Metal Gear Solid : Snake Eater 3D

En résumé

  • Sorties :
  • 8 Mars 2012
  • 21 Février 2012
  • 8 Mars 2012

L'avis de Artemus

Metal Gear Solid 3DS : Snake Eater est sans conteste à placer dans le top 5 des meilleurs jeux de la 3DS. Son histoire prenante et bouleversante, ses idées fantastiques et l’implication émotionnelle qui découle de ses attributs font de ce jeu un monument qui traverse les âges. Laissez-vous bercer par sa mélodie tapageuse gorgée de combats épiques dans une aventure sensationnelle.

Les plus

  • Les boss (impossible de les évoquer sans spoiler)
  • Une histoire tragique, mais fantastique
  • Une aventure de longue haleine
  • Les prémices de Metal Gear

Les moins

  • Pas de bonus de fin !
  • La baisse de framerate dans certaines occasions
  • Trop de cinématiques parfois longues…
  • … donc inadaptées à un format portable du jeu
  • Nintendo-Difference

    par Artemus

    le 9 mars 2012 23:00

Les consoles estampillées Nintendo n’ont pas eu beaucoup de chance avec la série Metal Gear. Après le succès des versions NES, la licence est passée chez Sony dans les années 90 avec le substantif « Solid », initiant un nouveau genre populaire dans le jeu vidéo : l’infiltration. La GameCube a reçu les honneurs d’un remake du premier épisode de la PS One, la Gameboy a eu également sa version (anecdotique), mais ensuite, silence radio. Depuis peu, Konami a changé son fusil d’épaule et a décidé d’adapter le cinquième épisode de la Playstation 2 sur 3DS.

Kojinami

La série Metal Gear et sa suite, Metal Gear Solid, sont représentatives de la volonté d’un seul homme : Hideo Kojima, jeune chef de projet ambitieux au sein de Konami dont la production fertile a laissé une empreinte indélébile dans le loisir vidéoludique. Frustré des limitations des capacités techniques de l’époque, alors qu’il travaillait sur MSX, Hideo eut l’idée de créer un jeu d’infiltration afin de faire baisser le nombre de sprites (pas la boisson, hein !) à l’écran et faire tourner sa nouvelle licence dans les meilleures conditions. Le genre était né.
Puis vint l’avènement des moteurs 3D, et après des années de jachère, Metal Gear Solid débarqua sur PlayStation. Le succès commercial fut énorme, arrachant les tripes de la console de Sony et propulsant aux sommets l’infiltration, imitée ensuite par des séries comme Splinter Cell ou Deus Ex.
Les suites arrivèrent aux compte-gouttes, toujours très attendues, et continuellement plébiscitées par un public de gamers conquis par les aventures d’une légende du jeu vidéo : Solid Snake. Metal Gear Solid 3D : Snake Eater se révèle être le cinquième Metal Gear sorti, et le troisième portant l’appellation « Solid ».


Solid Snake, Liquid Snake, Solidus Snake… Naked Snake ?

Au Panthéon des héros de jeux vidéo, Solid Snake aurait certainement sa place au côté de Mario, Sonic ou Link. Expert en infiltration, membre de l’unité paramilitaire Foxhound, Snake a vécu les plus grandes épopées qu’un geek pouvait rêver. Et c’est avec plaisir qu’on le retrouve dans Metal Gear Solid 3D : Snake Eater… ou presque. La plus grande surprise de cet épisode tiré de la version PS2 est que le joueur ne dirige pas le très populaire Solid Snake, mais son père génomique, Jack, au doux nom de code Naked Snake, renommé ensuite Big Boss. Pour la petite histoire, et surtout pour les quelques paumés pour qui ce troisième opus est en fait le premier, Big Boss est dans la légende des Metal Gear, le plus grand guerrier de tous les temps. Principal sujet du mystérieux projet « Les Enfants Terribles » (en Français dans le texte), le génome de Big Boss initiera trois clones : Solid Snake, Liquid Snake et Solidus Snake, alias George Sears, quarante troisième Président des Etats-Unis. Mais ceci est une autre histoire, qui se passe dès décennies après…
Un beau bordel, n’est-ce pas ?

Uchronique

La chronologie de la série Metal Gear est quelque chose de très complexe, surtout pour le néophyte. Heureusement, en nous proposant cet opus sur 3DS, Konami remet les pendules à l’heure et nous offre les bases de l’univers Metal Gear avec l’épisode initial. Une chance pour le débutant qui va connaitre cette fabuleuse série avec ses prémices. La Guerre Froide… une période trouble dans la deuxième partie du vingtième siècle durant laquelle la course à l’armement nucléaire et les oppositions idéologiques segmentent la planète en deux camps : l’Ouest, avec en chef de fil les États-Unis d’Amérique et de l’autre côté l’Est soviétique. Le paroxysme de cette crise d’ampleur internationale survient avec l’affaire des missiles de Cuba. Vous n’êtes pas venu sur Nintendo-Difference pour faire un cours d’Histoire ? Tant pis, un résumé est pourtant nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants de la légende de Big Boss.
En 1962, l’URSS se sert de son allié communiste Cuba pour implanter sur son territoire une batterie de missiles nucléaires à l’insu des États-Unis. Mais ces derniers ont vent de l’affaire et une série de crises diplomatiques tendues assaillent les deux belligérants prêts à en découdre. Finalement, au bout de treize jours de tension, le Kremlin décide de retirer ses armes. Qu’a réellement promis Kennedy pour concéder à l’ennemi son retrait ? Le démantèlement de missiles américains en Turquie, devenus obsolètes, certes, mais également une contrepartie secrète. Cet effort américain, s’il n’est pas encore connu du grand public, est révélé dans Snake Eater.

Il y a quelque temps de ça, un scientifique russe du nom de Sokolov s’est réfugié aux USA. Afin de mettre fin à la crise de Cuba, Khrouchtchev a exigé que les Américains lui remettent Sokolov. Et ces derniers ont accepté…
Et c’est là que se révèle le génie scénaristique d’Hideo Kojima, capable de se servir de faits réels et d’ellipses de l’histoire pour nous proposer un background impressionnant et tortueux, en 1964 cette fois. En effet, la mission de Snake est de récupérer Sokolov sur le sol soviétique, et de le ramener chez l’Oncle Sam. Le Major Tom (ou Major Zéro), créateur de l’Unité Fox et supérieur hiérarchique du héros, a mis en œuvre un dispositif secret, au nez et à la barbe des services de renseignement, pour mettre la main sur le scientifique. Et c’est dans l’une des plus longues introductions de jeux vidéo que le joueur peut enfin diriger Jack, alias Snake. Après avoir crapahuté dans quelques zones assez faciles de la jungle, le héros arrive dans un atelier secret où Sokolov est emprisonné. Snake le sauve et part jusqu’au point de ralliement lorsque The Boss, le mentor du personnage principal, fait irruption. Cette femme au passé militaire impressionnant a décidé de changer de camp et se trouve maintenant affiliée au Colonel Volgin, un dissident du régime de Khrouchtchev qui veut récupérer Sokolov pour que ce dernier mette au point l’arme la plus effrayante de l’histoire : le Shagohod, une arme nucléaire mobile, un projet en marge du tout premier « Metal Gear ».

Laissé pour mort par son mentor, Snake assiste impuissant à l’enlèvement de Sokolov et la destruction de l’atelier scientifique par une arme portative atomique offerte par The Boss à Volgin.
La semaine qui suit représente les jours les plus cruciaux pour le gouvernement américain. Khrouchtchev utilise le Téléphone Rouge pour appeler le Président des États-Unis. L’explosion nucléaire n’est pas passée inaperçue au Kremlin et l’implication des USA est évidente pour les Russes. Snake est alors chargé de repartir sur le sol soviétique dans une mission des plus difficiles.#row_endLors de son séjour, il devra détruire le Shagohod, flanquer une balle dans la caboche de Volgin qui a fait allégeance à Brejnev (un sérieux concurrent à Khrouchtchev) et éventuellement s’occuper de The Boss.
La première aventure du « Serpent Nu » peut commencer, dans une dure traversée de la jungle jusqu’à la base du Colonel Volgin, un périple initiatique parsemé de complots, de trahisons et évoquant un Héritage secret datant de la Seconde Guerre Mondiale.

La Mission vertueuse de la 3DS

Snake Eater est évidemment, à l’instar de ses prédécesseurs, un jeu basé sur l’infiltration. Même si le joueur peut tenter le bourrinage et le baroud d’honneur en version facile, la discrétion est de mise lorsque l’on augmente la difficulté. Snake dispose d’un panel de mouvements impressionnant lui permettant de se cacher pour se fondre dans son environnement. Si les niveaux en intérieur ne posent pas de problèmes particuliers pour les habitués de la série, la jungle est une autre paire de manches. Les soldats étant nombreux et fournis en série avec des yeux de lynx, les planques improvisées dans les fourrés deviennent une réelle partie de cache-cache.
La particularité de Snake Eater, par rapport à ses ainées, et donc l’évolution du joueur, non plus essentiellement dans des complexes militaro-industriels, mais aussi dans un environnement végétal. Et, mine de rien, ça change toute la donne connue jusqu’à présent dans un MGS. La faune et la flore, souvent hostile, sont à prendre en compte dans les déplacements tout comme les stratégies qu’il faut élaborer pour passer au checkpoint suivant. Le soldat ennemi n’est plus la seule entrave à Snake, désormais les crocodiles et autres animaux sauvages sont de la partie. Néanmoins, le joueur prudent et avisé comprendra vite que la faune est plus utile que dangereuse…

Koh Lanta chez les Russekofs

« Someday you go through the rain
And someday, you feed on a tree frog
This ordeal, the trial to survive
For the day we see new light!

I’d give my life
Not for honour, but for you! [Snake Eater] »

Comme le rappelle élégamment Cynthia Harrel dans la somptueuse introduction chantée du jeu, Hideo Kojima a placé ce Metal Gear sous le signe de la survie, de l’extrême. Snake doit durant son parcours du combattant se nourrir continuellement pour garder à bon niveau sa jauge d’endurance, au risque de voir ses réflexes et sa récupération d’énergie diminuer. Serpents, rats, crocodiles, l’ingestion de viandes diverses permet au futur Big Boss de progresser dans les niveaux, de se suspendre aux arbres et aux murs, dans une prestance que ne renierait pas ce bon vieux Sylvester Stallone. Qui ne se souvient pas de la fameuse scène de rafistolages dans Rambo ? Kojima, fan de cinéma américain, a repris le thème de la survie et du rafistolage « à l’arrache » en permettant à Snake de s’auto-bricoler. Dans cet exercice de mutilation volontaire, il peut réparer ses os cassés, soigner ses plaies et exercer sur son corps de multiples réparations pour avancer dans sa quête. Ce système, une première dans le jeu vidéo, apporte du piment à l’aventure, et le joueur a réellement le sentiment d’incarner Snake, dans la mesure où sa santé influe sur sa progression. De là à imaginer que ce Metal Gear est une sorte de Tamagochi version adulte, il n’y a qu’un pas…

L’autre nouveauté du soft est la possibilité de se fondre dans l’environnement, via un système de camouflage du visage et du corps. Coincé entre deux soldats dos à un arbre ? Hop, une petite teinture boisée et l’ennemi ne remarque même pas la présence de Snake.

Un remake sous le signe de la 3DS

Le jeu n’a rien perdu depuis son passage remarqué sur PS2. Les graphismes sont toujours aussi fabuleux, pour son époque, mais aussi pour la petite dernière de Nintendo. Comme chacun le sait, il est très difficile de reproduire des éléments naturels dans le domaine du jeu vidéo, mais Snake Eater s’en sort à merveille. Il serait de bon ton de râler un peu sur l’aliasing présent, mais sachant qu’il existait déjà sur la console d’origine, le remake est quelque part fidèle graphiquement.
La 3D, comme sur Zelda Ocarina Of Time, n’est pas essentielle ni transcendante. Pour cela, il aurait fallu que le jeu soit construit à la base sur un principe trois dimensionnel, ce qui n’est pas le cas. Par contre, certains effets sont vraiment réussis, à l’image des feuilles d’arbres qui viennent s’écraser sur l’écran ou les tirs d’Ocelot, un vieux de la vielle dans la série, qui donnent l’impression de sortir de la console.
La grande question que se posaient les fans, avant la sortie, était l’adaptation du jeu sur une console qui ne dispose pas de second stick analogique. Que ces derniers se rassurent, l’écran tactile est du coup sollicité et permet de nombreux raccourcis qui gênaient la fluidité sur PS2. En une pression du doigt, il est désormais possible de changer de camouflage, d’arme ou même de piocher dans la réserve de nourriture issue de la traque et du braconnage.

Quant à la jouabilité en elle-même, le constat est mitigé : le gameplay n’était pas fameux dans la version PS2, il ne l’est pas mieux sur 3DS. La visée avec les boutons A, B, X et Y est réservée aux tireurs d’élite ou aux pécuniairement nécessiteux. Pour l’occasion, le Circle Pad devient vite essentiel, et le jeu prend une autre ampleur avec cet accessoire ! La prise en main se révèle intuitive, même si certaines erreurs de gameplay se font ressentir, comme les déplacements de Snake entre ses stations debout, assises et couchées.
Le domaine sonore n’est pas en reste non plus ; chaque bruit est correctement émulé par la petite 3DS (plus si petite que ça avec le Circle Pad) et l’impression de se retrouver dans une jungle est saisissante. Les environnements intérieurs sont aussi bien rendus.
De plus, les musiques du jeu composées par un habitué de la série, Harry Gregson-Williams, transportent le joueur sous le poids de leurs notes somptueuses.

Snake, respond ! Snake !? Snaaaaaake !!!

Mais que vaut le jeu en lui-même ? La réponse est simple et sans ambigüité : Snake Eater représente le summum en matière d’infiltration. Il serait facile de grogner sur les nombreuses et longues cinématiques qui parsèment le chemin de croix du joueur, en alerte devant le prochain rebondissement ; mais l’intérêt est ailleurs. Que tous ceux qui désirent une aventure longue et riche, une histoire composée de complots uchroniques dans laquelle il est difficile de savoir qui est allié ou ennemi, se ruent dans leur boutique la plus proche pour mettre la main sur cette référence vidéoludique !
Kojima a posé les bases scénaristiques de sa série fétiche dans Snake Eater, et si certaines erreurs de gameplay nuisent un peu à l’expérience, il serait de bon ton d’en faire fi ! La course à l’armement, la Guerre Froide, la Crise de Cuba, l’Héritage des Philosophes, La-Li-Lu-Le-Lo, si tous ces mots laissent le lecteur de glace, que ce dernier change de passion et se mette au tricot !

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