Worms : L\’Odyssée Spatiale

En résumé

  • Support : Wii
  • Nombre de joueurs : 1 à 4
  • Sorties :
  • 28 Mars 2008
  • 10 Mars 2008
  • Non prévue

L'avis de Tails

Worms : L'Odyssée Spatial fait donc figure d'exemple, en montrant toutes les étapes à suivre pour rendre une série d'habitude si sympathique complètement inintéressante. Étape un, inclure un gameplay inutile et pas amusant. Étape deux, sucrer ce qui a fait le succès des autres épisodes. C'est prêt. Si vous voulez du Worms, allez voir sur une autre console ou sur PC, il y a beaucoup mieux à se mettre sous la dent.

Les plus

  • C'est Worms, donc ça peut pas être SI mauvais, hein ?
  • Les voix des vers.

Les moins

  • Jouabilité à la rue.
  • Disparition de la moitié des armes intéressantes.
  • Mode solo qui ne sert à rien.
  • Mini-jeux qui ne servent à rien non plus.
  • Multi-joueur qui ne sert à rien à cause de la jouabilité à la rue citée précédemment.
  • Nintendo-Difference

    par Tails

    le 19 mai 2008 22:00

La saga Worms, c’est une série qui dure depuis plus de dix ans, alors autant dire qu’elle en a vu, des machines. Depuis le premier épisode sorti en 1995, de nombreuses suites sont apparues un peu partout, avec une technique qui évolue au fil des ans mais un principe toujours identique. Même si c’est plutôt sur PC qu’on joue avec les vers, on les retrouve aussi souvent sur console dans des portages plus ou moins bons. C’est à la version Wii qu’on s’intéresse aujourd’hui et vous allez bien vite voir à quelle catégorie elle appartient.


Un ver-itable succès

Vu qu’elle tourne depuis un petit moment, il faudrait l’avoir fait exprès pour n’avoir jamais vu au moins un épisode de la série Worms. Ces petits vers à l’aspect cartoon qui passent leur temps à s’envoyer missiles et autres joyeusetés sur la tête sans broncher plus que ça ont vite fait de conquérir le cœur de nombreux joueurs, grâce à un gameplay très simple à comprendre et très vite accessible, qui fait surtout des merveilles à plusieurs. Mais si vous êtes parvenu à passer à côté, rappelons le principe vite fait. Dans Worms, vous contrôlez une équipe de vers de terre. L’ennemi : les autres vers de terre. L’objectif : les rayer de la carte avant qu’eux ne le fasse. Le moyen : un arsenal digne d’une armée, avec en bonus quelques autres trucs loufoques. Le jeu se déroule au tour par tour : le premier joueur contrôle un ver de son équipe, fait sa petite affaire, et la main passe au second joueur qui fait la même chose avec un des vers de son équipe. Autrement dit, tout ce que vous pouvez faire quand c’est à votre adversaire de jouer, c’est le regarder et prier pour qu’il ne vous explose pas, parce que vous ne pourrez rien y faire si ça arrive. Tout ça se passe dans une arène composée de plate-formes posées un peu partout dans l’aire de jeu, avec très souvent de l’eau autour, fatale si vous tentez d’y plonger (ou qu’on vous pousse dedans). Il faut donc se déplacer dans cet environnement pour partir à la rencontre des autres vers, choisir son arme de prédilection et s’arranger pour qu’elle atterrisse sur le pif de l’autre afin de lui bouffer tous ses points de vie.

Bon, mais qu’est-ce qui fait que cette série se hisse aux côtés d’un Mario Kart ou d’un Bomberman lorsque vient le temps du multi-joueur ? D’abord, le principe ultra-simple permet à chacun de s’y mettre très rapidement, dès que les contrôles sont acquis. La seule chose à faire, c’est d’aller taper sur l’autre, ce qui n’est pas bien compliqué. Ensuite, grâce à un arsenal très varié, aucune partie ne se ressemble. Vous pouvez choisir des armes conventionnelles, comme un bazooka, un fusil à pompe, ou tout un assortiment de grenades. Mais la série est aussi et surtout connue pour ses armes loufoques, telles le célèbre mouton, qui explose sans crier gare, ou encore la sainte grenade, laissant échapper un «Hallelujah» avant de péter. Sans oublier la bombe banane, qui explose en faisant apparaitre un paquet de bananes plus petites qui feront presque autant de dégât que la première. Bref, à ce niveau, il y a du choix. Mais ce qui fait aussi le succès d’un bon Worms, c’est le fait que la victoire n’est jamais acquise. Il suffit d’un rien pour que la partie change : un coup manqué de la part d’un joueur trop sûr de lui (ça arrive plus souvent qu’on ne le pense), un bonus récupéré par un des participants qui lui permet de retourner la situation en sa faveur, une mine censée exploser mais qui au final ne se déclenche pas… Bien sûr, il faut du talent pour savoir contrôler la myriade d’armes mise à disposition, mais la technique ne fait pas tout, et la chance entre aussi en jeu. Au final, n’importe qui peut gagner, pour peu qu’il sache se servir un brin correctement de ses armes. Worms fait partie de ces jeux où tout le monde se marre, même quand on rate son coup, tellement les situations où cela arrive sont originales et amusantes.

En ver et contre tous

Bon, ça c’était avant. Comme on l’a déjà dit, Worms a connu des tas de déclinaisons, et la plupart contribuaient à faire avancer la série : des graphismes plus sympa, de nouvelles armes, la possibilité de jouer en ligne, il y avait à chaque fois quelque chose pour ravir les fans. Il y a bien sûr eux quelques dérapages, surtout lorsque la série est passé en 3D, mais rien de vraiment très grave. Jusqu’ici, peut-être. Worms : L’odyssée Spatiale, contrairement à ce qu’on pourrait attendre, est resté en 2D, le jeu reprenant en gros le gameplay d’un Worms Armaggedon. Les fans peuvent donc se rassurer à ce niveau. Le problème, c’est qu’au delà, le jeu n’a rien gardé de ce qui fait le succès de la série. Mais qu’est-ce qui a pu mal tourner à ce point ?

Commençons par le pire : les développeurs se sont sentis obligés d’intégrer le capteur de mouvement et le pointeur de la Wiimote au gameplay. Si sur le papier ça peut sembler sympathique, en réalité, c’est une catastrophe. Alors qu’elle était des plus intuitives auparavant, la façon de jouer est devenue un vrai calvaire. Bouger son ver, ça va encore : il suffit d’appuyer où on veut avec la croix. Pour sauter, on appuie sur A, une opération pas forcément simple à faire si on bouge son ver en même temps, mais passons. On peut déplacer la caméra en visant l’écran et en maintenant +, pas très pratique surtout par rapport au contrôle à la souris. Mais bon, on encaisse et on regarde la suite. Car il reste encore à utiliser les armes. Pour choisir son arsenal, on appuie sur la touche -, et on fait son choix à l’aide du pointeur de la Wiimote, imprécis au possible d’ailleurs, puisqu’il a la fâcheuse habitude d’être trop sensible. Après, il faut tirer. Pour ça, on ajuste son tir en appuyant en haut ou en bas sur la manette, puis on ajuste la puissance…en inclinant plus ou moins la Wiimote. Idée stupide et pas logique du tout : quel rapport y a-t-il entre la puissance de feu et l’inclinaison de la Wiimote ? C’est la trajectoire qui aurait dû être réglée à l’aide de l’inclinaison, mais passons. Enfin, on peut balancer la sauce en maintenant la touche B. Après, il faut faire un mouvement en arrière, puis en avant, et relâcher la touche, en prenant soit de ne pas se planter, sans quoi le tir ne sera pas enregistré.#row_end

Ça va, vous suivez toujours ? Ah, quelques personnes sont déjà parties en courant visiblement. On est loin de la facilité de contrôle des autres épisodes, où il suffisait d’ajuster son tir, d’appuyer une fois pour avoir une jauge de puissance et de relâcher pour tirer. C’est simple, c’est précis, et tant qu’il n’y a pas de vent ça va où on le veut. Ici, pour peu que vous bougiez un peu la Wiimote, votre tir n’ira pas forcément à l’endroit souhaité, parfois avec des conséquences désastreuses. Alors, non seulement le contrôle à la Wiimote est imprécis et compliqué (sans oublier que chaque arme ne se contrôle pas de la même façon, génial pour s’embrouiller encore plus), mais il est aussi parfaitement inutile. La formule habituelle fonctionne très bien, elle n’avait aucune raison de changer juste parce qu’on est sur Wii. Visiblement si, et ça casse une bonne partie de l’intérêt du jeu. Comme si ça ne suffisait pas, le jeu fait aussi une croix sur un autre succès de la série : les armes à votre disposition. Ne vous laissez pas duper par les nouveaux noms, tout ce que vous trouverez existait déjà dans les précédents Worms. Par contre, il y en a un paquet qui était présentes avant et qui ne le sont plus. Le jeu comporte en gros l’arsenal de base, c’est à dire le bazooka, le missile téléguidé, ou les grenades, mais a jarté en grande partie toutes les autres armes bien loufoques si sympathiques à utiliser. Plus d’âne en béton qui écrase tout sur son passage, plus de mémé qui explose, ni de frappe aérienne. Et s’il y a des experts de la corde ninja dans le coin, qu’ils rangent leur talent au placard, l’objet a aussi disparu des écrans. En gros, il ne reste plus grand chose avec quoi s’amuser.

Résumons. Gameplay pas intuitif pour un sou, difficile à prendre en main et pas amusant. Armes en nombre limités, avec des classiques qui sont passés à la trappe. Ajoutez à cela le fait que les cartes à disposition sont toutes assez peu intéressantes, générés aléatoirement ou pas. On se retrouve donc avec, euh, pas grand chose à faire. Autant dire que tout l’intérêt du jeu a sauté comme un ver à côté d’une grenade…

Vu que l’intérêt du jeu a disparu, les différents modes de jeux présents ne sont pas non plus des plus intéressants. Vous pourrez donc affronter l’ordinateur avec votre équipe, en réglant son niveau si ça vous chante, afin d’avoir l’insigne honneur de…hé bah, gagner contre l’ordinateur. Si vous préférez avoir un but, il y a toujours le mode solo semi-scénarisé où vous devrez exploser l’équipe adverse, aller chercher un objet et exploser l’équipe adverse, sauver un ver perdu et exploser l’équipe adverse, ou encore atomiser l’équipe adverse. Comme vous vous en doutez, les missions à disposition sont des plus diverses, ce qui ne donne aucun crédit à ce mode. Mais Worms, c’est surtout à plusieurs que ça se passe. Sauf que là, ça passe pas, la faute encore et toujours à la jouabilité à la noix. Si vous trouvez trois amis qui peuvent supporter de jouer comme ça, et avec si peu d’armes, vous vous amuserez sans doute le temps de la partie, du moins jusqu’à ce que quelqu’un en ait marre et propose de plutôt jouer à une autre version. Mais c’est pas grave, si vous n’avez pas d’amis pour jouer, vous pouvez toujours essayer le mode online…Ah, pardon, il semble que le mode online ait lui aussi sauté par dessus bord par manque de temps pour le développer. Face à l’opus DS ou Xbox qui permettent de jouer en ligne, ça fait bien tâche.

Allez, pour finir, n’oublions pas les mini-jeux. Parce qu’on est sur Wii, donc il FAUT des mini-jeux. Ça doit être écrit en lettre d’or chez Nintendo, le genre de règle à suivre si on veut voir son jeu sur la console, c’est la seule explication possible. En tout cas, ces mini-jeux digne de trucs en Flash sont parfaitement sans intérêt, et devrait vous tenir devant votre écran tout au plus trois minutes, le temps de se demander pourquoi ils sont là. Après, on n’y touche plus.

Un ver de trop

Worms : L’Odyssée Spatiale n’est donc pas un ratage complet. Il aurait sans doute pu faire pire, par exemple en étant en 3D. Mais par rapport aux autres épisodes, il ne vaut strictement rien, la faute à sa jouabilité bidon, ses modes de jeux sans intérêt, l’arsenal très limité, l’absence de online… On aurait à la rigueur pu passer sous silence le fait de ne pas avoir de jeu en ligne ou la présence d’un mode Solo sans intérêt. Après tout, le premier Worms se jouait en multi local, et il était déjà très bien. Mais on peut difficilement excuser cette jouabilité à la Wiimote qui fait perdre toute envie d’essayer de jouer tant elle est mal pensée. À croire que les développeurs l’ont mise là uniquement parce qu’on les a obligé. C’est bête quand même, parfois il suffit d’un rien pour tout gâcher.

Si vous êtes fan de la série, vous pouvez oublier très vite cet épisode. Restez sur les versions PC, ou achetez la version Xbox Live Arcade, qui a le mérite d’être belle, de posséder un mode online, et d’avoir un gameplay qui fait des merveilles. Si vous ne connaissez pas encore nos amis les vers, alors évitez de commencer par ici, ou ils risquent de vous laisser un très mauvais souvenir. Ce serait dommage, quand même, quand on connait la qualité des autres épisodes.

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