Wonder Boy : The Dragon’s Trap

En résumé

  • Sorties :
  • 18 Avril 2017
  • 18 Avril 2017
  • 18 Avril 2017

L'avis de Kayle Joriin

Restauré avec amour par de vrais passionnés, Wonder Boy : The Dragon’s Trap reste encore aujourd’hui un titre très plaisant à parcourir. Le gameplay a fatalement un peu vieilli et le level design s’avère bien plus linéaire que celui d’un « vrai » Metroidvania, mais la refonte technique particulièrement soignée, ainsi que les divers ajustements et ajouts de gameplay en font un exemple à suivre pour tout remake qui se respecte. On ne peut donc qu’espérer que le studio Lizardcube profitera de son savoir-faire et de sa notoriété naissante pour nous offrir de nouveaux titres de qualité, qu’il s’agisse de remakes ou de jeux inédits.

Les plus

  • Refonte visuelle particulièrement soignée
  • Bande-son réorchestrée
  • De nouveaux challenges pour les habitués
  • Possibilité de switcher à la volée en mode « rétro »
  • Gameplay toujours aussi plaisant…

Les moins

  • … même s’il accuse forcément son âge
  • Level design à l’ancienne
  • Un peu court en ligne droite
  • Un poil trop cher ?
  • Nintendo-Difference

    par Kayle Joriin

    le 31 mai 2017 22:00

Réaliser le remake d’un titre vieux de plusieurs décennies n’est jamais chose aisée, à fortiori lorsqu’il s’agit d’une légende de la Master System comme Wonder Boy III : The Dragon’s Trap. Il faut être respectueux du matériau d’origine, tout en modernisant l’expérience de jeu et la réalisation. On peut également être tenté d’enrichir le gameplay, mais on risque alors de déséquilibrer une formule savamment dosée. Le résultat n’est donc jamais garanti et même des studios confirmés ne réussissent pas toujours à offrir quelque chose de totalement satisfaisant. Cela dit, lorsque des développeurs sont aussi passionnés par leur sujet que Ben Fiquet et Omar Cornut – les fondateurs de Lizardcube – et qu’ils ont su se constituer une certaine crédibilité en travaillant sur des projets de qualité comme Tearaway, Soul Bubbles ou la série des Pixeljunk Shooter, on peut se montrer un brin confiant. Et quand on pose enfin les mains sur la bête et qu’on ressent ce curieux mélange de nostalgie et d’étonnement, on sait que cette confiance était méritée.

Y a pas de lézard !

Faisant directement suite aux évènements de Wonder Boy in Monster Land, le second volet de la série, The Dragon’s Trap commence par nous faire revivre l’affrontement entre le valeureux Bock Lee Temjin (alias Wonder Boy) et le terrible Meka Dragon. Sauf qu’au lieu des félicitations de rigueur une fois la bête vaincue, notre héros se retrouve affublé d’une vilaine malédiction qui le transforme en lézard cracheur de feu. Et comme un problème n’arrive jamais seul, il doit s’enfuir au plus vite du château ennemi qui manque de lui écraser la crête en s’écroulant. Une fois à l’abri dans son village, un délicat dilemme se pose alors à lui : profiter de sa nouvelle apparence pour se la péter lors des soirées Donjons & Dragons ou partir en quête de la légendaire croix de la salamandre afin de récupérer sa peau de pêche et sa chevelure altière. Professionnalisme oblige, c’est bien sûr l’appel de l’aventure qui sera le plus fort et la quête du néo-reptile l’amènera sur les terres d’autres dragons maudits qui se feront un malin plaisir de le transformer tour à tour en souris, piranha, lion et faucon. Car pourquoi se contenter d’une petite malédiction quand on peut s’en bouffer cinq d’affilée, hein ?

Côté gameplay, s’il reprend le mélange d’action, plates-formes et aventure déjà proposé par son prédécesseur, Wonder Boy III abandonne le principe des niveaux indépendants au profit d’un monde semi-ouvert. Depuis le village, on accède ainsi petit à petit aux différentes régions du jeu grâce aux capacités offertes par les transformations successives du héros, sachant qu’il est rapidement possible d’alterner entre lesdites transformations grâce à des salles spéciales. L’occasion de se balader plus librement dans le Monster Land et de retourner explorer certaines zones pour récolter de l’or et des objets, dénicher des trésors cachés ou acheter de nouvelles pièces d’équipements à des cochons borgnes qui fument des clopes. Sans forcément atteindre la complexité d’un véritable Action-RPG, le titre offre d’ailleurs un inventaire relativement fourni avec une dizaine d’épées à récupérer, autant de boucliers et d’armures, ainsi que cinq armes et magies secondaires à usage limité. Sachant que certaines pièces d’équipement s’avèrent au passage plus ou moins efficaces en fonction de la transformation choisie.

Le résultat est donc une sorte de « Metroidvania avant l’heure » qui peut certes paraître un peu simpliste aujourd’hui, notamment en termes de level design, mais qui avait fait son petit effet en 1989 et reste toujours très plaisant à jouer en 2017. Les fans de WayForward y trouveront d’ailleurs des sensations assez proches de celles proposées par la série des Shantae qui est un peu l’héritière spirituelle de la franchise de SEGA. Et si ce remake reste très fidèle au jeu original, les développeurs ont réalisé un certain nombre d’ajustements plus ou moins visibles afin de fluidifier l’expérience. Force donc est de constater que malgré un feeling forcément old school, le titre reste étonnamment efficace et pourrait en remontrer à certains petits jeunes aux dents longues.

Draw me like one of your Wonder Girls

Bien entendu, l’intérêt de ce Dragon’s Trap nouvelle version vient en grande partie de la superbe refonte technique et esthétique réalisée par Lizardcube. Un boulot salué par la critique et les joueurs avant même la sortie du jeu et qui a déjà propulsé le jeune studio français au rang de porte-étendard du « remaking » avec ce que cela implique en termes d’attentes et de sollicitations. Il faut dire qu’entre les graphismes dessinés et animés à la main, la fluidité exemplaire qui permet de mieux appréhender la physique du héros et la bande-son réorchestrée avec de vrais instruments, le boulot de restauration est particulièrement soigné. Certains puristes pourront critiquer la direction artistique plus « occidentale » qui s’éloigne forcément de celle de la série originale. Quant aux aficionados de la Master System, ils trouveront peut-être que les nouvelles mélodies manquent un peu de punch par rapport aux originales. Mais même ces quelques réserves s’effacent rapidement devant la possibilité de paramétrer le jeu en choisissant indépendamment le type de graphismes, de musiques et d’effets sonores entre les versions « rétro » et « moderne », voire même de switcher à la volée entre les deux.

Assez courte dans l’absolu, surtout pour ceux qui l’ont déjà parcouru dans tous les sens, l’aventure s’enrichit en outre pour l’occasion de nouveaux modes de difficultés, de zones secrètes inédites et plutôt corsées, ainsi d’un menu « galerie » rempli d’artworks, de dessins préparatoires et de vidéos sur le développement à débloquer. Il est également possible d’incarner une Wonder Girl (le titre du jeu changeant en conséquence), même si ce changement demeure purement cosmétique et ne concerne que la forme humaine, très peu utilisée au final. Avec un inventaire à l’ergonomie pas forcément optimale et un prix de vente qu’on aurait pu espérer un poil plus doux, c’est toutefois l’un des rares petits reproches qu’on peut faire à un titre qui réussit à marier nostalgie et modernité avec un réel brio. Un remake développé avec passion qui constitue clairement le meilleur moyen pour découvrir ou redécouvrir un classique indémodable de l’ère 8-bits et dont la version Switch offre l’immense avantage de pouvoir être jouée partout sans souffrir du moindre downgrade.

LES COMMENTAIRES
Les commentaires sont désactivés.
Les prochaines sorties

9

MAI.

Animal Well

Nintendo Switch - Plate-formes Aventure - Bigmode - Shared Memory

14

MAI.

Biomutant

Nintendo Switch - A-RPG - THQ Nordic - Saber Interactive Experiment 101