Test de The Adventure Pals sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 12 Avril 2018
  • 3 Avril 2018
  • Non prévue

L'avis de Kalimari

À la lecture de ce test, vous l'aurez compris assez aisément : The Adventure Pals, sans être particulièrement critiquable sur sa technique et ce qu'il propose, peine à nous convaincre. Trop facile, trop simplet même, on ne ressort de là qu'avec un seul souvenir : son univers complètement déjanté. De notre côté, le ressort comique dont il use ne nous a jamais réellement amusé, à l'image de son level design planplan ou de sa palette de mouvements un brin maigrichonne. Après plus de dix heures dessus, on en ressort même épuisé, tant l'aventure et le game design tournent en boucle jusqu'à l'écœurement. Mieux vaut donc le picorer à raison d'une ou deux heures par session, sans en attendre grand-chose d'autre qu'un classicisme certain et un humour trop souvent embarrassant et invariablement forceur.

Les plus

  • C'est assez joli
  • L'aspect RPG allégé, plutôt réussi
  • Les boss sont sympathiques
  • La plateforme, agréable...
  • Techniquement sans faute
  • Financièrement accessible

Les moins

  • Un scénario et des dialogues infernaux si on n’accroche pas à son humour jusqu'au-boutiste
  • Trop long et redondant
  • L'aventure manque de challenge
  • ... mais jamais gratifiante
  • Un level design monotone
  • Le système de combat, peu intéressant
  • La bande-son et le sound design, oubliables
  • Pas de localisation française
  • Nintendo-Difference

    par Kalimari

    le 28 juillet 2023 13:30

Quatre ans avant le succès critique et économique Cult of the Lamb, Massive Monster – le studio australien derrière sa réalisation – s’est aussi chargé de Never Give Up et, dans le cas qui nous intéresse actuellement, The Adventure Pals. Disponible depuis le 3 avril 2018 sur le Nintendo eShop, mais également sur PC, PS4 et consoles Xbox, le titre se présente comme un mélange de jeu d’action et de plateformes, le tout saupoudré d’un soupçon d’aventure. Passé relativement inaperçu, leur toute première œuvre a enfin droit à son test dans nos colonnes. Édité par Armor Games Inc., un nom qui résonne fort chez les amateurs de jeux Flash et dont The Adventure Pals partage une grande partie de son ADN, le titre est disponible pour un peu moins de douze euros et bénéficie assez régulièrement de promotions intéressantes. S’agissait-il là de prémices réussis pour un studio à qui tout sourit aujourd’hui, ou davantage d’un faux départ avant la success story ? Verdict.


Artwork de The Adventure Pals


Je donne ma langue à la girafe


Alors qu’il fêtait tranquillement son anniversaire avec sa petite famille, le jeune garçon qui sert de héros à cette folle histoire, voit son père kidnappé juste après s’être fait remettre son cadeau tant attendu. Un « dadnapping » réalisé par nul autre que par l’infâme Mr. B, dans le seul but de transformer tous les adultes en hot-dogs, et pourquoi pas le monde avec eux ! Bien déterminé à sauver son paternel, mais aussi tous ceux et celles souffrant de ce terrible maléfice, le bambin s’élance à l’aventure, accompagné de ses deux amis aussi uniques l’un que l’autre : un petit caillou et – tenez-vous bien – une girafe capable de faire l’hélicoptère avec sa langue (et seulement cet appendice !). Animés par le pouvoir de l’amitié, tous trois traverseront forêts et plages de sable fin, mais aussi région postapocalyptique et autre cité subaquatique. Ne cherchez pas trop loin la logique dans ce scénario rocambolesque, il n’y en a évidemment pas.

Pour autant, The Adventure Pals est un titre verbeux, pour ne pas dire pipelet ; chaque fin de niveau ou presque enchaine sur une séquence de dialogues assez longue, et il faudra également discuter avec moult personnages pour activer et achever tout autant de quêtes et zones. Ici, Massive Monster s’amuse à rendre chaque interaction toujours plus invraisemblable et drôle, comme une baleine cherchant à perdre du poids pour enfiler elle aussi un sous-vêtement. Dans les faits, on ne s’amuse de rien, tant le tout fait vraiment trop forcé. Un humour hérité de l’âge des premiers jeux Flash ou, pour les connaisseurs, similaire à un Castle Crasher. Ce dernier avait pour lui de posséder un scénario très annexe au cœur du jeu, le gameplay, tout en étant orienté multi, de quoi provoquer malgré tout quelques soufflements, voire même de légers rires. Ici, The Adventure Pals ennuie plus qu’il ne fait sourire, et parvient même à fatiguer le joueur ou le binôme qui le traversera. Quitte à ne rien raconter d’intéressant, autant s’abstenir.


Petits plans à trois


On s’avouera également fâché avec la boucle de gameplay, très répétitive et parvenant à s’éterniser sur un peu moins de dix heures. Une fois le premier monde bouclé, le joueur sera amené à réaliser plus ou moins grossièrement la même chose sur les quatre suivants ; ça blablate avec des personnages non-joueurs, ça parcourt un niveau scindé en cinq étapes à la recherche d’autant de rubis, le tout pour tous les niveaux du monde visité, avant d’occire un boss relativement simple. Avec une palette de mouvements se limitant à sauter, donner des coups d’épée et effectuer une roulade pour esquiver, on fait forcément vite le tour de tout ce que le jeu australien a à nous proposer. Il y a bien quelques actions supplémentaires à l’aide de notre girafe à la langue bien pendue, comme l’utiliser pour flotter dans les airs à la manière d’un Rayman. Rien de bien folichon donc, mais force est d’admettre que le feeling général reste suffisamment plaisant et agréable manette en main. Une réussite en grande partie due à la physique permissive du titre, mais aussi à un challenge relativement réduit.

Non content de mêler des combats plus bourrins que réellement intéressants avec des phases de plateforme intuitive, mais loin d’être grandioses ou relevées dans leur difficulté, The Adventure Pals intègre aussi en son sein des mécaniques allégées de RPG. En effet, il sera possible de récupérer des points d’expérience sur les monstres éliminés, de choisir une amélioration parmi plusieurs à chaque passage de niveau (qu’il s’agisse de notre héros ou de ses acolytes), mais également d’utiliser l’or engrangé ici et là pour acheter des objets actifs, comme des bombes, des potions de soin et même des breuvages d’invincibilité. Là aussi, le studio a fait le strict minimum, mais le tout est assez soigné et nous a même convaincu. Un point fort du jeu qui rejoint celui de la chasse aux collectibles prenant la forme de chapeaux à visser sur la tête du trio, mais aussi et surtout un album de stickers dont les paquets sont cachés dans chacun des niveaux, des boutiques et de l’overworld du titre.

Image de The Adventure Pals


Adventure Time


La réelle réussite du jeu de Massive Monster reste donc bel et bien son aspect graphique, notamment sa direction artistique cartoonesque qui, si elle est très loin d’être originale, vibre de couleurs et de rondeurs capables de plaire au plus grand nombre. La bande-son ne marquera pas franchement l’auditeur avec ses boucles assez courtes et redondantes, mais s’avère un minimum sympathique pour ne pas couper le son en cours de jeu, à l’instar du sound design assez anecdotique. Reste que le plus important est bien là, à savoir un soft ne souffrant d’aucun égarement technique, qu’il s’agisse du framerate ou de potentiels crashs. Attention toutefois, pour peu que l’histoire vous intéresse (on ne juge pas), mieux faut comprendre un minimum l’anglais, le jeu étant dénué de toute traduction, même dans ses tutoriels. Les plus jeunes seront écartés donc, peut-être pour le meilleur, puisque l’univers et l’humour un poil gras ne semblent pas très adaptés pour les petits. Comptez dix heures pour finir le jeu en ligne droite, ainsi que deux ou trois supplémentaires si vous recherchez à le compléter à 100 %.

Image de The Adventure Pals

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