Test de NeuroVoider, verdict sur ce roguelike twin-stick shooter disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch

Sorti sur Steam à l’été 2016, avant d’être porté sur PS4 et Xbox One en mars dernier, NeuroVoider a fini par débarquer sur Switch début septembre, profitant sans doute de la popularité croissante de la machine auprès des développeurs indépendants. Il faut dire aussi que son format semi-portable n’est pas totalement inconnu à Florian Hurtaut et Thomas Altenburger, les fondateurs du studio Flying Oak Games, puisqu’ils se sont fait la main dès 2014 sur iOS, Android et Windows Phone avec Dead End, un jeu de course à l’ancienne dans lequel il fallait écraser moult zombies dans une ambiance très « Grindhouse ». Manifestement amateurs de setups décalés, les développeurs messins ont d’ailleurs récidivé sur leur nouveau titre puisque celui-ci prend place dans un monde futuriste où des cerveaux humains sortent de leur cuve pour prendre le contrôle de robots et dézinguer leurs congénères à grand coups de lance-roquette. Tout un programme !

Un test rédigé par Kayle Joriin.

Le choix dans la data

On ne s’étendra pas davantage sur le scénario de NeuroVoider qui est de toute manière expédié en quelques lignes de dialogues avec un robot aux manières déplorables et aux intentions louches. L’intérêt principal du titre réside en effet davantage dans son mélange débridé et plutôt jouissif de hack ‘n’ slash, de roguelike (ou rogue-lite) et de twin-stick shooter, qui peut se pratiquer jusqu’à quatre joueurs sur une seule machine (toutes les configurations de manettes étant compatibles, même si l’utilisation d’un Joy-Con à l’horizontale se traduit logiquement par une visée automatique). Avant de se jeter dans l’action, il est toutefois nécessaire de sélectionner son robot parmi trois classes disposant chacune de ses propres spécificités. Le Dash est un modèle rapide, mais fragile, qui peut réaliser de brèves accélérations afin d’éviter les attaques et d’aller au corps à corps. Le Rampage est une machine équilibrée capable d’augmenter brièvement sa puissance de tir et sa mobilité. Quant au Fortress, il est aussi lent que résistant et dispose d’un bouclier énergétique pour se protéger des tirs adverses.

 

Présentation vidéo du jeu

 

Bien qu’essentiel à première vue, ce choix initial ne porte cependant pas vraiment à conséquence puisqu’il est rapidement possible de changer de classe grâce aux pièces d’équipement lâchées par les ennemis vaincus. Constituée de trois modules distincts (viseur, noyau et transport) et dotée de deux armes utilisables via les gâchettes, notre machine s’avère ainsi très évolutive, la seule contrainte étant de ne pas mélanger des modules de classes différentes. Avec les pièces adéquates, on peut donc tout à fait transformer son Dash en Rampage, voire se réserver un set de chaque classe afin d’en changer à l’envi entre chaque niveau.  Il faut juste penser à revendre le matos non utilisé histoire de pouvoir financer les coûteuses améliorations qui permettent de révéler tout le potentiel de son équipement.

Plutôt addictive, cette gestion se fait en outre de manière très aisée, grâce à des menus clairs qui permettent de comparer immédiatement l’impact des diverses pièces sur les statistiques de notre machine.  Et si les différents modules peuvent impacter le nombre de points de vie, la vitesse de déplacement ou encore la distance de tir, il faut surtout veiller à gérer intelligemment sa jauge d’EP puisque c’est elle qui limite l’usage des armes et de la capacité de classe, leur utilisation prolongée se traduisant par une surchauffe qui nous laisse vulnérables pendant quelques secondes. Sans atteindre la complexité d’un véritable RPG, construire et perfectionner son robot demande de fait un minimum d’application, voire un peu de chance lorsqu’il s’agit de récupérer des modules et des armes puissantes sur le champ de bataille ou via un système de forge aléatoire. Sachant qu’il ne faut pas non plus négliger le choix du pouvoir spécial que l’on sélectionne en début de partie et qui peut sensiblement changer l’approche des combats.

 

EXTERMINATE ! EXTERMINATE !

Dans tous les cas, l’aventure proposée n’est pas de tout repos. Les ennemis sont nombreux et agressifs, les tirs peuvent rapidement pleuvoir de toutes parts et un joueur mal préparé ne survivra pas bien longtemps. Il est certes possible de traverser la vingtaine de niveaux proposée en moins d’une heure et demie, mais même dans le mode de difficulté Arcade (le plus simple) la victoire n’est jamais acquise et la mort est définitive (comme dans tout bon roguelike). Il faudra donc s’y reprendre à plusieurs fois avant d’espérer battre le boss final, ce dernier donnant d’ailleurs accès à un second loop de vingt nouveaux niveaux encore plus durs. NeuroVoider fait ainsi partie de ces jeux dans lesquels l’objectif n’est pas tant de « voir la fin » que de réussir à aller le plus loin possible et d’obtenir le meilleur score final, ce qui en l’occurrence se caractérise par un pourcentage d’achèvement (100 % correspondant au premier loop) et quelques statistiques de jeu (comme le nombre d’ennemis détruits et d’objets ramassés, ou les dégâts totaux infligés).

 

Les 15 premières minutes de jeu (version Switch)

 

Face à ce challenge bien réel, un robot performant et de bons réflexes ne seront heureusement pas nos seules armes. À chaque étape de notre voyage (hormis lors des combats de boss), il sera en effet possible de choisir sa destination parmi trois niveaux générés aléatoirement et caractérisés par leur taille, le nombre d’ennemis puissants (les Élites) qu’ils recèlent, ainsi que la quantité d’objets susceptibles d’y être ramassés (sachant que les objets lâchés par les Élites sont de meilleure qualité). Et si la sélection ne nous convient pas, on pourra toujours payer pour en obtenir une nouvelle ou passer carrément à l’étape suivante grâce à un jeton spécial qui s’obtient en terminant certains niveaux. La fortune souriant aux audacieux, il ne faudra toutefois pas pécher par excès de prudence si on souhaite récupérer des armes ou des modules puissants, et se constituer le pécule nécessaire à leur optimisation. D’autant que le fait de se constituer une vraie machine de guerre détruisant tout sur son passage reste l’un des petits plaisirs honteux, mais délicieux, offert par le titre de Flying Oak Games.

Pour ne rien gâcher, ce dernier dispose également d’une réalisation globale plutôt efficace. Les environnements sont certes un tantinet redondants, mais le jeu reste agréable à regarder, avec ses robots aux looks assez variés et ses explosions à gogo. De plus, la bande-son tirée de l’album The Wrath of Code de Dan Terminus colle parfaitement à l’univers rétro-futuriste du jeu et rythme à merveille les affrontements. Du coup, la seule réelle faiblesse de NeuroVoider réside dans son absence totale de contenu à débloquer qui aurait permis de faire le lien entre les différentes parties. On aurait par exemple aimé pouvoir obtenir de nouvelles classes et de nouveaux pouvoirs, ou tout simplement avoir accès au système de succès présent sur les versions PC, PS4 et Xbox One. Malheureusement, au-delà du plaisir d’enchainer des parties, seul ou avec ses potes, il faut bien reconnaitre que la répétitivité inhérente au genre risque d’en certains sur la durée, et ce, malgré la variété apportée par la génération aléatoire de niveaux et la quantité « hack ’n’ slashesque » d’objets à récupérer. C’est d’autant plus dommage que les développeurs auraient pu relancer l’intérêt à moyen terme avec quelques objectifs annexes, bien plus faciles à mettre en place qu’un mode multijoueur en ligne (qui manque également).

 

 

Conclusion : OUI !

Plaisant à regarder, à écouter et surtout à jouer, NeuroVoider est un titre efficace et addictif qui mérite le coup d’œil sur Switch, d’autant que la concurrence y est pour le moment moins féroce que sur d’autres supports. L’absence (compréhensible) de multijoueur en ligne, ainsi que celle (moins compréhensible) de contenu à débloquer et d’objectifs annexes peuvent certes impacter l’intérêt du jeu sur la durée, notamment en solo. Toutefois, la rapidité des parties, ainsi que la possibilité d’y jouer jusqu’à quatre en local, font du titre de Flying Oak Games un très bon choix pour se défouler lors des soirées entre potes.

LES PLUS : 

+ Gameplay nerveux et addictif
+ Interface bien pensée
+ Bande-son de qualité
+ Multijoueur local jusqu’à quatre
+ Challenge corsé…

 

LES MOINS :

– … même en mode facile
– Aucun contenu à débloquer
– Pas de jeu en ligne
– Forcément un peu répétitif

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 7 octobre 2017 à 15:14

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