Mario Kart 8

En résumé

  • Sorties :
  • 30 Mai 2014
  • 30 Mai 2014
  • 29 Mai 2014

L'avis de Draco

Beau, fluide et maniable, ce Mario Kart 8 sublime l’ensemble des épisodes de la saga et se pose en ambassadeur de luxe pour une Wii U qui en avait bien besoin. Bénéficiant d’un mode online inépuisable, il est difficile pour qui possède la console de résister à son achat, de quoi convaincre également les indécis n’ayant toujours pas de Wii U de passer à la caisse. On regrettera cependant que Nintendo n’ait pas pris plus de risques pour apporter de réels changements à un épisode qui finalement n’offre pas grand-chose de neuf.

Les plus

  • Les graphismes, les détails, la HD !
  • Le mode en ligne
  • Maniable, fun et complet
  • Les motos qui apportent un gameplay différent
  • L'IA ne triche plus vraiment...
  • ... du coup la stratégie et le pilotage sont récompensés

Les moins

  • Se repose trop sur ses acquis...
  • ... Manque de nouveautés
  • Le mode Bataille
  • Des musiques inégales
  • Nintendo-Difference

    par Draco

    le 14 mai 2014 22:00

Après un excellent opus sur 3DS, Nintendo se devait de proposer la référence en la matière sur une console de salon en mal d’amour. Nintendo mise gros sur ce Mario Kart 8 où les attentes, tant du côté des joueurs que de la firme, sont énormes. Et pour cause, il s’agit sans nul doute de l’une des séries les plus appréciées au monde (et l’une des plus connues). Capable de réunir tant les gamers que les casuals, ce jeu est une aubaine à l’heure où la console manque peut-être de titres références du côté des jeux à plusieurs. Ici, Nintendo a réussi à sublimer tout ce qu’il savait faire en la matière, mais ce classicisme nous a tout de même laissé de petites choses à redire…

Welcome to Mario Kart

Concrètement, cette mouture se décompose d’un menu sobre et efficace contenant les modes Solo, Multi, Online et MK TV. Le mode Solo renferme quelques sous-mode à commencer par « Grand Prix » qui permet de jouer sur l’une des 8 coupes renfermant chacune 4 circuits, « Contre la Montre » qui permet de s’entrainer sur les circuits pour réaliser le meilleur temps, « Course Vs » qui permet de jouer les circuits souhaités en y modulant les règles (jouer en équipe, supprimer certains objets, etc.) et enfin « Bataille de ballons » qui est l’un des plus célèbres modes de Mario Kart, mais qui a ici subi une petite refonte de mauvais goût. En effet, auparavant, celui-ci proposait aux joueurs de s’affronter dans des arènes créées spécifiquement pour l’occasion, chacun démarrant avec 3 ballons et devant faire exploser ceux des autres (en équipe ou chacun pour soi). Nintendo a eu la mauvaise idée ici de modifier les choses en enlevant les arènes pour mettre 8 circuits simples issus du mode « Grand Prix ». Ces circuits étant exactement les mêmes que ceux du mode « GP », il suffit donc de réaliser une course dans un sens ou dans l’autre et de balancer carapaces et autres bananes sur ses adversaires pour leur éclater les ballons. On y perd donc une grande part de fun, car il ne s’agit ici plus de se cacher au détour d’une arène tortueuse décomposée de plusieurs étages ou souterrains. Adieu donc l’effet de surprise et la largeur offerte par les arènes. Bonjour à la simplicité des 8 circuits retenus directement récupérés sans se fouler dans le mode GP et qui n’offrent pas d’endroit pour se cacher ni aucun effet de surprise, forcément ces circuits n’ont pas été pensés pour ça. Du coup, on se retrouve trop proche d’une simple course, les ballons en plus. Jouable jusqu’à 4 joueurs + l’IA (qui n’est d’ailleurs pas très évoluée), il y avait moyen de sublimer ce mode, au lieu de cela cette “nouveauté” sortie d’on ne sait quelle mauvaise réunion chez Nintendo enlève le charme indéniable que possédait ce mode culte.

Select your player…

Le mode « Grand Prix » reste, lorsqu’on débute un Mario Kart, le nerf de la guerre, car c’est lui qui permet de débloquer de nouveaux circuits et personnages. Il renferme, au départ, quelques personnages sélectionnables tout à fait classiques comme Mario, Luigi, Donkey, Bowser…. Mais une bonne partie des autres persos sont à débloquer en terminant les différentes coupes proposées. Il y a 30 personnages au total dont certains inconnus du grand public comme Morton, Larry, Lemmy et Ludwig (appelé jadis Ludwig von Koopa), de méchants Koopas apparus pour la première fois dans Super Mario Bros. 3.

Chaque perso apporte une petite différence par rapport à un autre, les habituels personnages lourds comme Bowser bénéficient d’une vitesse de pointe et d’un poids plus important, mais d’une accélération moins bonne qu’un personnage plus léger ou une maniabilité plus compliquée. Il faudra donc choisir en fonction de son ressenti en testant plusieurs personnages différents pour trouver celui qui correspond le mieux. Mais attention, une fois celui-ci sélectionné il faudra, comme dans Mario Kart 7, choisir son Kart, les roues et le planeur. Concernant les Karts, ils sont complétés par l’apparition de motos qui offrent d’excellentes sensations de vitesse, mais qui restent difficiles à maitriser notamment lorsqu’il s’agit de négocier des virages. Ces motos sont une pure réussite, car Nintendo offre aux joueurs le choix d’un gameplay vraiment différent du Kart et offre une variété vraiment bienvenue. Ces véhicules sont jouables avec le GamePad, la manette Pro et la Wiimote. Il est possible de sélectionner directement sur le GamePad l’option permettant de jouer avec le gyroscope (donc en penchant le Pad pour tourner à droite ou à gauche), mais autant le dire de suite, si ça amusera les enfants, le manque de précision aura tôt fait de faire oublier aux joueurs cette option.

Une fois le personnage, le véhicule, les roues et le planeur choisis, place au choix de la Coupe qui se décompose toujours en 4 circuits. Sans vous dévoiler trop de choses, il y a des coupes à débloquer et l’obligation de finir premier sur les 4 circuits de chaque coupe pour espérer débloquer les ultimes karts et objets du jeu. Quatre des huit coupes renferment des circuits tout à fait nouveaux (soit 16 circuits), les 4 autres renfermant de célèbres circuits issus des anciens Mario Kart, mais entièrement refondus graphiquement et possédant même un réarrangement des musiques originales d’époque. Les fans apprécieront. Les trois niveaux habituels de difficulté sont proposés : 50CC, 100 CC et 150 CC. La course peut donc commencer…

1…2…3… Partez !

Une fois la course lancée, c’est l’explosion des mirettes. C’est beau, c’est fluide, le level-design est bien pensé, bref on sent que Nintendo maitrise enfin le potentiel graphique de sa console. La Wii U montre malgré tout quelques signes de faiblesse lorsqu’on passe à 3 ou 4 joueurs (ça reste parfait à 2), avec des graphismes moins clinquants et une fluidité subitement rabaissée de 60 images par seconde à 30. C’est certes moins fluide, mais ça reste de toute manière tout aussi jouable et fun.

Les 16 nouveaux circuits sont tous différents et apportent chacun leur lot de sensations à l’image du circuit « Château de Bowser » ou un Bowser géant en flamme tentera d’écraser ceux qui n’auront pas pris le bon chemin ou ne se seront pas assez bien écartés. En deux petites courses, on retrouve la prise en main habituelle des précédents Mario Kart, avec dérapages contrôlés permettant de déclencher des boosts. Le GamePad permet d’afficher soit une miniature du circuit avec la position en temps réel de l’ensemble des participants, soit de passer en mode sans télévision, permettant de jouer sans squatter la Télé. Rien de bien folichon, ici le GamePad est donc, comme souvent, peu exploité. Pour pouvoir espérer finir premier à tous les circuits de toutes les coupes en 150CC (et en mode Reverse), il faudra non seulement maitriser les dérapages contrôlés, mais également connaitre les habituels raccourcis. Sauter au bon moment sur une bosse ou un tremplin permettra de faire une figure acrobatique avec son Kart ou sa moto et d’obtenir un mini boost. La qualité de la conduite et la stratégie sont, pour la première fois de la saga récompensées.

Concernant les objets, on y retrouve aussi bien ceux qui ont fait toute la gloire de la série comme les carapaces vertes et rouges, les bananes, l’éclair et l’étoile… que des nouveaux comme le Boomerang qui demandera de l’adresse (envoyez-le en avant ou en arrière pour assommer vos concurrents) ou le Klaxon qui détruira, une fois actionné, tout ce qui se trouve aux alentours et notamment les Carapaces Bleues. Oui oui, il est donc désormais possible, si l’on fait la course en tête et que l’on a eu la chance d’obtenir le Klaxon comme objet, d’exploser une Carapace Bleue s’apprêtant à nous tomber dessus. Un autre petit changement notable, il n’est plus possible de prendre un objet, de le laisser pendre aux fesses et d’en récupérer un second en stock. Plus de stockage, ce qui signifie qu’il faudra être un brin plus stratégique comme nous vous le disions un peu plus haut, surtout face à des joueurs humains.

Sur le plan graphique et sur celui du gameplay c’est juste parfait, l’arrivée des phases d’anti-gravité apporte un petit plus (de nombreux pans de circuits nous transforment les roues en aéroglisseur magnétique nous permettant de rouler sur les murs et les plafonds) mais rien de bien folichon ni de révolutionnaire en fin de compte. Les sensations en mode anti-gravité ne sont pas celles que l’on aurait pu espérer, oubliez donc très vite l’idée d’être face à un F-Zero dans ces moments-là, on en est très loin. Coup de tonnerre dans le petit monde de Mario Kart… l’IA ne triche plus de façon outrancière comme jadis, Nintendo a joué un peu plus sur l’équilibre de ce côté-là, une petite révolution dirons certains (possibilité de détruire les Carapaces Bleues également). Du coup le jeu s’avère un poil plus facile face à une IA qui n’est pas des plus intelligentes.

Les musiques quant à elles peuvent laisser entre deux eaux. Car d’un côté on a des musiques rétros cultes issues d’anciens Mario Kart qui bénéficient de réarrangement juste excellents et de l’autre, on a les nouvelles musiques qui sont tout à fait oubliables. Pas forcément gênantes ni crispantes d’ailleurs, juste pas forcément mélodieuses ou un brin trop classiques pour s’en souvenir.

À noter le mode « MK TV » qui permet d’enregistrer ses courses, de les re-visionner et de les partager sur le Miiverse, une option plutôt sympathique qui permet de réellement exploiter l’aspect communautaire de la console.

The World is Your…

Et du côté du mode en ligne ? Stabilité et simplicité, voilà comment on pourrait le résumer ! Il faudra cependant voir ce que cela donne avec plusieurs milliers de personnes connectés en même temps les soirs et les week-ends pour le confirmer. Le mode « Jeu en ligne » propose d’abord de choisir si l’on souhaite jouer contre des joueurs venus du monde entier, de notre région ou contre des Amis ou des adversaires affrontés récemment. En effet , le jeu garde en mémoire les adversaires affrontés lors des heures et jours précédents sans pour autant qu’on les ait dans ses amis. Il est alors possible de voir si l’un de ces adversaires, qui peut être Russe, Japonais, Anglais ou Français (pays cités à titre d’exemple) est connecté et de le rejoindre sur une partie déjà en cours. Pratique pour trouver rapidement une partie avec du monde. Enfin, ce mode en ligne propose une zone « Tournois » permettant de rejoindre des Tournois créés par des communautés ou d’en créer un soi-même. Il est possible de donner un nom à son Tournoi et d’y mettre les règles souhaitées ainsi que les jours et heures où ce Tournoi débutera et s’achèvera. Il est aussi possible de créer un Tournoi privé, auquel cas seuls les gens possédant le code d’accès généré aléatoirement par Nintendo pourront y accéder. Pratique pour jouer en ligne avec uniquement ses potes ou sa communauté (Nintendo-Difference a d’ores et déjà créé un Tournoi privé dont le code est 0012-4852-0247, on vous y attend nombreux pour affronter l’équipe et les visiteurs chaque soir de la semaine de 18h à 20h).

Le mode en ligne permet jusqu’à 12 joueurs de s’affronter (sans IA) et comme dans tout bon mode en ligne, un capital de point est attribué aux meilleurs et retiré aux plus mauvais. Au départ tout le monde commence avec un capital de 1.000 points, le maximum étant de 9999 points. Ces points permettent de montrer aux gens à quel point on est fort, mais pas que. Car certains tournois ne pourront être accessibles qu’aux joueurs confirmés, par exemple si Nintendo-Difference crée un Tournoi réservé aux meilleurs, on pourra faire en sorte de n’autoriser à y accéder que les joueurs ayant entre 9000 et 9999 points. Le capital de point peut donc augmenter, mais également baisser si sur certaines courses la ligne d’arrivée n’est pas franchie parmi les premiers.

Le « Jeu en ligne (2 joueurs) » permet de jouer avec un pote à côté de soi, ce qui est franchement sympathique lorsqu’on est que deux et que l’on a envie d’affronter des joueurs humains. Sachez qu’il n’est possible de parler avec le micro du GamePad que si la personne en ligne fait partie de vos amis. Certains pourront dénoncer l’existence en 2014 de pareilles restrictions, mais Nintendo ne souhaite prendre aucun risque. Malgré la qualité de ce mode en ligne, Nintendo a peut-être fait trop simple au niveau de l’interface, il n’est donc pas possible de visionner les serveurs de jeux en cours et de choisir quelle partie en ligne rejoindre en fonction du nombre de personnes dedans. À la place, Nintendo a préféré gérer automatiquement les placements, c’est un peu comme si vous ne pouviez pas choisir le serveur, ni la map exacte avec laquelle vous voulez jouer dans Call of Duty ou Counter Strike.

Un Mario Kart qui ne révolutionne rien !

Si ce Mario Kart 8 sublime toute la quintessence de la série, la réflexion peut être amenée sur la stagnation de la série. Avec Mario Kart 7 sur 3DS, Nintendo avait trouvé le parfait équilibre et le confirme avec cette huitième version, la première en haute définition. Mais on ne peut s’empêcher de se demander si Nintendo ne se repose pas un peu trop sur ses lauriers avec un Mario Kart 8 qui au final ne révolutionne rien et n’apporte rien par rapport à MK 7. Par exemple, pourquoi ne pas enfin offrir aux joueurs un mode aventure comme l’avait jadis proposé l’un des jeux cultes de la N64 : Diddy Kong Racing ? Le jeu proposait non seulement des courses et des coupes comme Mario Kart, mais également un mode aventure extrêmement intéressant rallongeant la durée de vie en solo de façon très intelligente. C’est un peu comme si l’on enlevait le génial mode aventure de Super Smash Bros. En fin de compte, il y a des idées à prendre pour perfectionner et rendre plus complet encore la saga Mario Kart et Nintendo ne le fait pas. C’est ce qu’on aimerait voir dans Mario Kart 9, un mode aventure, mais pas seulement.

Qu’en est-il de la possibilité d’inclure un mode création permettant de créer soi-même ses circuits comme dans Trackmania Nation et de les proposer en ligne ? Aucune limitation technique n’empêche Nintendo de proposer ce que certains autres jeux de course proposent depuis déjà bientôt 10 ans. Mario Kart 8 est un épisode fantastique, mais qui pousse à la réflexion sur ce que devra nécessairement proposer le prochain épisode au risque d’asphyxier une licence qui rassemble des millions de joueurs à travers le monde.

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