Test d’Afterimage sur Nintendo Switch

À la suite d’une campagne Kickstarter couronnée de succès, Afterimage (teasé depuis 2021) a enfin pu voir le jour grâce aux développeurs chinois d’Aurogon Shanghai. L’approche 2D semble être nouvelle pour le studio, plus connu pour ses RPG en 3D, comme Gujian. Pour autant, leur nouveau Metroidvania non linéaire semble plus que propre visuellement, et il est difficile de cracher sur une telle expérience dès lors qu’elle est correctement mise en œuvre. Afterimage, de facture apparemment classique, possède-t-il suffisamment de personnalité pour retenir l’attention ? Est-ce une expérience accessible à tout type de joueur ou réservée aux plus expérimentés dans le genre ?

Amnésie et mystère

Dans Afterimage, le joueur incarne Renee, une jeune fille amnésique se réveillant dans le monde étrangement beau et postapocalyptique d’Engardin. Elle doit comprendre sa place en ce monde, tout en appréhendant de nouveaux pouvoirs qu’elle acquiert au cours de l’aventure. Difficile cependant de faire un résumé simple et concis de l’histoire, la non linéarité de l’expérience rendant la narration particulièrement difficile à suivre. Il est en effet possible de choisir de partir librement dans des directions différentes dès le début du jeu, avec très peu d’indications en ce qui concerne la marche à suivre pour avancer dans l’histoire. Le jeu étant de plus assez labyrinthique, seul le niveau des ennemis est un indicateur solide d’une progression dans la bonne direction. Pour pouvoir comprendre l’intégralité de l’histoire il faut donc prendre le temps de collecter des éléments de lore via des quêtes souvent obscures, collecter des objets bien cachés et parcourir tous les biomes du jeu, parfois impressionnants par leur taille et complexité.

Exploration complexe

La dimension principale de gameplay dans Afterimage est l’exploration. Il est souvent assez difficile de choisir où l’on souhaite se rendre. Le jeu possède un côté surprenant, où une chute dans une grotte peut faire atterrir dans un village hanté ou un monde aquatique sublime. Cet aspect a du charme et tranche avec le côté très dirigiste de certains jeux contemporains. En revanche, pour ceux qui aiment être un peu plus guidés, ce sera une expérience difficile. Le jeu comporte des missions, mais celles-ci sont assez vagues et n’aident pas nécessairement à s’orienter. Pour ajouter un peu de difficulté, il est impossible d’afficher la carte d’une zone tant qu’on n’a pas trouvé le point de sauvegarde du secteur. Bien qu’il soit possible d’explorer de façon assez libre dès le départ, l’accès à certains embranchements est limité par le déblocage de certaines capacités. Renee acquiert donc au cours de son aventure des pouvoirs comme le double saut, l’escalade, etc. Les embranchements sont si nombreux que ces capacités s’avèrent très souvent nécessaires pour découvrir l’univers dans sa totalité.

Monde chatoyant

Esthétiquement, les visuels sont assez classiques, mais ils sont aussi très beaux et chatoyants, avec une belle diversité de mondes traversés (cascades verdoyantes, grottes scintillantes, plaines fleuries). Il est évident qu’un soin particulier a été apporté à la conception des mondes que l’on traverse. Chaque zone possède en plus des ennemis qui lui sont caractéristiques, ce qui contribue à une harmonisation esthétique complète.

Aspects audio

Les musiques conçues par l’Aurogon Sound Team sont particulièrement charmantes et s’accordent à la perfection à chaque zone explorée. On saluera également les textes en français, anglais, italien, allemand, espagnol, russe, japonais, chinois simplifié et traditionnel, coréen et portugais du Brésil, avec des voix en anglais, japonais et chinois.

Combats solides

Enfin, en ce qui concerne les combats, Afterimage fait le taff sans être follement original. Renee possède tout un arsenal d’armes qu’il est possible d’améliorer au cours de l’aventure. Certaines armes avec une belle portée, comme le fouet, sont cependant plus faciles à manier pour un joueur débutant. Elle maîtrise également la magie, bien que son usage soit au final plus anecdotique. Le jeu possède un système d’arbre de compétences classique, qui permet d’améliorer les statistiques de combat de Renee, ainsi que de débloquer certains combos. Le jeu n’est pas aussi difficile qu’un Blasphemous ou qu’un Hollow Knight, mais il n’est pas non plus facile, et certaines portions peuvent être un challenge pour les joueurs non aguerris, notamment à cause d’ennemis assez agressifs. Les boss sont assez fun et leur difficulté est loin d’être négligeable.