Test de Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia

Alors que Fire Emblem continue son ascension vers la gloire avec les deux épisodes de Fates qui ont convaincu encore plus de joueurs que son prédécesseur Awakening, voilà que débarque le tout nouvel épisode baptisé Echoes : Shadows of Valentia. Enfin, nouvel épisode n’est peut-être pas vraiment le terme à employer ici car il s’agit entre autres du remake de Fire Emblem Gaiden, le deuxième épisode de la série sorti originairement sur Famicom. Depuis l’apparition de Marth et Roy dans Super Smash Bros. Melee qui a fait découvrir le nom de la série à travers le monde, Fire Emblem continue son bonhomme de chemin avec de nouveaux projets en cours. Avec pas moins de 8 personnages de la série présents dans les derniers Super Smash Bros. Sur Nintendo 3DS et Wii U, un Fire Emblem Heroes qui a rapporté plus que Super Mario Run, un Fire Emblem Warriors développé par Omega Force et le retour de la licence sur console de salon, Tatsumi Kimishima, le PDG de Nintendo, confirme bien que la série a maintenant sa place auprès des plus grands comme The Legend of Zelda, Super Mario ou encore Animal. Pour cet épisode, Intelligent Systems a tout de même pris un pari risqué : faire de Shadows of Valentia un remake et ce, pour deux choses. Premièrement, il s’agit d’un remake d’un des épisodes les moins appréciés de la série et deuxièmement parce que les remakes sortis sur DS n’ont pas convaincu le public et ont même failli faire couler la série (à tel point que New Mystery of the Emblem n’est jamais sorti en dehors des frontières japonaises). Cependant, Nintendo a décidé tout de même de reprendre ce risque afin de pouvoir redonner la noblesse qu’aurait dû avoir Gaiden à cette époque. Est-ce que Shadows of Valentia saura convaincre le public ?

Un test rédigé par Zelgius

L’ombre de la guerre

Se déroulant dans le même univers que Shadow Dragon, Mystery of the Emblem et Awakening, cet épisode prend place sur le continent de Valentia (qui deviendra le fameux continent de Valm dans quelques millénaires) régi par deux dieux : Mila et Duma qui ont chacun une conception différente de la vie que devrait mener les habitants. La déesse Mila considère que ceux-ci devraient œuvrer pour la paix et goûter aux joies et aux plaisirs de la vie, tandis que le dieu Duma pense que les humains devraient tout faire pour devenir forts. Bien évidemment, un tel conflit d’intérêts provoque une certaine tension entre les deux divinités. Cependant, pour éviter toute effusion de sang, les deux dieux décident de sceller un pacte et divisent le continent en deux royaumes. D’un côté, le royaume de Rigel mené par Duma, qui sous le froid glacial, œuvre pour gagner en puissance tout en oubliant la notion de pitié tandis que de l’autre côté de la frontière, Mila fonde le royaume de Zofia, un lieu où les plaisirs de la vie ont corrompu les nobles et les rois. De nombreuses années de paix passent jusqu’au jour où Rudolf, l’empereur de Rigel, décide d’envahir le royaume voisin avec l’aide de son armée et des serviteurs de Duma qui se voient confier de terribles pouvoirs pour l’occasion. De l’autre côté, Desaix, un noble rempli d’orgueil, décide de mener un coup d’état et tue le roi ainsi que ses descendants afin de pouvoir faire main basse sur le royaume de Zofia.

Bande-annonce de lancement !

Cependant, tout au sud du royaume de Zofia dans un village reclus de toute guerre se trouvent Alm et Celica, deux jeunes enfants élevés par Mycen, un ancien chevalier du royaume, qui verront leurs destins chamboulés lorsque l’appel de la guerre viendra sonner à leur porte. Séparés dès leur plus jeune âge dû à leurs lourds secrets, nos deux héros n’ont cessé de s’entraîner afin de réaliser la promesse de se retrouver un jour à travers le monde. Alm, tout juste entraîné par Mycen, se voit enrôler dans l’armée rebelle baptisée la Délivrance dont l’objectif est de reconquérir le royaume de Zofia et repousser l’envahisseur. De par ses prouesses, le jeune garçon va alors monter en galon pour ainsi mener l’armée rebelle aux portes du château de l’ennemi. De son côté, Celica, élevée au temple, est devenue une prêtresse douée mais voit que le monde est en proie à une terrible menace tapie dans l’ombre baptisée les « Horreurs ». Inquiète quant à l’absence de divination de Mila, Celica, accompagnée par ses plus fidèles amis, prendra la mer pour rejoindre le temple de Mila où elle découvrira la vérité sur les événements qui ont eu lieu récemment. Les deux amis feront ainsi le nécessaire pour se revoir mais également accomplir leurs devoirs, quitte à ce que leurs chemins se séparent.

Si le scénario reste d’un grand classique étant donné que ce dernier reprend trait pour trait le scénario de Gaiden, Shadows of Valentia propose tout de même un sixième chapitre inédit assez intéressant qui constitue un excellent clin d’œil aux fans de la série. Notons également que les amiibo d’Alm et Celica vous permettront de débloquer de nouveaux donjons inédits, sans oublier les DLC (vendus en pack, sous la forme d’un pass saisonnier optionnel ou tous séparément) qui proposeront de nouvelles classes, donjons, portions d’histoire et bien sûr des batailles pour gonfler la durée de vie déjà assez bonne de cet épisode. On reste cependant déçu que Nintendo poursuive toujours sa politique de DLC sur Fire Emblem et ne propose pas ce contenu directement dans le jeu d’origine. Des personnages ont également été ajoutés comme Faye, une amie d’enfance d’Alm et Celica, ainsi que Berkut, neveu de l’empereur de Rigel qui viendra mettre des bâtons dans les roues au héros.

Winter is coming

Après une jolie cinématique d’introduction sous une composition musicale magistrale offerte par Takeru Kanazaki et Yasuhisa Baba, le jeu vous propose d’emblée deux difficultés au lieu de trois traditionnellement : normal et difficile. On reste cependant déçu que le jeu ne propose pas d’emblée un mode expert pour tous les habitués qui souhaitent tester directement leur savoir-faire sur cet épisode. Vient ensuite la possibilité de choisir entre le fameux mode classique qui fait la force de la série des Fire Emblem à savoir la perte d’unité en combat qui est définitive. Le mode débutant quant à lui vous permet de revoir à nouveau vos unités mortes au combat après avoir fini la bataille. On ne peut que vous conseiller d’opter pour le mode classique pour pouvoir ressentir ce qui contribue au charme de la série à savoir : définir une stratégie pour ses personnages en fonction de ses ennemis pour espérer sortir vainqueur d’une bataille sans à avoir à perdre une unité. 

On note également la disparition du mode phénix qui, avouons-le, n’est pas une grosse perte. Rappelons que le mode phénix vous permettait de récupérer vos unités mortes dès le tour suivant, ce qui vous donnait la possibilité entre autres d’adopter des stratégies kamikazes pour dérober la victoire facilement, en contradiction avec l’esprit de la série. Remake oblige, la première disparition à enregistrer est la création d’avatar, un système qui a été introduit depuis The Blazing Blade et qui a pris une belle ampleur depuis les épisodes DS où le personnage créé avait un rôle plus important à jouer en devenant un personnage central du scénario et jouable par la même occasion.

La particularité de ce Fire Emblem, c’est son côté exploration en proposant une carte du monde fournie, remplie de villes, de donjons et surtout d’ennemis. Dès le chapitre 3, l’armée d’Alm et de Celica doivent avancer séparément tout en prenant garde aux déplacements des ennemis sous peine de se faire surprendre par des escarmouches surprises. Un ajout de gameplay particulièrement intéressant tant certains ennemis amovibles peuvent s’ajouter aux missions principales, rendant la tâche compliquée. En effet, qui aimerait combattre à la fois une armée de cavaliers robustes et des mages terribles en même temps ?

La particularité de ce Shadows of Valentia est de proposer quelques quêtes annexes plus ou moins importantes. De la simple récolte d’objets, Alm ou Celica seront peut-être amenés à faire un détour pour partir combattre un gros ennemi. Vous pourrez ainsi récolter des trésors cachés et recruter de nouveaux personnages qui se joindront à vous que lorsque l’objectif sera accompli sous peine de voir ces derniers quitter le navire au cours de la quête principale. Concernant le recrutement des personnages, il sera nécessaire, pour la plupart, qu’ils survivent à la bataille pour pouvoir ainsi discuter avec eux dans une ville ou un château. Concernant l’exploration des villes et châteaux, cela se déroule en vue à la première personne. Il vous sera proposé de discuter avec le voisinage pour obtenir des quêtes annexes, connaître les dernières infos du coin ou encore recruter de nouvelles têtes dans l’armée. Il sera aussi possible d’examiner les lieux pour récolter moult objets ou armes ou encore visiter des forges pour pouvoir améliorer les armes déjà acquises contre monnaie sonnante et trébuchante, un passage obligatoire pour espérer vaincre facilement les hordes d’ennemis qui attendent les deux héros. Enfin, il sera possible de se déplacer à travers les différentes pièces ou recoins mais on constate tout de même une certaine redondance des mêmes lieux. En conclusion, on aurait aimé une réelle visite des villes et non une exploration sommaire à base d’observation et de simples discussions avec les localités du coin.

Le deuxième gros ajout sur les cartes (ou plutôt le retour puisque ces derniers sont présents sur Gaiden), ce sont les donjons où on aura l’occasion de déplacer Alm ou Celica à travers un donjon dont la carte se dessine au fur et à mesure qu’ils avancent. Qui dit donjon, dit forcément ennemis, qui seront visibles sur la carte. Si le personnage arrive à frapper l’ennemi en premier, il commence avec des points de vie en moins. Attention cependant, d’autres ennemis peuvent se joindre au début de l’escarmouche, rendant le combat plus compliqué qu’on ne l’avait prévu. Durant l’exploration, il sera aussi possible de récolter des pièces d’argent et autres objets en brisant les caisses / pots ou couper l’herbe aux alentours. Un passage obligatoire afin de récolter assez de fonds pour optimiser les armes. Dans chaque donjon se trouve une statue de Mila qui sera un passage obligatoire pour espérer survivre dans les donjons mais aussi dans le jeu. En effet, à force d’exploration, les unités fatiguent et commencent le combat avec le maximum de vie coupée en deux, ce qui peut s’avérer fatal tant certains ennemis frappent assez fort. Pour résoudre cela, il suffira tout simplement de faire l’offrande d’un objet pour enlever toute fatigue aux personnages et repartir de plus belle. Chaque donjon regorge aussi de fontaines, permettant de faire gagner quelques points de statistiques à un personnage voire carrément de monter de niveaux, ce qui est un réel plus, tant l’entraînement sera nécessaire pour survivre à la quête principale. La statue de Mila sera là pour promouvoir les classes des personnages dès qu’ils ont atteint un niveau suffisant. Si le choix pour certains semble limité à une seule classe, le jeu proposera de recruter quelques personnages en tant que villageois. Ces personnages pourront ainsi être reclassés dans n’importe quelle catégorie (archer, soigneur, mage, etc.) afin d’adapter les besoins, même si l’on ne peut que conseiller de mettre Kliff en magicien pour faire un carnage en bataille car ce dernier dispose des bonnes statistiques pour cette classe. Au fur et à mesure de la progression dans l’histoire, il sera possible de récolter des rouages, symboles de souvenirs qui permettront de revivre des scènes du passé et mieux comprendre l’histoire, les enjeux des royaumes et les buts de chacun. Bien que l’exploration des donjons s’avère être classique (pas d’énigme, juste trouver son chemin), ces lieux ont quand même le mérite d’égayer l’aventure et de se démarquer des autres épisodes sur Nintendo 3DS.

Lien direct !

Un ALManach de la guerre

Vient ensuite la partie la plus intéressante : le combat en lui-même. Comme dans tout Fire Emblem qui se respecte, le terrain est divisé en grilles avec au maximum 3 armées qui s’affrontent. Chaque personnage peut plus ou moins se déplacer en fonction de sa classe (le baron, maniant la lance, dispose d’une lourde défense mais ne peut se déplacer que de quelques cases) et possède leurs propres avantages/faiblesses (une chevalière pégase aura une forte défense contre les magiciens mais sera vulnérable contre les archers). Au fur et à mesure que les alliés se battent côte à côte, certains nouent des relations et forment ce que l’on appelle le soutien. Divisé en 4 niveaux, certains personnages peuvent engager des conversations qui permettront d’apprendre un peu plus sur les caractères de chacun jusqu’à même engendrer des relations amoureuses. Cependant, on reste déçu que le système de soutien des précédents épisodes n’a pas été repris. Exit donc la possibilité d’obtenir des enfants ou autres multiples conversations amusantes et émotionnelles : certains personnages ne disposent pour la plupart que d’une conversation possible sur tout le casting, ce qui s’avère ridicule face aux autres épisodes de la série. Il faut également noter que le triangle des armes a également disparu de cet épisode et que ces dernières sont incassables. Il faudra donc chercher les armes et équiper les personnages (un seul slot disponible) et prendre en compte des techniques que l’on peut apprendre.

Désormais, chaque personnage peut apprendre des talents au combat en fonction de la maîtrise de l’arme et non de la classe. Il sera nécessaire de changer régulièrement son équipement en fonction de l’ennemi en face pour avoir un certain avantage contre certaines unités (le caballucide, parfait pour décimer un groupe de cavaliers) mais aussi apprendre 2-3 talents. En parlant de magie ou de talents, chaque utilisation consommera quelques points de vie en fonction de la puissance du talent.

Faire des erreurs en cours de partie est chose fréquente, et cela reste frustrant quand à la fin de la mission, un malheureux ennemi vient tuer l’une des unités, donnant ainsi un accès de rage et pour la majorité, un reset du jeu sera nécessaire pour pouvoir conserver son armée indemne pour plus tard. Shadows of Valentia vient d’inclure une nouveauté appelée Horloge de Mila. Grâce à ce pouvoir, il sera possible de revenir en arrière et recommencer un tour précis de la quête. Un ajout judicieux qui permettra d’éviter quelques lancers de consoles à travers la fenêtre. Pour pouvoir utiliser ce pouvoir, il sera nécessaire de trouver des rouages par-ci par-là (que ce soit en offrande ou en exploration). Les rouages étant très limités, il ne faudra les utiliser qu’en cas d’extrême nécessité.

Concernant les graphismes du jeu, Shadows of Valentia reprend le même moteur graphique que son prédécesseur. La grande différence réside sur le magnifique character-design réalisé par Hidari et qui est beaucoup plus prononcé que celui de Gaiden. Concernant les cinématiques réalisées par le Khara (un studio fondé par le grand Hideaki Anno en mai 2006 qui est principalement connu pour avoir produit Rebuild of Evangelion, Japan Animator Expo, Gravity Rush : The Animation ~ Overture ~ et The Dragon Dentist), elles sont de très bonne facture mais restent néanmoins inférieures à Fates et Awakening (qui étaient produite par le studio anima), de par l’animation des personnages moins dynamiques. Concernant les musiques du jeu, on a affaire une nouvelle fois à de très belles compositions qui nous plongent directement dans la bataille ! Pour finir, sachez que tous les dialogues sont doublés en anglais (le doublage japonais n’étant pas inclus dans la version occidentale), ce qui est une grande première pour la série. Mention spéciale à Berkut, qui est doublé par Ian Sinclair.

 

Conclusion : ND AWARD

Pari encore réussi pour ce Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia qui arrive une nouvelle fois à surprendre de par la richesse de son contenu, de ses compositions musicales qui redonnent un second souffle de jeunesse à Fire Emblem Gaiden, tristement connu. Avec quelques ajouts indispensables comme les rouages qui vous permettront de revenir en arrière ou encore le système d’exploration de donjons, cet épisode arrive une nouvelle fois à se démarquer de ses prédécesseurs.

LES PLUS :

+ Un remake réussi

+ Des changements dépaysants

+ Les musiques enchanteresses

+ Un character design convaincant

+ Le système d’horloge

+ Les donjons qui marquent un break entre chaque escarmouche

 

LES MOINS :

– Les DLC (avec classes et portions d’histoires inédites)

– Les dialogues de soutien moins importants

– Pas mal de cartes non inspirées

 

Test rédigé par Zelgius

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 19 mai 2017 à 10:20

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