Zendoku

Depuis que la console à double écran de Nintendo est sortie, elle en a
connu, des jeux en rapport avec le Sudoku. Qu’il se voie dédié une
cartouche entière, ou qu’il soit juste inclus comme un mode parmi
d’autres, le célèbre jeu de réflexion n’en reste toujours pas moins
plus ou moins identique quel que soit le soft utilisé. Mais voilà qu’un
petit nouveau pointe le bout de son nez, bien décidé à changer la donne
et à nous faire changer de regard sur le Sudoku…

Sud au quoi ?

À
moins de vivre sur Mars, vous avez forcément déjà entendu parler du
Sudoku. Mais histoire d’être bien clair, faisons un petit rappel des
règles. Le Sudoku se veut à la fois être simple et complexe. Simple
dans ses règles, complexe à maîtriser. Qu’en est-il, donc ?
Le
Sudoku se joue sur une grille de 9×9 carrés. Cette grille est elle-même
découpée en 9 petites grilles de 3×3 carrés chacune. À votre
disposition, neuf des chiffres qui composent notre système décimal : 1,
2, 3…Pas besoin de vous faire un dessin.
Le but est de place les
chiffres sur la grille. Mais attention, une règle toute bête s’impose :
un chiffre ne peut apparaître qu’une fois dans une ligne, dans une
colonne et dans les grilles de 3×3 carrés. Par-dessus le marché, chaque
ligne, chaque colonne et chaque grille doivent comporter tous les
chiffres de 1 à 9.
Ça semble tout bête, et ça l’est. L’unique règle
n’est pas difficile à comprendre, et c’est sans doute en partie ce qui
a permis au Sudoku de devenir aussi célèbre ces dernières années. Mais
bien sûr, réussir une grille est loin d’être facile. Ainsi, on vous
donnera au départ une grille déjà remplie de quelques éléments. À vous
de trouver le reste. Parfois, c’est très simple : en fonctionnant par
élimination, on détermine que tel chiffre ne peut pas être à cet
endroit, et qu’il est donc forcément à tel autre endroit. Mais à
d’autres moments, il faudra faire travailler encore plus vos méninges,
et vous souvenir que, sur telle case, il serait possible de poser, par
exemple, le 1, le 5 et le 8. Au fur et à mesure, vous pourrez éliminer
certains chiffres jusqu’à être sûr de votre choix.
Il y a bien sûr
tout un tas de stratégies différentes pour être le plus efficace, mais
vous cherchez ça vous-même comme des grands. Ce qu’il faut retenir,
c’est que, bien que le Sudoku comporte une règle simple, résoudre une
grille ne l’est pas autant.
Après ce bref rappel, voyons ce que compte nous offrir Zendoku.

Une nouvelle façon de jouer

Vous
avez peut-être remarqué que le développeur de Zendoku n’était autre que
Zoonami. Cette société relativement nouvelle a été fondée par nul autre
que Martin Hollis. Si son nom ne vous dit peut-être rien, vous avez
forcément joué à au moins un de ses jeux : Goldeneye 007 sur Nintendo
64. Le bonhomme n’est autre que le directeur et le producteur d’un des
meilleurs FPS du monde, rien que ça.
Et voilà qu’il nous sert un jeu
basé sur le Sudoku. La surprise est grande, mais il faut vivre avec son
temps. Avant, on tirait sur des gens avec de gros pistolets.
Maintenant, on remplit des grilles avec des chiffres. Enfin, ne vendons
pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué, ça peut être drôle, qui
sait.
Zoonami n’avait dès le départ pas l’intention de nous donner
un jeu de Sudoku brut, sans strictement rien autour. Zendoku vient donc
apporter quelque chose d’assez étrange par rapport au Sudoku : la
compétition et la rapidité. Sachant qu’en général le Sudoku ça se joue
seul et à tête reposée, ça a de quoi surprendre. Mais voyons de quoi il
en retourne…
Avant de commencer le jeu, vous devez choisir votre
personnage. Dans un jeu de Sudoku. D’accord…Or donc, chaque
personnage a sa petite histoire bidon, qui rappellera sans doute des
choses aux fans de jeux de combats avec des scénarios à la ramasse.
Ainsi, Musashi « cherche sa sœur disparue », Kingkage « veut devenir un
guerrier légendaire », et Sonoko « combat pour sauver l’honneur de son
clan ».

Après avoir subi ça, le jeu en lui-même
peut commencer. Face à vous, une grille de Sudoku. Première surprise,
y’a pas de chiffres. À la place, de jolis petits symboles vous
accompagneront tout le long du jeu. Il faudra donc remplacer les
célèbres 2, 5 et autres 9 par Panda, Sumo et Dragon. Ça surprend au
début, mais après quelques parties, on s’habitue vite à ce petit
changement. Pour tout dire, ça peut même rendre le tout plus facile.
On
joue ensuite tranquillou comme on en a l’habitude. Hop, cette ligne est
presque complète, il manque juste une fleur pour la terminer. Mais,
surprise, quand vous complétez la ligne, votre personnage s’anime, un
symbole se déplace vers l’autre personnage, et la barre de vie de
celui-ci baisse. Ah oui, parce que vous avez une barre de vie, en plus.
Bref, vous l’aurez compris : terminer une ligne, une colonne ou un
carré envoie une attaque à l’adversaire qui le bloque quelques
secondes, vous accordant alors un temps de répit supplémentaire. #row_endDe
plus, à chaque fois que vous posez correctement un symbole, la barre de
vie de votre adversaire baisse un petit peu. Le but étant de terminer
la grille pour tout vider.
Mais, stupeur et consternation, votre
ennemi se met en mouvement lui aussi et vous assène un coup. Quand le
petit icône qui se déplace en haut de l’écran vous atteint, vous êtes
vous aussi mis KO quelques secondes. Pour vous sortir de cet état, il
vous faut réussir un petit mini-jeu idiot. Du genre, dérouler
complètement un parchemin, souffler des bougies, ou casser des blocs
qui obstruent l’aire de jeu. Ah oui quand même, là ça n’a plus rien à
voir avec le jeu original.
Cependant, voilà que vous vous trompez en
mettant un sumo, alors qu’il y en avait déjà un dans la ligne. Pouf,
celui-ci clignote. Au moins, le jeu signale votre erreur et vous
empêche de continuer ainsi. Sauf que, en plus, il vous sanctionne.
Quand vous vous trompez, vous perdez un peu de vie, et votre adversaire
voit sa grille se compléter un tout petit plus. Ça marche parfois dans
l’autre sens, mais déjà bien plus rarement.
Vous vous décidez enfin
à finir une case avec le symbole fétiche de votre personnage, comme
c’est écrit dans sa fiche. Mais, juste à ce moment, votre adversaire
vous balance une attaque. Vous avez juste le temps de placer le
symbole…Et paf, retour à l’envoyeur ! En effet, chaque personnage
possède un symbole « bonus ». Quand il est placé pour terminer une
ligne, une colonne ou un carré, il renvoie l’attaque de votre
adversaire sur lui-même, vous empêchant d’être sonné et le sonnant
lui-même par-dessus le marché. Bien pratique donc.
Après vous être
battu vaillamment, vous gagnez enfin le combat. Hop, re-dialogue bidon,
puis rencontre avec un autre personnage, et re-re-dialogue bidon, et
enfin, un nouveau combat. Et c’est comme ça jusqu’à ce que vous ayez
fini votre quête. Bon, ce n’est pas très varié à ce niveau, mais c’est
un jeu de Sudoku en mieux, après tout.

Un principe pour s’améliorer

Zendoku
se veut donc bien différent des autres jeux de Sudoku. Avec son
principe, il met l’accent sur la rapidité face à l’adversaire, afin de
le battre le plus vite possible. Mais il faut aussi savoir établir des
stratégies. Par exemple, placer son symbole bonus uniquement quand
l’adversaire lance une attaque. Ou encore, ne pas terminer une série de
lignes volontairement, pour ensuite envoyer plusieurs attaques à la
suite.
Bref, l’idée est loin d’être bête, et est même amusante. Il
vous faudra donc réfléchir à comment terminer la grille, mais également
à comment optimiser votre placement pour pouvoir au mieux parer et
attaque l’adversaire. Sans oublier qu’il faudra parfois vous arrêter
pour terminer le petit mini-jeu et reprendre ensuite.
Dans la
pratique, cela peut aussi vous permettre de vous améliorer. En effet,
il vous faudra réfléchir au plus vite si vous ne voulez pas vous faire
massacrer par l’autre gus. Bien entendu, les premiers combats sont
simples, mais au fur et à mesure de votre avancée, votre grille sera de
moins en moins remplie, et d’une façon qui vous viendra moins en aide.
Sans oublier que vos adversaires seront de plus en plus rapides et
intelligents. Avoir la pression constante de l’ennemi sur ses épaules,
c’est autre chose que de jouer contre un bête chronomètre pour se
motiver. Tout ceci pourrait donc vous pousser à réfléchir plus vite et
à améliorer vos techniques, afin d’être encore plus efficace.
On
salut donc la très bonne initiative de Zoonami : en rajoutant cette
nouvelle dimension au Sudoku, elle rend le jeu original encore plus
sympathique, et vous permet en plus de vous améliorer. Si c’est pas
sympa, ça…

Multijoueur et Sudoku tout bête

Bien sûr,
Zendoku n’offre pas qu’un mode Quête. À côté de ça, un mode multijoueur
vous permet de vous confronter à un adversaire humain. Déjà, ce qui est
bien, c’est que le jeu ne nécessite qu’une cartouche pour être joué à
plusieurs. Le contraire aurait de toute façon un peu senti l’arnaque.
L’autre
bonne chose, c’est que vous avez le choix entre deux modes de jeu : en
mode Combat, on reprend le même principe qu’avant. Mais bien sûr, jouer
face à un adversaire humain change beaucoup la chose, surtout si vous
jouez avec quelqu’un de votre niveau. Et paf que je te balance une
attaque, et pouf que je la contre, et argh que je me trompe…Bref, ça
ressemble à un jeu de combat, sauf qu’au lieu d’appuyer frénétiquement
sur des boutons, vous placez des symboles. C’est un tout petit peu
différent mais pas forcément moins amusant. En outre, vous pouvez
également jouer en Coopération. Ici, vous et votre ami, pour le coup,
jouez afin de compléter une grille ensemble. Le tout ici est de ne pas
se tromper afin de ne pas se mettre son partenaire sur le dos…
Bref,
le mode multijoueur est un ajout très sympathique à un jeu qui l’est
déjà. Mais Zendoku offre aussi un mode Zen, où votre seul adversaire
sera le chronomètre. Après avoir choisi une difficulté, il vous faudra
résoudre une grille le plus vite possible. Le jeu en propose un petit
paquet, de quoi bien vous éclater.
Enfin, Zendoku propose aussi un
mode Sudoku classique. Là, les chiffres font leur retour, les
personnages disparaissent, et vous pouvez jouer sans rien autour, même
pas un chronomètre. Juste pour passer le temps, quoi. Pratique si vous
en avez marre des symboles, ou si vous voulez juste faire une partie en
passant, sans vous stresser.

Réservé aux fans

Au final,
Zoonami a fait un très bon travail dans le dépoussiérage du principe
vieillot du Sudoku. L’ajout de combats face à un adversaire, et de la
constante pression que celui-ci représente, rend le tout non seulement
plus amusant, mais vous motive en plus davantage que les autres jeux
qui vous place seulement face au temps. Il faut donc faire preuve à la
fois de réflexion, de stratégie et de rapidité, des notions qu’on n’a
pas l’habitude de voir. En plus, le mode multijoueur permet de
prolonger le plaisir.
Mais il ne faut pas perdre de vue que Zendoku
ne prend ses racines ni plus ni moins que dans le principe du Sudoku.
Si celui-ci ne vous plaît que moyennement, vous ne trouverez sans doute
pas grand intérêt dans le jeu de Zoonami. À l’inverse, si vous cherchez
un jeu de Sudoku vraiment original, celui-ci se pose en maître dans sa
catégorie. De manière générale, on peut dire qu’il s’agit du meilleur
jeu de Sudoku sur DS. Le fait d’offrir une nouvelle façon de jouer,
tout en donnant accès au Sudoku de base, permet à chacun d’y trouver
son compte. À vous de voir alors si vous faites partie du lot.