Happy Birthdays

En résumé

  • Sorties :
  • 8 Juin 2018
  • 5 Juin 2018
  • 29 Mars 2018

L'avis de Chozo

Véritable échauffement au God Game pour naturalistes en herbe, Happy Birthdays reste plaisant de bout en bout, si on lui pardonne son côté parfois trop simple et ses soucis techniques. Réservé plutôt aux dieux enfantins et espiègles à la Zen'ô qu'aux vieux briscards plus froids à la Zeus, le titre ne manque pas de charme. Avec une interface intelligemment adaptée à la Switch, le jeu matérialise un vrai outil de sensibilisation qui renvoie ses utilisateurs à leur monde réel et son devenir à préserver. Si le message passe ainsi, l'expérience mérite à coup sûr de s'y attarder.

Les plus

  • Une richesse de possibilités plaisante
  • L'évolution et ses mécaniques bien retranscrites
  • Un sous-texte écologique intelligent
  • Simple et accessible
  • L'écran tactile bien utilisé

Les moins

  • Des soucis techniques une fois le monde complexifié
  • Trop simple pour les plus grands
  • Visuellement trop lisse
  • Répétitif
  • Classique dans son concept
  • Nintendo-Difference

    par Chozo

    le 2 septembre 2018 22:00

Si Dieu le veut. God willing. Inch’Allah. Autant d’expressions semblables caractérisant la fatalité d’une volonté divine, qui pour beaucoup détermine nos destinées. Le genre God Game est justement là pour que l’utilisateur puisse ressentir toute la puissance de cette mainmise sur le devenir d’un monde. Happy Birthdays sur Switch, portage évolué de Birthdays the Beggining sorti l’an dernier sur PC et PlayStation 4, décide de prendre le contre-pied des parfois très complexes Sim City, Black & White, Populous ou Dungeon Keeper, pour proposer un postulat divin accessible même aux plus jeunes, avec un univers fait de cubes Minecraftiens. Gameplay amélioré, nouveaux écosystèmes, créatures inédites, tout est prévu pour offrir aux joueurs Switch une version ultime d’un titre à la fois ludique et relaxant, amenant le concept d’évolution à la sphère PEGI 3, tout en sensibilisant ses utilisateurs aux impacts du réchauffement climatique.

In God we trust

Le Dieu en question ici est tout simplement un jeune enfant féru de bouquins et de récits fantastiques qui, un jour, découvre une carte au trésor dans un de ses ouvrages. Parti se rendre au point indiqué, le protagoniste perd connaissance en voyant une étrange luminescence et se réveille dans une caverne avec, devant lui, une sorte d’énorme cube sur lequel il devra développer différentes formes de vie. Happy Birthdays ne compte pas révolutionner le genre. Comme dans tout God Game, le joueur aura la possibilité d’intervenir sur l’environnement du monde créé et son écosystème, avec la particularité ici, à la manière d’un Spore, de la prise en compte obligatoire des notions d’évolution pour avancer dans la partie. Ainsi, de nombreux éléments auront leurs répercussions sur les espèces, leur naissance ou leur disparition. Entre autres, la diversité des créatures présentes doit respecter l’équilibre prédateur/proie, la température est à gérer en fonction de la proportion terre/eau/altitude, le niveau d’humidité doit être surveillé et les superficies terrestres doivent être suffisantes au développement des écosystèmes. Dans une logique darwinienne de la sélection naturelle, certaines créatures auront la capacité de s’adapter aux changements climatiques en évoluant, d’autres disparaîtront pour être remplacées par de nouvelles.

Au démarrage du jeu, après avoir donné un nom au « Dieu » en activité, une session-didacticiel se lance avec la proposition de quatre mondes automatiquement créés : Terre gelée, Terre brûlante, Terre rocheuse et Prairie rocheuse (la seule totalement vierge, les autres mondes étant préalablement déjà composés de scénarios prédéfinis, de végétations et de créatures). D’autres zones, plus complexes, viendront s’ajouter une fois ce tutoriel achevé. Étrangement, le titre se voit totalement traduit en français, mis à part le menu principal demeurant en anglais. Petit oubli, paresse, budget dépassé, toutes sortes de raisons peuvent y être trouvées… En guise d’assistant, un petit personnage nommé Navi (rien à voir avec Link) propose d’aider l’utilisateur à comprendre les principales fonctionnalités. À la fois dirigeable avec le stick gauche du Joy-Con ou l’écran tactile, le curseur des blocs navigue avec fluidité (en tout cas au départ de la partie) au travers du monde à créer. L’interface du jeu, simple et lisible avec peu de tableaux à l’écran, nécessite cependant un petit temps d’adaptation au vu de son utilisation de tous les boutons de la manette, et se compose de plusieurs mécanismes très simples à actionner et très ludiques pour influer sur l’environnement. Il sera ainsi possible d’affouiller ou rehausser le sol pour y créer plaines, montagnes ou cours d’eau, mais aussi de placer des cubes de chaleur ou de froid aux effets variables pour jouer sur la température d’un secteur défini, afin d’attirer des créatures nécessitant un climat particulier.

Super Darwin Odyssey

Avec les points de vue divins proposés, Micro, qui plonge le joueur au cœur du monde et Macro, une vue générale permettant d’avancer dans le temps, le plaisir de voir évoluer son univers se ressent assez rapidement. Les actions permettant l’élévation des parties de territoire engendrant modifications de température et d’humidité demeurent également toujours amusantes. D’autant plus que d’autres fonctionnalités sont disponibles et viennent rajouter un peu plus de richesse au titre. Parmi elles, la capture des créatures apparues dans le monde créé permet d’étoffer la base de données du protagoniste dans la logique d’un Pokédex naturaliste, le « Dinosaur Challenge » propose de faire développer une espèce en respectant drastiquement des conditions très restrictives, et le mode libre permet de partir d’une page totalement vierge en choisissant plusieurs paramètres, dont la taille des cubes. Respectant un système de cycle dans les interactions du joueur avec son univers créé, le jeu limite certaines manipulations à une seule par période. D’autres actions sont restreintes par des PV et des étoiles à consommer avec stratégie, qui sont obtenues à la naissance de nouvelles espèces et lors des captures de créatures. Le joueur devra donc intelligemment utiliser ses « pouvoirs », puisqu’une fois les PV, étoiles vidées et actions uniques effectuées, il faudra avancer dans le temps sur plusieurs milliers d’années pour en recharger les jauges et voir les conséquences des choix opérés. Celles-ci peuvent être multiples, entre les espèces qui auront su s’adapter en évoluant, celles qui seront menacées d’extinction, celles qui disparaîtront et les nouvelles qui apparaîtront.

Et tout le discours écologique du titre et de ses développeurs se pose là. Quoi de plus ludique qu’un jeu permettant aux enfants d’être témoins des effets du changement climatique ? Ainsi, rien qu’avec un degré supplémentaire sur une zone du monde, le joueur se rend bien compte de l’impact immédiat ou à très long terme de telles modifications. D’autre part, le design d’ensemble très coloré et mignon, proche de ce que peut proposer un Animal Crossing, fait oublier quelque peu des textures pourtant relativement basiques, que ce soit au niveau des végétations ou des créatures. Mais cela ne cache pas les soucis multiples de framerate une fois le monde bien peuplé et rempli d’animations, surtout en mode portable, sans que cela ne gâche totalement l’expérience. Enfin, même avec les 200 espèces disponibles, les possibilités infinies de progression et le côté addictif du titre, il faut reconnaître que Happy Birthdays, dans son rendu visuel, sa réelle facilité et la répétitivité de ses mécaniques à la longue, reste plutôt destiné aux plus jeunes désireux de découvrir un genre qui leur est rarement aussi accessible. Les plus anciens y trouveront peut-être le temps long.

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