Test Nintendo Switch de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, pour les sportifs en herbe

Qui se souvient du record du monde battu par l’équipe française du relais quatre fois cent mètres en 1990, un groupe mené par le si bien nommé Jean-Charles Trouabal et les envolées lyriques plus rapides que les flows de reggaeton du monumental Patrick Montel ? Définitivement pas les joueurs auxquels ce Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 se destine, tant cet épisode, à l’instar des précédents, se montre accessible et bien ciblé. Ultime projet de co-développement de feu le studio AlphaDream, cette nouvelle itération s’avère être la version la plus généreuse et la plus aboutie de la série, malgré une recette et un gameplay a priori inchangés. Moderne ou vintage, l’approche facile du titre remet en cause le fameux « l’important c’est de participer ». Parce qu’ici, il suffit de participer pour gagner…

Un test rédigé par Chozo.


Même joueur joue encore

Globalement, le titre se divise toujours en deux fonctionnalités. La première est constituée de parties rapides : seul contre l’IA ou en multijoueur jusqu’à quatre participants. Les épreuves classiques s’élèvent à 21 disciplines différentes, mêlant sports collectifs (football, rugby à sept), athlétisme (saut en longueur, lancer de javelot, sprint), gymnastique, natation, équitation, tir à l’arc et, surtout, quatre compétitions inédites avec les sports de planches (surf et skateboard), l’escalade et le karaté.

Rajoutons les trois épreuves « Rêve », oui, seulement trois, des versions plus délirantes et funs des disciplines officielles que sont le tir (shooter aux cibles multiples), le skateboard (en mélangeant Tony Hawk’s Downhill Jam et Mario Kart) et le karaté (sorte de Smash Bros. en jouabilité 3D), et il devient évident que la générosité du titre n’est pas à remettre en cause.

La seconde fonctionnalité est le fameux mode histoire, qui apporte cette fois son lot d’originalité, notamment dans ses événements, qui ont comme incidence la disponibilité de dix autres épreuves. S’il s’agit de sports déjà connus dans le menu classique, ceux-ci, toujours dans une approche ultra arcade, se déroulent avec un habillage 2D pixelisé à l’ancienne, rappelant les grandes heures de ce briseur de doigts qu’était Track & Field. Et cette apparition de disciplines old school se justifie donc par le récit du mode histoire, amenant les personnages aspirés par une console de jeux magique à concourir aux Jeux Olympiques de Tokyo, mais ceux de 1964.

Naturellement, ce mode histoire reste un tutoriel géant optimisé pour ensuite s’attaquer aux épreuves en multi, mais force est de constater que les développeurs trichent ici pour ce qui est du contenu. De longs moments ennuyeux bien tartinés de dialogues osef sont là pour gonfler la durée de vie de l’aventure, qui se permet pourtant une bonne dizaine de mini-jeux inédits venant réveiller l’utilisateur, même s’ils se résument très souvent à de simples courses-poursuites. Finalement ce mode histoire se termine en sept ou huit heures, après avoir subi tous les dialogues et cinématiques rigolotes mais oubliables.

Cependant, c’est toute cette alternance entre la ville nippone actuelle et celle des années 60 qui est au cœur de l’aventure, permettant de mélanger épreuves modernes, avec compétitions en 2D aux saveurs 8 bits de l’ensemble des concurrents des deux licences. En outre, et c’est l’un des bons points à distribuer aux développeurs, le mode histoire se retrouve truffé d’anecdotes et d’informations intéressantes à lire tout au long de l’aventure. Entre l’histoire de l’apparition des disciplines olympiques, celle des bâtiments nippons accueillant les épreuves d’hier et d’aujourd’hui, ou celle encore de personnages clés et de quartiers représentatifs de Tokyo, cette foule d’information destinée à placer les jeunes joueurs en terrain connu est réellement bienvenue. On regrettera par ailleurs que, finalement, même si les sports proposés sont nombreux, certains ne représentent que des remplissages volontaires de missions au gameplay déjà exploité dans de nombreuses autres épreuves.


Cours Forest, cours !

Graphiquement et techniquement solide mais ultra classique, le titre ne se démarque pas spécialement à ce niveau-là. Côté jouabilité, différentes configurations sont ici proposées. Les plus réfractaires au motion gaming (qui a dit paresseux ?) choisiront le mode « boutons uniquement », alors que les plus habitués aux versions de Mario & Sonic, notamment sur les consoles de salon précédentes, seront rapidement à l’aise dans le mode « manette », consistant le plus souvent à agiter frénétiquement le Joy-Con. Si, que ce soit en boutons ou en manette, les épreuves de rapidité demanderont simplement de la vitesse d’exécution, d’autres disciplines, notamment celles qui solliciteront des capacités de précision, seront beaucoup plus adaptées à la jouabilité en mouvement.

De plus, il est évident que ces courses frénétiques, sur l’asphalte ou dans l’eau, disposent d’un gameplay toujours aussi répétitif, consistant le plus souvent à appuyer/agiter vite et à déclencher via un bouton un coup de boost. C’est d’ailleurs le cas, que ce soit pour les épreuves en 3D ou celles en 2D. Enfin, pour quelques rares épreuves (tennis de table, javelot), la cohérence entre le mouvement du joueur et le résultat à l’écran n’est pas garantie et il sera fréquent de devoir recommencer une session en raison de ratés involontaires.

Les sports inédits ont quant à eux pu bénéficier d’un travail particulier au niveau du gameplay. Toujours plus ou moins dans le même principe, que ce soit pour le surf ou l’escalade, la jouabilité s’avère légèrement plus subtile et cela en fait des épreuves plus agréables encore à vivre. Mention spéciale pour l’escalade, difficile de prise en main au départ, mais aux orientations de mains et de prises se montrant bien réfléchies une fois le concept maitrisé.

Mais, soyons honnête, le tout respire l’arcade à outrance, et même les plus jeunes sauront facilement sortir des performances marquantes et rapidement gratifiantes, surtout pour ceux qui découvrent la franchise. Si c’est une bonne chose, trois modes de difficulté sont heureusement disponibles pour donner un semblant de challenge aux plus expérimentés, sans que cela ne les mette réellement en difficulté. D’un autre côté, encore une fois, ce titre ne se savoure évidemment vraiment qu’en multi, notamment les épreuves 2D et Rêve, amenant ce semblant de compétition moderne et classique à la rigolade facile. Et c’est bien ce qui compte.

Toutes les épreuves, même les old school, se retrouvent d’ailleurs dans le mode « partie rapide », et sont également jouables à plusieurs en local et en ligne. Ce mode en ligne, à peine testable dans cette critique puisqu’il n’a été disponible que le jour de la sortie officielle du jeu, s’avère agréable à défaut d’être classique, mais ne fait largement pas jeu égal avec des parties ensemble sur un canapé les après-midis de pluie. Oui, on fait de la poésie ici.

 

Conclusion : PEUT-ÊTRE !

Sans révolutionner le concept, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 reste ce jeu agréable à parcourir en solo comme en multi, sans pour autant garantir une durabilité convenable. Le mode histoire volontairement gonflé par ses dialogues s’avère un peu trop limité en expérience, le gameplay général ne se renouvelle que très rarement et la difficulté aux abonnés absents finira par rapidement lasser les plus âgés, qui se tourneront vers d’autre party-games sur Switch. Pourtant, il s’agit visiblement toujours d’un amuse-gueule fun pour les plus jeunes, à plusieurs et surtout en famille, avec des moments de compétition et de mauvaise foi assumée. Le titre, agrémenté de disciplines inédites plus qu’intéressantes et du mode 2D amusant, n’apporte paradoxalement pas grand-chose de neuf. Sur le podium, Mario & Sonic gardera la place du con.

LES PLUS : 

+ De nombreuses disciplines proposées
+ Techniquement solide
+ Les épreuves en 2D, un peu de fraîcheur (mais qu’un peu, hein)
+ Toutes ces informations ludiques sur Tokyo et les Jeux
+ De nouveaux sports plutôt bien exploités
+ Toujours fun à plusieurs

 

LES MOINS :

– Vraiment principalement réservé aux enfants
– Quelques accros de jouabilité et de détection
– Un mode histoire qui manque de patate
– Beaucoup de sports au gameplay copié/collé
– Limité en durée de vie
– Finalement peu de changements par rapports aux autres épisodes

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Le système de verdict de Nintendo-Difference repose sur trois niveaux :

– OUI ! (nous recommandons l’achat de ce titre, peu importe quel joueur vous êtes : vous l’apprécierez, à condition de ne pas être hermétique au genre)

– “Peut-être” (nous recommandons de bien lire le test avant d’acheter le jeu, car il peut ne pas correspondre à tout le monde, et ce pour des raisons qui peuvent largement être différentes d’un jeu à un autre). Par exemple, un titre peut être tout à fait exceptionnel et obtenir un “Peut-être” parce qu’il se classe dans un genre de niche qui ne correspondra pas à tout le monde alors qu’un autre pourra s’avérer vraiment moyen et à ne réserver qu’aux puristes du genre ou aux fans inconditionnels (comme dans le cas d’une adaptation par exemple).

– NON (nous ne recommandons pas l’achat de ce jeu). Trop mauvais ou trop cher pour ce qui est proposé.

Nous avons abandonné l’idée des notes, car celles-ci n’aident en rien à faire un choix, avec ce système vous savez si vous pouvez acheter les yeux fermés, s’il faut bien lire le test pour savoir si le jeu peut vous convenir ou s’il faut tout simplement s’enfuir.

  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 15 novembre 2019 à 11:40

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