Pikmin 3

En résumé

  • Support : Wii U
  • Nombre de joueurs : 1 à 2
  • Sorties :
  • 26 Juillet 2013
  • 4 Aout 2013
  • 13 Juillet 2013

L'avis de Blayrow

Pikmin 3 est un achat indispensable sur Wii U, et pas seulement parce qu'il n'y a rien d'autre à se mettre sous la dent en ce moment sur la console. L'univers pensé par Shigeru Miyamoto garde tout son charme et toute son originalité, et son gameplay n'a pas pris une ride au fil des années. Les quelques nouveautés qui y sont distillées suffisent pour donner envie de se replonger dans l'univers macroscopique et bucolique de la série, magnifié par des graphismes de haute volée qui montrent que la console en a sous le capot. Au milieu de tous ces FPS et jeux d'action que l'on nous sert par cagettes de douze ces derniers temps, Pikmin 3 fait un bien fou, comme un jus de fruits frais dégusté en terrasse dans la chaleur de l'été.

Les plus

  • Superbe
  • Gameplay original et prenant
  • Le Bingo Battle
  • Le GamePad bien utilisé

Les moins

  • Pas toujours précis
  • Mode histoire sans challenge
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 21 juillet 2013 22:00

Annoncé depuis maintenant des plombes (Shigeru Miyamoto évoquait son
existence dès l’E3 2008), Pikmin 3 faisait partie des premiers jeux
présentés sur Wii U en 2012, et surtout sa première vraie vitrine
technique. Graphismes léchés et confort du jeu sur Gamepad, voilà ce que
l’on pouvait au moins espérer du titre de Nintendo. Mais après des
heures d’exploration, Pikmin 3 nous a donné bien plus, comme un gros
pamplemousse rose riche en jus.

5 fruits et légumes par jour

Les
Pikmin attirent-ils tous les boulets de la galaxie ? C’est la question
que l’on peut se poser en voyant le scénario de Pikmin 3. Après Louie et
Olimar, ce sont au tour de trois nouveaux personnages de se paumer sur
la planète de ces petites créatures, et qui vont voir leurs destins être
liés pendant quelques dizaines de jours. Dès les premières minutes,
même dès l’écran titre en fait, un constat : c’est beau. Dur de croire
que c’est Nintendo qui se cache derrière le titre, de loin le plus
réussi graphiquement sur Wii U pour le moment. Sur tous les plans, la
maîtrise est totale. Les textures des feuillages, des fruits ou même la
fourrure de certains ennemis, à chaque fois la case HD est bien cochée
et l’aliasing inexistant. Pareil pour certains effets comme l’eau, le
flou gaussien qui entoure l’image ou encore les effets de flammes et de
transparence, à tomber par terre. Il serait bien trop long de faire tout
l’inventaire des moments où Pikmin nous décroche la mâchoire et mieux
vaut découvrir tout ça GamePad en main. Associé à une bande son au poil
avec toujours autant de sens du détail (au hasard, les cris des Pikmin
et leurs chants quand ils s’ennuient), c’est l’émerveillement garanti à
chaque session de jeu.

Et le joueur aura justement tout le temps
d’admirer le paysage. Contrairement à Pikmin premier du nom, Brittany,
Alph et Charlie n’ont aucune limite de jours pour mener à bien leur
mission, à savoir collecter le maximum de fruits, la nourriture de leur
peuple affamé. Accessoirement, c’est aussi le moyen pour eux de rester
en vie dans cet environnement hostile, vu que les trois compères doivent
se nourrir quotidiennement d’une fiole de jus de fruit. Si le compteur
de jus tombe à zéro à la fin d’une journée, c’est le game over. Dans la
pratique, à moins d’être un manche complet, difficile d’être à court de
provisions tant les fruits, gros ou petits, abondent dans les niveaux,
et l’on finit très vite par avoir une confortable réserve nous
permettant de batifoler à loisir. Et le jeu permet quoi qu’il arrive de
recommencer une journée si l’on estime l’avoir foirée. Pas de quoi
stresser, donc.

La seule vraie contrainte du jeu, finalement,
c’est toujours la durée d’une journée en elle-même. Durant chaque jour
virtuel de Pikmin 3, le joueur n’a qu’une vingtaine de minutes pour
défricher la zone jusqu’au coucher du soleil, moment à partir duquel les
Pikmin doivent obligatoirement rejoindre leur oignon. Ceux qui sont
oubliés dans le niveau nourriront l’écosystème local, autrement dit
seront dévorés sans pitié par les créatures nocturnes. Une limite qui
fait en fait tout le sel de Pikmin, et qui oblige le joueur à avoir le
sens de l’organisation et des priorités. Au tout début, ces vingt
minutes paraîtront forcément frustrante. La frustration de devoir
remballer ses Pikmin sans avoir pu construire ce pont à temps, ou
ramener cette prune juteuse qui attendra donc le jour suivant pour être
trainée jusqu’au vaisseau. Sans compter les quelques Pikmin que l’on
oublie toujours dans le niveau et qui sont souvent sacrifiés sur l’autel
de la productivité. Mais très vite, après quelques journées à faire un
peu n’importe quoi, on finit par prendre ses marques, acquérir des
automatismes. Typiquement, le premier jour dans un nouveau niveau va
servir à repérer le terrain, construire des ponts et dégommer des
barrières pour mieux circuler. Le deuxième va déjà servir à aller
chercher quelques fruits tout en continuant à s’enfoncer dans de
nouvelles zones. Puis les jours suivants servent à ouvrir la voie
jusqu’au boss du niveau, qui une fois à terre nous offrira l’objet
nécessaire pour avancer dans le scénario. Ainsi que quelques fruits, on
ne sait jamais. Comme pour les précédents épisodes, tout l’art de Pikmin
3 est donc dans l’organisation de son temps et de ses ressources. Un
peu comme dans un jeu de stratégie temps réel type Starcraft 2,
finalement, sentiment encore plus renforcé par la présence de trois
leaders sur le terrain.

Ménage à trois

Car ce sont
désormais trois personnages principaux qui serviront à guider nos petits
Pikmin dans la nature et à résoudre des casse-têtes tordus dans les
feuillages, soit un de plus que Pikmin 2 qui proposait déjà d’alterner
entre Louie et Olimar. L’intérêt ? D’une simple pression d’un bouton, il
est possible de passer d’un leader à un autre peu importe leur position
sur la carte, et ainsi créer plusieurs groupes de Pikmin voués à
différentes tâches. Par exemple, l’un des leaders explore des zones
inconnues, l’autre détruit un mur à coups de Pikmin rouges et le
troisième va à l’assaut d’ennemis locaux, dont les carcasses, une fois
rapportées à l’oignon, serviront à garnir sa horde de Pikmin. Sympa en
théorie, mais dans la pratique on se rend vite compte qu’à moins d’être
un PGM coréen de Starcraft 2, difficile de gérer trois leaders
séparément sur le terrain, et c’est plus souvent deux groupes qui seront
constitués spontanément.

Le principal intérêt, c’est en fait de
pouvoir se balancer entre camarades comme on lancerait un Pikmin, la
petite nouveauté de Pikmin 3. Lorsqu’une plate-forme un peu surélevée
bloque la progression, l’un des leaders peut lancer son ou ses
coéquipiers sur ladite plate-forme, avec pourquoi pas un lot de Pikmin
pour que ces derniers puissent poursuivre l’exploration dans une
nouvelle zone. Un cas de figure fréquemment rencontré dans Pikmin 3,
certaines énigmes tordues requérant même la présence des trois leaders
se balançant à tour de rôle pour atteindre une partie du terrain avec un
gros fruit bien planqué. Le contrecoup, c’est qu’on se retrouvera
parfois bloqué dans une zone, tout seul, alors que l’on a besoin de nos
camarades occupés à faire autre chose ailleurs. Heureusement, Nintendo a
inclus une fonction de guidage automatique d’un personnage. Depuis la
carte du niveau, il est possible de désigner un point d’arrivée à un
leader et à son groupe de Pikmin, qui atteindront leur destination sans
qu’on ait besoin de bouger le petit doigt. Très pratique lorsque l’on
veut regrouper ses leaders, ou tout simplement les faire se déplacer
pendant que l’on gère autre chose.

Bourre-moi l’oignon

Les
Pikmin, eux, sont toujours divisés en cinq races. En plus des
traditionnels Pikmin rouges, bleus et jaunes, deux nouvelles variétés
viennent remplacer les Pikmin blancs et violets, absents du mode
Histoire. Les Pikmin rocs, solides comme la roche, sont à double-emploi.
Lancés sur les ennemis, ce sont eux qui font le plus de dégâts à
l’impact, idéal donc pour commencer un assaut contre une bestiole
belliqueuse. Côté exploration, ils servent tout simplement à briser
certaines parois qui bloquent le chemin ou à détruire des cristaux qui
cachent des fruits. Les Pikmin ailés, eux, volent, et sont très
pratiques pour les assauts de bêtes aériennes. Mais vu leur constitution
faiblarde, leur principal usage sera de soulever des barrières et
racines enterrées, en plus de pouvoir ramener des fruits au vaisseau
rapidement en volant au dessus d’obstacles comme l’eau.
Les Pikmin,
rouges, jaunes et bleus sont eux toujours là, et bien qu’on ne les
possède pas tous dès le début du jeu, on se retrouve très vite à devoir
jongler entre plusieurs races et à savoir en un clin d’œil lesquels
utiliser sous peine de génocide. Si une bestiole a tendance à souffler
des flammes, mieux vaut envoyer ses Pikmin rouges, insensibles à la
chaleur, pour lui donner une correction. Certains ennemis possèdent
aussi une carapace que quelques jets de Pikmin roche briseront
facilement. Quant aux créatures sous-marines, pas la peine d’espérer les
atteindre sans Pikmin bleus. Chaque niveau regorge ainsi de situations
ou certains Pikmin sont plus adaptés que d’autres et le joueur doit
veiller à se constituer une armée suffisamment diversifiée et
équilibrée, sachant qu’elle est limitée à 100 créatures sur le terrain. À
ce titre, les boss sont de véritables tests pour tout chef d’escouade,
les seuls vrais moments de stress dans Pikmin 3 ou un seul faux pas peut
vous coûter cher. Ces batailles requièrent toutes de trouver le point
faible de la créature puis de lancer l’assaut au bon moment avec les
bons Pikmin. Le premier boss par exemple est un gros scolopendre à
carapace, qu’il faudra briser avec des Pikmin roc pour ensuite lui
entamer sa barre de vie avec des Pikmin rouge. Quant au boss final et le
niveau qui le précède, ils constituent la quintessence du gameplay de
Pikmin 3. Mais là encore, Nintendo a préféré jouer la carte de
l’accessibilité à celle de la difficulté, vu que tous les boss peuvent
être battus en plusieurs journées, leur barre de vie ne se régénérant
pas d’un jour à l’autre.

À part ça, difficile de trouver un
quelconque défaut au gameplay de Pikmin 3. On pourra toujours pinailler
sur quelques imprécisions dans la maniabilité au Gamepad, lorsque l’on
souhaite lancer ses Pikmin avec précision sur le point faible d’un boss
ou sur un ennemi en vol par exemple. Pour peu qu’ils soient également en
mouvement et que la caméra soit mal placée, on finit très vite par
balancer ses Pikmin partout sauf au bon endroit. Passer à un combo
Wiimote-Nunchuk et viser sa cible à l’écran réduit le problème. Le
GamePad apporte lui un confort de jeu optimal, qu’il soit utilisé en
manette principale (le jeu est même entièrement jouable uniquement sur
son écran) ou en appoint, posé sur ses genoux, juste pour consulter la
carte. D’un coup d’œil, on peut y voir une vue d’ensemble du niveau, les
fruits qui nous manquent, l’emplacement des leaders et des Pikmin. Une
carte qu’il est possible de consulter avant même le début d’une mission,
idéal donc pour préparer son plan d’action.

28 jours plus tard

Même
9 ans après le dernier épisode (Pikmin 2 date tout de même de 2004), le
gameplay de Pikmin 3 est toujours aussi bien rodé, en plus de conserver
cette originalité et cette fraîcheur qui fait tout son charme. Les
quelques nouveautés qui ont été distillées dans Pikmin 3 suffise pour
que le plaisir de parcourir l’univers pensé par Shigeru Miyamoto soit
toujours intact. On se surprend même à revisiter des niveaux déjà
parcourus pour les explorer à fond avec nos nouveaux Pikmin et y
chercher les derniers secrets qu’ils recèlent. En ligne droite, le jeu
se termine en environ dix heures, mais il en faut facilement une
quinzaine pour récolter tous les fruits cachés dans les niveaux. Certes,
une fois arrivé devant l’écran de fin, on se dit qu’on en aurait aimé
un peu plus. Plus de niveaux, plus de boss, pourquoi pas un “new game +”
avec plus de challenge et moins de fruits. Mais cela reste une durée de
vie très correcte, surtout si l’on ajoute les à-côtés comme le mode
mission, très fun. Avec une limite de temps, un ou deux joueurs doivent
soit récupérer le plus de fruits dans un niveau, soit tuer le plus de
monstres, soit venir à bout d’un boss le plus rapidement possible. C’est
là ou le skill pur et dur est mis à l’épreuve. Dans chaque défi, si
obtenir la médaille de bronze s’avère relativement abordable, obtenir
des scores plus élevés et notamment la précieuse médaille d’or demandera
de connaître parfaitement le terrain et d’optimiser la moindre seconde
du temps imparti, surtout si l’on tente les défis en solo. Reste le
Bingo Battle, où deux joueurs s’affrontent dans un niveau en devant
chercher des objets avec leurs Pikmin respectifs pour compléter une
grille. Simple mais très bien pensé, ce mode devrait assurer quelques
fous rires entre amis.

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