ZombiU

En résumé

  • Support : Wii U
  • Nombre de joueurs : 1 à 2
  • Sorties :
  • 30 Novembre 2012
  • 18 Novembre 2012
  • 8 Decembre 2012

L'avis de Blayrow

L'impression d'être constamment en danger, seul dans une ville ravagée et inhospitalière où la mort peut surgir de chaque coin de rue. Cette sensation, on ne l'avait plus ressentie depuis longtemps dans un jeu vidéo, et ZombiU nous l'offre sur un plateau d'argent. Difficile, exigeant, le jeu d'Ubisoft peut aussi être frustrant pour les joueurs qui ne se montreraient pas suffisamment patients ou adroits. Mais pour ceux qui acceptent les règles du jeu, y compris les plus pénalisantes, ZombiU est un retour aux sources du survival horror dans lequel le Gamepad est parfaitement implémenté. Dépouillé de tout héros ou scénario, ZombiU est plus une expérience qu'une véritable aventure, mais les joueurs avides de frissons feraient mieux de ne pas passer à côté.

Les plus

  • Ambiance qui prend aux tripes
  • Gamepad très bien intégré
  • +Plein de bonnes idées
  • Sans pitié

Les moins

  • Techniquement faible
  • Quelques soucis de prise en main
  • Il faut aimer souffrir
  • Scénario assez léger
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 29 novembre 2012 23:00

Dire que ZombiU est l’un des jeux les plus attendus du lancement de la Wii U serait prendre bien peu de risques. Depuis sa présentation à l’E3, le jeu a fait forte impression à chacune de ses nouvelles apparitions, séduisant bon nombre de joueurs par son concept impitoyable et son retour aux sources du jeu de zombies. Une philosophie à laquelle il faut adhérer jusqu’au bout pour vraiment apprécier le titre inédit d’Ubisoft Montpellier.

Londres va très mal. À peine remise des jeux olympiques, la capitale britannique se retrouve infestée de zombies suite à des évènements pour le moins mystérieux. Seul au milieu de cet environnement hostile, des Londoniens ordinaires tentent de survivre tout en faisant la lumière sur ce qui s’est passé. Un pitch somme toute classique pour ZombiU, dont la force se situe avant tout dans sa direction artistique. L’ambiance offerte par le titre est exceptionnelle et maîtrisée de bout en bout. Sales et étriqués, les lieux visités sont baignés par une obscurité constante, parfois totale, et la maigre lumière offerte par la lampe de poche ne va pas y changer grand-chose. Certes, les graphismes du jeu ne sont pas exceptionnels sur un plan purement technique, on peut par exemple reprocher au jeu d’être trop « gris » ou certaines textures d’êtres de la génération antérieure. Mais le design des environnements et leur sens du détail forcent le respect.

Les clins d’œil à la ville de Londres sont nombreux, entre zombies de la garde royale, caméras de surveillance, passages dans le métro aux murs tagués jusqu’à plus soif et tant qu’on y est visite du palais de Buckingham qui a perdu de sa splendeur d’antan. Le travail sur le son est également exemplaire : les musiques qui se déclenchent soudainement, les grognements de zombies au loin, les gémissements de panique lorsque notre personnage est poursuivi ou ses cris de rage lorsqu’il enchaîne plusieurs coups de batte sont autant de frissons supplémentaires.

Car tout ceci a un seul et unique but : entretenir une trouille permanente chez le joueur, et ça marche pas mal. Que l’on soit dans une ruelle sombre ou dans un appartement abandonné, on ne fait pas le malin tant la mort peut venir à tout instant, de la prochaine pièce ou au bout de ce couloir mal éclairé. Les zombies de ZombiU sont un danger constant : quand il y en a un, ça va, mais quand plusieurs rôdent dans une pièce, on calcule le moindre de ses mouvements. Assez rapides, ils cognent surtout fort, et en avoir trois sur le dos suffit à mourir en quelques secondes, quand ils ne parviennent pas à nous mordre ce qui signifie là une mort immédiate. Heureusement, le joueur a à sa disposition un radar sur son Gamepad, qui d’une seule pression permet d’afficher la position de zombies via de petits points rouges sur la carte. Un geste que l’on prendra soin de réaliser souvent, pour éviter les mauvaises surprises. Mais même en étant prudent, le jeu prend plaisir à nous faire « piter », comme on dit dans le sud, en réanimant des zombies que l’on croyait morts ou en en faisant apparaître dans des endroits déjà traversés et que l’on jugeait sûrs.

Avancer à tâtons, scanner son environnement, connaître ses objectifs et prendre le moins de risques possible… la vigilance permanente est la seule arme vraiment efficace dans ZombiU. Un zombie est inanimé au sol ? On lui assène un ultime coup de batte de cricket dans la tronche, pour être vraiment sûr. Et l’on oublie pas de fermer les portes derrière soi, au cas où…

I will survive

Mais malgré toutes les précautions prises et à moins de connaître le jeu à 100%, tout joueur mourra dans ZombiU, et ce, à plusieurs reprises. Le jeu est d’ailleurs prévu pour ça. À l’heure où les zombies ont plutôt tendance à être dégommés par centaines dans Call of Duty, Ubisoft Montpellier prend une tout autre approche : on ne joue pas un personnage charismatique qui part à l’aventure mèche au vent, mais toute une galerie de personnages générés aléatoirement. Si l’un d’entre eux meurt, vous en incarnez immédiatement un autre qui repart à poil, si l’on peut dire, armé juste d’un flingue, de quelques balles et de la fameuse batte de cricket, décidément l’objet à la mode à Londres. Votre ancien personnage lui devient un zombie. Il reste dans les environs où il est mort, et transporte toujours son matériel dans son sac à dos (bug ou pas bug, un de nos anciens personnages devenus zombie a lui perdu son inventaire entretemps). On est tenté d’aller immédiatement récupérer son matériel, ZombiU étant particulièrement radin en munitions, mais c’est aussi un pari risqué vu que vous devrez affronter « votre » zombie et également ceux qui l’ont tué alors que votre inventaire est quasi-vide.

La progression par l’échec finit même par devenir une stratégie. On se rend vite compte qu’il ne faut pas miser tous ses jetons sur un personnage et qu’il vaut mieux s’en servir de cobaye pour connaître le niveau, ses pièges, et ses objectifs. Partir en guerre avec son meilleur matériel n’est donc pas forcément le bon calcul et on prendra toujours soin de laisser quelques balles, des armes et de quoi se soigner dans le coffre de l’abri pour le personnage « suivant ».#row_endForcément, un tel procédé engendre des frustrations. La frustration par exemple d’avoir perdu un personnage transportant une nouvelle arme puissante tout juste récupérée, du genre la carabine ou le fusil à pompe. La frustration aussi de devoir recommencer de l’abri, le « hub » central qui sert entre autres à sauvegarder et d’où on accède aux autres localités de Londres via des bouches d’égout. Revenir sur ses pas n’est ceci dit pas bien long, les niveaux n’étant pas très vastes, mais on se serait bien passé de ces menus aller-retour. Peut-être ceci dit que ZombiU aurait mérité quelques checkpoints dans les niveaux, ou des coffres à la Resident Evil pour y déposer du matériel avec l’espoir de le retrouver plus facilement. Mais cela aurait donné une toute autre tournure au jeu, qui aurait probablement perdu en saveur et en suspens.

L’amour du risque

ZombiU est l’un des rares jeux originaux du lancement de la Wii U, et également l’un des rares à intégrer totalement le Gamepad dans le gameplay. Première utilité de la tablette de Nintendo : appréhender ses environs. Mis à part le radar à zombies, déjà évoqué plus haut, le Gamepad sert aussi à analyser son environnement. Une pression de gâchette active le mode scan, à l’utilité variée : hacker des caméras de surveillance pour débloquer la carte du niveau, voir si un cadavre transporte des objets, et de manière générale voir ce qui peut être « looté » dans le décor. À nouveau un geste à ne pas oublier pour survivre le plus longtemps possible et ne pas se retrouver à court de munitions. De même, c’est par de mini-jeux pas bien compliqués au GamePad que l’on crochète des serrures ou que l’on décloue des planches qui barricadent une porte.

Mais surtout, le Gamepad devient intéressant dans sa gestion de l’inventaire, entièrement tactile, et qui se déroule en temps réel, comme toutes les actions décrites plus haut d’ailleurs. Fouiller dans son inventaire, c’est voir son personnage s’accroupir pour fouiller dans son sac, et être à la merci des zombies qui passeraient par là. Le joueur dispose également de slots d’inventaire accessibles sans avoir à fouiller son sac, mais ils sont en nombre bien plus limité et il faudra régulièrement optimiser leur contenu. On y rangera volontiers un flingue d’un côté, un cocktail Molotov ou une fusée éclairante pour attirer les zombies environnants et une trousse de soins. Une gestion de l’inventaire qui ajoute encore une couche à l’aspect survie, déjà bien prononcé. Dommage que cela engendre quelques problèmes de maniabilité. Faute de bouton pour faire défiler rapidement ses armes, courir pour échapper à des zombies tout en sélectionnant un objet de son inventaire relève parfois de l’exercice de gymnastique pour les pouces, de même que surveiller ce qu’il se passe sur deux écrans. De quoi facilement causer quelques morts impromptues. Tant qu’on y est, signalons aussi le maniement pataud de la batte de cricket. Alors que c’est de loin l’arme la plus utilisée dans le jeu, pour tuer un zombie en économisant des balles ou pour l’achever au sol par exemple, son utilisation répétée fatigue le personnage qui donne des coups de plus en plus péniblement. Surtout quand vous avez devant vous un zombie casqué, l’une des quelques variétés de morts-vivants que vous aurez l’occasion de rencontrer, et qui demande deux fois plus de coups de batte pour être occis. Face à des zombies plus rares comme le cracheur d’acide ou le zombie rouge, bien plus puissant et résistant, on préfèrera les abattre le plus vite possible et de loin, et là, la visée fonctionne sans souci. Mais attention au gaspillage de balles…

Je ne suis pas un héros

Sans personnage principal, ZombiU ne s’embête pas à accorder une énorme part à la narration. Les seuls êtres « vivants » que l’on croisera durant l’aventure seront les trois personnages qui nous parlent dans l’oreillette pour nous assigner les missions, comme le survivant misanthrope qui nous accueille dans son abri, le médecin royal qui tente de trouver un remède au virus dans son bunker ou Sondra, à la tête d’un réseau de résistants. Des missions pas bien compliquées, qui demanderont généralement de se rendre d’un point A à un point B puis de faire le chemin du retour, mais l’intérêt du jeu est évidemment dans ce qui se passe entre. Les joueurs désireux d’en savoir plus sur l’univers du jeu pourront toujours lire les journaux et lettres de survivants disséminés dans les niveaux. Tout ceci assure à ZombiU une durée de vie tout juste correcte, de huit à dix heures pour en voir le bout, sauf si l’on décide de hacker toutes les caméras de surveillance, d’améliorer au max ses armes et de terminer les quelques missions annexes, de quoi ajouter quelques heures au compteur. Pour les acharnés, finir le jeu débloque le mode Survival, où la mort du seul personnage qu’on incarne signifie le game over définitif, histoire de pousser le concept vraiment à fond.

Ubisoft a également fait l’effort d’inclure un mode multijoueur qui s’appuie sur le fameux gameplay asymétrique, puisque c’est la mode sur Wii U. Le joueur au Gamepad a une vue d’ensemble de la carte et peut y placer différentes sortes de zombies depuis l’écran tactile moyennant ressources, un peu à la manière d’un jeu de Tower Defense. L’autre joueur, tenant la Wiimote et le nunchuk ou un Pro Controller, doit lui tenter de survivre le plus longtemps possible ou de capturer le drapeau, et possède un arsenal assez conséquent. Des sensations donc bien différentes du jeu en solo, plus axées sur le FPS pur et dur. Dommage ceci dit que le mode multijoueur ne soit jouable qu’à deux, en local. À essayer éventuellement entre deux personnages décédés en solo, pour se défouler un bon coup. Le jeu comporte également quelques fonctions sociales en ligne, comme la possibilité de taguer des messages sur les murs pour ses petits camarades, ou de voir apparaître les personnages zombifiés d’autres joueurs avec leur score et bien sûr leur inventaire. Vu le faible nombre de joueurs en ligne au moment de jouer, nous n’avons malheureusement pas pu croiser grand-chose d’intéressant, mais il faut croire qu’une fois connecté, ZombiU réserve quelques surprises.

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