Wave Race: Blue Storm

Jamais on aurait imaginé de l’eau si bien modélisée, si réaliste dans son comportement. Cependant beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis 1996 (c’est vraiment la cas de parler d’eau), de nombreux jeux voguant sur les vagues sont sortis. Cependant aucun n’aura réussi à égaler le fun de l’empereur, sauf un. Lequel? Wave Race Blue Storm, digne successeur, sorti le 14 septembre dernier au Japon avec la nouvelle console de salon de Nintendo: la Gamecube!

Une première impression négative !

5 ans se sont déroulés depuis le premier Wave Race, et comme moi, vous devez savoir que 5 ans dans le monde des jeux vidéos c’est tout simplement énorme. Il suffit de comparer Super Mario 64 , premier jeu de plate-forme entièrement en 3D sorti aussi en 1996 sur Nintendo 64 et Jak and Daxter, le dernier jeu de Naughty Dog ( à l’origine des Crash Bandicoot), présentant des graphismes hallucinants, superbement détaillés, et variés! On pourrais aussi comparer dans un autre domaine, Ridge Racer 1 et Ridge Racer Revolution de Namco (sorti en 1995 sur PSOne) et Gran Turismo 3 de Sony sorti il y a quelques mois sur Playstation 2. Un véritable gouffre s’est donc creusé.
Cependant lorsque l’on aperçoit pour la première fois Wave Race Blue Storm (WRBS), c’est une déception qui nous envahit (j’en prends pour preuve une bande de copains qui, dès que j’ai eu reçu ma Gamecube, sont passés l’essayer). En effet, Nintendo a repris le moteur original du jeu, c’est à dire le moteur ayant servi à la conception de Wave Race 64. Assurément le jeu a été optimisé pour la Gamecube mais dans la limite des possibilités du moteur. Ainsi les graphismes, surtout les décors apparaissent assez vides, peu détaillés, grossiers et trop colorés. Vous ne serez pas donc pas impressionné au premier abord par WRBS, et ce n’est pas les sportifs plutôt simplistes, peu détaillés, semblant manquer d’épaisseur, ou encore les scooters des mers au contact assez curieux avec l’eau qui vous convertiront.

La suivante bien plus positive !

Cependant ceci est surtout visible d’un point de vue extérieur, en effet, si vous êtes aux commandes tout sera différent. Votre objectif: passer à droite des bouées jaunes et à gauche des bouées rouges. Votre vision se restreint alors à l’eau et seulement à l’eau. Et là tout explose! Comme son prédécesseur l’eau est ici fabuleuse, on sent vraiment que l’on se déplace sur une matière liquide.
Que l’on navigue au milieu d’un décor équatorial ou nordique, tout sera resplendissant, entre les raies, les dauphins qui vous suivront en passant par l’éblouissement envoyé par la banquise gelée. L’eau est surtout fluide et varie extrêmement dans son apparence selon les conditions météorologiques (sur lesquelles je vais revenir après).
La phase d’introduction et les replays (phase concluant les courses) sont donc plutôt décevantes, mais Nintendo nous le dit depuis des mois. Ce que Yamauchi veut (PDG de Nintendo), c’est un plaisir de jeu, basé sur un gameplay sans faille, les graphismes passant alors au second plan. C’est “The Nintendo Difference”. On ne peut donc juger Wave Race en restant inactif, il faut passer du côté actif de la scène et prendre le pad en main.

Les conditions météorologiques: un jeu à part entière!!

Wave Race : Blue Storm, pourquoi ce sous-titre? Tout se vérifie dans cet épisode avec l’apparition d’une véritable gestion des conditions météorologiques. Contrairement à certains jeux de voitures ou de sports, faisant apparaître les différences climatiques comme un bonus technique, visuel, ici elles représentent l’essence du jeu, tellement elles influent.
Comme à Météo France, la météo est définie par 5 logos, allant du soleil plombant, éclatant à la tornade (storm) en passant par un ciel pluvieux, ou encore nuageux. Une mauvais temps transformera la paysage: l’horizon sera alors plus sombre, ondulé, l’eau se troublera et surtout les vagues se formeront selon l’ampleur de l’événement (on se retrouve parfois dans des gros trous de 3 mètres tout en devant viser entre deux rochets). Cependant lorsque le soleil sera au beau fixe, ce sera un horizon infini qui se dessinera devant vous, les fonds aquatiques seront alors observables, et le clapot à peine existant.
Autre conséquence du climat: outre le changement de la structure du terrain la visibilité en prend aussi un coup, ainsi lors d’une course pluvieuse, l’écran se brouillera temporairement d’une fine épaisseur de goûte d’eau, à chaque fois augmentés lors d’une virage sec où l’eau giclera, où lors de la réception d’un saut.
Enfin, dernière chose très appréciable, ces variations climatiques sont valables pour tous les circuits du jeu!

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Les modes de jeu!!

Wace Race bénéficie de beaucoup de modes de jeu (pour ce style de jeu bien sur) en relation les uns par rapport aux autres:
– le mode Championnat divisé en 3 niveaux de difficulté + le circuit d’entraînement. Vous devez obligatoirement finir dans les 3 premiers d’un niveau de difficulté pour espérer découvrir le niveau suivant.
– le mode Contre la Montre : vous avez ici accès aux circuits débloqués en mode championnat, et le but est bien sur de parcourir et encore parcourir le circuit afin de trouver le petit raccourci qui vous fera gagner des dixièmes de seconde !
– le mode Entraînement est lui composé de divers étapes, classés selon un ordre de difficulté croissante. Vous allez apprendre ici la maîtrise parfaite de votre scooter des mers.
– le mode “Saut”: vous avez encore ici accès seulement aux circuits débloqués sur lesquels vous devez battre le record de base. Le challenge se déroule sur un tour, composé de Check Point et de tremplins. Par l’intermédiaire des figures apprises en mode entraînement, vous devrez exploser le nombre de points.
– le mode Record où vous pouvez visionnez vos records sur les différents circuits composant le jeu.
– le mode Free Run grâce auquel vous pouvez partir surfer les vagues sans soucis de concurrence ni même de temps.

Une multitude de circuits !

Il existe en fait 8 circuits d’origine, certains exclusifs à la Gamecube, d’autres étant de simples adaptations ou restructuration des circuits de la version Nintendo 64. Cependant en Mode Championnat , la console vous attribue au hasard un ordre climatique. Ainsi vous savez si la première course se déroulera sous la pluie ou sur un soleil pétant. Vous avez alors le choix du circuit que vous désirez pratiquer selon le climat (sachant que dans tous les cas vous devrez parcourir tous les circuits, il est donc préférable de garder le bon temps aux circuits vous posant difficulté).
Au début du mode Championnat, vous êtes souvent dominé par un beau soleil sur des circuits relativement faciles. Cependant très vite la difficulté augmente et on peut alors affirmer qu’à chaque condition climatique on est devant un nouveau circuit tant l’influence de la pluie, de la houle peut faire varier vos repères.
Enfin en mode difficile, vous devez parcourir tous les circuits en reverse ( à l’envers) et encore une fois sous 5 conditions climatiques possibles.
On arrive alors à plus de deux cents circuits différents selon les règles des probabilités (étudiés en programme de seconde et revue en terminale :).
• niveau de difficulté: 3
• nombre de circuit: 8
• nombre de conditions climatiques: 8
• mode reverse
•nombre total de circuit: 3 x 5 x 8 x 2
On obtient presque 250 circuits différents!

La maniabilité !

Un jeu Nintendo a toujours était synonyme de gameplay/maniabilité sans faille. En outre après les premiers tours de piste (devrais je dire tour d’eau ?) il est encore difficile de manier son Jet. En effet celui-ci semble vraiment lourd et ne pas répondre aux commandes. Après analyse on se rend compte que cela est différent selon le personnage choisi.
J’ouvre une petite parenthèse: les personnages sont au nombre de 8, les 4 de Wave Race 64 auxquels viennent s’additionner les 4 surfers de 1080 ° Snowboarding. Chacun possède ses propres caractéristiques basés sur l’habilité à la réception de saut, à la réalisation de saut, à l’équilibre, à la maniabilité, la vitesse …
Beaucoup de personnes se sont plaintes (dont moi en revenant du Nintendo Show) d’un poids trop important des sportifs qui semblait à chaque virage renvoyer le jet vers la paroi extérieure. Cependant petite astuce: lors de l’écran de sélection des personnages, une petite pression sur le bouton Z permet l’apparition d’un nouveau sous-menu permettant un équilibrage selon votre style de conduite entre l’accélération et la vitesse de pointe et entre le dérapage et le grip.
Une fois le personnage parfaitement réglé, il devient un régal de frôler les bouées, de surfer sur le flanc d’une vague … et d’accumuler au bout de 5 balises passées du bon coté un turbo activable par le bouton Y ou Z. Chaque figure réalisée permettra aussi de gagner du boost.

En conclusion :

Wave Race est donc au premier abord une déception de part son aspect graphique extérieur indigne d’une Nintendo Gamecube mais aussi par sa maniabilité rédhibitoire. Mais le temps fera tout passer, et vous vous apercevrez avec gaieté qu’en faite l’animation est terrible, tout comme les mouvements de l’eau. La maniabilité est réglable et toute âme trouvera un compromis parfait.
Pour moi Wave Race est donc un jeu que vous devez posséder dans votre logithèque si vous possédez la console en version japonaise. Il vous permettra aussi de longue partie en multijoueurs entre copains/copines.
Enfin en voyant ce résultat, je ne peux que confirmer les goûts parfois très abstraits de nos amis nippons, Wave Race ayant atteint des chiffres de ventes désastreux (à peine plus de 50 000 unités vendues!).