Pokémon Version Perle

En résumé

  • Sorties :
  • 27 Juillet 2007
  • 22 Avril 2007
  • 28 Septembre 2006

L'avis de Blayrow

Toujours aussi addictifs, toujours aussi complets, les nouveaux Pokémon continuent de partager le monde vidéoludique en deux. Si une partie des joueurs, comprenant notamment les néophytes, seront comblés par l'efficacité diabolique de Pokémon Perle et diamant, l'autre partie des joueurs auront de quoi être bien déçus. Malgré le changement de support, le peu de nouveautés apportées par ces nouveaux épisodes a de quoi déconcerter surtout quand on a suivi l'évolution de la série depuis ses premiers épisodes. On peut même douter de la capacité de Nintendo à revoir un minimum sa formule mais quand des millions de yens, d'euros et de dollars sont en jeu, ça donne à réfléchir. Pokémon, victime de son succès ?

Les plus

  • -L'aventure, la vraie
  • -Le concept Pokémon qui fonctionne toujours autant
  • -Enfin un mode en ligne !
  • -Long et complet

Les moins

  • -Graphiquement moyen
  • -Les nouveaux Pokémon pas passionnants
  • -Le tactile sous-exploité
  • -A quand un renouveau de la série ?
  • Nintendo-Difference

    par Blayrow

    le 22 octobre 2007 22:00

Un rouleau compresseur, un bulldozer, un tsunami ou une machine à
pognon, peu importe l’appellation des nouveaux épisodes de Pokémon DS
enfin sortis sur notre territoire, attirent inévitablement la horde
d’écoliers baveux traînant un cartable de trois fois leur poids sur le
dos. Mais, paraît-il, la série a aussi des fans un peu plus âgés qui
ont même, dans des cas extrêmes, du poil au menton et au torse et qui
désirent malgré tout tâter des nouvelles aventures dans le fabuleux
monde des Pokémon. Ce test leur est spécialement dédicacé, ceux-là qui
ont grandi pour ne pas dire vieilli depuis Pokémon Rouge, et qui à la
manière des fans de Harry Potter n’ont pas pu décrocher depuis le
premier épisode.

Lumière, moteur, action !

Avant
tout, la série Pokémon c’est une formule, ou un cahier des charges
comme on dit dans le monde impitoyable de la production télévisuelle et
cinématographique. A tel point que depuis le premier épisode sur Game
Boy, les vraies nouveautés apportés dans la série se comptent, avec un
peu de chipotage, sur les doigts d’une main. On retrouve donc dans ces
versions Perle et diamant une aventure au schéma quasiment identique
aux précédents épisodes. Vous incarnez un jeune garçon ou une jeune
fille, au choix, qui va vivre à la suite de quelques coïncidences une
aventure dans un monde peuplé de Pokémon, au pluriel mais sans s à la
fin. A partir de là, tout fan de Pokémon aura une forte impression de
déjà vu : le Pokémon à choisir parmi les trois de départ (qui sont
toujours de type eau, feu et herbe, rassurez-vous), les chefs d’arènes
au nombre inébranlable de 8, le démantèlement de la Team Rocket locale,
les confrontations avec le rival surexcité qui finit chez bien des
joueurs par hériter d’un surnom débile, et enfin la ligue Pokémon qui
vient clôturer en grande pompe une aventure en solo qui prendra entre
vingt et trente heures de jeu pour le commun des mortels. Le nerd
hardcore viendra bien arguer que l’aventure commence vraiment après la
Ligue Pokémon, lorsque l’on entame la longue tâche de collecter tous
les Pokémon existants comme le veut la devise, mais reste que le coeur
du jeu n’est pas si long qu’on l’aurait voulu. Le monde de Sinnoh n’est
ainsi pas plus vaste que Johto ou Kanto, mais regorge quand même de
coins secrets où vous attendrons quelques Pokémon rares voire même
légendaires dont la capture constitue un challenge intéressant.

Et
heureusement, car la nouvelle fournée de Pokémon apportée par ces deux
nouveaux épisodes est loin d’être passionnante. Si quelques créatures
arrivent à sortir du lot, la plupart des nouvelles bestioles sont soit
ridicules, soit inutiles et on finit vite par aller chercher ses
quelques Pokémon préférés des anciens épisodes. Ainsi, traîner un
magicarpe jusqu’au niveau 20 est toujours aussi pénible mais le
Leviator obtenu par la suite se révèlera toujours indispensable. Les
petites habitudes reviennent également : le starter (comprenez par ce
mot barbare le Pokémon choisi parmi les trois proposés au départ) forme
comme toujours la pierre angulaire de votre fine équipe, le Pokémon qui
vous sauvera la mise de nombreuses fois surtout au début du jeu, en
attendant les Pokémon légendaires. Vous l’aurez compris, rien de
fondamentalement neuf dans le principe, et ceux qui pensaient que la
série se renouvellerait un minimum sur un nouveau support seront bien
déçus. Et la suite est du même acabit.

Shaders 3.0, motion blur et multi-texturing…

C’est
en gros ce que vous ne trouverez pas dans Pokémon Diamant & Perle.
Bien que le jeu soit en 3D, celle-ci reste relativement simpliste. Le
vrai problème vient surtout du fait que Pokémon Diamant/Perle gardent
le design des tous premiers Pokémon, cette vue de dessus qui fait très
kitsch maintenant et forcément, difficile de sublimer un tel design
avec des graphismes en 3D. Le jeu nous surprend quand même par moments
avec certains éléments plutôt bien intégrés, comme par exemple les
éoliennes vers Floraville. Mais à peu près tout le reste du design est
issu des précédentes versions : les hautes herbes, le village de
départ, les cavernes, les personnages, tout. Alors bien sûr tout n’est
pas à blâmer dans les graphismes de Pokémon DS. Le jeu reste agréable à
regarder, très pastel (sauf dans les cavernes, d’une laideur toujours
aussi affligeante) et surtout l’habitué s’y retrouve tout de suite,
forcément. Du côté des combats, la donne est pratiquement la même. La
mise en scène des précédents épisodes est conservée, avec des
affrontements en 2D qui gardent les animations des Pokémon au début du
combat, mais au début seulement. En revanche les animations des coups
sont d’un bien meilleur acabit et ont bénéficié d’un soin particulier.
Tant mieux, cela rend les affrontements moins monotones et statiques
comme pouvaient l’être les tous premiers épisodes. Par contre, vu la
longueur de certaines animations le PGM de service aura tendance à les
désactiver pour gagner du temps et éviter de se retaper un coup de
quinze secondes à chaque fois.#row_end

Pokémon c’est aussi l’aventure,
le voyage, la découverte d’un nouveau monde et tout ça ne peut pas se
faire sans musiques accompagnant l’aventurier. Vous l’avez compris, on
va parler des musiques du jeu dans ce paragraphe, bien joué. Fidèle au
poste, la partie sonore de Pokémon DS propose des thèmes toujours
adaptés à la situation, que l’on parte à l’aventure sur les routes de
Sinnoh, que l’on enfourche sa bicyclette pour un ride sauvage ou que
l’on combatte un chef d’arène. Tout est dit.

Pikachu voit double

Deux
écrans dont un tactile, c’est bien, mais un jeu au gameplay quasi-figé
comme Pokémon peut-il les exploiter efficacement ? La réponse est oui
et non. L’écran tactile est exploité pendant les combats et pour gérer
son inventaire et ce efficacement, certes, mais l’on doit quand même
dénoncer la gestion honteuse des boîtes de stockage de vos Pokémon.
Non-seulement celles-ci se font uniquement avec les boutons mais en
plus l’ergonomie est très mal faite et ranger ses Pokémon devient un
véritable calvaire. Contrairement à ce qu’on aurait cru, l’utilisation
du stylet ne transcende (un mot à ressortir de temps en temps pour
rayonner en société) pas Pokémon DS en apportant de nouvelles
possibilités, mais se contente de simplement remplacer la croix et les
boutons dans les menus. Comme si les développeurs avaient voulu rendre
la fonction tactile la plus discrète possible pour ne pas perturber une
seconde la recette Pokémon.

Le vrai petit plus du double écran
est surtout apporté par la Poketch, cette petite montre que l’on reçoit
au début du jeu. En plus de donner l’heure, la Poketch permet
d’utiliser des applications sans grandes prétentions comme un
chronomètre, un compteur de pas pour l’éclosion des œufs Pokémon ou une
calculatrice. Même si elles sont affichées avec des graphismes façon
montre à quartz bas de gamme, la Pokétch est une idée amusante et
plutôt pratique si on se met à la place de plus jeunes joueurs. Là
encore, on peut aussi trouver dommage que le double-écran ne serve
juste que de gadget un peu “cheap” et qu’il ne soit pas utilisé pour
apporter du sang neuf.

Adieu, câbles link !

Par
contre, s’il y a une fonctionnalité qui est bien exploitée dans Pokémon
Diamant/Perle, c’est la fonction wi-fi et le mode en ligne. En plus du
mode versus où des joueurs s’affrontent face à face ou à deux contre
deux, les échanges de Pokémon ont été particulièrement soignés.
Echanger ses Pokémon via le web, sans avoir besoin de s’emmêler dans
une forêt de câbles link comme dans l’ancien temps, est un rêve qui
devient désormais réalité. Seulement, cette possibilité est limitée
dans un premier temps au cercle de vos amis dont vous avez enregistré
le code au préalable, ce qui restreint considérablement votre champ
d’action à moins d’avoir un grand nombre de connaissances jouant à
Pokémon. Cette limitation est une sécurité de la part de Nintendo, on
imagine bien, de manière à éviter la présence de gens peu scrupuleux
envers les enfants (on appelle ça aussi des pédophiles) surtout avec la
fonction de chat vocal intégrée.

Une autre alternative aux
codes amis est quand même proposée au joueur : le GTS, pour Global
Trading System. Dans ce mode, on ne va pas échanger directement son
Pokémon avec un autre, mais on le laisse en “dépôt” contre un autre
Pokémon sous certaines conditions. Si un autre joueur est intéressé par
votre Pokémon et est prêt à vous fournir le Pokémon demandé, la
transaction se fait d’elle-même. C’est en gros une immense bourse de
l’échange à l’échelle internationale qu’a organisé Nintendo, et on ne
va pas s’en plaindre tant cette aide est précieuse pour récupérer les
493 Pokémon du Pokédex. Une autre aide également bienvenue est le Pal
Park qui permet de rapatrier vos Pokémon des versions GBA via le
deuxième port de la console. Avec ça, toutes les armes sont entre vos
mains pour tous les attraper une bonne fois pour toutes.

L’épisode ultime, ou pas

Complets,
Pokémon DS et Pearl le sont et offrent tout ce dont le collectionneur
peut rêver : des centaines de Pokémon à attraper dont une pléthore de
légendaires, un mode wi-fi dont tout le monde rêvait et bien d’autres
possibilités. Il y a aussi tout ce qui fait le succès de Pokémon depuis
plus de dix ans. Les combats tactiques, la montée en puissance tout le
long de l’aventure, et cette impression de voyage à travers le monde
plaisent toujours autant, aux jeunes comme aux plus âgés. Mais le
manque de nouveauté délibéré a de quoi enrager tout joueur qui voyait
un remaniement de la série avec la DS. Contrairement à ses séries
fétiches (Mario, Zelda ou Metroid), Nintendo reste donc frileux à
l’idée de moderniser sa vache à lait de peur que les fidèles ne suivent
pas. Sauf que, à force de servir le même plat aux clients, certains
d’entre eux finiront par déserter. On n’en est pas encore au stade de
la goutte qui fait déborder le vase, mais on en est plus très loin.
Vivement donc le prochain épisode pour se faire une idée sur le destin
de la série Pokémon.

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