairement à des titres visuellement plus riches
qui pourraient souffrir de sa résolution limitée.

Rien à dire
enfin du côté de la bande son, de très bonne qualité, dont les
compositions au rythme souvent enjoué rompent de manière assez nette
avec le style plus épique et aérien des Super Mario Galaxy. Bon nombre
de morceaux sont d’ailleurs enregistrés à partir de véritables
instruments et bénéficient d’une réelle orchestration, ce qui leur donne
un petit supplément d’âme. On notera en particulier certaines pistes
délicieusement “jazzy”, dont le thème principal, qui sont jouées par un
orchestre de type “big band” faisant la part belle aux cuivres.

Le monde de Miaourio

Doté
d’une réalisation solide à défaut d’être réellement impressionnante,
Super Mario 3D World mise bien sûr avant tout sur son gameplay et ne
s’encombre guère d’enjeux scénaristiques. Il faut néanmoins noter que
pour une fois, l’élément déclencheur n’est pas l’enlèvement de la
Princesse Peach, mais celui de petites fées appelées “Libella” qui ont
été enfermées dans des bocaux par cet obstiné de Bowser. Au-delà du clin
d’œil sympathique à Zelda, ce pitch ne bénéficie par contre d’aucun
développement au long de l’aventure, que ce soit par le biais de petits
interludes, comme dans l’épisode 3DS, ou par des histoires annexes comme
dans Super Mario Galaxy. Ici, le plaisir de jeu est donc roi, et la
curiosité de découvrir ce que nous réserve le prochain niveau reste le
principal moteur de progression.

Sur le papier, ce nouveau Mario
ne semble pourtant pas être un modèle d’originalité et d’audace. Dès les
premières minutes de jeu, on retrouve ainsi un feeling très proche de
celui de Super Mario 3D Land, avec son style hybride, à mi-chemin entre
les épisodes 2D et 3D. Cependant, là où l’épisode portable péchait par
un certain manque de profondeur et de contenu, Super Mario 3D World
s’avère, lui, incroyablement varié et généreux. Plus vastes, plus longs
et toujours plus surprenants, les niveaux traversés n’ont certes guère
de cohérence entre eux, mais ils réussissent à se renouveler en
permanence et on ne s’ennuie jamais. D’autant que le jeu ne se prive pas
pour proposer régulièrement de petites parenthèses sympathiques comme
des duels contre des mini-boss, des passages orientés “Puzzle Game” dans
lesquels on contrôle un Capitaine Toad incapable de sauter, ou bien des
enchaînements d’épreuves chronométrées au sein des Maisons Mystères. De
plus, si de nombreux éléments de gameplay sont repris de l’épisode 3DS,
les développeurs ont su insuffler suffisamment de variété et de
nouveauté à l’ensemble pour ne jamais tomber dans la simple redite.

Le
jeu propose notamment divers power-up inédits dont l’utilisation,
souvent ponctuelle, va de pair avec un level design très inventif.
Enfiler une tête de Goomba afin de passer incognito, virer un Koopa de
sa carapace pour se glisser à l’intérieur ou bien créer un petit groupe
de clones pour activer certains mécanismes, tout est bon pour varier les
plaisirs. Et si certaines idées ne sont malheureusement exploitées que
le temps d’un ou deux niveaux, d’autres prennent une place importance
dans le jeu. C’est par exemple le cas du fameux costume de chat qui,
outre son côté Kawaii, offre une panoplie de nouveaux mouvements plutôt
intéressants et permet d’escalader n’importe quelle paroi verticale
durant quelques secondes.

Loin de “casser le jeu”, comme on
aurait pu le craindre, cette aptitude absolument géniale ouvre la voie à
des niveaux à l’architecture plus complexe, qui jouent davantage sur la
verticalité et nous incitent à les explorer malgré le stress du
chronomètre. D’ailleurs, cette exploration est facilitée par la
possibilité d’alterner généralement entre différents angles de caméra
fixes afin de mieux se repérer dans l’espace, tout en évitant les
problèmes inhérents aux caméras libres ou dynamiques. Cette option n’est
pas forcément disponible suivant les niveaux, mais elle remplace
avantageusement la 3D relief de Super Mario 3D Land et ouvre
littéralement de nouvelles “perspectives”.

Y a du nouveau, frère ?

Très
proche de son aîné, Super Mario 3D World reprend également certains
éléments de gameplay provenant d’épisodes plus anciens, et fait
accessoirement un usage discret, mais sympathique, du GamePad. L’écran
tactile et le micro servent ainsi à interagir de manière relativement
basique avec l’environnement, ce qui permet de récupérer des bonus
cachés ou d’immobiliser certaines bestioles gênantes. La plupart du
temps, ces interactions restent toutefois optionnelles, et il est par
conséquent possible de jouer avec n’importe quel contrôleur Wii et Wii
U. Seuls quelques niveaux, malheureusement trop rares, nécessiteront
l’utilisation obligatoire du GamePad afin activer certains mécanismes
par le souffle ou le toucher. Mais il est alors très facile de changer
de manette via l’écran de pause.

En ce qui concerne l’aspect
“références”, maintenant, le titre rend un vibrant hommage à Super Mario
Bros. 2 en proposant plusieurs personnages jouables qui possèdent
chacun des capacités particulières. On peut de la sorte parcourir
l’intégralité du jeu avec son personnage fétiche, alterner en fonction
des situations, ou bien tenter de finir tous les niveaux avec chaque
membre de la bande. De toute manière, les collectionneurs seront obligés
de varier les plaisirs puisque certains niveaux contiennent des bonus
qui ne sont accessibles qu’avec un personnage spécifique. Un bon moyen
de nous pousser à tenter de nouvelles expériences, sachant que les
différences entre les héros peuvent influer de manière assez notable sur
la manière dont on progresse.

Autre élément “historique” de la
franchise, toujours présent d’ailleurs dans les New Super Mario Bros.,
la carte du monde s’invite en outre pour la première fois dans un
épisode en 3D. Et pour fêter l’événement, il est désormais possible de
s’y balader de manière totalement libre histoire de fouiner un peu
partout pour dénicher des pièces et des zones secrètes. Il est cependant
toujours nécessaire de débloquer les niveaux petit à petit, et tout
comme dans Super Mario 3D Land, certains ne sont accessibles qu’après
avoir récolté suffisamment d’étoiles vertes. Là encore, on retourne donc
régulièrement explorer les mondes déjà parcourus afin de dénicher
lesdites étoiles, ce qui permet de découvrir un peu plus en profondeur
des niveaux que l’on pourrait avoir tendance à parcourir un peu vite du
fait du temps limité.

Cette exploration un peu forcée est bien
entendu l’occasion de se lancer à la recherche des nombreux secrets et
objectifs annexes que propose Super Mario 3D World. En effet, bien que
dix à quinze heures soient suffisantes pour voir défiler le générique de
fin, compléter le jeu à 100 % demandera sans doute plusieurs dizaines
d’heures aux joueurs assidus. Entre la collecte des étoiles vertes,
celles des tampons encreurs qui permettent d’illustrer ses messages
Miiverse, ou bien la dimension scoring et time attack présente dans la
plupart des niveaux, le titre s’avère ainsi particulièrement complet, et
sait ménager ses effets en nous donnant régulièrement de nouvelles
choses à faire. Accessoirement, c’est aussi un bon moyen pour les
joueurs expérimentés de trouver un minimum de challenge, car il faut
avouer que si le dernier bébé de Nintendo est incroyablement plaisant à
jouer, il reste plutôt facile.

Band of brothers

Pour
conclure, il est bien entendu nécessaire d’aborder l’un des ajouts les
plus importants de ce nouvel épisode, à savoir le mode multijoueur
jusqu’à quatre, qui fait sa première apparition dans un Mario en 3D. Sur
le principe, on reste très proche de la formule déjà proposée dans les
New Super Mario Bros., mais l’arrivée de la troisième dimension offre un
terrain de jeu forcément plus vaste et améliore quelque peu la
lisibilité des parties, même s’il n’est pas rare de se retrouver devant
un joyeux bazar.

L’ensemble s’avère néanmoins très accessible,
puisqu’il est possible de rejoindre une partie à tout moment et de se
réfugier à l’intérieur d’une bulle en cas de problème histoire de
laisser le soin à un compagnon expérimenté de franchir un passage trop
ardu. De quoi permettre à tout le monde de s’amuser ensemble sans trop
se soucier du niveau et de l’expérience de chacun. En revanche, il est
un peu dommage que les mondes traversés soient exactement les mêmes
qu’en solo, et n’exploitent guère la complémentarité entre les joueurs.
On aurait par exemple apprécié que le challenge s’adapte au nombre de
participants en leur opposant davantage d’ennemis ou en les forçant à
coopérer pour franchir certains obstacles, ce qui n’arrive que très rarement. Au lieu de cela, l’aspect
coopératif se résume finalement à parcourir les niveaux côte à côte, en
évitant de trop se gêner et en s’entraidant ponctuellement.

Heureusement,
le titre offre aussi un petit aspect “compétition” grâce à un
classement affiché à la fin de chaque niveau qui montre la manière dont
les joueurs ont contribué au score de l’équipe. Un bon moyen de se tirer
la bourre entre potes, surtout lorsque chacun essaye de voler la
couronne offerte au précédent “vainqueur”, ce qui rapporte bien entendu
un joli bonus de points. On regrette juste qu’aucun mode de jeu annexe
ne soit disponible histoire de varier un peu les règles. Une remarque
qui vaut d’ailleurs également pour le solo, puisque Nintendo n’a pas
jugé bon de proposer un équivalent aux modes Défis, Ruée vers l’or et
Course aux pièces de New Super Mario Bros U. Et s’il est difficile de
s’en plaindre vu la variété des niveaux proposés dans Super Mario 3D
World, le côté “Super Player” beaucoup moins marqué pourra en décevoir
certains.

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