Le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, évoque les ventes de la Switch, l’avenir de la 3DS, le marché chinois et plus encore

En poste depuis le départ de Tatsumi Kimishima le 26 avril 2018, l’actuel président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, a répondu il y quelques jours aux questions du quotidien japonais Kyoto Shimbun. Le boss de la société revient entre autres sur la barre de 20 millions de Switch à trouver acquéreur d’ici la fin de l’exercice fiscal en mars, du besoin de flux importants de jeux pour la console hybride, des smartphones, du marché chinois ou encore de l’avenir de la 3DS. Le tout a été traduit du japonais à l’anglais par l’équipe de Nintendo Everything, et voici la traduction en français made in Nintendo-Difference.

Kyoto Shimbun : Pensez-vous que 20 millions de Nintendo Switch seront vendues d’ici la fin de l’exercice fiscal ?

Shuntaro Furukawa : « Ce n’est effectivement pas un objectif facile à atteindre. Nous allons donc examiner de près les tendances de la fin 2018 et du début de 2019. Nous allons bientôt entamer notre troisième année de commercialisation de la Switch et l’effet de surprise, le côté « nouveau » de la console commence à s’estomper. Il est donc crucial pour nous de publier un flux régulier de jeux. Nous voulons aussi toujours insister sur les différentes configurations proposées par cette console hybride et sur le fait qu’il est possible d’y jouer n’importe où. »

K.S : Vous avez récemment mélangé l’univers du jeu mobile de Pokémon GO avec celui de la Switch et Pokémon Let’s Go.

S.F : « Les smartphones bénéficient de leurs propres styles de jeu. Nous n’avons pas l’intention de faire en sorte que les titres sur Switch proposent les mêmes expériences que ceux sur smartphone, ou inversement. Notre objectif est d’intéresser au maximum le public aux personnages de l’univers Nintendo et d’accroître notre base de fans. Cependant, les jeux mobiles sont différents de ceux sur consoles : il ne s’agit pas de mettre la priorité sur les ventes de ces titres, mais plutôt de fournir, régulièrement, davantage de contenu une fois le jeu publié. Cette amélioration constante du jeu engendre un flux de revenus stable. Nous allons poursuivre la production de deux ou trois jeux mobiles par an. »

K.S : Nintendo Labo était une nouvelle proposition innovante intégrant des aspects de programmation et de créativité. Quel bilan pouvez-vous tirer de cette expérience ?

S.F : « Nintendo Labo ne s’est pas aussi bien vendu que nos autres jeux à succès, mais nous avons enregistré une augmentation à la fin de l’année. Il existe encore de nombreuses façons d’expérimenter le Labo, nous travaillons d’ailleurs sur de nouvelles propositions, afin d’augmenter son attrait. » 

K.S : Quels sont vos projets pour votre console portable, la Nintendo 3DS ?

S.F : « Le cycle de vie de la 3DS atteint bientôt les huit ans. La console bénéficie d’un parc d’utilisateurs confortable. Elle a aussi l’avantage de constituer un dispositif simple et léger, mais également relativement peu coûteux. Nous prévoyons de poursuivre notre activité sur la 3DS, nous l’avons d’ailleurs déjà préparée à exister aux côtés de la Switch. »

K.S : Que pensez-vous de l’eSport, voyant s’affronter des joueurs chevronnés ?

S.F : « L’enthousiasme pour ce sujet est clair. Les principes fondamentaux de la compétition grisante et du spectateur excité sont en phase avec notre manière de créer des jeux. Nous souhaitons attirer un large éventail de joueurs, quelle que soit leur expérience. Nous parrainons donc de nombreux événements et conventions de jeu, au Japon et à l’étranger. L’année dernière, par exemple, nous avons organisé pour la première fois deux grands événements à Kyoto et à Tokyo, baptisés Nintendo Live. Notre intention n’est cependant pas de n’organiser que des manifestations énormes. Nous envisageons surtout des événements qui élargiront nos interactions avec les fans. »

K.S : Qu’en est-il de vos stratégies commerciales pour le marché étranger ?

S.F : « Nous pensons que l’Asie se développera encore dans un avenir proche. À cet égard, il y a des opportunités à saisir, notamment sur le marché chinois. Les jeux sur smartphones y sont maintenant monnaie courante, nous ne sommes donc pas focalisés sur la nécessité d’y proposer des consoles de jeux spécifiques. Nous voulons simplement nous développer de la meilleure manière possible. »