Theatrhythm Final Fantasy

Pour célébrer les 25 ans de la série Final Fantasy, Square Enix s’est associé avec Indieszero afin de produire un jeu de rythme ambitieux répondant au doux nom de Theatrhythm Final Fantasy, où figurent les musiques les plus emblématiques de la saga composées par le très célèbre Nobuo Uematsu. Alors que la plupart des joueurs étaient perplexes face au concept du jeu, la démo disponible sur l’eshop occidental depuis quelques jours a su donner une petite idée positive du soft. Au final, Theatrhythm Final Fantasy a-t-il le mérite d’être, à la fois, un excellent jeu de rythme et un titre digne de célébrer le vingt-cinquième anniversaire de Final Fantasy ?

La quête de la Rythmia

L’histoire de Theatrhythm Final Fantasy prend place dans l’espace du Rythme, où règnent Chaos et Cosmos, les dieux de la Création. Le Cristal de Mélodie, permettant l’harmonie et la paix dans ce monde paradisiaque est en danger, son éclat faiblit. La cause est simple, les forces du mal, dirigées par Chaos, sont en train de perturber l’équilibre du monde, et, par la même occasion, détruire le Cristal. Il existe cependant un moyen de sauver l’espace du rythme. Grâce aux nombreux héros qui sont apparus dans les treize Final Fantasy, appelés à l’aide par Cosmos, il sera possible de récupérer de la Rythmia, pour que le Cristal retrouve son éclat d’antan. C’est ainsi que la quête difficile infinie de la Rythmia commence. Il est donc à noter que cette intrigue, fortement classique, sert surtout de prétexte au démarrage du jeu, et qu’elle restera finalement extrêmement discrète. Néanmoins, les développeurs ont su créer un véritable nouvel univers, pouvant, peut-être, déplaire à certaines personnes qui s’attendaient à autre chose, pour un jeu de rythme célébrant les 25 ans d’une série épique.

Un contenu hallucinant

Lors de la sortie des deux Dissidia Final Fantasy sur PSP, célébrant le vingtième anniversaire de la série, les joueurs ont été agréablement surpris par la richesse de ces titres orientés baston, alors que, comme pour Theatrhythm Final Fantasy, la majorité des fans était perplexe face à ce concept atypique, jamais vu dans un volet de la saga. Indieszero et Square Enix se devait de ne pas décevoir les fans en proposant ce jeu de rythme cette année. Malgré une traduction uniquement en anglais pour l’Europe, le titre se révèle être extrêmement complet, avec plusieurs modes de jeu très sympathiques. Tout d’abord, dans le menu Music Play, on retrouve le mode Series, permettant de reproduire en rythme les musiques épiques des treize premiers volets de la saga à la suite. À noter qu’au début, un seul niveau de difficulté est disponible (Basic Score), et que les deux autres (Expert et Ultimate), devront être débloqués grâce au mode Challenge. Ce dernier permet de jouer plus librement par rapport au mode Series.

En effet, il est possible de jouer la musique de notre choix, dans les trois niveaux de difficulté (par exemple, une fois une musique terminée et réussie, le prochain niveau est automatiquement débloqué). Quant au dernier mode, le Chaos Shrine, il permet de jouer des Dark Notes. Elles comprennent toutes un BMS (Battle Music Stage), et un FMS (Field Music Stage) différent, qui est généré aléatoirement. En fonction du niveau des personnages, la difficulté de ces Dark Notes augmente. Celle-ci est représentée par le “Numéro” des musiques, allant de 1 à 99. La difficulté devient donc infernale à partir de numéros 70 à 99, où les développeurs ont su implanter des petites surprises qui ne sont pas implantées durant les parties en Ultimate… Les musiques présentes dans le Chaos Shrine ne sont pas disponibles dans le mode Challenge, ou du moins pas directement. Uniquement dans ce mode, il est possible de jouer à plusieurs (maximum quatre), en reproduisant la même musique. Les joueurs partagent la même barre de vie, en travaillant en coopération. Si l’un deux n’arrive pas à reproduire toutes les notes, et s’il perd tous ses points de vie, il ne devra pas compter sur les autres, puisque c’est toute l’équipe qui sera victime du Game Over ! Il vaut donc mieux jouer en multi avec des personnes bien entraînées. #row_endToutes les musiques sont divisées en trois parties. Les BMS, stimulant un combat traditionnel contre les ennemis de la série – n’échappant pas à la règle du style mignon de ce jeu musical, les FMS, qui stimule l’exploration d’un lieu, et enfin les EMS (Event Music Stage), permettant de reproduire une musique tout en visionnant un groupement de cinématiques d’un volet de la saga. Attention, dans le mode EMS, les cinématiques contiennent généralement de nombreux spoilers, surtout lorsque la version longue est enclenchée. Chaque musique est composée d’une Featured Zone (mais lorsque les personnages ne sont pas équipés, on gagne un bonus de points). Dans les BMS, si on arrive à passer la Featured Zone, on pourra faire apparaître un allié (Shiva, Ifrit, Odin, Ramuh et Bahamut), afin d’infliger de lourds dégâts à l’ennemi. Il faudra aussi réussir à reproduire toutes les notes dans la zone où l’incarnation réalise cette attaque. Dans les FMS, si on arrive à passer la zone, un Chocobo (blanc, jaune, noir ou rouge) viendra aider le joueur en remplaçant le leader. Enfin, dans les EMS, si on arrive à passer cette zone, on aura droit tout simplement à la suite de la cinématique.

Concernant le gameplay, il se révèle assez simpliste, composé uniquement de trois notes de couleurs différentes, nommées Toucher, Glisser et Maintenir. On reçoit bien sûr un score en fonction de notre rythme et du timing. Cependant, malgré une prise en main rapide et facile, la difficulté est bien là. Alors qu’en mode Basic, la plupart des joueurs peuvent rapidement réussir une musique, c’est à partir du mode Expert que les choses se corsent. Il faut effectivement commencer à avoir un peu de concentration et faire attention à ne pas rater quelques notes. Le mode Ultimate, lui, est réservé aux joueurs qui aiment l’intensité d’un excellent jeu de rythme, à la façon d’Elite Beat Agents et des Ouendan sur DS. On peut aussi créer sa carte StreetPass, qui peut être partagé avec les autres joueurs, avec quelques options intéressantes, dont quelques-unes à débloquer. Aussi, les bonus sont bel et bien là (voire même, extrêmement nombreux), puisqu’il est possible d’obtenir de nouvelles compétences, objets et des équipements pour ses héros, des Collecta Cards, des vidéos et des musiques. En ce qui concerne les héros, il faudra les entraîner dur, et bien choisir leurs compétences…

De la persévérance

… Ce qui n’est pas chose facile ! Final Fantasy étant dans le titre du jeu, Square Enix et Indieszero n’ont pas fait exception à des éléments de RPG, le levelling est donc bien présent, avec une grande panoplie de compétences, équipements et objets obtenus au fur et à mesure de la réussite des musiques. Pour espérer avoir la meilleure équipe capable de pulvériser les scores, il faudra choisir quatre héros, dont quelques-uns à débloquer, provenant des opus de la série. Par la suite, le joueur devra choisir les compétences, l’équipement et l’objet des personnages. Après chaque mélodie terminée, les protagonistes obtiendront de l’expérience, de nouvelles attaques, équipements, ainsi que des objets.

Comme indiqué précédemment, les parties en mode Ultimate étant vraiment intenses, il faudra choisir les bonnes compétences de l’équipe pour crier victoire. D’ailleurs, il faudra persévérer pour obtenir une bonne note, voire même réussir la musique sélectionnée. Il vaut mieux prévenir, l’apparition des notes est tellement rapide pendant un morceau en Ultimate (surtout dans les BMS), qu’il faut avoir énormément de concentration. Parfois, il vaut mieux avoir une bonne connaissance de l’apparition des notes. Les derniers Numéros des Dark Notes n’échappent également pas à la difficulté, encore plus présente par rapport aux parties en Ultimate. Malgré tout, on ne s’ennuie jamais, et on se surprendra même à jouer des heures sur les mêmes musiques. Même si on fait un peu rapidement le tour des différents modes de jeu, le concept est très addictif, les musiques nombreuses, même si l’on aurait préféré un catalogue gratuit un peu plus consistant, plutôt qu’une tonne de DLC (au nombre de 52 au total, lorsque tous les morceaux seront disponibles en Europe). De plus, les fans ne peuvent qu’être éblouis par les immenses vagues de nostalgies que peuvent générer les musiques de tous ces volets, comme les classiques Eternal Wind, Battle with the Four Friends, Battle at the Big Bridge ou encore Terra’s Theme. Finalement, avec une durée de vie immense, toutes ces musiques merveilleuses, ces bonus fort sympathiques, Theatrhythm Final Fantasy est, lui-même, un jeu inoubliable.