Medal of Honor : Espionnage

Elle en aura fait un bout de chemin cette série
en 4 ans ! Pourtant, le scénario de chaque jeu ne s’inspire pas de ce
que l’homme a fait de meilleur… Mais qu’importe, le réalisme de cette
seconde guerre mondiale virtuelle a envoûté les joueurs que nous sommes
et elle refrappe aujourd’hui sur GBA. Malgré un “Underground” immonde,
EA n’a pas baissé les bras et heureusement !

Changement de cap

Alors que la série des Medal of Honor nous avait
habitué jusqu’à présent à des FPS fort accrocheurs, celui-ci prend une
toute autre direction. On abandonne la bouillie de pixels de l’opus
précédent pour arriver à une vue plus en hauteur, beaucoup plus
aérienne, à environ 45° (comme dans A link to the Past si vous
préférez). L’action perd un peu de son intensité mais elle devient
beaucoup plus lisible et technique, car, cette qualification
“d’espionnage” (“Infiltrator” pour la version américaine) est bien
méritée. On se faufile derrière la première maison, on se dépêche
d’entrer à l’intérieur pour observer la ronde du soldat allemand… Une
rangée de caisses là-bas au loin, on sort précipitamment et on fonce
derrière ce tas de caisses de bois. Le garde s’arrête, il scrute les
environs et se retourne. On en profite pour foncer sur lui et
l’assommer d’un coup de crosse ! Au suivant !

Ainsi, il ne suffit plus d’avancer bêtement et de tuer les soldats qui
arrivent à l’écran. Non, là il faut ruser, se faire tout petit, se
tapisser dans l’ombre pour passer inaperçu. Infiltrer les lignes
ennemies, dérober les documents importants, neutraliser des armes de
guerre deviennent vos occupations favorites. L’action se mêle
habilement à la recherche. Il faut tantôt éviter de déclencher l’alarme
: un simple coup de feu entendu par un garde et c’est l’alerte
générale, des hordes de soldats débarquent pour vous mettre en pièce;
et il faut tantôt partir à l’attaque comme un fou furieux pour tous les
éliminer, mais si possible, toujours dans la discrétion. Ne pas oublier
de fouiller les maisons car elles contiennent parfois des documents
importants. Bref, le jeu est loin d’être monotone, bien au contraire !
En effet, pour certaines missions “d’élimination”, on passe en vue
subjective (vue à la 1ère personne) et on mitraille tout ce qu’on voit
apparaître à l’écran (comme un bon The House of the Dead version
Seconde Guerre Mondiale).
Lorsque vous pénétrez dans un bunker, vous avez la possibilité de
changer d’armes cependant vous ne pouvez prendre qu’un seul groupe de
2. Inutile de préciser qu’il faut bien choisir son association d’armes
avant de repartir à l’assaut. Par exemple, le lance-roquette bien
destructeur, malheureusement en faibles munitions est accompagné d’un
petit pistolet (Colt 45) à courte portée. Il y a ensuite 2 associations
“grenades / mitraillettes” (Thompson M1) et une autre “carabine (M1
Garand) / explosif à retardement”. A vous de voir quel est le meilleur
équipement pour la situation qui vous fait face, sachant qu’il ne faut
pas non plus hésiter à se servir des armes ennemies tels la MG 42 ou
mieux encore, les tanks ! #row_end
De toute façon, vous risquez fortement de recommencer les niveaux
plusieurs fois de suite car le jeu est très difficile et c’est,
étrangement, ce qui lui donne du charme, un charme presqu’old-school
parce que c’est bel et bien une difficulté “d’action” et non pas de
compréhension (ce qui caractérise les jeux de nos jours).

C’est d’ailleurs grâce à cette difficulté accrue que le jeu composé de
seulement 15 niveaux paraît si long. Sans oublier les modes bonus à
débloquer qui ajoutent de l’intérêt : le mode Gl Max et Survie et le
multijoueurs jouables sur 6 cartes en confrontation ou en coopération.
Une très bonne initiative de la part des développeurs qui pourrait se
révéler payante pour les longues soirées d’hiver ! Ajoutez également à
cela une connexion GBA/GC avec MOH Soleil Levant qui vous permet de
voir les cartes.

Impossible de regretter le FPS !

Le changement de vue permet une meilleure lisibilité et permet aussi de
s’en prendre plein les rétines. Les infographistes ont dû bien s’amuser
car le jeu est vraiment riche en détails; les textures sont
magnifiques, on s’imprègne facilement des lieux pour s’y croire encore
plus. Pourtant, traiter les personnages en Super Deformed pour un sujet
aussi sérieux aurait pu paraître déplacé, mais que nenni, c’est
magnifique et on en redemande encore ! Certes l’action se déroule dans
des zones assez semblables, mais on parcourt tout de même des endroits
désertiques, des bases ennemies, des villes aux traits fins et d’une
qualité irréprochable ! En plus, le jeu ne souffre d’aucun
ralentissement et les personnages se déplacent à une bonne vitesse.

Le jeu ne s’en sort pas seulement haut la main du point de vue
graphique puisque du côté de la maniabilité, c’est tout aussi bon. On a
un peu de mal à s’habituer au début (pour les tirs) mais à partir du
moment où l’on a compris le système de blocage d’angle avec “R”, tout
devient enfantin. Le reste ne pose aucun problème, A pour tirer, B pour
changer d’arme.

Pour finir, que serait un Medal of Honor sans ses musiques qui ne
laissent personne indifférent. On retrouve non sans un certain plaisir
des airs déjà entendus dans les précédents volets ainsi que de
nouvelles mélodies toutes plus agréables les unes que les autres. Les
petits bruitages qui accompagnent cette bande son comme les cris des
soldats, les messages du QG, les explosions, etc … concluent donc
avec brio cette partie sonore.