Eragon

En résumé

  • Sorties :
  • Novembre 2006
  • 2006
  • Non prévue

L'avis de Kiklox

Douteux, bâclé et sans grand intérêt, offrez plutôt les livres à l’enfant qui voudra s’acheter le jeu à la sortie de la séance de ciné. Il gagnera en culture et en lecture autant qu’il évitera de perdre son temps.

Les plus

  • La licence Eragon
  • Un potentiel...

Les moins

  • ... qui n’est pas exploité.
  • Un sous-genre au sous-genre qu’était Pirates des Caraïbes 2 sur DS.
  • Lisez les livres, ce jeu est inutile.
  • Nintendo-Difference

    par Kiklox

    le 14 janvier 2007 23:00

Alagaësia est un monde en péril, survivant d’une guerre où dragons et humains n’avaient guère le temps de jouer au poker. Agonisant, ce monde est désormais aux mains d’un roi sans foi ni loi, du nom de Galbatorix. Les dragons ne sont plus, tous éradiqués par cet homme et sa soif de pouvoir. Mais qui a dit que l’ère des dragons s’était éteinte ?


Comme tout bon film attendu, les développeurs de jeux vidéo sont sollicités pour pondre en guise d’accompagnement un produit capable de prolonger l’aventure une fois sorti de la salle de cinéma. Souvent, très souvent, ces jeux n’ont de valeur qu’aux yeux des collectionneurs, car dans l’âme d’un joueur c’est une affaire de cœur que d’offrir sa monnaie durement acquise à telle aubaine. Mais là où les jeux estampillés Star Wars ou Seigneur des Anneaux n’ont plus le droit à la médiocrité, des licences fraîches telles qu’Eragon semblent ne pas se soucier du mot « qualité ». Après tout, les fans sont aveugles.

On se souvient tous du récent jeu Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit sur DS de Buena Vista Games. Eh bien voilà une copie conforme du principe dans Eragon. Un beat’em all en trois dimensions arrangé de sorte à ce qu’il y ait une trame à suivre. Celui qui s’est procuré le jeu en espérant retrouver des éléments du bouquin de Christopher Poalini, c’est avec peine qu’il se rendra compte qu’il ne s’agit-là que d’une vulgaire adaptation bâclée du film. L’histoire est bien là, mais elle reste en arrière-plan. Alors quoi qu’il arrive à Eragon, jeune dragonnier en devenir, quoi qu’il arrive à son mentor Brom, ou à sa dragonne Saphira, le joueur n’y fera plus attention tant les cut-scènes sont imbuvables et les dialogues rédigés avec les pieds. Oui, ce jeu est destiné aux enfants, mais est-ce une raison ?
L’aventure commence par une petite mise en jambe, un tutoriel ennuyeux, dans lequel il faut prendre soin de l’œuf de la dragonne. Une fois l’éclosion passée, c’est en passant par l’étape récolte et tir à l’arc qu’un premier constat saute aux yeux : de beaux graphismes qui ne servent à rien et qui sont mal exploités. Tout est terne, plat, les villages ne vivent pas plus que les forêts où trois buissons vous bloquent le chemin. Constat qui dure tout au long du jeu, la forteresse des Varden à la fin est peut-être le seul élément qui vaille le coup d’œil, et encore.

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Le jeu se veut complet en proposant trois styles bien distincts de jeu : les phases en dragons, rares et inutiles, les mini-jeux, rares et encore plus inutiles et les phases au sol. A dos de dragon, ce sera grâce au stylet ou grâce à la croix directionnelle, au choix, que Saphira répondra. A part survoler des paysages vides au possible et traverser des anneaux de couleurs, ces moments n’auront d’autres vocations que de faire croire à une diversification de gameplay, ce qui est faussement le cas. Les mini-jeux quant à eux sont sûrement la risée du titre : que celui qui trouve un intérêt ne serait-ce que minime dans la collecte de dix morceaux de bois éparpillés à cinq mètres les uns des autres, sans aucune limite de temps, lève le curseur de sa souris. Il y a dix années de cela on prenait les enfants pour des dieux du jeu avec Ghost & Goblins, aujourd’hui on les prend pour des incapables avec Eragon.
Bon, n’oublions pas l’intérêt principal du jeu qui est de frapper, frapper et encore frapper du monstre sanguinaire ou des barbares violents durant la huitaine d’heures d’aventure proposées. Une bonne chose néanmoins, chaque coup donné à un adversaire à l’aide du coutelas d’Eragon rempli une jauge d’expérience permettant d’acquérir de nouvelles techniques, qui ne seront par ailleurs jamais sollicitées tant elles sont lentes et difficiles à exécuter. Un petit aspect jeu de rôle renforcé également par la magie que la dragonne insuffle à son dragonnier.
En dessinant à l’aide du stylet sur l’écran tactile de la console des traits prédéfinis, il est possible de lancer des sorts (boules de feu, soin à l’aide d’herbes…) ou de dialoguer avec Saphira, une idée bienvenue mais mal exploitée. Les quelques essais antérieurs sur des jeux comme Lost in Blue ou Deep Labyrinth prouvent la difficulté rencontrée par les développeurs à associer le jeu au stylet et à la croix dans une seule et même action se déroulant à l’écran. Eragon n’échappe pas au problème.

Les combats quant à eux sont assez bien réalisés, malgré le fait que les ennemis se ressemblent tous et que l’intérêt tourne vite en rond. On applaudit la resucée du système de lock des ennemis, semblable à celui d’un quelconque opus en 3D de la série The Legend of Zelda. Il fallait oser… allez si on applaudit ! CLAP. Dommage que le tout soit assez répétitif, qu’il soit obligatoire par moment de tuer tous les monstres dans un périmètre délimité pour continuer à avancer et que les combats ne procurent aucune sensation véritable. La cause ? Frapper du vide ferait autant grimper l’adrénaline. Et ce ne sont pas les sons moyens du poignard lacérant l’air qui renforcent l’action.
Côté son d’ailleurs, tout est très classique, au point même qu’on ne fait plus vraiment attention aux musiques soit disant tirées du film, mais tellement méconnaissables. Ne comptez pas retrouver dans cette cartouche le travail du compositeur Patrick Doyle, responsable de la bande originale du film. Mais globalement l’ambiance est de bonne facture, même si on n’irait pas pour cela casser trois pattes à un dragon. Un dragon n’a que deux pattes ?

En bref, sur les quelques heures que demande le jeu pour être terminé, rien ne vaut au joueur moyen de prendre plaisir à consommer la batterie de sa console pour une telle adaptation bâclée. Aussi plate qu’une assiette, creuse comme le ventre d’Obélix, il est plus sage d’aller voir le film en salle et surtout lire le livre, qui vaut tous les produits dérivés du monde.

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