Super Mario Galaxy 2

En résumé

  • Support : Wii
  • Nombre de joueurs : 1
  • Sorties :
  • 11 Juin 2010
  • 23 Mai 2010
  • 27 Mai 2010

L'avis de Blayrow

Certes, Super Mario Galaxy 2 a des airs d’add-on, mais quel add-on. Pas besoin d’envolées lyriques : la suprématie de Mario Galaxy 2 sur la plate-forme est une pure équation mathématique, incontestable et vérifiable. Alors que l’on s’attendait, suite oblige, à un concept sur le point de s’essouffler, Nintendo nous prend à revers en poussant son trip galactique encore plus loin avec des niveaux nombreux et inventifs, complétés par de nouveaux costumes et la présence de Yoshi. Plus intelligent, plus timbré, plus maîtrisé, Super Mario Galaxy 2 s’impose comme une référence du jeu de plates-formes 3D, un genre que l’on croyait disparu mais que Nintendo entretient avec talent, tel un vieil artisan au savoir-faire inégalé.

Les plus

  • Toujours aussi beau
  • Des niveaux géniaux
  • Yoshi
  • Les musiques

Les moins

  • La caméra qui déconne parfois
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 3 juin 2010 22:00

Une suite directe à un Mario ? Sacrilège ! Pour une firme dont le fer de
lance est l’innovation, voir débarquer un Mario Galaxy 2 pourrait
passer pour une mauvaise surprise de la part de Nintendo. Mais bon,
pourquoi stigmatiser l’éditeur pour une chose que tout le monde fait
dans la noble industrie du jeu vidéo ? Soyons impartiaux, jugeons donc
ce Mario Galaxy Bis sur ses qualités intrinsèques. Et il en a, en
pagaille, venant ainsi faire exception à la règle de la suite jamais à
la hauteur de l’original.

Un peu plus près des étoiles

Étrangement,
malgré son titre, Mario Galaxy 2 n’a aucun lien scénaristique avec le
premier épisode et il n’est nul fait mention des précédentes pérégrinations galactiques de notre cher plombier. Comme s’il ne s’était
rien passé, Mario commence l’aventure en allant visiter, comme à son
habitude, la princesse Peach et profiter de ses gâteaux éminemment
réputés dans le monde culinaire. Et comme dans chaque épisode, cette
petite boum finit par être tuée dans l’œuf par Bowser l’obsédé du
kidnapping, qui a entre-temps acquis on ne sait comment une taille de
géant. Point de départ, comme on s’en doute, à une nouvelle longue et
ardue collecte d’étoiles pour récupérer la locataire du Palais du
Royaume Champignon.

Pas la peine d’en rajouter niveau scénario puisque
c’est à peu près tout ce à quoi nous aurons droit. Une fois l’aventure
lancée, Mario progresse comme dans l’illustre Super Mario Bros. 3, à
travers des mondes eux-mêmes composés de plusieurs planètes et, entre
chaque monde, d’un niveau avec Bowser un peu plus ardu, boss final à la
clé.

Les esthètes pourront regretter l’absence de monde central servant à
pour rejoindre les autres. Pas moyen de picorer dans un monde puis, une
fois bloqué, de passer à autre chose : on avance au pas et on récolte
les étoiles à la chaîne. Aucune cinématique ne viendra faire progresser
le schmilblick, et aucun conte féérique ne viendra reposer vos pouces
meurtris.  Tout juste recevra-t-on de temps à autres une lettre de Peach
avec quelques champignons 1-up en pièce jointe.  Mais cette simplicité
dans la progression est voulue : Mario Galaxy 2 se concentre sur le jeu,
rien que le jeu.

      

Et quelque part, c’est tant mieux car ce rythme
permet de mettre en valeur ce qui fait le génie de ce nouvel épisode : ses niveaux. Nintendo s’est clairement surpassé en ce qui concerne les
nouvelles galaxies. Vous croyiez avoir tout vu du concept ? Perdu. Les
développeurs et designers de la firme sont allés encore plus loin, comme
s’ils sentaient qu’ils n’avaient pas tiré toute la substance de l’idée
des galaxies. Chaque « planète » a un thème bien précis, et surtout bien
exploité. Comme ce niveau où la gravité change en rythme et où, d’un
plancher qu’il pensait sûr, l’imprudent tombe soudainement dans un trou
noir “machiavéliquement” placé.

Dans d’autres occasions, Mario finira la
tête en bas avec une caméra à l’envers, devra stopper le temps pour
mieux éviter des pièges, changera l’eau en glace pour s’improviser
patineur à la Brian Joubert, le temps d’aller chercher cette étoile
perchée entre deux cascades devenues du coup solides. Impossible de
lister l’ensemble des trouvailles ici pour des raisons de confort de
lecture.

       

Mais à chaque galaxie débloquée se manifeste ce plaisir si rare
de se demander ce qui nous attend dans quelques coups de sticks. À de
nombreuses reprises, on ne pourra que se dire « les cons, ils ont osé »,
tellement Super Mario Galaxy 2 regorge de bonnes idées. Comme béni par
le Saint-Esprit, le jeu hérite d’un level design qui n’aura jamais été
aussi ingénieux, tortueux et imaginatif tous Mario confondus. Le jeu se
permet toujours quelques références, comme ces phases en vue 2D à
l’ancienne, des hommages à Monkey Ball ou Sonic, et carrément des clins
d’œil aux précédents Mario. Nous n’en dirons pas plus. Même pour des
univers pourtant connus, comme le manoir des boos, le désert ou la lave,
l’originalité des défis aura de quoi surprendre les plus aguerris de la
discipline. Il y aura forcément des déçus : chaque planète ne regorge
en effet que de trois, voire deux étoiles maximum, en comptant les
étoiles cachées et les défis surprise. C’est moins que dans le précédent
épisode. Le corollaire, c’est que les planètes sont bien plus
nombreuses, pour bien plus de variété dans les défis.

      

Awawawawawawaw

Une
variété qui est accentuée par la présence d’un invité de marque, Yoshi,
qui n’attend qu’un coup de tourbillon pour sortir de sa coquille. Le
petit dragon vert, au cloaque toujours aussi prolifique, sera une
monture occasionnelle lors de certains défis. De toutes ses qualités, on
retiendra d’abord sa langue bien pendue, qui sera une arme de choix
pour avaler les ennemis ou se suspendre à des fleurs flottantes en
visant tout ce beau monde du bout de la Wiimote. Sa faculté de bouffer
tout et n’importe quoi s’étend aussi à des fruits qui lui conféreront,
pendant un temps limité, des pouvoirs particuliers. Comme courir à toute
vitesse après avoir mangé un piment, ou se charger d’air et faire un
vol ascendant pour avoir eu le malheur d’avaler une pomme bleutée (les
amateurs apprécieront au passage ses animations complètement
délirantes).

      
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Du côté des nouveaux costumes, c’est moins la teuf. Si les
anciennes tenues de l’abeille et du (très chiant) ressort sont toujours
présentes, Mario pourra ajouter à sa garde-robe la célèbre fleur de feu
ainsi que trois nouveaux super pouvoirs vraiment inédits. Le nuage,
probablement le pouvoir le plus utile et le mieux exploité, lui
octroiera la possibilité de faire apparaître au maximum trois
plate-formes pour étendre les possibilités d’exploration dans un niveau.

Une liberté qui sera d’ailleurs mise à l’épreuve dans des casse-têtes
originaux, d’autant plus que, comme l’abeille, les pouvoirs
disparaissent au contact de l’eau. Les deux autres, la vrille et la
boule de roche, sont plus basiques. Elles permettent, respectivement, de
traverser perpendiculairement le sol et de rouler sans s’arrêter en
étant quasi-invincible. Pour la vrille, la plupart des énigmes exigeront
de « vriller » au bon endroit pour traverser la mini-planète de part en
part et réapparaître de l’autre côté, dans un lieu inaccessible au
premier abord.

Si son utilisation nécessite un peu de jugeote, la boule,
elle, est bien plus brutale, et sans aucun doute plus casse-bonbons, du
fait de l’impossibilité d’arrêter son embardée quand on le souhaite. Ce
qui occasionne forcément des sorties de décor non-désirées, façon boule
de bowling. Heureusement que son utilisation se fait rare et se limite à
quelques étoiles. Mais bon, ne faisons pas la fine bouche, ces trois
costumes ajoutent un peu de sel à une aventure déjà passionnante. Mais
quand même, ils n’atteignent pas la classe du Tanuki de Super Mario
Bros. 3.

Restons calmes

Dur ou pas dur ? À chaque nouveau
Mario, c’est le même débat entre pros de la manette et modestes joueurs.
La difficulté du jeu va évidemment crescendo. Si les premiers niveaux
font office de hors d’œuvre, la chasse aux étoiles se transforme
rapidement en un challenge corsé. Sur la fin, on se surprend même à
lâcher un petit « ouf » de soulagement une fois le précieux Graal
atteint. Lors des missions de comète surprise, par exemple, largement
plus difficiles que le reste avec des missions chronométrées ou des boss
à affronter avec un pauvre point de vie. Et pas la peine de penser
qu’on peut y faire l’impasse : il faudra parfois se les envoyer de
manière à amasser un nombre d’étoiles suffisant pour débloquer le
passage.

      

Hé oui. Mais pour le reste, Nintendo a introduit un système
d’équilibrage de la difficulté assez subtil, surtout visible lors des
raids sur les niveaux de Bowser qui concluent une galaxie. Vous savez,
ces niveaux remplis de lave, de pièges relous et ponctués par un boss ?
Après moult Game Over, le jeu décide de « retirer » certains obstacles
ou certaines attaques dudit boss. Pas con, mais pas très tendre non-plus
envers les puristes qui viennent chercher du challenge. Ces derniers
déploreront à nouveau la présence de points de contrôle (symbolisés là
par des drapeaux) dans les niveaux, qui fluidifient la progression et
atténuent la peur de la chute.

Bref, volonté affichée de Nintendo de
rendre son jeu accessible à tous, un peu comme dans les pubs télé où
mamie est initiée aux jeux vidéo par son nerd de petit fiston. Mais au
final tout le monde y trouve son compte.

Malheureusement il y a
des choses qu’un ajustement de la difficulté ne réglera jamais. Les
problèmes de caméra, par exemple, qui collent aux basques des Mario
depuis ses premières aventures en 3D, et qui n’ont fait qu’empirer. À
quelques occasions, les angles choisis (et imposés) par le jeu
empêcheront de voir un piège arriver. Comme un whomp géant qui viendra
s’écraser sur vous, par exemple. Sauf que ces problèmes de caméra sont
ici accentués par des architectures de niveaux de plus en plus barrées, à
tel point que l’on a parfois du mal à suivre l’action.

Il y aura des
Game Over injustes, c’est certain. La langue de Yoshi, qui exige on le
rappelle de pointer la Wiimote sur l’écran, souffre dans une moindre
mesure de ce problème. On ne peut même pas passer en vue subjective
quand on le souhaite pour au moins admirer le décor, et pourtant Dieu
sait qu’on aurait apprécié tant le jeu en met plein les mirettes.

L’Orchestre
philarmonique de Kyoto

Super Mario Galaxy était à sa sortie l’un
des plus beaux jeux sur Wii, et il est à la fois réjouissant et
inquiétant de voir que sa suite, trois ans plus tard, conserve ce titre
peu convoité. À croire que Nintendo se réserve quelques astuces pour
conserver ses jeux au-dessus du lot.  Quand on voit l’insolente fluidité
qu’affiche le jeu, les effets inédits tels que l’eau ou la lave, sans
oublier les effets de chaleur, on se dit que forcément quelque chose
déconne chez la concurrence, ou que Nintendo met la barre trop haut.
Mais comme dirait le slogan d’une fameuse marque de pneus, « sans
maîtrise, la puissance n’est rien », et Nintendo suit ce précepte en
allant au-delà de la simple démonstration technique. L’univers de Mario
Galaxy 2 est toujours aussi coloré, toujours aussi chatoyant, bref, une
identité bien marquée que l’on retrouve avec grande joie. Décors et
animations sont remplis d’humour et de malice qui arrivent toujours à
nous surprendre alors que l’on croyait avoir tout vu.

      

Les boss, eux,
sont d’autres moments forts à la mise en scène parfois bien foutue même
si l’effet de surprise est moindre vu que certain d’entre eux sont déjà
vus.  Et enfin, impossible de ne pas mentionner une bande-son toujours
aussi excellente, presque féérique, et surtout orchestrée. Basses,
violons, trompettes, et tout le toutim sonneront toujours mieux que les
vieilles musiques Midi auxquelles nous avons été (et sommes toujours ?)
habitués dans la plupart des jeux Nintendo. Même si certains thèmes de
Mario Galaxy premier du nom restent inoubliables et au-dessus du lot,
Super Mario Galaxy 2 a comme son prédécesseur ce son si particulier, si
riche, celui de la modernité. Un son que l’on aimerait évidemment
entendre dans d’autres productions, le prochain Zelda en tête.

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