The Cave

En résumé

  • Support : Wii U
  • Nombre de joueurs : 1 à 3
  • Sorties :
  • 23 Janvier 2013
  • 22 Janvier 2013
  • 28 Aout 2013

L'avis de Winslow

The Cave est la preuve que l’on peut créer un jeu mature sans tomber dans la lourdeur. La dernière création de Ron Gilbert plaira aussi bien aux férus de jeux d’aventure de la grande époque LucasArts qu’aux nouveaux venus, grâce à son gameplay accessible, sans être totalement assisté pour autant.

Les plus

  • Drôle et très bien écrit
  • 7 personnages = bonne rejouabilité
  • Une réalisation de qualité

Les moins

  • Un peu trop simple et court
  • Revisiter les mêmes zones
  • Quelques bugs
  • Nintendo-Difference

    par Winslow

    le 18 février 2013 23:00

Que les fans d’humour décapant et d’énigmes tordues se réjouissent, Ron Gilbert revient avec un titre qui, tout en laissant de côté l’aspect point and click, renoue avec ce qui a fait le succès de ses précédentes œuvres. Le maître du jeu d’aventure nous invite cette fois à explorer une mystérieuse caverne douée de parole, et par extension les tréfonds de l’âme humaine.

Échelles, leviers et humour noir

Ron Gilbert n’est pas forcément le concepteur le plus prolifique, mais ses principaux titres, comme les deux premiers Monkey Island ou bien encore Maniac Mansion, sont aujourd’hui encore des références absolues du jeu d’aventure point and click. Et c’est d’ailleurs par un clin d’œil à ce dernier que commence The Cave, puisque le titre vous demande de choisir trois personnages parmi un total de sept. De la scientifique au chevalier, en passant par l’aventurière et le moine, tous ces braves gens aux qualifications variées possèdent cependant un objectif en commun : récupérer l’objet de leur désir, et ce, à n‘importe quel prix.

Une fois son trio choisi, on est directement lancé dans l’aventure. Un coup d’œil dans le menu pour prendre connaissance des capacités spéciales de chaque personnage, et on est fin prêt à s’improviser spéléologue afin de déjouer les nombreux pièges qui ne tarderont pas à se dresser devant nous. Que les néophytes se rassurent cependant, la difficulté est progressive dans The Cave, et n’est de toute façon jamais insurmontable. Les inventaires chargés et les énigmes capillotractées de ses illustres aînés ne sont plus que de l’histoire ancienne. Ici, le nom de chaque objet avec lequel on peut interagir apparaît dès que l’on passe devant, et on ne pourra de toute façon en transporter qu’un seul à la fois. Dans ces conditions, pas de risque de tourner en rond pendant des heures à la recherche d’un écrou caché entre deux rochers, ni besoin d’essayer trente-six combinaisons pour se débloquer. De plus, le style plutôt rigide des point and click laisse ici sa place à une maniabilité plus classique de type jeu de plates-formes 2D, avec échelles à grimper et sauts par-dessus des précipices. Il n’est d’ailleurs pas possible de mourir, un saut malencontreux ou un aplatissage vous téléportant simplement quelques mètres avant. Le tout reste donc très abordable et ne constitue de toute façon pas une fin en soi. Il s’agit bien d’un jeu d’aventure, et pas d’un nouveau Mario.

L’union fait la force

L’autre atout du titre, c’est la complémentarité entre ses personnages, qui devront agir de concert pour progresser, et qui possèdent chacun un pouvoir qui leur est propre. Le chevalier par exemple peut devenir insensible aux chutes et aux attaques, là où la scientifique pourra bidouiller des ordinateurs pour débloquer certaines portes. Il y a donc plusieurs solutions à un même problème suivant la combinaison de héros choisie, qui limitent un peu la linéarité lors des nouvelles parties. Car qui dit trois personnages sur sept dit obligation de faire le jeu trois fois pour en découvrir toutes les fins, dont une dernière partie qui se fera forcément avec deux personnages déjà connus. Le déroulement du jeu alterne par ailleurs des passages communs aux trois personnages, et des zones liées à un personnage en particulier, qui racontent sa quête souvent plus tragique qu’épique, et toujours agrémentée des commentaires cyniques de la fameuse caverne.

Car si les personnages principaux ne décrocheront pas un mot de toute l’aventure, la caverne, qui fait office de narrateur, sait se montrer hilarante sans pour autant être envahissante. Idem concernant les différents PNJ rencontrés, qui ne manqueront pas de vous raconter leurs déboires, intéressants ou pas, mais qui prêteront forcément à sourire. Les dialogues font d’ailleurs toujours mouche grâce à une écriture particulièrement soignée, et les fans de Ron Gilbert retrouveront bien ici ce qui a fait le sel de ses précédents jeux.

Cette caverne ne recèle cependant pas que de simples boyaux de pierre, chaque nouvelle zone proposera en effet un décor original, dont la majorité est liée à un personnage spécifique. Le jeu est en ce sens assez varié, et vous mènera dans des lieux que l’on n’aurait pas imaginé découvrir dans une caverne. Une pyramide, un manoir, une fête foraine ou encore un musée, le dépaysement est au rendez-vous, même si l’ensemble reste baigné dans une atmosphère sombre et mystérieuse. Après tout, l’action se déroule dans les profondeurs de la Terre. C’est à mesure de la progression dans ces environnements que l’on trouvera disséminés un peu partout des symboles muraux débloquant l’accès à des artworks, qui, une fois mis bout à bout, raconteront l’histoire de chaque personnage.

Faussement charmant

Techniquement, le titre s’en sort fort bien, avec un rendu cartoon des plus réussis qui ne fait pas pour autant oublier qu’on est ici dans un jeu pour adultes, abordant des thèmes aussi sérieux que la vengeance, la jalousie ou la mort. La caverne regorge de petits détails qui donnent de la vie à cet environnement normalement si morose. La bande-son, volontairement plus en retrait, propose tout de même quelques mélodies, et surtout divers effets sonores qui contribuent grandement au côté énigmatique et limite oppressant du titre. Le style général pourra rappeler aux plus anciens celui de L’Odyssée d’Abe, aussi bien pour son atmosphère tragi-comique que pour son mélange de plates-formes 2D et de réflexion.

Pour terminer, il faudra noter la présence de quelques menus défauts, comme le mode multijoueur d’un intérêt limité, puisque ne proposant ni écran splitté, ni effet de dézoom à la New Super Mario Bros. lorsque les personnages se séparent. Résultat, sauf coordination parfaite, on se retrouve souvent avec un joueur faisant tout le travail pendant que les autres se contentent d’observer. Également, on constatera quelques saccades, heureusement limitées aux passages entre chaque zone, lors des sauvegardes automatiques. Pour en finir avec les points négatifs, quelques rares bugs, qui feront certainement l’objet d’un futur patch, sont pour le moment de la partie. En effet, il peut arriver de rester coincé sans raison apparente dans un élément du décor sans possibilité de s’en dégager. Heureusement, une fonction « Mort Subite » permet de réapparaitre automatiquement non loin de la zone en question. Plus embêtant, il peut également arriver qu’un objet indispensable à la quête n’apparaisse tout simplement pas. Dans ce cas, il faudra relancer la partie pour corriger le problème.

Cela reste tout de même assez exceptionnel pour ne gâcher en rien l’expérience de ce titre à part, au gameplay accessible et aux mécaniques parfaitement huilées, ainsi qu’à l’humour ravageur, aidé par des doublages admirables et une localisation française quasi sans faute. Un bon moyen pour les débutants de se mettre aux jeux d’aventure, et un bon moyen pour tous de s’essayer à un jeu disposant d’un vrai fond, et qui ne prend pas les joueurs pour des imbéciles.


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