En résumé
L'avis de Kayle Joriin
Adaptation vidéoludique du roman « Et on tuera tous les affreux » de Boris Vian, To Hell With The Ugly possède de solides bases scénaristiques que les développeurs de La Poule Noire ont réussi à sublimer avec une délicieuse direction artistique, une bande-son jazzy de qualité et un gameplay plutôt varié. L'écriture est globalement très bonne, malgré quelques fautes ici ou là, et on prend beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de cette grande andouille de Rock Bailey, jusqu'à une fin assez étonnante (ou pas). Outre une durée de vie un peu courte, on pourra regretter quelques bugs et autres petits couacs techniques, comme un léger aliasing lors de certaines scènes, voire un certain flou général. Sauf que sur ce dernier point, on est vraisemblablement devant ce qu'il conviendrait d'appeler un « flou artistique » puisque cela va de pair avec d'autres effets visuels appuyant une ambiance vintage fort à propos (l'histoire se déroulant dans les années 50). Même si cela parait parfois un peu bizarre, cela fait donc partie du charme d'un titre que tous les amateurs de bons jeux d'aventure auraient tort de louper.
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par Kayle Joriin
le 11 juin 2023 18:00
Développé par le studio français La Poule Noire, déjà à l’œuvre sur le loufoque Edgar – Bokbok in Boulzac sorti en 2020, To Hell With The Ugly est une adaptation vidéoludique du roman policier humoristique Et on tuera tous les affreux écrit par Boris Vian sous le pseudonyme de Vernon Sullivan. Ce jeu d’aventure, mêlant point and click et combats au tour par tour, avait fait l’objet d’une campagne Kickstarter malheureusement infructueuse, mais le projet n’avait pas pour autant été enterré. Finalement coproduit et édité par ARTE Experience, avec le soutien financier du CNC et de la Région Nouvelle-Aquitaine, le titre est disponible depuis le 30 mai 2023 sur l’eShop de la Nintendo Switch, ainsi que sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et PC.
On incarne ici un certain Rock Bailey, bellâtre blond au physique avantageux qui s’astreint à un entraînement strict et s’est promis de ne pas perdre sa virginité avant ses vingt ans. Il repousse donc fermement les nombreuses avances qui lui sont faites de la part de la gent féminine, ce qui ne manque pas de susciter quelques remarques ironiques de la part de ses connaissances et amis. Après avoir éconduit la très attirante Sunday Love lors d’une énième soirée au Zooty Slammer, son bar à jazz préféré, notre héros accepte la cigarette proposée par un bonhomme un peu louche, ce que toute personne sensée aurait sans doute refusé.
Drogué à son insu, puis enlevé, notre héros se retrouve nu comme ver dans la chambre d’une curieuse clinique où une splendide jeune femme lui propose sans complexe une partie de jambes en l’air. Droit dans ses bottes, même s’il n’en porte pas, Rock refuse de trahir ses principes et tente de s’enfuir de l’institution. Malheureusement, après quelques coups échangés avec deux assistants bourrus, il va être assommé et soumis à un traitement de choc (électrique) afin de lui voler une chose intime.
Finalement relâché, mais pas franchement heureux de s’être fait traité de la sorte, le blondinet va se lancer dans une quête de vengeance qui l’amènera à faire la lumière sur un meurtre inattendu, une mystérieuse série d’enlèvements à travers Los Angeles, ainsi que des expériences plutôt glauques menées par un étrange docteur, le tout en compagnie de son ami journaliste, Gary Kilian, et de divers acolytes croisés en route, comme la fameuse Sunday Love au charme de laquelle Rock n’est pas insensible.
L’occasion de découvrir un polar burlesque aux multiples rebondissements, appuyé par une splendide direction artistique et une délicieuse bande-son jazzy. Quant au gameplay, mêlant point and click assez basique, phases d’enquête sympathiques, et combats au tour par tour dont le système d’actions contextuelles rappelle notamment la série des Mario & Luigi, il demeure globalement très efficace. Malgré quelques bugs et couacs techniques, voire de petites fautes d’orthographe ponctuelles, on passe donc un excellent moment sur ce nouveau titre de La Poule Noire. Une expérience certes un peu courte, puisqu’il ne faut que cinq heures pour en voir le bout, mais qui vaut largement le coup. On vous propose d’ailleurs d’en découvrir la première heure dans la vidéo de gameplay ci-dessous et on vous invite également à lire notre précédent article très complet sur le jeu.
À noter qu’une promotion de lancement est en cours sur l’eShop jusqu’au 12 juin 2023 avec un prix de 17,99 € au lieu de 19,99 €.