Mario Tennis Aces

En résumé

  • Sorties :
  • 22 Juin 2018
  • 22 Juin 2018
  • 22 Juin 2018

L'avis de Kayle Joriin

Avec son mode aventure sympathique et son gameplay renouvelé, Mario Tennis Aces signe le retour en grâce de la série de Camelot Software Planning après le faux pas de Mario Tennis : Ultra Smash. Certes, le jeu manque encore un peu de contenu solo et l’absence d’un vrai mode RPG pourra faire grogner les vieux de la vieille. Néanmoins, l’expérience reste très plaisante et de toute manière, Mario Tennis est avant tout un titre multijoueur. Or, de ce côté-là, il semble plutôt bien équipé pour occuper les amateurs de balles jaunes durant les prochains mois, que soit grâce à ses différentes configurations de jeu en local ou son mode en ligne qui ne demande désormais qu’à accueillir les prochaines terreurs des tournois. Aucune raison donc de bouder son plaisir, qu'on soit fan de la série ou juste intéressé pour un bon petit jeu de sport arcade à la Nintendo.

Les plus

  • Retour du mode aventure
  • Gameplay fun et profond
  • Nouvelles fonctionnalités intéressantes
  • Multijoueur en local et en ligne
  • Réalisation solide
  • Nouveaux terrains bien sympas

Les moins

  • Dimension RPG très superficielle
  • Pas de mode défis
  • Peu de tournois (offline)
  • Manque d’options pour personnaliser ses matchs
  • Toujours des doublons dans le casting
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 21 juin 2018 22:00

Dans le monde du sport, comme dans celui du jeu vidéo, nos convictions sont régulièrement mises à mal et il n’existe pas tant de certitudes qu’on le pense. On sait néanmoins que le prochain ballon d’or reviendra à Messi ou Ronaldo, que les Français se feront éliminer à Roland-Garros, que les prédictions d’un certain rédac chef ne se réaliseront pas et que Camelot Software Planning finira par nous sortir un nouveau jeu de tennis ou de golf. Lors du Nintendo Direct Mini du 11 janvier, cette dernière affirmation s’est d’ailleurs encore une fois vérifiée avec l’annonce de Mario Tennis Aces. Bien que le principe d’alternance laissait ainsi plutôt présager l’arrivée d’un nouveau Mario Golf (la série ayant boudé la Wii U), la petite déception suscitée en 2015 par Mario Tennis : Ultra Smash a peut-être incité Nintendo a corrigé le tir au plus vite. Et pour ce faire, outre des nouveautés de gameplay plutôt intéressantes dont nous avons pu avoir un avant-goût dans le tournoi en ligne de pré-lancement, l’accent a d’emblée été mis sur le retour tant attendu d’un mode histoire. Une première depuis Mario Tennis : Power Tour sorti sur GBA en… 2005 !

Jeseth et match !

Passée la joie de l’annonce, il faut toutefois reconnaître que sur ce point, la comparaison avec les épisodes Game Boy et Game Boy Advance n’est pas forcément à l’avantage du petit dernier de la série. Loin des modes RPG d’antan, l’aventure de Mario Tennis Aces se concentre en effet sur une succession de défis enrobés dans un scénario gentillet. Alors que Mario et Peach viennent de remporter un tournoi, les perfides Wario et Waluigi s’invitent à la fête et font montre d’une générosité inhabituelle en offrant à Mario une surpuissante raquette dénichée dans un temple voisin. Bien entendu, leur plan ne se déroule pas comme prévu et c’est en réalité Luigi qui se saisit de l’instrument avec les conséquences attendues. Submergé par le pouvoir occulte de la raquette, le moustachu se fait momifier sur place et disparaît dans une terrifiante tornade, suivi des deux compères aux pifs colorés. Dès lors accompagné par Toad, qui prend très à cœur son rôle de sidekick trop bavard, Mario va se lancer à la recherche de son frangin et découvrira rapidement que pour sceller le pouvoir de Jeseth, la raquette maléfique, il lui faudra dénicher cinq gemmes de puissance. Au passage, tel un Goku en salopette, il lui sera révélé le pouvoir de l’instinct, ouvrant la voie à des techniques de frappes et de course surhumaines, nécessaires pour accomplir sa quête.

Dans les faits, les péripéties du plombier (ou ex-plombier, on ne sait plus vraiment) consistent surtout à se balader sur une carte façon « Mario 2D » en enchaînant des épreuves de plus en plus corsées, qui permettent accessoirement d’appréhender les diverses facettes du gameplay. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce mode nous est imposé dès le lancement du jeu, avant même l’accès à un quelconque menu d’accueil, car il constitue un très bon entraînement pour maîtriser les subtilités du maniement de la balle. Outre les matchs classiques qui se déroulent sur des terrains thématiques affublés d’éléments perturbateurs (mât de bateau déviant les balles, Plante Piranha les avalant, Mecha-Koopas explosifs), on trouve ainsi différents types d’épreuves qui consistent généralement à atteindre un score donné selon des règles variées. Il peut s’agir par exemple d’enchaîner des échanges, d’éliminer des ennemis en leur retournant leurs projectiles, de toucher des panneaux disposés sur l’autre moitié du court ou encore de renvoyer des balles à des endroits où notre adversaire ne peut pas les rattraper. Et pour compliquer un peu les choses, le tout se joue souvent en temps limité, sachant qu’on perd de précieuses secondes lorsqu’on se fait toucher ou qu’on perd un échange. Une situation assez fréquente lors des combats de boss qui demandent d’enchaîner plusieurs phases de jeu et rappellent un peu leur équivalent dans les Mario « classiques », bien que la maniabilité s’avère moins réactive.

Globalement, l’expérience proposée est donc tout à fait plaisante et offrira quelques heures de jeu aux joueurs solitaires qui se morfondent depuis des années devant l’absence de mode histoire dans les Mario Tennis. Malheureusement, l’ensemble manque tout de même de rejouabilité et reste très linéaire, malgré quelques défis optionnels qui permettent notamment de récupérer de nouvelles raquettes. En outre, le saupoudrage d’éléments RPG n’a qu’un intérêt très relatif, car si Mario accumule bien de l’expérience et monte régulièrement de niveau, améliorant au passage quelques attributs, tout se fait de manière automatique et on ne dispose d’aucune réelle marge de manœuvre. Quant aux différentes raquettes obtenues, elles se contentent d’afficher des statistiques de plus en plus élevées, sans offrir le moindre effet ou la moindre spécificité qui aurait pu inciter à une quelconque gestion de l’équipement. Le seul choix qui nous est offert est de sélectionner l’ordre dans lequel elles seront utilisées en match, ce qui n’a aucune incidence réelle.

What else ?

Satisfaction devant le retour d’un mode histoire ou déception devant son relatif manque d’ambition, chacun se fera son avis en fonction de ses propres attentes. Dans tous les cas, il est un brin dommage que les défis proposés ne soient pas également disponibles via des modes dédiés qui auraient permis de s’adonner aux joies du scoring en toute liberté. En effet, sorti de l’aventure en elle-même, le contenu de Mario Tennis Aces reste un peu limité à l’heure actuelle, notamment pour les joueurs solitaires. L’arrivée prochaine de nouveaux personnages par le biais de mises à jour gratuites peut certes laisser espérer un suivi sur le long terme avec l’ajout de nouveaux contenus, à la manière d’un Splatoon ou ARMS. Toutefois, rien n’est garanti pour le moment, et en attendant, les variantes ne se bousculent dans le vestiaire.

Le mode tournoi permet ainsi de participer à trois coupes à la difficulté croissante, mais on en fait toutefois rapidement le tour, malgré un ultime match assez corsé. À terme, il sera cependant possible de prendre part à des tournois en ligne réguliers, comme celui proposé début juin, avec des récompenses à la clé. Vient ensuite le mode jeu libre qui permet d’opter pour des parties simples en ajustant quelques règles, même si les options restent assez limitées et que certains choix interpellent. On s’étonne par exemple de ne pas pouvoir sélectionner directement le court souhaité et d’être obligé de passer par un système de filtre un peu bizarre. Il est aussi regrettable de ne pas avoir la liberté de choisir précisément la durée des matchs, les seules possibilités proposées étant la partie courte, en un jeu décisif, et la partie longue, en deux jeux minimum. Au niveau des configurations, jusqu’à quatre joueurs peuvent s’affronter en local, que ce soit sur la même console en écran splitté, en double sur deux machines, ou bien chacun avec sa Switch. Quant au mode en ligne, un ou deux joueurs pourront s’y adonner. Malheureusement, nous n’avons pas encore pu le tester en profondeur étant donné le manque d’adversaires disponibles lors de nos tentatives de connexion. On notera cependant que la recherche de joueurs est pour le moment très limitée, avec un nombre d’options non disponibles.

Enfin, reléguée dans le mode dynamique, la reconnaissance de mouvement offre un petit trip nostalgique aux aficionados de la Wiimote et permet de proposer une expérience accessible au plus grand nombre avec des déplacements automatiques et, le cas échéant, une méga balle plus facile à renvoyer. Sauf qu’après avoir goûté aux commandes analogiques et au gameplay enrichi de cet épisode, il n’est pas forcément évident d’apprécier les règles simplifiées ou la physique de balle flottante proposées ici. Surtout que la réactivité des animations n’a rien à voir avec celle d’un Wii Sports, et qu’on a souvent l’impression d’un décalage entre les mouvements réalisés et ce qui se passe à l’écran. A fortiori sans le code couleur habituel permettant de reconnaître du premier coup d’œil le type de frappe. Un mode qui a donc le mérite d’exister, mais qui n’intéressera sans doute que les inconditionnels du motion gaming ou ceux qui ne veulent pas se prendre la tête avec la véritable proposition du jeu, autrement plus complexe.

Ultra Instinct

Car si Mario Tennis Aces peut éventuellement susciter de petites critiques quant à son contenu, il s’avère très convaincant en termes de gameplay, mélangeant éléments connus et nouveautés pour un résultat assez profond, qui demande d’ailleurs un temps d’apprentissage un peu plus long que la moyenne des jeux de sport Nintendo. Outre le service, d’autant plus efficace que la balle est frappée à son point le plus haut, on retrouve bien entendu les traditionnels lifts, coupés, plats, lobs et amortis dont on peut augmenter la force de plusieurs manières. Soit en appuyant deux fois sur le bouton correspondant afin de réaliser une frappe puissante dirigée vers le centre du court (sachant que cela ne fonctionne pas pour les lobs et les amortis). Soit en restant appuyé sur ledit bouton pour effectuer une frappe chargée, dont la trajectoire est plus facilement dirigeable, mais qui limite les capacités de déplacement pendant la charge et demande une meilleure anticipation. De plus, en se positionnant sur les zones chance en forme d’étoile qui apparaissent régulièrement sur le court, on peut lancer une frappe chance (aussi appelée « bon gros smash gratos dans ta face ») lorsque l’adversaire renvoie une balle haute.

Cela étant, la fonctionnalité phare de cet épisode reste tout de même l’ajout d’une jauge d’énergie qui se remplit régulièrement au fil des échanges, mais également en réalisant des frappes chargées, ou en utilisant les frappes techniques qui permettent de récupérer les balles lointaines de manière acrobatique (avec le risque de se louper et de provoquer l’effet inverse). Une fois qu’on a emmagasiné suffisamment d’énergie, il devient alors possible d’accéder à différentes techniques spéciales susceptibles de renverser le cours de n’importe quel échange. La frappe instinct, tout d’abord, ne peut être utilisée que depuis une zone chance et nécessite au moins un tiers de la jauge. Elle permet d’envoyer une énorme patate depuis les airs tout en visant précisément le terrain grâce au stick gauche ou au gyroscope. Rapide et puissante, elle peut certes être contrée avec le bon timing, mais en cas d’échec, elle endommage la raquette qui risque alors de se briser, poussant le joueur au forfait s’il a épuisé tout son stock. Pour réussir une interception, il est donc souvent utile de ralentir le temps grâce à la course instinct, même si cette dernière consomme de l’énergie en continu et offre juste la possibilité d’atteindre la balle à temps.

Tout cela n’est pourtant rien face à la super frappe instinct, accessible uniquement lorsque la jauge d’énergie est pleine, et qui constitue la technique ultime, que ce soit en attaque ou en défense. Similaire sur le principe à la frappe instinct, avec en plus une animation spécifique à chaque personnage, elle peut être déclenchée de n’importe quel endroit sur le terrain et quelle que soit sa position par rapport à la balle. Là encore, il est possible de la contrer avec le bon timing, mais en cas d’échec, la puissance de l’impact fera voler immédiatement la raquette en éclat. Du coup, utiliser une super frappe instinct pour en stopper une autre est une stratégie tout à fait pertinente, à ceci près qu’elle se transformera alors en simple interception, facile récupérer. Dès lors, toute la philosophie de Mario Tennis Aces réside dans l’utilisation raisonnée de ces différentes techniques et la gestion de sa jauge d’énergie, le tout couplé bien entendu avec des échanges plus classiques qui nécessitent toujours un bon placement et un minimum de doigté dans les trajectoires. Quant à ceux qui trouveraient que toutes ces nouveautés hachent un peu trop le rythme du jeu, les règles classiques offrent une expérience plus old school en se concentrant uniquement sur les frappes de base et les frappes chargées. De quoi satisfaire tout le monde.

Monsieur Plus

Avec son système de jeu complet et fort plaisant, ce nouveau Mario Tennis est donc une belle surprise, surtout après la déception de l’épisode Wii U. Cela dit, en pinaillant un peu, on se dit que l’expérience aurait pu être encore plus mémorable et délirante avec quelques ajustements supplémentaires. Par exemple en ajoutant des effets spécifiques aux super frappes instincts de chaque personnage, afin de les rendre réellement uniques, au-delà des animations associées. Dans le même ordre d’idée, il n’aurait pas été inintéressant que lesdits personnages soient caractérisés par autre chose que leur style général, car s’il y a en effet des différences notables entre un Bowser, aux coups puissants et rapides, une Harmonie, aux frappes particulièrement incurvées, et un Waluigi, spécialiste de la réception, on se retrouve toujours avec pas mal de doublons. Vu que le travail avait été fait pour le mode aventure, il est un peu dommage de ne pas l’avoir étendu à l’ensemble du jeu. Surtout que d’autres jeux, comme Mario Kart 8, ont déjà sauté le pas depuis un moment en ouvrant la voie à un minimum de personnalisation.

Malgré tout, force est de constater que la dernière production de Camelot est très réussie et devrait réconcilier les fans avec la franchise. Le gameplay est solide. Le contenu reste honorable et sera enrichi par des mises à jour gratuites dans les mois à venir. Quant à la réalisation, elle tient bien la route avec des graphismes qui ne sont certes pas d’une incroyable finesse, mais offrent une ambiance festive et colorée, tout en garantissant une fluidité exemplaire. La seule véritable réserve qu’on peut donc avoir à ce stade concerne le jeu en ligne, que nous n’avons malheureusement pas pu tester en détail alors qu’il va clairement constituer l’un attraits majeur du titre sur le long terme. Et c’est d’autant plus dommage que le tournoi de pré-lancement avait généré quelques craintes à ce sujet avec du lag assez gênant et un matchmaking pas forcément très équilibré. Nous mettrons donc la présente critique à jour dès que nous en saurons plus à ce sujet.

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