Syberia 2

En résumé

  • Sorties :
  • 30 Novembre 2017
  • 30 Novembre 2017
  • 20 Decembre 2018

L'avis de Skyward

Indispensable à tout fan du premier Syberia, cette suite est une réussite en harmonie parfaite avec l’opus précédent et qui permet de conclure superbement l’histoire en attendant Syberia 3. Le titre jouit d’une direction artistique formidable qui a sans conteste contribué à son succès de l’époque : graphismes superbes et bande-son formidable. Quant à la version Switch, on appréciera la diversité des modes de jeu proposés, le confort, ainsi que la présence d’indices et d’artworks débloqués en bonus au court de la progression. En revanche, cela reste un simple portage et non un reboot, et le jeu étant assez court (moins d’une dizaine d’heures), certains trouveront le prix (29,99 euros sur l’eShop) excessif sachant que l’on peut trouver le jeu aux alentours de 3 euros sur PC.

Les plus

  • Des visuels sublimes
  • Une bande-son envoutante 
  • Des énigmes bien pensées en général
  • Une intrigue palpitante 
  • Des idées scénaristiques originales
  • Utilisation très confortable en mode portable
  • Les indices en mode tactile

Les moins

  • Le prix par rapport aux autres supports et à l’âge du jeu
  • Quelques énigmes un peu perchées
  • Une durée de vie moyenne
  • Des déplacements parfois laborieux
  • Nintendo-Difference

    par Skyward

    le 29 décembre 2017 23:00

Suite directe de l’acclamé point and click Syberia sorti deux ans plus tôt chez Microïds (aujourd’hui propriété d’Anuman Interactive), Syberia 2 n’a rien à envier à son prédécesseur en termes de succès critique et commercial avec 600 000 exemplaires vendus un an et demi après sa sortie. Le premier opus ayant eu le droit en 2017 à un port sur Switch, il n’y avait aucune raison pour que le deuxième chapitre ne suive pas rapidement. Deux questions se posent alors : Syberia 2 a-t-il bien vieilli et propose-t-il toujours une expérience de qualité en 2017 ? Et surtout la version Switch vaut elle le coup alors que l’on peut acquérir le jeu sur PC pour quelques kopeks ? 

 

Vous reprendrez bien un peu de bortsch !

L’intrigue reprend exactement là où elle avait été laissée à la fin du premier opus. Le joueur retrouve la courageuse avocate Kate Walker qui vient d’accomplir la mission que lui avait confiée son cabinet d’avocat, à savoir retrouver l’héritier perdu et génial Hans Voralberg pour lui faire signer un contrat de vente. À la surprise de ses proches et de ses employeurs, la belle Kate ne quitte pas la Russie mystique et mécanique de Syberia pour rentrer aux États-Unis, mais décide au contraire de poursuivre son aventure et suivre Hans jusqu’aux confins de la Sibérie en quête d’une île mystérieuse. La jeune femme a grandi, et décide de laisser la raison de côté pour se laisser guider par son cœur quitte à attirer les craintes de son entourage.

Bien qu’il soit possible de jouer à Syberia 2 sans avoir aucune idée de l’intrigue du premier jeu, il semble dommage de ne pas au moins se renseigner sur les moments clés de l’intrigue et les personnages principaux, au risque d’être un peu perdu dans l’histoire. De même, il semble complètement improbable que quelqu’un ayant joué à Syberia et ayant apprécié l’expérience ne souhaite pas connaître la suite. Il est donc préférable (bien que non obligatoire) de jouer successivement aux deux, si l’on souhaite profiter de l’expérience complète et avoir l’histoire tout entière en tête.

Sibérie poétique…

D’un point de vue visuel, on retrouve bien la patte de Benoît Sokal, talentueux scénariste et dessinateur belge ayant également travaillé sur le premier opus. Le jeu est toujours superbe en 2017 malgré le fait qu’il ait plus de 10 ans. Les cinématiques en 3D sont de qualité pour l’époque et les tableaux dans lesquels déambule Kate sont magnifiques. La plupart du temps, on évolue dans des décors fixes, avec quelques éléments et personnages animés en fond pour insuffler de la vie dans le tout. Cependant, contrairement au premier opus l’on découvrait principalement des lieux urbains et industriels, dans ce second chapitre on démarre aux portes de la Sibérie et l’intrigue emmène Kate de plus en plus loin dans le froid et les steppes, les décors sont donc essentiellement naturels et désertiques. La solitude perçue est à la fois inquiétante et apaisante, et convient parfaitement à cette quête liée à un lieu perdu. Une petite remarque cependant : on est parfois surpris par les angles de vue choisis dans certains tableaux, qui n’apportent pas grand-chose esthétiquement et rendent difficile la navigation entre les murs invisibles pour atteindre le lieu suivant.

La bande sonore est parfaitement travaillée pour soutenir cette esthétique et ce sentiment de perdition. La musique n’intervient que dans des moments très choisis, pour appuyer le côté épique d’une découverte ou annoncer un danger imminent. Le reste du temps, ce sont des sons de la nature (oiseaux, rivière), voire le silence qui prédominent. On saluera par exemple le travail sonore particulièrement intéressant dans le monastère que visite Kate, où le silence n’est brisé que par le chuchotement des moines ou les prières. Il est d’ailleurs étonnant de voir à quel point on se sent pris dans l’atmosphère malgré le minimalisme apparent.

En termes de personnages Syberia 2 rassemble à la fois des camarades du précédent opus, ainsi que de tous nouveaux protagonistes, pas moins intéressants. Les protagonistes avec lesquels on peut interagir sont peu nombreux, mais très hauts en couleur, entre les filous contrebandiers, le robot paniqué et le prêtre illuminé, personne ne laisse indifférent.

Fouille sous la neige

Syberia 2 reprend exactement les mêmes éléments de gameplay que le premier opus. C’est un point and click tout à fait classique. En mode portable, on déplace Kate Walker avec le joystick. Elle peut interagir avec certains objets marqués d’une loupe ou d’une petite main (marqueurs d’indices) lorsqu’elle s’en approche, ainsi qu’avec les personnages marqués d’une bulle de parole. Les indices sont stockés dans l’inventaire pour pouvoir être ensuite réutilisés en cas de besoin dans des situations spécifiques. On alterne donc entre des phases de collecte/fouille d’indice, de discussion et de manipulation de mécanismes complexes (un petit peu comme dans une escape room). Il faut admettre que la prise en main est très confortable en mode portable, et nul doute que certains préfèreront cette manière de jouer à la version PC.

Un mode tactile est également proposé, mais si celui-ci permet une interaction plus intuitive avec les indices (il suffit de cliquer dessus), le déplacement de Kate Walker est plus laborieux et le tout semble plus maladroit. Ce mode est d’ailleurs le seul à proposer l’affichage automatique des marqueurs d’indices en cas de difficulté, ce qui oblige le joueur à passer du mode portable au mode tactile s’il souhaite se faire aider. Les objets et indices ont parfois la fâcheuse tendance à être positionnés dans des endroits pas forcément très intuitifs, et si on ne souhaite pas perdre trop de temps sur de la fouille basique, cette aide est la bienvenue.

La plupart des énigmes sont très intéressantes et bien senties, obligeant le joueur à se concentrer en permanence pour faire le lien entre tous les éléments. Certains éléments sont cependant quelque peu agaçants (sans nuire à l’expérience de jeu) : certaines phases de manipulation d’objets ne font pas vraiment appel à la réflexion ou à la mémoire, mais sont plutôt des moments « pifomètre » où il faut trifouiller tous les boutons jusqu’à trouver la bonne combinaison (et il n’y a aucun autre moyen de les résoudre). Parfois également, deviner où utiliser certains objets est quasiment impossible par déduction logique et il faut soit avoir de la chance, soit tout tester partout jusqu’à ce que ça marche. Mais ce sont des éléments que l’on retrouve dans la plupart des points and click, et qui ont leur charme puisqu’ils font sourire malgré tout lorsque l’on arrive à les résoudre.

La Sibérie dans la poche

Le port sur switch offre quelques avantages non négligeables, malgré le prix un peu élevé. La diversité des modes de jeu (sur télé, en mode portable classique, et en mode tactile) laisse une palette d’options pour découvrir ce grand classique. La gestion des marqueurs indices est intéressante, et la possibilité d’avoir une aide à la fouille sans que celle-ci ne gâche trop le sentiment de découverte est un véritable plus (libre au joueur d’adapter ainsi le niveau de difficulté).  Enfin, comme souvent sur Switch, pouvoir découvrir ou redécouvrir un jeu de qualité en mode portable est toujours très appréciable.

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