Test de Way of the Passive Fist sur Nintendo Switch

En résumé

  • Sorties :
  • 11 Avril 2019
  • 11 Avril 2019
  • Non prévue

L'avis de Kayle Joriin

Avec son gameplay original, basé sur la parade et l’esquive, Way of the Passive Fist relève parfois davantage du jeu de rythme que du beat them all, mais sa formule, exclusivement solo, reste néanmoins plutôt efficace. Également doté d’une réalisation sympathique et d’une durée de vie correcte, le titre de Household Games s’avère malheureusement trop répétitif pour s’imposer comme une référence du genre sur Switch, même si on peut clairement y passer un bon moment. On le recommandera donc avant tout aux curieux ou aux chasseurs de promotions.

Les plus

  • Concept original
  • Gameplay qui fonctionne bien
  • Univers plutôt plaisant
  • Réalisation agréable
  • Bande-son rythmée
  • Durée de vie plutôt correcte

Les moins

  • Répétitif à la longue
  • Level design ultra basique
  • Extrêmement linéaire (hormis le mode Passiverse)
  • Scénario prétexte
  • Traduction moyenne
  • Pas de mode multijoueur
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 26 avril 2020 22:00

Désormais dotée d’une ludothèque conséquente, couvrant à peu près tous les genres, la Nintendo Switch s’avère notamment assez bien lotie en beat them all. On y trouve évidemment de grosses pointures, comme les Bayonetta ou les premiers Devil May Cry en version HD, plusieurs déclinaisons de la franchise Musou d’Omega Force, dont Fire Emblem Warriors et Hyrule Warriors, ainsi que de nombreuses productions rétro ou néo-rétro reprenant les codes de l’âge d’or. Parmi ces dernières, on peut citer par exemple l’étonnant River City Girls et son monde semi-ouvert, ou le très attendu Streets of Rage 4, dont la sortie est imminente. Au milieu de tous ces distributeurs de mandales, il y a toutefois un titre à la philosophie intrigante. Développé par les Canadiens de Household Games, Way of the Passive Fist propose en effet une vision relativement « pacifique » de la bagarre, privilégiant la parade et l’esquive à l’attaque frénétique. Reste néanmoins à voir si cette formule est aussi intéressante en pratique qu’insolite sur le papier.


Artwork de Way of the Passive Fist

No Punch Land

Dans Way of the Passive Fist, on incarne un mystérieux guerrier au look original, entre sa longue crête bleue, ses lunettes de protection, son masque respirateur, sa cape élimée et son bras bionique, d’ailleurs plutôt utile au combat. Vivant sur Zircon V, une planète au climat hostile habitée par quelques colons oubliés, Le Vagabond – c’est son nom – a appris à maîtriser l’art du poing passif, lui permettant de vaincre n’importe quel ennemi en déployant un minimum d’effort. Un talent qu’il va mettre à profit afin de botter les fesses d’une bande de voleurs à la petite semaine mené par Breen, un imposant colosse doté d’une étrange prothèse mécanique. Pour notre héros, il ne peut s’agir que de l’œuvre du Docteur, un mystérieux scientifique entre les mains duquel il est autrefois passé et dont il va se faire un devoir de stopper les agissements.

Débute alors un voyage mouvementé à travers une dizaine de chapitres prenant place dans des environnements relativement variés ; les paysages désertiques du début, un brin redondants, laissant successivement place à une grotte garnie de cristaux, un train en marche, une serre peuplée de bestioles mutantes ou un laboratoire d’expérimentation humaine. Rien très original dans l’absolu, d’autant que le level design demeure extrêmement linéaire, se contentant généralement d’enchaîner les scènes de combat (entre quatre et huit par niveau) ou de nous faire éviter des mines posées bien en évidence. Néanmoins, l’univers est sympathique, avec un petit côté postapocalyptique qui rappelle Mad Max ou Ken le Survivant, et la réalisation néo-rétro s’avère tout à fait correcte, entre une direction artistique efficace, des sprites énormes et une bande-son de qualité.

Can’t touch this

En revanche, il vaut mieux ne pas jouer au titre de Household Games pour son scénario, car si celui-ci est développé régulièrement par le biais de textes et de cinématiques, il n’est guère passionnant au final ; la traduction française étant par ailleurs assez moyenne. C’est de toute manière sur le plan du gameplay qu’on attend d’abord un beat them all comme Way of the Passive Fist. A fortiori vu son approche plutôt originale du genre. Au lieu de cogner sur ses ennemis, Le Vagabond préfère en effet les laisser prendre l’initiative. Il lui suffit alors de parer ou d’esquiver leurs coups, puis de les achever d’une pichenette lorsqu’ils sont épuisés. Quant aux boss et aux créatures robotiques, infatigables, il peut leur infliger des dégâts grâce à des techniques spéciales utilisant la puissance son bras bionique, à condition de charger préalablement la jauge dédiée en faisant grimper le compteur de combo.

Avant de se la jouer « Maître de la Passivité », il faudra cependant assimiler le timing des enchaînements adverses afin d’y réagir de manière adéquate. La parade permet ainsi de dévier rapidement les attaques directes, tandis que l’esquive, plus lente, donne la possibilité d’éviter les prises au corps à corps et d’attraper les projectiles au vol pour les renvoyer à leur expéditeur. On peut également faire reculer son opposant d’un coup d’épaule et même réaliser un dash, histoire de prendre de la distance ou de se soustraire à certains assauts autrement imparables. Ce dernier mouvement n’est toutefois disponible qu’après avoir accumulé un peu d’expérience et être passé au niveau 2 ; les niveaux suivants offrant des bonus de santé ou de nouvelles techniques, activables en fonction du degré de remplissage de la jauge.

Image de Way of the Passive Fist sur Nintendo Switch

L’Esquive sans fin

Simple à comprendre, un peu moins à maîtriser, le système n’est certes pas extrêmement profond, néanmoins, il fonctionne bien durant les quatre ou cinq heures que dure l’aventure principale. De plus, Way of the Passive Fist possède une certaine rejouabilité, entre les médailles récompensant la prestation sur chaque scène, les trente-six défis à réussir ou les modes New Dawn et Passiverse qui se débloquent une fois l’histoire terminée. Le premier ajoute un épilogue de cinq nouveaux niveaux plutôt corsés, sans checkpoints et avec seulement cinq vies. Quant au second, il se la joue rogue-lite en nous laissant choisir notre chemin parmi une sélection de niveaux aléatoires. On ne dispose cependant que d’une vie et les différents curseurs de difficulté, dont on peut habituellement se servir pour ajuster le challenge, sont ici poussés au maximum.

De là à recommander chaudement le jeu de Household Games, il y a toutefois un pas délicat à franchir, car si l’expérience proposée s’avère originale et agréable dans l’absolu, elle finit aussi par tourner en rond. Outre les cinq boss rencontrés, les ennemis se limitent ainsi à une petite dizaine de modèles, déclinés en différentes versions colorées – chacune possédant sa propre séquence de coups. Une fois l’ensemble des enchaînements en mémoire, tout n’est alors qu’une question de réflexes. Sachant qu’à l’exception des boss, les adversaires ne viennent jamais nous attaquer à plusieurs, préférant attendre que leur collègue ait fini son combo pour prendre sa place. Ironiquement, on se retrouve donc souvent à être assez passif devant l’écran, attendant juste que les coups arrivent pour alterner entre parade, esquive et dash, s’orienter vers la droite ou la gauche en fonction de la position de l’ennemi, voire balancer une technique spéciale de temps en temps. Sympathique, mais potentiellement lassant à la longue. Et tout ceci ne se joue malheureusement qu’en solo.

Artwork de Way of the Passive Fist

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