Blacksad : Under the Skin

En résumé

  • Sorties :
  • 28 Novembre 2019
  • 10 Decembre 2019
  • Non prévue

L'avis de Goonpay

Sur le papier, Blacksad : Under the Skin laissait entrevoir une aventure intéressante avec une multitude de personnages et des choix ayant de vraies incidences sur la partie. Dans les faits, c’est un titre avant tout destiné aux fans du héros qui prendront plaisir à vivre une nouvelle histoire, en attendant les tomes 6 et 7 déjà prévus par les auteurs. Enfin, vivre… plutôt survivre à une tripotée de bugs et de plantages à répétition. Un bon conseil, prenez les 30 euros du jeu pour acheter les deux premiers tomes de la série, lâchez même un peu plus du double pour prendre l’intégrale, vous serez gagnant dans les deux cas !

Les plus

  • L’univers Blacksad
  • Une histoire originale
  • La musique Jazz

Les moins

  • Totalement instable
  • Graphiquement pauvre
  • Nombreux et longs temps de chargement
  • Nintendo-Difference

    par Goonpay

    le 21 février 2020 23:00

Il y a des noms qui sonnent bien, surtout quand ils font référence à des choses de qualité. Blacksad fait partie de ceux-là. Les amoureux du neuvième art auront probablement tendu l’oreille avec attention à l’écoute d’une adaptation en jeu vidéo des aventures du chat noir, d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire inédite. Les autres, qui ne connaissent pas l’œuvre de Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido, seront alors peut-être attirés par l’ambiance noire et lourde qui plane au-dessus de ce titre. Dans les deux cas, on notera qu’une fois de plus, c’est Microids qui s’est lancé dans l’édition d’un jeu issu du monde de la bande dessinée, quelques jours après Astérix & Obélix XXL 3. Voyons voir ce que ce Blacksad : Under the Skin a réellement sous la peau…

Le respect de l’oeuvre…

Un ring de boxe… un pendu… un cri… Voilà que la scène du crime est dépeinte en quelques secondes et que l’enquêteur anthropomorphe John Blacksad fait son apparition. Détective privé ne roulant pas sur l’or, tiraillé par son passé mystérieux, son envie d’être juste et de rendre justice, le chat noir au museau blanc est interpellé par son ami Jake Ostiombe, un gorille boxeur, pour résoudre une affaire plus complexe qu’il n’y paraît, mêlant meurtre, disparition et paris illégaux.

Le décor est planté, nous sommes, comme le veut la série, dans l’Amérique des années 50, avec tout ce qui s’y rapporte en toile de fond : le jazz, l’après-guerre, la lutte contre le communisme, les problèmes de discrimination raciale… Blacksad : Under the Skin s’inscrit dans la plus pure lignée de la BD, un polar où l’enquête criminelle nous fait virevolter entre plusieurs pistes et fait ressurgir les démons d’une société en reconstruction.

On apprécie tout particulièrement les retrouvailles avec les personnages de l’univers, notamment Weekly, la petite fouine du What’s New, amateur de milkshake au bourbon, et le commissaire Smirnov, droit et intègre. Jake Ostiombe, croisé sur à peine une planche du tome 1 prend ici plus d’importance, et de nombreuses scènes rappelleront les différents passages des livres, comme la partie de poker ou l’aquarium que l’on retrouve dans le tome 3 (« Ame Rouge »), le clin d’œil à la Cadillac Jaune d’« Amarillo » (tome 5), etc.

…et puis c’est tout !

Le titre de Pendulo Studios et Ys Interactive est un jeu narratif d’investigation, un point & click où les choix dans les dialogues et les actions ont plus ou moins d’importance. La narration est très similaire à l’œuvre littéraire, avec la voix off de John en guise de flux de pensée, les passages à tabac régulier qui remettent de l’ordre dans les idées, les jeux de pistes et la déduction fine du chat noir.

Pour autant, le rythme général est assez lent, la faute d’un déplacement du personnage et surtout des contrôles assez lourds qui contrastent avec le dynamisme du personnage. Malgré son imper, John Blacksad n’est pas Columbo, il est bien plus combatif et ne rechigne pas à distribuer quelques coups de poing ! Alors ce ne sont pas les quelques QTE faisant appel au réflexe du joueur qui parviennent à sauver la mise et mettre un peu plus de vie.

En associant les indices (de simples phrases) récoltés aux différents points d’interaction des décors, on résout des énigmes. Certains dialogues permettent de passer en mode « flair du détective », c’est-à-dire qu’on fait appel au sens de John pour renifler, analyser, passer au crible différents points d’une scène. Malheureusement, avec des temps de chargement extrêmement longs qui semblent injustifiés vu la qualité technique du soft, il est difficile de profiter pleinement de l’enquête sans interruption.

Truffé de bugs

N’y allons pas par quatre chemins : Blacksad : Under the Skin est un titre digne d’une Wii ou d’une PS2. Les textures sont faibles, quand elles daignent s’afficher, le clipping, qui d’ordinaire est utilisé pour calculer les objets en dehors de la scène principale, est omniprésent. Bien souvent, un zoom sur un détail (un tableau, une carte…) se produit et c’est une belle bouillie de pixel flou qui vient s’afficher, le jeu n’ayant pas eu le temps de calculer assez vite la texture.

Malgré l’effort fourni pour retranscrire les environnements de la BD (le bureau de John par exemple) ou des mimiques de personnages (Jake qui se gratte le menton pour réfléchir), il n’est pas rare de constater des décalages entre le son et l’image.

Fort heureusement, les personnages anthropomorphes sont réussis et respirent l’inspiration des aventures en planches. Certains cadrages sont intéressants, si seulement la technique ne venait pas tout gâcher, une fois de plus. On mettra tout de même une bonne note à l’ambiance sonore grâce aux musiques Jazz et aux voix des personnages, même si le calage est loin d’être parfait.

Au final, si l’aspect graphique ne vous rebute pas (car l’ambiance de Blacksad est tout de même très prenante), il faudra aussi faire avec les plantages à répétition. Pourtant, des patchs ont été mis en place pour améliorer le jeu. On a du mal à définir ce qui a été réellement patché tant les problèmes sont encore nombreux. Pour être honnête, à l’heure actuelle, il nous a même été impossible de boucler l’aventure correctement puisqu’un plantage a eu raison de la sauvegarde et le jeu ne se lance plus (version physique fournie gentiment par Microids).

Il est donc difficile de juger de la durée de vie dans son ensemble mais, un petit tour sur n’importe quel Long Play d’un Youtubeur sera suffisant pour voir ce qu’il faut du jeu. L’incidence des choix est dans le fond assez limitée, bien souvent si cela mène à la mort, on recommence et on opte pour l’autre solution. Les cartes à collectionner ne sont qu’un passe-temps pas nécessairement intéressant ni agréable.

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